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SOLAS

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Posts posted by SOLAS

  1. On 08/05/2021 at 23:17, OsiriaS said:

    Si c'est vraiment un du GIA c'est bien fait pour sa gueule et c'est pas trop tôt !

    Alors les services secrets sont top.👍

    on ira les chercher jusqu au toilettes comme dirait poutine ces harkis ennemis des libertes individuelles et democratiques

    on ne dira jamais assez le cholera se soigne mais la peste est incurable

    serieusement vous pensez que c avec zitout le batard amirdz et mourad dhina l egorgeur de bebes que vous allez construire une republique de lumieres..

  2.  
    Effet de l’âge, ou celui produit par ce nouvel islam haineux et obscurantiste, qui domine la société algérienne et arabo-musulmane plus globalement, l’ex-ministre de Bouteflika de la religion au nom qui comporte curieusement deux fois le mot « Allah » : Bouabdellah Ghlamallah, en aura irrité plus d’un.
    “L’Algérien ne peut être que musulman” : Ghlamallah clache “les ordures” Steiner, Iveton, Audin…
    Parmi ces derniers, le chroniqueur du Soir d’Algérie Arezki Metref. Dans a chronique du 4 mai, il écrit :
    ➖Arezki Metref➖
    ♦️Le musulman Bachagha est Algérien, le juif Iveton non
    (…) Ce serait injuste de ne pas reconnaître que le travail de sape islamiste dans les appareils du pouvoir est antérieur à la chute de Bouteflika et au coup de menton de Gaïd Salah. Mais aujourd’hui, la régression même pas féconde est telle que de hauts responsables osent, au nom de cet islamisme, imposer des lectures révisionnistes de l’Histoire.
    C’est ce qu’a fait, toute honte bue, Bouabdellah Ghlamallah, un résidu du bouteflikisme, ministre des Affaires religieuses d’Abdelaziz Bouteflika et actuel président du Haut Conseil islamique, une institution dont les 15 membres sont directement nommés par le président de la République. A l’occasion du 90e anniversaire de l’Association des Oulémas, il a ouvert les vannes de l’étroitesse décomplexée, en déclarant que « l’Algérien ne peut être que musulman ».
    Le blasphème contre la vérité historique a été proféré dans le cadre de la commémoration concernant une association connue pour l’assimilationnisme de ses fondateurs.
    Contre-vérité historique, c’est une insulte à la mémoire de tous les non-musulmans, qu’ils soient juifs, chrétiens ou agnostiques, qui ont combattu pour l’indépendance de l’Algérie.
    C’est une insulte au sacrifice de Fernand Iveton, exécuté par le bourreau colonialiste à la prison de Barberousse en 1957. C’est une insulte à Maurice Audin, enlevé et assassiné par les parachutistes français pour son engagement en faveur de l’indépendance de l’Algérie. C’est une insulte à Henri Maillot qui a, au prix de sa vie, volé un camion d’armes à l’armée française, permettant aux maquisards de renforcer leur combat. C’est une insulte à Annie Steiner qui vient de nous quitter dans l’indifférence et même l’ingratitude du pouvoir auquel appartient Ghlamallah. C’est une insulte à la mémoire de Maurice Laban, de Raymonde Peschard, ces militants communistes algériens d’origine européenne qui ont choisi le camp de l’indépendance. C’est une insulte à Daniel Timsit. C’est une insulte à William Sportisse. C’est une insulte à la mémoire du cardinal Duval, à celle d’Henri Teissier et du Père Scotto et de dizaines d’autres hommes et de femmes d’Église et de religion chrétienne qui ont payé de différents sacrifices leur engagement en faveur d’une Algérie indépendante et fraternelle.
    Si être algérien comme le dit Ghlamallah, c’est être musulman et uniquement musulman, c’est une insulte à leurs mémoires à toutes et à tous.
    Par contre, c’est une réhabilitation de traîtres avérés. Selon ce postulat, Fernand Iveton ne serait pas algérien alors que le bachagha Boualam, musulman, lui, le serait sans problème ainsi que les 200 000 musulmans ayant adhéré au Front Algérie française qu’il a créé en 1960 pour combattre l’indépendance qui permet à Ghlamallah d’expectorer autant d’ingratitude. » ✍🏻 Arezki Metref / Le Soir d’Algérie / 09 Mai 2021 / Ma Revue de Presse Dz
    Peut être une image de 1 personne et texte qui dit ’Me Albert Smadja, son avocat commis d'office, témoin de execution, rapporte quavant de mourir Fernand Iveton eclara: «La vie d'un homme, la nienne, compte peu. Ce qui compte c'est l'Algérie, son avenir. Et l'Algérie sera libre demain. suis persuadé que l'amitié entre Français Algériens se ressoudera. Fernand Iveton’
     
     
     
     
     
  3.  

