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Zoubir8

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Posts posted by Zoubir8

  1. Produits des colonies israéliennes. La France impose un étiquetage

    Modifié le 25/11/2016

    Sont concernés les fruits et légumes frais, vin, miel, huile d’olive, œufs, volaille, produits bio et cosmétique. | Reuters

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    Patrick ANGEVIN Ouest France

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    Tous les produits alimentaires vendus en France, venant des implantations juives dans les territoires palestiniens occupés par Israël, devront porter la mention « colonie israélienne ». La décision est parue au Journal officiel de jeudi.

     

    La décision avait été prise en novembre 2015 au niveau européen. La plupart des denrées alimentaires, produites dans les territoires occupés par Israël depuis 1967, doivent être étiquetées en conséquence dans les rayons des supermarchés européens.

     

    Le texte citait notamment fruits et légumes frais, vin, miel, huile d’olive, œufs, volaille, produits bio et cosmétique.

     

    Puisque la communauté internationale ne reconnaît pas l’annexion du Golan syrien et l’occupation de la Cisjordanie et de Jerusalem-Est, la mention « produit en Israël » ne peut pas être appliquée. L’origine précise des produits doit être indiquée.

     

    Il a fallu un an pour que le gouvernement français précise son application dans un texte paru jeudi au Journal officiel. Il va encore plus loin. « En ce qui concerne les produits issus de Cisjordanie ou du plateau du Golan qui sont originaires de colonies de peuplement, une mention limitée à "produit originaire du plateau du Golan" ou "produit originaire de Cisjordanie" n’est pas acceptable », dit le texte.

     

    Il estime aussi que l’omission de l’information selon laquelle le produit est issu de colonies israéliennes est « susceptible d’induire le consommateur en erreur quant à la véritable origine du produit. » Dans ce cas, « il est nécessaire d’ajouter, entre parenthèses, l’expression "colonie israélienne" ou des termes équivalents ».

     

    Le texte suggère « des expressions telles que "produit originaire du plateau du Golan (colonie israélienne)" ou "produit originaire de Cisjordanie (colonie israélienne)" peuvent être utilisées. »

  2. Opération d’AlQuds : 4 soldats israéliens tués et 15 autres blessés dans une opération au camion bélier

    Depuis 1 heure 8 janvier 2017

     

    L’ex détenu palestinien dans les geôles de l’occupation, Fadi al-Qanbar, a mené ce dimanche une opération héroïque au camion bélier contre les soldats de l’armée d’occupation israélienne, à Jérusalem AlQuds occupée.

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    Au moins six soldats de l’occupation et 15 autres ont été blessés suite à cette opération dont l’auteur originaire d’AlQuds est tombé en martyre, selon le correspondant d’AlManar.

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    Des médias israéliens ont fait état de 4 soldats tués. A en croire le quotidien israélien Yediot Aharonot, six des blessés sont grièvement atteints. Tous les soldats tués et blessés dans cette attaque font partie des unités d’élite au sein de l’armée israélienne, ont pour leur part affirmé les médias israéliens, cités par notre correspondant.

     

    Entre-temps, plusieurs équipes de secours ont affluées immédiatement vers le lieu de l’opération.

     

    Lors du sauvetage, des soldats étaient coincées sous le camion, avant qu’une grue ne soit dépêchée sur place pour soulever le véhicule, a rapporté le site israélien i24.

     

    Les factions de résistance saluent une opération héroïque

     

    Les forces de résistance palestiniennes à Gaza ont salué l’auteur de l’opération au camion bélier.

     

    « Cette attaque constitue une riposte normale aux crimes de l’occupation visant le peuple palestinien et réitère l’attachement du peuple palestinien à la voie de résistance », ont –elles affirmé dans plusieurs communiqués cités par le site palestinien Paltoday.

  3. Kerry : Déplacer l’ambassade à Jérusalem mènera à l' "explosion" du Moyen-Orient

    8 janvier 2017 Al Manar

     

    Entité sioniste - Moyent-Orient

     

    Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a averti vendredi lors d’une entrevue à la chaîne CBS que le projet du président élu Donald Trump de déplacer l’ambassade américaine en « Israël » de Tel-Aviv à Jérusalem occupée conduirait à une « explosion totale » au Moyen-Orient.

     

    La décision controversée de Trump pourrait mener à un embrasement de la violence en « Israël », en Cisjordanie, et à travers le Moyen-Orient, a-t-il dit.

     

    « Ce serait une véritable explosion, une explosion considérable dans la région, pas seulement en Cisjordanie et peut-être même en « Israël », mais dans toute la région », a-t-il déclaré.

     

    « Le monde arabe porte un intérêt énorme pour le Haram al-Sharif, le Dôme [du Rocher], et c’est un site saint pour le monde arabe », a ajouté Kerry, rapporte le site israélien i24.

     

    « Cela aura un profond impact sur la capacité de la Jordanie et de l’Egypte d’être en mesure de soutenir et de s’allier avec Israël comme ils le font aujourd’hui « , a-t-il également soulevé.