     
    Nabil Mellah a été placé en détention préventive.
    Nos routes se sont séparées il y'a un moment, mais je dirai cinq choses sur le personnage.
    1. Il est impossible qu'il s'agisse de malversations. Ce n'est pas le genre de personnage. La manière d'être, la manière de faire, la manière de gérer chez Nabil Mellah exclut totalement l'idée de malversations. C'est ma conviction. J'irai témoigner à son procès pour dire cela.
    2. Merinal, l'entreprise de Nabil Mellah, sponsorise le CPP de Radio M, une émission à laquelle j'ai longuement participé dans une autre vie. C'est là qu'il faut chercher les raisons de ces poursuites. C'est ma seconde conviction.
    3. La détention préventive est devenue un moyen de détruire les gens, en les condamnant avant même de les juger. C'est ma troisième conviction. J'ai souvent évoqué cette question, qui doit constituer la première réforme de la justice.
    4. La justice doit respecter la présomption d'innocence, le droit à un procès équitable (rien n'empêche qu'il comparaisse libre à un procès éventuel), et aussi la bonne foi d'un justiciable. Je sais que dans certains métiers (services de sécurité, justice, etc.), une déformation professionnelle pousse à croire que les gens sont plutôt coupables, mais il y'a aussi dans la vie des gens optimistes, naïfs, capables de choses étonnantes. Nabil Mellah en fait partie.
    5. Les détenus d'El-Harrach ont de la chance. Nabil Mellah va leur apporter humour et solidarité. C'est un homme qui sème le bien et la bonne humeur partout où il passe.
  4.  
    « Il faut les éradiquer ! »
    L’auteur de cet appel [au meurtre ?] vise les Algériens qui se considèrent non-musulmans. Il ne s’agit pas d’un obscur prédicateur d’une mosquée de province. L’homme qui vient de lancer cette sentence publique est un dignitaire du régime, président du Haut conseil islamique (HCI), chargé, officiellement, de « protéger le référent religieux national contre toute forme de fitna (trouble, révolte) », comme le précisent ses propres responsables, de braves esprits qui ont même jugé utile d’ajouter la haute mission de mettre un terme aux « dérives et abus » des fatwas. »
    Toute cette belle terminologie pour, au final , faire le contraire !
    C’est, en effet, de ce haut lieu de la sagesse et de la tempérance islamique, du HCI, qu’a jailli l’ordre de « liquider » les hommes et les femmes coupables d’avoir fait le choix d’une autre religion que l’Islam ou qui ont opté pour n’en avoir aucune, des Algériens honteux, nous dit Bouabdellah Ghlamallah, le président de ce temple de la tolérance, qui les décrit comme les « résidus de la colonisation française », à éliminer.
    Le regard haineux, la bouche agressive, Bouabdellah Ghlamallah, l’homme qui a pourtant le devoir de promouvoir l’humanisme de la religion musulmane, se plaît à sermonner, menacer, condamner, diviser, promettre des châtiments aux et aux autres, s'arrogeant le droit de s'ingérer dans les rapports intimes qu'entretient tout individu avec la religion. Quel contraste avec cet autre homme de religion, l'Abbé Davezies, dont, du haut de son mépris pour les impies, M. Ghoulamallh doit en ignorer l'existence, un prêtre-ouvrier, qui, à 29 ans, avait choisi d'aider les Algériens à se débarrasser du colonialisme et qui, que vous le vouliez ou non, M. Ghoulamellah, a contribué à vous libérer aussi, parce que, vous ne voulez peut-être pas le savoir, mais il y a aussi du sang chrétien, du sang juif, du sang d'athées dans le sang qui vous a rendu votre dignité. Ainsi a fonctionné, à votre insu, l'histoire de l’humanité : par l'amour des humains, de la liberté, par la solidarité, le partage, tout ce qui est étranger à M. Ghlamallah, en somme.
    Mais il y a un contraste plus saisissant encore : le contraste avec Abdelhamid Ben Badis, un penseur dont on se rappelle seulement le 16 avril, pour l'ignorer ou, plus grave, le trahir les autres jours ! Ben Badis, qu'on ne peut suspecter d'inculture religieuse, dit tout l'inverse de Ghlamallah ! Non seulement Ben Badis était favorable à la laïcité, mais il la revendiquait. C’est ce qu’on lit dans son texte " Mon opinion au sujet de Mustafa Kemal Atatürk et de sa révolution kémaliste", dans lequel il soutient la laïcité et la révolution, contre le khalifisme [Archives Wikiwiks 23 février 2011] Le chef des Oulémas avait, très tôt, admis le principe de laisser les Algériens libres de leurs choix religieux et dan s s’inscrire dans la démarche laïque qu’avait adopté la société française après la loi de 1905. Selon Amine Zaoui, il aurait même déclaré : « Certes, Mustafa Ataturk a retiré les Turcs des règles islamiques, mais il leur a rendu leur liberté, leur indépendance, leur souveraineté et leur grandeur parmi les nations de la terre. » Dans un autre article publié dans le journal Assirat sous le titre "Écoles du gouvernement laïque", [Assirat du 23 octobre 1933] Ben Badis a exprimé clairement les raisons de sa préférence pour la laïcité : « C’est le seul modèle social qui respecte la diversité et la pluralité religieuse et linguistique. »
    ▪️Colons et Ghoulamllah, même combat ?
    Plus d’un siècle après Ben Badis, des juges algériens, à la culture médiocre, tout aussi haineux que l'ancien ministre des Affaires religieuses, punissent de lourdes peines de prison les Algériens qui pensent vivre sous la loi de 1905 proclamant la séparation de l’Église et de l’État et qui, ce faisant, se mettent en travers de la stratégie coloniale qui s’appuyait sur leur propre interprétation de la religion pour imposer une politique d’asservissement de la population dite indigène : l'influence française sur les sujets musulmans passait par le contrôle du culte. Le sénateur d'Ille-et-Vilaine Eugène Brager finira par mettre le pied dans le plat : « Vous n'ignorez pas que, dans la plupart de nos colonies, l'influence religieuse et l'influence française sont, pour ainsi dire, deux choses qui se confondent."
    Tout était dit.
    La condamnation à de la prison ferme de l'islamologue Saïd Djabelkhir et de la militante Amira Bouraoui, signifie-t-elle que le discours haineux de Ghlamallah est couvert par le pouvoir ? Sans doute. « C’est choquant car il n’y a rien de condamnable dans ces écrits, qui sont les avis d’un islamologue », l’avocat Me Moumen Chadi, l’un de ses défenseurs de Djabelkhir. Oui mais des avis qui contredisent l'exploitation officielle de la religion régime ! La religion est le pré carré des hommes au pouvoir.
    Aucune réaction officielle n’est venue rectifier le discours intégriste de Ghlamallah. Il y a, dans ce silence, la part assourdissante de la démission politique et celle, encore plus inacceptable, du piétinement de la loi fondamentale qui est censée régir le pays Nous démontrons chaque jour un peu plus, que la Constitution est un machin superflu, que rien n'a plus de valeur, pas mêmes les engagements prises au nom de ce Dieu dont ils se servent comme valoir pour donner crédit à leurs mensonges. L’Algérien d’aujourd’hui doit-il forcément subir le destin de l’indigène d’hier ? ✍🏻 Mohamed Benchicou / 10 Mai 2021
  5. YA AKHINA SHADOK

    REPONSE DE MON AMI LE FUMEUR DE THE

     

    Vouloir dédiaboliser Rachad, c’est comme de tirer le diable par la queue.
    Lubrique, le diable n’en demandait pas tant !
    Ces constats qui ne me feront pas aimer ! Tout de suite, d’entrée, ces précisions sur ma conception de l’amour. Je n’en manque pas, al-hamdoulillah ! Je ne me lève pas le matin en me disant de manière fébrile et fiévreuse « combien d’amis virtuels et de like vais-je gagner ce jour ? Et à combien se montera mon capital affection le soir, au coucher ? » Si c’était le cas, ma place serait sur un divan, allongé, à répondre aux questions d’une ou d’un psy, ou des deux à la fois, mon cas étant décidément désespéré ! Donc, ma définition de l’amour et de l’affect ainsi posée, passons à ces questions qui ne me feront pas aimer et qui me feront sortir du confort de la reconnaissance et de la considération des barricades : en Suède, les sujets du royaume sont-ils soumis à l’obligation d’une autorisation pour manifester ? Oui ! Dans cet autre royaume, le Danemark, des manifestants doivent-ils communiquer à l’avance, au moins 48 heures avant, l’itinéraire de leur manifestation ? Oui ! En Allemagne, qui n’est pas un royaume, mais un État fédéral, les manifestants des différents lands doivent-ils souscrire obligatoirement et légalement à la double obligation de l’autorisation de défiler et de la communication du trajet de la manif ? Là aussi, oui ! Oui ! Oui ! Et re-oui ! Alors, pourquoi ceux qui appellent à l’établissement — enfin — d’un État de droit crient-ils comme des gorets à la dictature parce que Djidji applique enfin le principe républicain de l’autorisation de manifester ? Autre question. La revendication essentielle, pour ne pas dire l’unique revendication, celle du départ de Abdekka ayant été satisfaite depuis longtemps, se résume à un slogan : «Yetnahaw gaâ !» C’est le slogan le plus débilitant qu’il m’ait été donné d’entendre proférer ! Non ! Ma yet’nahawouch gaâ ! Parce que sinon, ça serait injurieux et profondément insultant pour toutes ces femmes et hommes, cadres et commis de l’État qui travaillent honnêtement depuis des lustres et qui ont souffert à leur niveau du règne des Bouteflika’s. Ou alors, si on veut jouer à ce jeu-là du « Yetnahaw gaâ », alors yetnahaw gaâ aussi ceux de la içaba du Hirak. Ceux qui s’y sont introduits par effraction religieuse et opportuniste et en ont quasiment pris le contrôle depuis. Ceux qui en vivent et en font un fonds de commerce qu’ils monnayent dans les chancelleries. Tu veux jouer ? Jouons ! Mais à fond, et de fond en comble, h’bibi ! Et puis dernière question : que faire de ces vendredis lorsqu’on ne sort pas balancer « fils de pute et prostituées à des flics femmes et hommes » ? Pour cette dernière question, peut-être la plus dramatique, je peux toujours refiler l’adresse de mes psys aux plus désespérés du planning soudain vide de la djoumouaâ ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. ✍🏻 Hakim Laâlam / Le Soir d’Algérie (Pousse avec eux) / 11 Mai 2021
  6.  
    Vouloir dédiaboliser Rachad, c’est comme de tirer le diable par la queue.
    Lubrique, le diable n’en demandait pas tant !
    Ces constats qui ne me feront pas aimer ! Tout de suite, d’entrée, ces précisions sur ma conception de l’amour. Je n’en manque pas, al-hamdoulillah ! Je ne me lève pas le matin en me disant de manière fébrile et fiévreuse « combien d’amis virtuels et de like vais-je gagner ce jour ? Et à combien se montera mon capital affection le soir, au coucher ? » Si c’était le cas, ma place serait sur un divan, allongé, à répondre aux questions d’une ou d’un psy, ou des deux à la fois, mon cas étant décidément désespéré ! Donc, ma définition de l’amour et de l’affect ainsi posée, passons à ces questions qui ne me feront pas aimer et qui me feront sortir du confort de la reconnaissance et de la considération des barricades : en Suède, les sujets du royaume sont-ils soumis à l’obligation d’une autorisation pour manifester ? Oui ! Dans cet autre royaume, le Danemark, des manifestants doivent-ils communiquer à l’avance, au moins 48 heures avant, l’itinéraire de leur manifestation ? Oui ! En Allemagne, qui n’est pas un royaume, mais un État fédéral, les manifestants des différents lands doivent-ils souscrire obligatoirement et légalement à la double obligation de l’autorisation de défiler et de la communication du trajet de la manif ? Là aussi, oui ! Oui ! Oui ! Et re-oui ! Alors, pourquoi ceux qui appellent à l’établissement — enfin — d’un État de droit crient-ils comme des gorets à la dictature parce que Djidji applique enfin le principe républicain de l’autorisation de manifester ? Autre question. La revendication essentielle, pour ne pas dire l’unique revendication, celle du départ de Abdekka ayant été satisfaite depuis longtemps, se résume à un slogan : «Yetnahaw gaâ !» C’est le slogan le plus débilitant qu’il m’ait été donné d’entendre proférer ! Non ! Ma yet’nahawouch gaâ ! Parce que sinon, ça serait injurieux et profondément insultant pour toutes ces femmes et hommes, cadres et commis de l’État qui travaillent honnêtement depuis des lustres et qui ont souffert à leur niveau du règne des Bouteflika’s. Ou alors, si on veut jouer à ce jeu-là du « Yetnahaw gaâ », alors yetnahaw gaâ aussi ceux de la içaba du Hirak. Ceux qui s’y sont introduits par effraction religieuse et opportuniste et en ont quasiment pris le contrôle depuis. Ceux qui en vivent et en font un fonds de commerce qu’ils monnayent dans les chancelleries. Tu veux jouer ? Jouons ! Mais à fond, et de fond en comble, h’bibi ! Et puis dernière question : que faire de ces vendredis lorsqu’on ne sort pas balancer « fils de pute et prostituées à des flics femmes et hommes » ? Pour cette dernière question, peut-être la plus dramatique, je peux toujours refiler l’adresse de mes psys aux plus désespérés du planning soudain vide de la djoumouaâ ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue. ✍🏻 Hakim Laâlam / Le Soir d’Algérie (Pousse avec eux) / 11 Mai 2021
     
  7.  Si l’état des lieux constate que cette infrastructure est à peu près terminée grâce aux efforts consentis par Sonatrach et Sonarem, ainsi que les universités, durant la seule décennie 1970, âge d’or du développement de l’Algérie, les documents ne sont malheureusement pas consultables, car non publiés en raison de carences du service géologique de l’Algérie qui a été mutilé par les différentes «réformes» qu’il a dû subir depuis les années 1980 et surtout le deuxième millénaire

     

    et dire que certains ont la critique facile envers le batisseur HB

  8. Nacereddine Kazi Tani* à propos du potentiel minier algérien : «L’Algérie minière n’est pas un mythe»

    Par
     REPORTERS
     -
    11 mai 2021
    19
     

    Au début du mois de mars 2021, le ministre de l’Energie et des Mines annonçait devant la Commission des affaires économiques et financières du Conseil de la nation (Sénat) le lancement cette année d’un programme minier de vingt-six projets de prospection et d’exploration. Mohamed Arkab précisait que ces projets concernaient vingt-cinq wilayas au sud et au nord du pays pour des ressources minérales comme l’or, le cuivre, le manganèse, le lithium, les pierres précieuses et semi-précieuses, la bentonite et autres. Il soulignait surtout la conviction du gouvernement que le secteur minier n’est pas encore suffisamment développé, en tout cas pas à la hauteur de son « grand potentiel », et que le sous-sol algérien regorge de richesses dormantes qu’il convient d’extraire au bénéfice de notre économie et de la recherche d’alternative aux hydrocarbures, dont les gisements sont en déclin. Depuis 2016, pratiquement, le discours de l’Exécutif sur l’industrie extractive est au plaidoyer et à l’appel à l’investissement national et international. Mais qu’en est-il réellement ? Au point de vue géo-scientifique, au moins ? C’est cette question que nous avons posé à Nacereddine Kazi Tani, un connaisseur du système géologique naturel algérien. Entretien.