     

    Par ailleurs, dans une autre entrevue donnée vendredi à la chaîne CNN, Kerry a commenté les réactions des Jordaniens, Palestiniens et autres pays arabes selon lesquelles le déplacement de l’ambassade américaine serait considéré comme une provocation.

     

    Tant l’Autorité palestinienne que le gouvernement jordanien ont décrit ce transfert comme une « ligne rouge ». La Jordanie a aussi menacé des conséquences « catastrophiques » de cette décision.

     

    « Maintenant, c’est ce qu’ils disent. Nous ne voulons évidemment pas que cela se produise », a déclaré Kerry à CNN.

     

    « Nous soutenons l’idée que l’ambassade soit là-bas un jour. Nous voulons que cela arrive, mais nous sommes opposés à un mouvement unilatéral sans la résolution des questions environnantes », a-t-il cependant précisé.

     

    Source: Sites

  4. Un camion percute des soldats à Jérusalem, au moins 3 morts

     

    Par Le Figaro.fr avec Reuters Mis à jour le 08/01/2017

     

    Un camion a foncé sur des piétons dimanche à Jérusalem, faisant au moins trois morts et une quinzaine de blessés avant que son chauffeur ne soit abattu, ont annoncé la police et le service d'ambulances.

     

    L'attaque s'est déroulée le long d'une promenade publique populaire surplombant les murs de la Vieille ville de Jérusalem, ont précisé les autorités.

     

    Selon les sources, la police évoque une "possible attaque terroriste".

  5. 23/02/2010

    Jean-Marie Boeglin, "Pied-Rouge" jusqu'en 1981

     

    Né en 1928.

     

    Les paroles de Jean-Marie Boeglin étaient calmes et mesurées. Il n'eut aucune hésitation à se rappeler ses motivations qu'il véhiculait avec passion et conviction. Les valeurs de la Résistance contre les nazis était le moteur principal de son opposition à la guerre d'Algérie et en ce sens il souhaitait souligner la dette qu'il avait envers son père, qui était suisse-allemand et avait travaillé comme garde-barrière. Son père avait de fortes convictions communistes et, durant l'Occupation, était un membre dirigeant du FTP à Châlons-sur-Marne. Comme il expliquait pourquoi à son fils, il insista sur le fait qu'il n'était pas animé d'un sentiment anti-allemand mais qu'il prenait parti dans le combat international contre le nazisme, et cette distinction marqua profondément Boeglin. Après la chute de la France en 1940, Jean-Marie Boeglin fut envoyé dans la zone non-occupée, ne retournant à Châlons-sur-Marne qu'en 1942 quand les nazis étendirent l'Occupation au reste de la France :

     

    « Il est toujours difficile d'expliquer le sens d'un engagement quand c'est l'évidence. C'était aussi évident pour moi pendant l'Occupation, c'est-à-dire que ça n'a posé aucun problème, qu'au moment de l'engagement contre la Guerre d'Algérie, je crois que ça s'est passé de la mémo manière... une sorte d'évidence. C'est-à-dire que de toute cette période de l'Occupation, pour moi, il en ressort deux grands mots : liberté, parce qu'on était occupé, parce qu'il y avait une force d'oppression et de résistance. Et il y a peut-être mon côté d'être toujours contre, je e suis un peu anarchiste. J'ai toujours été contre de nombreuses choses, contre la société, contre les injustices. »

     

     

     

    La Seconde Guerre mondiale fit de Boeglin un pacifiste et un anti-militariste. Il espérait beaucoup de la Libération et pensait que la France allait être transformée de manière fondamentale. Quand on demanda au FTP de rendre les armes, Boeglin se sentit trompé : il était convaincu qu'il s'agissait d'un geste calculé, destiné à étouffer la révolution populaire. Il s'en souvenait comme d'une expérience difficile qui représentait la fin de ses illusions. De même, il fut profondément choqué de découvrir les camps de concentration. Plus tard, il découvrit les atrocités perpétrées par l'armée française en Algérie et le parallèle avec les camps de concentration fut immédiat dans son esprit.

     

     

     

    Ce qu'il voyait comme l'échec de la Libération fit de Boeglin un marginal. Vers la fin des années 40 et le début des années 50, il avait été anarchiste et surréaliste, et tout naturellement n'avait eu aucun désir de se conformer à la norme. Il exprimait sa colère envers la société au travers d'actes provocateurs en dynamitant les portes de prisons pour en libérer les occupants, ou en urinant du haut du clocher de l'église locale sur les fidèles qui étaient en dessous. La manière dont il fut en 1951 expulsé des Jeunesses Communistes pour avoir été trop anarchiste et de la Fédération Anarchiste pour avoir été trop marxiste montrait la mesure de son rejet instinctif de toute autorité.