    Propos recueillis par Nordine Azzouz

    Reporters : Vous êtes devenu une figure familière et très suivie dans le débat sur le potentiel minier algérien que vous estimez par ailleurs important, voire capital pour l’avenir industriel et économique du pays. La première question qu’on est tenté de vous poser à ce sujet concerne inévitablement les champs d’hydrocarbures, qui sont au cœur du développement de l’Algérie actuellement et sujets à des lectures diverses et divergentes sur leur avenir. Quelle estimation feriez-vous des réserves nationales en pétrole et en gaz conventionnels ? Et pour quelle durée d’exploitation encore ?
    Nacereddine Kazi Tani : 
    Les réserves pétrolières et gazières originelles de l’Algérie ne sont pas exceptionnelles, elles se montent à 4,562 milliards de m3 (Gm3) d’huile, 3567 Gm3 de gaz, dont 593 de gaz dissous dans l’huile (GOR= Gas Oil Ratio=130) et 0,630 Gm3 de condensat, soit un total en équivalent pétrole de 8,759 Gm3. Certes, les relativement récentes découvertes du Bassin de Ghadamès (actuellement Bassin de Berkine) viennent augmenter de 0,349 Gm3 ces réserves initiales, mais cela représente moins que les réserves du seul gisement de Ghawar, 11 Gm3 (Arabie saoudite) ou de Burgan, 10 Gm3 (Koweït) qui ont en plus l’avantage d’avoir des taux de récupération bien meilleurs. Donc un peu d’humilité en reconnaissant qu’on n’est pas un grand pays pétro-gazier au sens conventionnel.

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    Pensez-vous que de nouvelles découvertes sont encore possibles en Algérie ? Et surtout à quelle échelle, sachant que des experts pétroliers n’excluent pas la probabilité de nouveaux gisements, mais modestes ?
    Cependant, ce ne sont pas là les réserves ultimes de l’Algérie pour la simple raison qu’elle possède des roches mères tout à fait exceptionnelles étendues sur 1,5 million de km². A titre d’exemple, le COT (Carbone Organique Total) du Silurien inférieur atteint un maximum de 31% (B. Tissot et al. 1973, M. Hassan 1976), le Frasnien 11,5%, le Turonien 14%, etc. et leur kérogène est à très bon rendement pour le Silurien inférieur (type I : rendement 80%) et à bon rendement pour le Frasnien et le Turonien (type II: rendement 60%). Seule une petite partie des hydrocarbures générés est piégée dans les gisements découverts, le reste est disséminé dans la porosité irréductible des roches mères et objet des recherches gaz schistières, et dans des gisements stratigraphiques à découvrir (biseaux eustatiques et géodynamiques, injectites…). Si le Sahara présente aujourd’hui un déficit en pièges structuraux, anticlinaux en particulier, largement explorés par le forage, il n’en est pas de même pour l’Algérie du Nord encore très sous-explorée où de belles structures anticlinales plus ou moins complexes, mais modélisables, sont légion ainsi que de vastes dômes indiscernables que seule la modélisation numérique de terrain a permis la caractérisation. De plus, les roches mères sont nombreuses, notamment dans le Crétacé supérieur – Eocène et pour l’essentiel arrivées à maturation comme le prouvent les nombreux indices actifs rencontrés dans les oueds (Tliouanet, Guétérini…), les sources (Aïn Toricha…), les suintements de talus et les éruptions d’huile dans les forages (Aïn Régada, Oulad Rahmoune, etc.). Ces deux derniers cas forés respectivement en 1954 et en 2021 appartiennent à la même zone proche constantinoise, qui est probablement comparable à la province pétrolière mexicaine de Tampico. En bref, la mise en évidence de nouveaux gisements pétroliers tant au Sahara qu’en Algérie du Nord n’est pas affaire de sismique réflexion, par ailleurs fort coûteuse, mais par l’exploitation intelligente des données déjà acquises appuyée sur des réinterprétations avec les nouveaux outils (modélisation structurale, modélisation géodynamique, chronostratigraphie séquentielle, etc.). Enfin, il est utile de signaler le cas du Mont Tellou (Tassili N’Ajjer), qui est une injectite aujourd’hui à l’air libre, qui si elle avait été préservée de l’érosion aurait constitué un gisement géant de 500 millions de barils. Il est probable que d’autres injectites de ce type sont encore enfouies, car cette zone au nord du Hoggar est astronomiquement favorable à la chute d’objets célestes créant des cratères d’astroblèmes et provoquant la liquéfaction des sables ordoviciens et leur injection dans les argiles siluriennes sus-jacentes.

    On en parle moins actuellement, mais selon le discours gouvernemental il semble acquis que la question du recours aux ressources fossiles non conventionnelles – pétrole et gaz de schistes – se posera à nouveau tôt ou tard. Vous avez déjà donné une estimation importante concernant le potentiel de ces ressources en 2012. La maintenez-vous ?
    Il serait déraisonnable de se priver et de ne pas tirer profit dans un futur plus ou moins proche de nos ressources exceptionnelles en hydrocarbures non conventionnels. Sous condition que les exploitations gaz-schistières soient respectueuses de l’environnement, en particulier de ses aquifères ; ceux-ci s’étendent sur les territoires de l’Algérie, la Tunisie et la Libye sur une surface de 1 100 000 km² et engrangent 31 000 Gm3 d’eaux souvent saumâtres, seuls 17 millions d’hectares dans le Sahara algérien sont à eaux douces. Dès lors, le reste peut être considéré comme eaux à usage industriel qui peuvent servir aux besoins des exploitations gaz schistières. Il est vrai qu’en 2012, dans une réaction d’humeur par rapport à l’estimation de l’AIE des potentialités de l’Algérie en gaz de schiste, les fameux 19,8 Tera m3, j’ai recalculé et abouti à un chiffre bien supérieur. Ce qui n’est pas surprenant lorsqu’on sait que les estimations AIE fluctuent d’année en année parfois dans un rapport de 1/10, y compris pour les ressources des USA. Du reste, les investisseurs qui ont suivi les estimations AIE en Pologne réputée prolifique ont été très déçus et plié bagage. Enfin, pour revenir à mon estimation du potentiel algérien, elle n’est pas parfaite. Pour mieux apprécier ce potentiel, il faut beaucoup de travaux, car il faudrait, puits par puits, calculer l’amplitude verticale de l’intervalle roche mère, son COT, sa micro-porosité, le type et la maturation de la matière organique, etc.