     

    C'est à travers la guerre d'Indochine que Boeglin prit conscience du problème algérien. Avant 1954, il n'avait pas réellement suivi l'évolution des événements en Algérie : deux incidents en particulier le rendirent plus attentif. Le premier fut le mouvement des réservistes qu'il couvrait comme journaliste pour l'Union de Reims. À Rouen, en septembre 1955, il fut témoin de la révolte des réservistes ; puis à Grenoble durant le printemps 1956, il vit des milliers de personnes essayer d'arrêter un train qui partait pour l'Algérie. Malgré l'ampleur des manifestations, se souvenait Boeglin, il n'en était jamais fait mention dans la presse. Ses articles étaient régulièrement censurés ou réduits au dixième de leur longueur initiale. C'est à partir de ce moment-là que Boeglin se plaça passionnément et intellectuellement contre la guerre d'Algérie. Le second événement qui le fit réellement prendre conscience de la situation fut l'enlèvement de Ben Bella en 1956. Parmi les personnes capturées avec Ben Bella se trouvait Mostefa Lacheraf que Boeglin avait rencontré plusieurs fois dans les bureaux de la rédaction des Temps Modernes à Paris Il savait que Lacheraf était d'un naturel doux, et non le dangereux terroriste dont parlaient les rapports officiels. Boeglin savait que ces rapports étaient falsifiés et refusait d'être manipulé. Il devint, à partir de ce moment, très attentif à ce qui se disait sur l'Algérie dans les médias.

     

    Boeglin fut encouragé à entrer dans la clandestinité en raison du manque d'activité d'une certaine partie de la gauche au pouvoir. Pour lui, si le PCF avait réagi dans cette guerre comme il l'avait fait durant la guerre d'Indochine et avait encouragé les réservistes, les événements auraient été complètement différents. La position du PCF lui semblait dérisoire et il y voyait une trahison des principe. « En m’opposant à la guerre d'Algérie, j’ai agi par souci d'internationalisme... J'essayais de redonner un certain sens de l'internationalisme à la gauche française qui n'en avait pas du tout. »

     

    En travaillant avec le FLN, le désir de Boeglin était de rompre avec le paternalisme de la gauche traditionnelle. Dans son esprit, la gauche au pouvoir n'était pas réellement anti-coloniale et elle se préoccupait par trop des limites de la légalité.

     

    Au début de l'année 1957, Jean-Marie Boeglin commença à travailler avec Jean Planchon au Théâtre de la Cité à Villeurbanne. En 1957, à Grenoble, lors d'une présentation de son travail dans une école, il rencontra certains étudiants algériens. En parlant avec Boeglin, ils se rendirent compte qu'il soutenait leur cause et, quelques mois plus tard , un de ces étudiants vint rendre visite à Boeglin à Lyon pour lui expliquer comment un de ses amis avait été arrêté et torturé. Boeglin fut révulsé et répondit qu'il était prêt à l'aider s'il pouvait entrer en contact avec le FLN. Il n'eut jamais l'impression de faire quoi que ce soit d'illégal car, pour Boeglin, défendre les Algériens contre la torture relevait d'un acte instinctif.

     

    Les méthodes utilisées par le FLN ne choquaient pas Boeglin. Il accueillit l'explosion de la raffinerie de pétrole de Mourepiane en août 1958 comme une stratégie acceptable. Boeglin fut très influencé par Frantz Fanon, qui était passé de l'anti-colonialisme au tiers-mondisme.

     

    Après la guerre, Boeglin tourna le dos à l'Europe, alla vivre en Algérie et y resta jusqu'en 1981. Il croyait à la théorie selon laquelle la révolution allait se répandre de là à tout le continent africain.

  6. dernierement l Algérie a réunit plusieurs pays membre de l OPEP ou pas pour trouver une solution a la chute brutale de la baisse du pétrole c est chose faite l Algérie a demande a tout ces pays de reduire leurs productions et tout le monde a dit oui l Iran etait retissente mais finalement elle a acceptée de jouer le jeu

     

    ce matin j ecoute les infos a la radio et voila que j entends en France que le litre d essence a augmente passant de 1 e a 1.30 et ca va continuer en 2017

     

    le journaliste demande l explication ceux a quoi lui repond le specialiste que c est du a la reduction d approvisionnement que l OPEP a mit en place et voila que le baril de petrole se négocie a 53 dollars et ca va augmenter jusqu a 55 dollars mais une chose est sur dit il il ne reviendra jamais a 100 ou 120 dollars comment avant !

     

    belle pirouette de l Algérie n est ce pas :thumbup:

     

    Bravo l'Algérie.

    Bravo Bouteflika.

    Bravo au peuple algérien.

  7. Nour Nahar prend la parole en premier, filet de voix qui monte avec peine de sa silhouette figée sur le fragile mur de bambou tressé. « C’était le 10 décembre. Les soldats sont arrivés tôt le matin dans mon village de Poakhali. Ils ont mis le feu à la maison. Je me suis échappée avec mes deux enfants, mon fils, Mohammed Salim, 4 ans, et ma fille, Nour Kayos, un an et demi. Puis les soldats m’ont attrapée et m’ont emmenée dans la pièce d’une autre maison. Ils étaient quatre. Ils m’ont violée à tour de rôle. Ensuite, ils ont attrapé mes enfants. Je les ai vus les maintenir, leur...

     

     

    « Jamais nous n’avions vu un tel niveau de cruauté » : en Birmanie, le supplice des Rohingya

     

    Des dizaines de milliers de civils de la minorité musulmane fuient les exactions de l’armée birmane.

     

    LE MONDE | 04.01.2017

     

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    Des réfugiés rohingya parviennent au camp de Kutupalang, après avoir traversé la frontière birmano-bangladaise, le 21 novembre.