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    Sur les ressources non conventionnelles, vous avez un avis qui les présente comme une opportunité pour l’Algérie d’enrichir son bouquet énergétique et en tirer profit pour son développement socio-économique avec des retombées plus importantes que celles observées aux Etats-Unis par exemple, notamment en raison de la spécificité géologique algérienne. Qu’est-ce qui est si spécifiquement différent dans la géochimie du Sahara algérien et qui vous fait défendre une position favorable au schiste ?
    Le 3 mars 2014, lors de «la foire aux permis» organisée par Alnaft à Alger et devant une assemblée d’investisseurs étrangers, j’ai posé une question singulière au Président de cette institution, à savoir sous quel régime légal, code minier ? ou code pétrolier ? devrait s’exercer l’exploitation gaz schistière, car en termes financiers, le contenu des roches mères sahariennes, en particulier celle du Silurien inférieur prise comme exemple, est à 96% sous régime minier et seulement 4% sous régime pétrolier. Dans le premier cas, il s’agit des métaux associés et mis en évidence par les analyses géochimiques (M. Hassan 1976, D. Massa 1998) en teneurs appréciables. Il s’agit de Titane, de Vanadium, d’Uranium, de Lithium etc. Bien entendu, cette liste n’est même pas exhaustive, limitée à quelques éléments, mais cela n’est pas bien important en l’état actuel de l’attention que l’on porte en Algérie aux gisements miniers non conventionnels même si l’extraction de ces métaux est rendue très aisée par les différentes techniques de l’hydrométallurgie (lixiviation…) et l’extraction totale (98 à 100%) (voir R. Bensimon 2011) des contenus métalliques de la roche. Dans cette affaire, mon seul mérite est d’avoir déniché ces analyses géochimiques dans des thèses académiques, très difficiles d’accès par ailleurs et d’avoir compris, en raison des teneurs observées, qu’il s’agissait là pour le Silurien d’un gigantesque gisement polymétallique non conventionnel. Les conditions géologiques particulières du Sahara ont permis cette anomalie minière géante. En effet, peu de temps auparavant à l’Asghillien s’établissait sur 17 millions de km² de surface un inlansis (calotte glaciaire) centré sur le Sahara entraînant l’abrasion des socles déjà fertilisés par un magmatisme hot spot, leurs lixiviations géantes par les eaux de fonte du début du Silurien, les dispositions continentales barrant la route des courants océaniques profonds et oxygénés, la prolifération d’organismes primitifs (Tasmanacées) dans des eaux dessalées expliquant la grande richesse en matière organique, etc., fait que le Tarannon (Silurien inférieur) est une roche mère exceptionnelle et un formidable réservoir métallique hérité de la lixiviation des socles. Son épaisseur moyenne, de l’ordre de 55 m, permet une exploitation aisée. Les ressources pétro-gazières et minières étant jumelées au sein d’une même formation caractérisée par sa richesse en COT et en métaux, il n’est pas interdit de jumeler les activités industrielles pétrolières et minières au sein d’une même exploitation.

    Venons-en maintenant au domaine géologique et minier hors hydrocarbures. Beaucoup de choses sont dites sur ce domaine et certaines poussent des observateurs à déclarer qu’elles empruntent au mythe et nous projettent dans une Algérie qui est soudain vue comme un Eldorado de métaux rares et précieux. Quelle réponse avez-vous à ce sujet ?
    Dans l’énumération des ressources qui existent au Hoggar, le Sahara central, dans les Eglab, le Tamlelt (secteur du Bou Kaïs) ou en Algérie du Nord, il ne s’agit pas de mythes, mais des réalités tangibles, souvent évaluées (Wolfram, Étain, Cuivre etc.), mais restées inexploitées pour des raisons bureaucratiques, le secteur minier (hormis les carrières d’agrégats) est resté interdit aux Algériens, car les lois et décrets d’application posent tant d’obstacles que nul citoyen ne peut y prétendre hormis quelques privilégiés qui, par défaut de culture minière, les laissent en jachère. Ce qu’il faut retenir, c’est que depuis des siècles et millénaires, l’exploitation minière a été une des activités essentielles dans ce pays et inscrite dans la toponymie : les Djebel Hadid, Koudiat Ressas, Oued Nhass, Chabet el Kebrit, Garat el Djebs etc. sont légion pour nous rappeler l’Algérie minière.



    En 2015, vous avez vous-même réalisé une étude sur le domaine minier. Apparemment, son contenu a été l’origine de l’engouement ou de l’intérêt pour ce secteur des gouvernements qui se sont succédé depuis. Par faute d’information publique suffisante sur son contenu ou à force d’avoir servi au discours politique et médiatique plutôt que scientifique, il a sans doute fait l’objet de beaucoup d’interprétations erronées. Pouvez-vous nous éclairer au sujet de cette étude ? Comment a-t-elle été élaborée et quels résultats et données a-t-elle fourni par rapport aux connaissances antérieures ?
    En 2015, j’avais été sollicité par le ministre de l’Industrie et des Mines pour l’aider à voir plus clair dans ce domaine qui croupissait à l’ombre de quelques barons bureaucrates. Je me suis donc engagé corps et âme avec mon compère, le Dr Kéfaïfi qui m’accompagnait dans la mission qui nous était confiée. J’ai rédigé des centaines de pages de rapports scientifiques et de programmes de travaux et Dieu Seul Sait où ce travail se trouve, puisque le secrétaire général de l’Administration suivante m’avait demandé de lui transmettre ces documents qu’il a vainement cherchés dans les archives. Ces documents ont été récapitulés dans mes publications et émissions radiophoniques afin de les diffuser auprès du plus large public et évoqué dans les différents chapitres de ce texte.

    Le scepticisme ou la prudence observés chez certains observateurs les incitent à dire que l’actualité du secteur minier est dominée par les projets d’extraction des métaux de base tels que le fer à Gara Djebilet, le phosphate dans la région de Tébessa, le zinc et le plomb à Tala Hamza dans la Soummam et, à la marge, le gisement aurifère du Hoggar qu’on confie maintenant aux exploitants. Ils ajoutent que le ministre de l’Energie et des Mines ne parle pas d’autre chose et reste prudent sur les autres ressources minières dont vous certifiez l’existence. Un commentaire à ce sujet ?
    No comment. Le ministre chargé des mines fait ce qu’il a à faire, il est responsable de ses actes.

    Ces mêmes observateurs sceptiques ou prudents vous disent entre autres que la révélation d’une trace minérale n’est pas synonyme de découverte d’un gisement exploitable, ce qui pose évidemment la question suivante et tranchante : à quand le grand «scan» du sous-sol algérien pour le cartographier et évaluer ses richesses ? Et qu’en est-il de l’apport dans cette opération de la recherche minière universitaire qui ne semble plus aussi visible qu’elle ne l’était auparavant ?
    Un indice n’est pas un gisement, c’est une preuve de présence. Un gisement se définit par l’amplitude de la concentration minérale, sa minéralurgie, son accessibilité et divers paramètres du marché. En deux mots, un gisement est une accumulation minérale exploitable de façon rentable. Ceci étant, il est vrai que l’établissement de l’infrastructure géologique du territoire est et restera un acte majeur de l’action politique des gouvernants, car l’infrastructure géologique conditionne les découvertes futures de matières minérales, pétro-gazières et hydriques, mais également indispensables dans les tracés linéaires (routes, pipes, chemin de fer), les stockages stratégiques, le génie civil, les stratégies agricoles, etc. Si l’état des lieux constate que cette infrastructure est à peu près terminée grâce aux efforts consentis par Sonatrach et Sonarem, ainsi que les universités, durant la seule décennie 1970, âge d’or du développement de l’Algérie, les documents ne sont malheureusement pas consultables, car non publiés en raison de carences du service géologique de l’Algérie qui a été mutilé par les différentes «réformes» qu’il a dû subir depuis les années 1980 et surtout le deuxième millénaire. Dès lors, si ces cartes géologiques n’étaient pas publiées, elles peuvent être considérées comme irrémédiablement perdues. En outre, d’autres documents d’infrastructure (coupes de sismique réflexion, logs de forages, cartes radiométriques et aéromagnétiques, etc.) représentant plusieurs centaines de milliards de dollars US sont oubliés dans les archives, alors qu’ils ont été à peine exploités et risquent également d’être comptabilisés en pertes et profits. Il ne s’agira pas de les éditer en version papier, mais de les mettre en ligne sur le web afin d’en faire profiter la communauté scientifique et ainsi de les faire fructifier pour un apport à la connaissance du sous-sol algérien. Enfin, à la question de l’apport de la recherche universitaire, je pense que malgré la misère financière qu’elle vit, elle reste la seule encore active. La connaissance de la géologie touareg depuis une quarantaine d’années a progressé grâce aux équipes de l’USTHB.