     

    Elles sont pressées l’une contre l’autre dans la hutte d’une ruelle du camp bidonville de Kutupalang, dans le sud du Bangladesh. D’abord on les voit à peine : l’une est pétrifiée, assise dans l’ombre, à même le sol de terre battue, l’autre est accroupie derrière la légère porte de bambou qui les dissimule au regard extérieur. On ne les entend guère non plus, elles chuchotent. Nour Nahar, 20 ans, châle rouge à fines bandes noires, et Kurshida Begum, 25 ans, châle jaune bouton d’or, viennent d’accepter de raconter en toute discrétion une histoire qui ressort généralement de l’indicible.

     

    Les deux femmes sont des musulmanes rohingya, une population vivant dans le nord de l’Arakan, un Etat de l’ouest de la Birmanie. Des dizaines de milliers de Rohingya ont fui depuis deux mois et demi au Bangladesh, après le déclenchement d’une « opération de nettoyage » militaire censée pourchasser des insurgés musulmans. Mais les civils font aussi les frais de ces razzias d’une rare violence.

     

    Nour Nahar prend la parole en premier, filet de voix qui monte avec peine de sa silhouette figée sur le fragile mur de bambou tressé. « C’était le 10 décembre. Les soldats sont arrivés tôt le matin dans mon village de Poakhali. Ils ont mis le feu à la maison. Je me suis échappée avec mes deux enfants, mon fils, Mohammed Salim, 4 ans, et ma fille, Nour Kayos, un an et demi. Puis les soldats m’ont attrapée et m’ont emmenée dans la pièce d’une autre maison. Ils étaient quatre. Ils m’ont violée à tour de rôle. Ensuite, ils ont attrapé mes enfants. Je les ai vus les maintenir, leur...

     

    L’accès à la totalité de l

     

    En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2017/01/04/jamais-nous-n-avions-vu-un-tel-niveau-de-cruaute-en-birmanie-le-supplice-des-rohingya_5057284_3216.html#3Lp0mAIQ4Y0V8hsh.99


  8. « Jamais nous n’avions vu un tel niveau de cruauté » : en Birmanie, le supplice des Rohingya

     

    Des dizaines de milliers de civils de la minorité musulmane fuient les exactions de l’armée birmane.

     

    LE MONDE | 04.01.2017

     

    image: http://s2.lemde.fr/image/2017/01/04/534x0/5057282_7_46be_des-refugies-rohingya-parviennent-au-camp-de_fa11b19dae57b53e9d4f40d65de3402b.jpg

    Des réfugiés rohingya parviennent au camp de Kutupalang, après avoir traversé la frontière birmano-bangladaise, le 21 novembre.

     

    Elles sont pressées l’une contre l’autre dans la hutte d’une ruelle du camp bidonville de Kutupalang, dans le sud du Bangladesh. D’abord on les voit à peine : l’une est pétrifiée, assise dans l’ombre, à même le sol de terre battue, l’autre est accroupie derrière la légère porte de bambou qui les dissimule au regard extérieur. On ne les entend guère non plus, elles chuchotent. Nour Nahar, 20 ans, châle rouge à fines bandes noires, et Kurshida Begum, 25 ans, châle jaune bouton d’or, viennent d’accepter de raconter en toute discrétion une histoire qui ressort généralement de l’indicible.

     

    Les deux femmes sont des musulmanes rohingya, une population vivant dans le nord de l’Arakan, un Etat de l’ouest de la Birmanie. Des dizaines de milliers de Rohingya ont fui depuis deux mois et demi au Bangladesh, après le déclenchement d’une « opération de nettoyage » militaire censée pourchasser des insurgés musulmans. Mais les civils font aussi les frais de ces razzias d’une rare violence.

     

    Nour Nahar prend la parole en premier, filet de voix qui monte avec peine de sa silhouette figée sur le fragile mur de bambou tressé. « C’était le 10 décembre. Les soldats sont arrivés tôt le matin dans mon village de Poakhali. Ils ont mis le feu à la maison. Je me suis échappée avec mes deux enfants, mon fils, Mohammed Salim, 4 ans, et ma fille, Nour Kayos, un an et demi. Puis les soldats m’ont attrapée et m’ont emmenée dans la pièce d’une autre maison. Ils étaient quatre. Ils m’ont violée à tour de rôle. Ensuite, ils ont attrapé mes enfants. Je les ai vus les maintenir, leur...

     

    L’accès à la totalité de l

     

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  9. Le soldat franco-israélien Elor Azria reconnu coupable d'«homicide»

     

    Par Cyrille Louis Mis à jour le 04/01/2017

     

    Le soldat franco-israélien Elor Azria entouré de ses proches, mercredi, au tribunal militaire, à Tel Aviv.

    Ce conscrit âgé de 20 ans comparaît pour avoir tué d'une balle dans la tête un assaillant palestinien, le 24 XVM28715412-d272-11e6-b36e-ce717b784d0d.jpgdernier à Hébron, alors que celui-ci gisait au sol. Sa peine sera fixée d'ici un mois.