    Vos déclarations sur le potentiel minier algérien et l’existence de «ressources stratégiques» ou «ressources du futur» ont de quoi rassurer sur la vision du gouvernement qui déclare qu’une grande partie de l’avenir économique de l’Algérie pourrait être garantie par l’investissement dans le secteur minier. Mais quels sont selon vous les gisements qui sont exploitables à court et à moyen termes ? Avec quelle technologie si elle est disponible ? A quel prix ? Et à quel degré de rentabilité ?
    Bonne question que j’attendais et qui tardait à venir. Dans la longue liste des opportunités minières qu’offre le sous-sol algérien, la plupart d’entre elles n’exigent pas de technologies particulières pour l’extraction du minerai, puisque les techniques d’abattage en carrière sont maîtrisées en Algérie. Je pense, par ailleurs, que pour l’exploitation à grande profondeur de la sylvinite (Potasse) qui est le sel minéral le plus soluble, les ingénieurs-producteurs de Sonatrach sauront mener les opérations, habitués qu’ils sont à travailler avec la saumure (l’eau de gisement de Hassi Messaoud est à 370 g/l de NaCl). Il en est de même pour les gisements polymétalliques en situation de subsurface, ex. la roche mère silurienne hors ceinture tassilienne, la lixiviation acide (H2SO4 8%) in situ permet de récupérer la plupart des métaux (Uranium, Cuivre, Vanadium, etc..) jusqu’à 100%. C’est ainsi qu’au Kazakhstan, plus grand producteur d’Uranium, l’exploitation minière classique a été abandonnée au profit de l’extraction par fracturation hydraulique et fluide acide lixiviant. Cette technologie peut être utilisée même en ex situ surtout lorsque le minerai est à très faible teneur, c’est ainsi que le stérile des mines d’uranium du Limousin a été traité et «essoré» de tout son U résiduel. Les problèmes de technologie se poseront par la suite et seulement dans certains cas, par exemple lorsqu’il s’agira de séparer les Lanthanides (Terres rares) les uns des autres. Les prix et la rentabilité ? Le coût technologique de l’abattage en carrière du concassage et de la lixiviation ex situ étant très bas comme le sont les coûts d’exploitation des carrières d’une part, et le cours des matières premières très hauts (Cuivre : 8,71 $/kg en Février 2021, Vanadium (V2O5) :70 $/kg en Janvier 2019…) d’autre part, montre qu’à l’évidence les exploitations de ce type envisagées pour le Cuivre du Bou Kaïs et le Vanadium des Tassilis sont rentables. Pour ce qui est des priorités dans l’exploitation des minerais, la réponse est simple on va au plus simple et au plus rentable en attendant que nos universités forment des chimistes-métallurgistes pour assurer les minéralurgies complexes et débuter la chaîne des valorisations d’une industrie industrialisante.

    Vous êtes formel sur la disponibilité dans le sous-sol algérien de ces «ressources du futur» telles que les terres rares par exemple. Ne faut-il pas en fixer la nomenclature précisément et officiellement pour un éventuel appel à l’investissement en raison de l’enjeu économique qu’elles représentent ?
    Vous avez pris l’exemple des Terres rares et je vous réponds sur ce thème. Ces Lanthanides sont détenues pour l’essentiel par un seul pays, la Chine et qui de surcroît détient une force de frappe financière considérable et pour être franc, je ne souhaite pas pour l’humanité qu’un seul pays contrôle la totalité des ressources aussi stratégiques que les Terres rares. Aussi, pour la première fois dans mes choix, je voudrais que la totalité de la ressource reste la propriété inaliénable du peuple. Par ailleurs, l’autre matériau qui devrait s’abriter sous le parapluie de l’État pour échapper à la prédation et pour les mêmes raisons que précédemment, car concentré entre les mains de deux groupes monopolistiques, l’un canadien et l’autre russe-biélorusse. Il s’agit là de Potasse, dont l’importance dans l’alimentation mondiale est essentielle comme les phosphates et l’ammoniaque (triplet KPN).
    Un mot pour la fin de cet entretien.
    Le mot de la fin. Pour libérer les énergies créatrices de richesses, créer un secteur minier efficace, il n’y a pas d’autres solutions que de nettoyer le cadre juridique en supprimant les entraves bureaucratiques et permettre à l’Algérien d’accéder à l’entrepreneuriat minier, car l’Algérie a essayé d’autres voies, dogmatiques, celles des entreprises étatiques qui ont toutes sombré ou sont perfusées.

    *Pr. Nacereddine Kazi Tani, docteur es Sciences, ancien professeur des Universités, ancien responsable Exploration à Sonatrach, Directeur-fondateur du Centre de recherches CRAG, Directeur de GEORESSOURCES bureau d’études géologiques.