     

    Correspondant à Jérusalem Le Figaro

     

    Le soldat franco-israélien Elor Azria, dont le procès-fleuve passionne et divise depuis plusieurs mois la société israélienne, a été reconnu coupable mercredi d'«homicide». Le jugement a été prononcé par un tribunal militaire réuni, à Tel Aviv, dans l'enceinte de la base qui abrite l'état-major et le ministère de la Défense. Des heurts ont brièvement éclaté aux abords de la salle d'audience, où quelques centaines de manifestants s'étaient massés pour témoigner leur soutien au jeune conscrit. Celui-ci comparaît pour avoir tué d'une balle dans la tête un assaillant palestinien, le 24 mars dernier, alors qu'il gisait au sol, déjà blessé, dans le centre d'Hébron (Cisjordanie). Il encourt vingt années de prison. Sa peine devrait être fixée d'ici un mois.

     

    [video=youtube_share;H9lQ8KblCJc]

    L'affaire a éclaté alors que l'armée essuyait depuis six mois une vague d'attaques au couteau et à la voiture-bélier dans les territoires occupés et en Israël. Elle n'aurait sans doute pas pris une telle ampleur si un résident palestinien d'Hébron, muni d'une caméra par l'ONG israélienne B'Tselem, n'avait filmé la scène. A l'image, on découvre d'emblée le corps immobile d'Abdel Fattal al-Sharif couché sur le bitume, un filet de sang s'échappant de son flanc. L'enquête démontrera qu'il vient d'être blessé après avoir poignardé un soldat israélien, mais qu'il vit encore. Plus pour longtemps, cependant. Dans quelques minutes un soldat va s'avancer, mettre en joue et achever le suspect bien qu'il ne semble plus présenter le moindre danger. Selon l'un de ses camarades entendus peu après par la police militaire, Azria marmonne à cet instant que le Palestinien «mérite de mourir». Des propos que le suspect niera par la suite avoir tenus.

    Une large mobilisation populaire en sa faveur

     

    Au fil d'un jugement détaillé dont la lecture a duré plus de deux heures, le tribunal a méthodiquement balayé l'ensemble des arguments brandis par la défense du soldat. Celle-ci a tour-à-tour prétendu que la vidéo avait été fabriquée, que le Palestinien était déjà mort lorsque la balle a été tirée ou encore qu'Azria a agi ainsi de crainte que l'assaillant n'active une ceinture d'explosifs. «La défense ne peut pas tout dire et son contraire», ont rétorqué mercredi les trois juges militaires, qui n'ont trouvé «aucune justification» au tir du soldat. «Sa vie n'était pas en danger» et «le terroriste ne constituait plus une menace», a martelé la présidente Maya Heller, sans cacher l'agacement que lui ont inspiré les prestations des divers officiers de réserve venus témoigner en faveur du conscrit.

     

    Sitôt l'arrestation et l'inculpation du soldat annoncées, en effet, une large partie de la société israélienne s'est mobilisée en sa faveur. Selon un sondage réalisé quelques jours après l'incident d'Hébron, 57% du public estiment qu'il n'aurait pas dû être placé en détention et 68% jugent que l'état-major a eu tort de condamner publiquement son geste. L'actuel ministre de la Défense, Avigdor Lieberman, qui siège alors dans les rangs de l'opposition, assiste à l'une des premières audiences afin de lui témoigner son soutien. Le premier ministre lui-même, après avoir dénoncé ce qui ressemble pour beaucoup à un meurtre de sang-froid, téléphone à son père pour lui exprimer sa sympathie. Certains vont jusqu'à comparer le sort d'Elor Azria avec celui du soldat Gilad Shalit, qui fut séquestré pendant cinq ans par la branche armée du Hamas dans la bande de Gaza…

     

    « L'armée, qui s'était toujours tenue à l'écart des querelles divisant la société israélienne pour mieux constituer un pôle de rassemblement, est devenue un terrain d'affrontement »

    Yossi Yehoshua, éditorialiste

     

    Distillant mois après mois son poison dans le débat public israélien, le procès Azria a contribué à faire tomber Moshe Yaalon, ministre de la Défense pourtant respecté pour son sérieux et son sens de la mesure, au profit d'Avigdor Lieberman. Il a par ailleurs libéré un torrent de haine contre le général Gadi Eizenkot, chef d'état-major de l'armée, à qui l'extrême droite reproche d'avoir lâché l'un de ses soldats. Plus largement, l'affaire a mis en lumière la fracture qui s'est creusée entre les plus hauts gradés de Tsahal, issus pour la plupart de la matrice idéologique du sionisme travailliste, et des soldats du rang plus vulnérables aux sirènes du nationalisme religieux.

     

    «L'armée, qui s'était toujours tenue à l'écart des querelles divisant la société israélienne pour mieux constituer un pôle de rassemblement, est devenue un terrain d'affrontement, déplore l'éditorialiste Yossi Yehoshua dans le quotidien Yedioth Ahronoth. Elle a subi, durant ce procès, une crise de confiance qu'elle mettra sans doute longtemps à surmonter.» Signe que les plaies ne sont pas près de se refermer, plusieurs ténors de la droite nationaliste ont réclamé la grâce d'Elor Azria avant même de connaître la teneur du jugement. Le président Reuven Rivlin, seul à même de la lui accorder, devrait vite se retrouver sous forte pression.

     

    Elor Azria, qui s'était présenté souriant et détendu mercredi matin au début de l'audience, a semblé se crisper à mesure que les juges progressaient dans la lecture de leur décision. Encouragé par les nombreuses manifestations de soutien reçues tout au long de son procès, il espérait peut-être voir ses juges fléchir sous la pression du public. Il est resté immobile à l'énoncé du jugement, tandis qu'un de ses proches était évacué pour avoir juré contre le tribunal.

  10. FIGARO VOX Vox Monde

     

    Daech, Erdogan et Poutine : le dessous des cartes par Caroline Galactéros

     

    Par Alexis Feertchak Mis à jour le 03/01/2017

     

    FIGAROVOX/ENTRETIEN - Alors que la Turquie est la cible de Daech, Caroline Galactéros estime que les présidents russe et turc jouent dans leur rapprochement un jeu à la fois habile et prudent. Pour la géopolitologue, ce sont deux qualités que l'Occident ignore.

     

    Docteur en Science politique et colonel au sein de la réserve opérationnelle des Armées, Caroline Galactéros dirige le cabinet d'intelligence stratégique Planeting. Auteur du blog Bouger Les Lignes, elle a publié Manières du monde. Manières de guerre (éd.Nuvis, 2013) et Guerre, Technologie et société (éd. Nuvis, 2014).

    FIGAROVOX. - L'État islamique a revendiqué l'attaque commise contre une discothèque d'Istanbul pendant la nuit du nouvel An. Sur fond de réconciliation avec la Russie, la Turquie est-elle devenue une cible prioritaire de l'État islamique?

     

    Caroline GALACTEROS. - Prioritaire peut-être pas, mais il est certain que la convergence russo-turque et la prise en main du jeu politique syrien et du processus diplomatique par le trio russo-turco-iranien rebattent les cartes de façon inquiétante pour l'État islamique qui peut chercher à «punir» son ancien allié ou à lui faire infléchir sa nouvelle ligne. En effet, le rapprochement entre Moscou et Ankara surplombe et menace la marge de manœuvre politique et militaire et la capacité de nuisance, mais aussi le statut «à part» dans l'échelle de l'horreur (et donc dans la capacité d'attraction et recrutement) de l'État islamique. De facto, en remettant en cause leur collusion ancienne avec Ankara qui l'a longtemps avantagé par sa complaisance voire son soutien, ce rapprochement tactique le ravale au rang d'une organisation terroriste presque comme une autre, notamment comme Al-Qaïda, proche mais rival cousin...

    Quelle peut être la réaction du président Erdogan?

     

    L'analyse de la situation et les priorités du pouvoir turc ont bougé.

     

    L'analyse de la situation et les priorités du pouvoir turc ont bougé. Il s'agit désormais pour le président Erdogan de s'asseoir à la table des vainqueurs (ce que ne lui garantissait pas - et certainement moins encore aujourd'hui - Washington) et de retirer les fruits concrets d'un axe militaro-diplomatique avec Moscou en matière d'influence et d'emprise politique et territoriale sur le théâtre syrien (mais aussi en Irak, selon l'évolution de la situation et dans le cadre d'un partage des rôles entre Washington et Moscou une fois le président Trump aux affaires). On ne peut exclure qu'Ankara n'ait pour ambition de rassembler progressivement sous sa tutelle les divers groupes islamistes sunnites prêts à une négociation avec Moscou et le régime Syrien, afin de s'assurer à travers eux une influence importante dans la Syrie future qui pourrait mêler une structure d'État unitaire et une décentralisation interne forte selon des lignes confessionnelles et territoriales.

     

    L'accroissement du terrorisme djihadiste en Turquie peut-il changer la position d'Ankara vis-à-vis des Kurdes?

     

    Les Kurdes restent la cible politique interne première du pouvoir turc.

     

    Les Kurdes restent la cible politique interne première du pouvoir turc. Il devient d'ailleurs de plus en plus probable qu'ils fassent ultimement les frais de la gestion croissante du conflit par les grandes puissances régionales ou globales. Aucune n'a véritablement intérêt à céder à leurs revendications nationales et les Kurdes demeurent handicapés par leurs propres rivalités internes. Ils sont donc utilisés par les uns et les autres comme force d'appoint ou d'avant-garde au gré des nécessités militaires d'affrontements localisés. De leur point de vue, ils ont tout intérêt à conserver ou développer leur capacité de nuisance ou d'interférence résiduelle dans le jeu régional comme sur le sol turc, et plus encore à faire en sorte que Moscou n'en arrive pas à vouloir ou devoir les sacrifier totalement à son rapprochement tactique avec Ankara. Ce qui n'est pas exclu.

    Cette stratégie russophile de la Turquie vous paraît-elle habile et crédible?