  9.  
    Les vendredis se succèdent mais ne se ressemblent pas dans la « nouvelle Algérie » - avec « n » ‎minuscule et entre guillemets - de Tebboune derrière laquelle se cache l’ancienne, en plus ‎vermoulue et médiocre. D’une semaine à l’autre le Hirak se surpasse, élargissant chaque fois un ‎peu plus le fossé entre le peuple et elle jusqu’au point de non-retour, jusqu’à ce qu’il devienne ‎impossible de revenir à l’ancienne Algérie, à la peur devant l’emploi de la force, et au fatalisme.‎
    L’engagement d’aller jusqu’au bout, de continuer à manifester pacifiquement jusqu’à atteindre ‎l’objectif final qui est le démantèlement du « système » est devenu le leitmotiv du « Hirak » : ‎‎« Nous faisons le serment par Dieu de ne pas reculer, dussiez-vous tirer sur nous ! ». Ce message ne ‎s’adresse pas à « l’armée » mais à son commandement, aux généraux à qui il est demandé de se ‎retirer des institutions politiques afin qu’elles soient investies par des civils élus par le peuple dans ‎la transparence et contrôlés par lui dans un parlement authentique et légitime. ‎
    On retrouve dans ces paroles, dans ce serment, le souffle de « Kassaman », titre de l’hymne ‎national algérien écrit par un patriote de la lutte d’indépendance, Moufdi Zakaria, un Mozabite que ‎le pouvoir de l’Algérie indépendante exila jusqu’à sa mort. C’est que le « Hirak » est profondément ‎enraciné dans la symbolique de la Révolution du 1er novembre 1954 qui n’est pas l’œuvre du peuple ‎algérien mais c’est lui qui en est le produit après qu’une minorité de patriotes en eut pris l’initiative. ‎De la même façon, le « Hirak » est en train de souder l’unité du peuple algérien comme jamais ‎auparavant.‎
    La « nouvelle Algérie » de Tebboune et des généraux qui l’ont imposé est mort-née. Elle ne guérira ‎pas, ne grandira pas, ne prospérera pas car elle ne peut s’imposer à la volonté d’un peuple qui s’est ‎réveillé pour de bon il y a deux ans. A sa place, une Nouvelle Algérie - avec « N» majuscule et sans ‎guillemets - est en train de prendre forme par la base, de jeter ses fondations. Je ne sais pas ce ‎qu’elle sera après la victoire du « Hirak », mais je suis convaincu que le peuple vaincra en vertu ‎d’une loi de l’Histoire, d’une loi de la nature qui a la propriété de s’accommoder avec le temps mais ‎de finir par le vaincre lui aussi.‎
    J’ai publié en octobre 1979 un article intitulé « Le génie des peuples » qui avait fait grand bruit parce ‎que j’y décrivais sévèrement mes compatriotes. Je l’avais conclu sur une description qui ne pouvait ‎se comprendre mais qui est aujourd’hui celle que reflète le peuple algérien en mouvement : ‎‎
    « Quand il est pris par l’idéal du bien, quand il n’entend plus que la voix du devoir, il va jusqu’au ‎bout : d’une guerre contre l’ennemi, d’une lutte contre soi-même ou pour triompher du sous-‎développement. "Ô heureux le peuple dont l’âme a frémi et qui s’est recréé lui-même avec sa propre ‎argile ! Pour les anges qui portent le trône de Dieu, c’est un matin de fête que le moment où un ‎peuple se réveille" (Mohamed Iqbal).
    Avais-je raison et lui du retard ? Peu importe. Nous avons raté ‎des marches par le passé, tâchons de ne pas rater l’avenir.‎
    En suivant les manifestations résolues et festives de vendredi je me suis demandé quand et où les ‎manifestants s’entraînaient, procédaient aux répétitions, tant les mots d’ordre qu’ils clamaient ‎étaient synchronisés, orchestrés, chantés à l’unisson comme on fait dans les chorales après moult ‎répétitions. On n’en est plus au « One, two, three, viva l’Algérie » de jadis, ou au « Le peuple veut le ‎visa !» des années fataliste, mais à la floraison de slogans porteurs, mobilisateurs, originaux, ‎renouvelés, adaptés à la situation et à l’actualité.‎
    Voilà où en est l’Algérie. On n’en sait pas plus pour le moment. On ignore si la victoire du peuple du ‎‎« Hirak » fera avancer ou reculer l’Algérie. Ce doute insidieux, cette question diffuse, divise le ‎peuple algérien en « peuple du Hirak » et le reste dont bon nombre l’auraient rejoint s’ils n’étaient ‎retenus par la peur du « pire », du chaos, d’une nouvelle guerre civile, comme alternative au ‎pouvoir militaire. Elle explique aussi le silence mondialement observé autour du « Hirak ».
    En dehors du fait qu’elle ne sera plus dirigée par l’armée et ses trop visibles services secrets, on ne ‎sait pas ce qu’elle sera mais tout le monde a, chevillée au fond de lui, la crainte d’un retour sous un ‎nom ou un autre du FIS et de ses milices armées qui ouvrirait le pays aux « Talibans », « Shebabs », ‎‎« Daech », « Boko Haram, « Al-Qaïda au Maghreb et Sahel » et à la fachosphère islamiste au pouvoir ‎dans plusieurs pays aux apparences respectables.‎
    C’est la triste vérité : entre l’Etat crapuleux auquel a abouti le despotisme militaire sous camouflage ‎civil depuis un demi-siècle et l’alternative islamique, il n’y a presque rien. C’est pourtant de ce ‎centre, de ce milieu, de ce vide que doit naître l’alternative civile et démocratique qui stabilisera ‎définitivement l’Algérie, instaurera la démocratie et les libertés publiques, conduira au ‎développement social, culturel, intellectuel, économique et politique des Algériens et rendra ‎faisable l’Union du Maghreb.‎
    Tant que le « meilleur » ne se superposera pas au « mauvais » incarné depuis 1962 par un pouvoir ‎militaire dissimulé derrière une façade plus servile que civile, et au « pire » incarné par l’islamisme ‎populiste, nihiliste et revanchard, l’Algérie ne connaîtra ni stabilité, ni démocratie, ni ‎développement. Elle restera ballotée entre l’un et l’autre comme l’Afghanistan depuis 1975. Si ce ‎pays est pauvre et loin des centres vitaux du monde, l’Algérie est riche en ressources naturelles et ‎proche de tout et de tous.‎
    La crainte de l’après « Hirak » n’est pas une vue de l’esprit mais une réalité fondée sur l’influence ‎que le zitotisme tente d’exercer sur le « Hirak ». Par ce mot je ne désigne pas une personne mais ‎l’état d’esprit qu’elle incarne, formé d’un mix de ressentiment personnel, de haine de classe et ‎d’islamisme faussement converti aux idées civiles et démocratiques. Le zitotisme n’a pas déclenché ‎le « Hirak », mais il fait tout pour le chevaucher à coups de tromperies et de flatteries avec l’arrière-‎pensée de l’emmener à l’enclos de l’islamisme qui ressemble plus à l’enfer qu’au paradis.
    Le « Hirak » qui a besoin d’idées claires concernant l’avenir compte parmi ses slogans favoris celui ‎où « dawla madaniya » (Etat civil) est opposé à « dawla askaria » (Etat militaire). Le mot « madani » ‎signifie en arabe « citadin » par opposition à « rural » et « bédouin », et non par opposition à ‎‎« militaire ». Le zitotisme en a fait le contraire de « militaire » alors même que les notions d’« Etat ‎civil » et d’ « Etat militaire » n’existent pas dans la pensée occidentale. Le mot « civil » a fait son ‎apparition non pas par opposition à « militaire », mais par opposition à « religieux ». Est civil ce qui ‎n’est pas religieux ; est civil celui qui ne fait pas partie du clergé ; mariage civil est opposé à mariage ‎religieux ; société civile est opposé à société religieuse et non à société militaire, expression qui ‎n’existe ni en Occident ni en Orient.