     

    Il ne s'agit pas de russophilie - ni de russophobie d'ailleurs -, mais d'une évaluation qu'il faut bien reconnaître «créative» et habile, par le président Erdogan, des intérêts politiques nationaux turcs et des siens plus personnels sans doute. La Turquie a simplement fini par devoir admettre qu'elle pèserait plus, y compris vis-à-vis de Washington, dans une alliance avec la Russie - qui s'est imposée comme principal décideur du futur syrien - que contre elle. Face à ce réalisme froid, nous restons malheureusement intellectuellement sidérés et sans rebond. Nous avons manifestement le plus grand mal à comprendre l'ampleur du bouleversement stratégique en cours. Un bouleversement mondial dont le Moyen-Orient n'est que l'un des théâtres d'expression.

    D'où pourrait venir cette erreur occidentale de jugement?

    Il ne s'agit ni d'entrer en fusion amoureuse avec Moscou ni de mésestimer les calculs et arrière-pensées russes.

     

    Les lignes bougent et bousculent sans ménagement nos schémas de pensée confortables. On incrimine la faiblesse américaine pour expliquer la prise d'ascendant russe ; certains analystes vont même désormais jusqu'à dire que l'Amérique ne se serait pas vraiment impliquée dans le conflit syrien (sic!) alors qu'elle s'est bel et bien engagée dans la déstabilisation de l'État syrien via des groupes rebelles et selon son nouveau mantra du «commandement de l'arrière» (leadership from behind). Simplement, cette entreprise de regime change violent, à laquelle des puissances européennes ont activement participé, a clairement échoué. Dont acte? Même pas! Car le plus grave de mon point de vue n'est pas là. Ce qui me semble très dommageable et dangereux, c'est qu'alors que l'on proclame chaque jour après chaque attentat notre volonté de combattre la terreur islamiste qui cible avec constance nos propres sociétés, l'on refuse obstinément de saisir l'opportunité stratégique que constituerait un front commun occidentalo-russe dans cette lutte.

     

    Quel serait l'intérêt d'un tel rapprochement avec Moscou?

     

    Encore une fois, il ne s'agit ni d'entrer en fusion amoureuse avec Moscou ni de mésestimer les calculs et arrière-pensées russes (nous avons les nôtres), mais de faire un pari hors normes et à très fort rapport pour chacune des parties: celui du sens d'une convergence de fond vigilante mais authentique, inédite mais salutaire entre les deux piliers de l'Occident. Cela demande évidemment un peu d'envergure, d'audace et d'ambition. Alors, devant l'effort requis par une telle métamorphose, nos élites déphasées préfèrent l'enlisement dans un combat d'arrière-garde. Alors que nous sommes entrés, qu'on le veuille ou non, dans une phase d'innovation géopolitique majeure - certes à l'initiative de Moscou - qui balaie l'ordre ancien, une grande partie de l'establishment américain autour de l'Administration sortante s'y accroche désespérément.

    Vous pensez à l'affaire des hackers russes qui auraient influencé l'élection de Donald Trump...

     

    Nous sommes entrés dans une phase d'innovation géopolitique majeure - certes à l'initiative de Moscou - qui balaie l'ordre ancien.

     

    C'en est effectivement la manifestation pathétique. Cette guéguerre américano-américaine, dont le nouveau président américain est en fait la cible première et Vladimir Poutine l'instrument, démontre tristement combien le sort du Moyen-Orient et de ses populations sacrifiées est secondaire pour un appareil dirigeant américain (OTAN incluse) qui voit vaciller ses intérêts et ses rentes de situation et ne s'y résout pas. Alors, on s'arc-boute, ici comme là-bas, autour de nos vieux totems grimaçants, on s'accroche aux vieilles lignes de fracture, on préfère une bonne vieille Guerre froide ranimée à un axe occidental Moscou-Washington novateur qui serait pourtant un moteur fabuleux pour une renaissance de notre civilisation empêtrée dans ses contradictions et son cynisme mis à nu. Washington, où l'équipe sortante fait tout pour enfermer le nouveau président américain dans un piège qui l'empêcherait de mener à bien son projet de reset avec Moscou. Il s'agit de l'acculer à l'inaction stratégique et de lui faire craindre, s'il persiste, d'être accusé par une opinion publique brainwashée méthodiquement, de trahir rien moins que les intérêts nationaux en voulant dialoguer enfin intelligemment avec la Russie. On nage en plein délire, et il ne serait pas étonnant que l'on entende bientôt parler de possible «intelligence avec l'ennemi» pour discréditer plus encore le nouveau président et mettre à mal ses projets.

    Comment jugez-vous la réaction de Vladimir Poutine et Donald Trump à ce «délire»?

    L'ancien monde a la vie dure. Le cadavre bouge encore.

     

    Donald Trump ne s'y est pas trompé, et Vladimir Poutine non plus, qui a refusé de céder à l'escalade des représailles diplomatiques via l'expulsion d'espions américains en miroir aux «représailles» américaines. Le président russe est trop habile et préfère avoir le triomphe modeste quand Barack Obama et Hillary Clinton se fourvoient dans une défaite infantile et bruyante. Le président-élu mesure sans doute parfaitement le champ de mines que le président sortant est en train de poser à Washington, et plus concrètement en Syrie, avec la possible reprise des livraisons de Manpads (missiles portatifs) aux groupes rebelles qui ne sont pas encore rentrés dans le rang, claire menace pour les avions et hélicoptères russes. Il s'agit de faire capoter le cessez-le-feu et le processus diplomatique que Moscou, Téhéran et Ankara tentent de faire tenir dans la perspective de la prochaine Conférence d'Astana qui doit dessiner les contours d'un accord politique viable.

     

    Bref, «l'ancien monde» a la vie dure. Le cadavre bouge encore. La question est donc: est-on capable d'exploiter la fenêtre d'opportunité extraordinaire qui nous est donnée de «faire du neuf», du conséquent, de l'efficace et plus encore, de restaurer la crédibilité occidentale si abîmée depuis 15 ans par le cynisme structurel de nos interventions soi-disant «morales»? Va-t-on enfin partir du réel et des opportunités qu'il ouvre pour mener une lutte existentielle contre une menace qui ne faiblira pas tant que l'on ne fera pas front commun contre elle? Ou bien préfèrera-t-on persister à s'aveugler en maugréant contre ce monde qui ne nous obéit plus au doigt et à l'œil, à se réfugier dans un manichéisme dépassé qui fait le jeu de l'adversaire, à s'enkyster dans des schémas de pensée rétrogrades qui ne fonctionnent plus et nous rendent vulnérables? Pour la France et pour l'Europe, ce dilemme est crucial.

  11. Une excellente analyse que je vous recommande vivement...

     

    Marionnettes russes

    par Serge Halimi. Le Monde diplomatique Janvier 2017

     

    Le 9 février 1950, au plus fort de la guerre froide, un sénateur républicain encore obscur tonne : « J’ai entre les mains la liste de deux cent cinq personnes que le secrétaire d’État sait être membres du Parti communiste, et qui pourtant déterminent la politique du département d’État. » Joseph McCarthy venait d’entrer dans l’histoire des États-Unis par la porte de l’infamie. Sa liste n’existait pas, mais la vague d’hystérie anticommuniste et de purges qui suivit fut, elle, bien réelle. Et fracassa l’existence de milliers d’Américains.

    Loyauté patriotique du prochain président des États-Unis

    En 2017, c’est rien moins que la loyauté patriotique du prochain président des États-Unis qui serait en cause. Avec son cabinet de militaires et de milliardaires, les raisons de redouter son entrée en fonction sont légion. Pourtant, le Parti démocrate et nombre de médias occidentaux semblent obsédés par l’idée farfelue que M. Donald Trump serait la « marionnette » du Kremlin (1). Et qu’il devrait son élection à un piratage de données informatiques orchestré par la Russie. Bien du temps a passé depuis la paranoïa maccarthyste, mais le Washington Post vient de renouer avec cette histoire en s’inquiétant de l’existence de « plus de deux cents sites qui, volontairement ou non, publient la propagande russe ou lui font écho » (24 novembre 2016).

     

    Un vent mauvais souffle sur l’Occident.

    Chaque élection ou presque est appréciée à travers le prisme de la Russie. Qu’il s’agisse de M. Trump aux États-Unis, de M. Jeremy Corbyn au Royaume-Uni, ou de candidats aussi différents que M. Jean-Luc Mélenchon, M. François Fillon ou Mme Marine Le Pen en France, il suffit de douter des mesures prises contre la Russie, ou des complots prêtés à Moscou par la Central Intelligence Agency (CIA) — une institution dont nul n’ignore qu’elle est infaillible et irréprochable —, pour être suspecté de servir les desseins du Kremlin. Dans un climat pareil, on ose à peine imaginer le torrent d’indignation qu’auraient suscité l’espionnage par la Russie, plutôt que par les États-Unis, du téléphone de Mme Angela Merkel, ou la livraison par Google à Moscou, plutôt qu’à l’Agence nationale de sécurité américaine (NSA), de milliards de données privées collectées sur Internet. Sans mesurer toute l’ironie de son propos, M. Barack Obama a néanmoins menacé la Russie en ces termes : « Il faut qu’ils comprennent que ce qu’ils nous font, nous pouvons le leur faire (2). »

     

    Que Washington puisse infléchir la politique d’un autre État, M. Vladimir Poutine ne l’ignore pas. Au printemps 1996, un président russe malade et alcoolique, artisan (corrompu) du chaos social dans son pays, n’a en effet survécu à une impopularité abyssale que grâce au soutien déclaré, politique et financier, des capitales occidentales. Et à un providentiel bourrage des urnes. Boris Eltsine, le chouchou des démocrates de Washington, de Berlin et de Paris (bien qu’il ait fait tirer au canon sur le Parlement russe, y provoquant la mort de centaines de personnes), fut donc réélu. Le 31 décembre 1999, il décida de transmettre tous ses pouvoirs à son fidèle premier ministre, le délicieux Vladimir Poutine…

     

    Serge Halimi

  12. Je ne réveillonne pas même en France et les champs sont plein de wech le 31 :D ; j'ai regardé madame est servie, qu'est qu'il beau tony alors.

    Bon le 1er et je déteste tjrs les algériens, je crois que je ne les aime pas du 1er/01 au 31/12, à plein temps.

     

    Khô, il existe des vaccins pour se prémunir.

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