    Le vrai sens de la « dawla madania » dans la bouche du ‎zitotisme c’est l’Etat Bédouin contre lequel ont mis en garde le Coran et, après lui, Ibn Khaldoun.‎
    Le pouvoir politique et institutionnel est passé en Europe du « religieux » et du « divin » au « civil » ‎et à l’« humain » après des luttes sanglantes entre la rationalité et la philosophie des Lumières d’un ‎côté, et l’obscurantisme religieux de l’autre. Ce sont ces combats intellectuels qui ont mis fin aux ‎monarchies de droit divin, à la théocratie au nom d’une prétendue « souveraineté divine » ‎manipulée par le clergé, et à son remplacement par la « souveraineté populaire ». ‎
    Dans son « Encyclique immortale Dei », le pape Léon XIII écrivait en 1885, signant la sortie du ‎religieux des affaires politiques, publiques, civiles, citadines et rurales, et délivrant à qui en voulait des ‎permis de laïcité : « Dieu a divisé le gouvernement du genre humain entre deux puissances, la ‎puissance ecclésiastique et la puissance civile, celle-là préposée aux choses divines, celle-ci aux ‎choses humaines ».
    C’était longtemps après que les nations d’Europe, guidées par leurs élites intellectuelles, se soient ‎affranchies du joug moral, juridique et politique du christianisme car le combat pour cette libération ‎s’est étalé sur des siècles, commençant avec les penseurs italien, Marsile de Padoue (1280-1343), ‎et anglais, Guillaume d’Ockham (1285-1349), et s’achevant avec les Concordats entre Napoléon et ‎le Saint-Siège, en passant par la renaissance italienne, la Réforme Luthérienne, la philosophie des ‎Lumières française et l’Aufklarüng allemand. ‎
    L’islamisme, lui, vit au Moyen-âge du calendrier universel et son credo politique demeure la ‎‎« souveraineté divine » dans la gestion des affaires humaines et politiques, celui-là même qui ‎faisait clamer aux militants du FIS dans les années 1990, « La mithak, la doustour, kal Allah, kal ‎arassoul ! » (Le Coran est notre Charte et le Hadith notre Constitution), et celui que fera retentir ‎le zitotisme si jamais il en a l’occasion.‎
    La même tromperie a été utilisée avec le mot « démocratie » que l’islamisme dit « modéré » a ‎voulu faire passer pour la « chourakratia ». En mariant un mot grec « dêmos » (peuple, territoire) ‎avec un mot arabe (« choura ») il croyait pouvoir régler le problème de la démocratie en islam alors ‎que ce mariage n’en est pas un, mais juste l’accolement de deux mots falsifiés. « Choura » veut ‎dire en arabe « consultation » ; collé au mot grec « Kratein » (pouvoir, système politique) il ne ‎donne pas « pouvoir du peuple », mais « consultation du peuple ». Or consultation suppose ‎l’existence préalable de deux entités, celui qui consulte et celui qui est consulté. Donc le pouvoir, ‎celui qui consulte, existe déjà alors que dans la définition grecque le « pouvoir du peuple » implique ‎que le pouvoir naisse du peuple, en son sein.‎
    Les mots « démocratie » et « civil» sont deux notions politiques nées dans le giron de la pensée ‎occidentale que l’islamisme littéraliste et inculte essaie d’ajuster à ses projets théocratiques, ‎despotiques, anachroniques et obscurantistes en dupant ceux qui l’écoutent. ‎
    Si le « Hirak » n’assimile pas ces idées, s’il lui faut quarante ans pour les comprendre, il ira à sa perte ‎et l’Algérie avec lui. ‎✍🏻 Nour-Eddine Boukrouh / 09 Mai 2021
  10. Nacer Eddine AIT-MOKHTAR✨
    ET
    ✨✨Gisela GOETHNER✨✨
    🔴Engagement d'un couple Germano-Algerien pour un État souverain:
    📚Je me souviens très bien de notre première rencontre. C'était vers l'année 1959, nous étions sur le même quai de la gare principale de Düsseldorf ma ville natale. Tous les deux ,nous avions manqué le même train en direction de Cologne. C'était un jour du mois de janvier au froid glacial. La météo avait bien annoncé une baisse de température de 10°C au- dessus de zéro. Nous étions tous les deux sur le même quai à attendre le prochain train.
    Je me précipitai devant l'affiche pour m'informer des départs et de l'horaire du prochain train à destination de Cologne et je me rendis compte à l'instant qu'il n'y avait plus grand monde autour. J'étais donc toute seule sur le quai,quand une silhouette d'homme vint vers moi et me demanda l'horaire du prochain train pour la même direction que la mienne.
    Nous nous regardâmes et ce fut le coup de foudre,le destin avait voulu que nous rations le même train et le hasard ferait il que nous devrions prendre un autre ensemble ? En attendant le prochain train,je pris place au café de la gare pour me réchauffer un peu, l'heure n'était pas encore venus. L'homme me suivit et me demanda alors :<<Mademoiselle, permettez- vous que je prenne place à votre table!>>
    Il prit aussitôt une chaise sans attendre ma réponse. Il ne me quitta plus durant tout le voyage. D'ailleurs dans le train,il s'assit en face de moi,me regarda avant de se lever pour me dire encore : " Excusez- moi,mademoiselle, je ne me suis pas encore présenté, je suis Georges Lenoir" je tirai alors ma conclusion en pensant que ce ne pourrait être qu'un français ! Entre temps, le contrôleur entra et nous demanda de voir nos tickets. Il constata vite que mon "compagnon inconnu" devait être en 2e classe.
    Il avait payé la différence et est resté avec moi dans le compartiment. Il m'avait accompagné jusqu'à la destination de Cologne. Nous nous sommes quittés en convenant d'un rendez-vous vous. Bien que cet homme m'ait énormément séduite, je n'ai par conséquent jamais été à sa rencontre. Ce n'était pas convenable pour une jeune fille de bonne famille, à cette époque, de faire connaissance avec un homme, encore plus si celui-ci était un étranger. Depuis, je n'avait plus revu ce séducteur inconnu, mais je pensais très souvent à lui avec regret d'avoir agi de la sorte.
    Six mois plus tard, le hasard a voulu que nous nous rencontrions une seconde fois. Cette fois-ci pendant une très belle journée printanière, ensoleillée,venue comme pour supplanter le rigoureux froid hivernal. Je me promenais toute seule sur le grand boulevard de Düsseldorf, quand une voix masculine me surprit en m'interpellant:" Mademoiselle, vous n'êtes pas venue au rendez-vous!!"
    Nous avons marché un bon moment ensemble en parlant de tout et de rien,avant de convenir d'un autre rendez-vous. Tout en sachant au fond de moi que ledit rendez-vous serait encore renvoyé aux calendes grecques, comme le premier, à la merci d'un pur hasard.
    Mais que peut-on faire contre son destin? Au fait,le nouveau rendez-vous que nous avions fixé n'avait pas eu lieu comme prévu, ni à l'espace, ni au temps indiqués. Il aura lieu,plus tard, dans un endroit qui nous aura apporté plein de surprises.
    Un soir, pendant que j'étais avec mon père dans le salon de notre maison,quelqu'un sonna à la porte. Mon père le fit entrer, les deux hommes se donnèrent aux accolades très amicales. C'était "Georges Lenoir" qui n'arrêtait pas de me regarder avec étonnement. Sans doute ignorait-il que j'étais la fille d'Adolf Goethner à qui il rendit visite. Moi aussi j'ignorais à ce moment-là ce qui motivait cette inopinée rencontre. L'homme resta avec nous toute la soirée en présence de mon père à pérorer sur leurs affaires que j'ignorais jusque-là. Quant à nous efforcions de faire,bien sûr, semblant de ne pas nous connaître auparavant.
    Pendant leur discussion, ils avaient évoqué la nécessité d'engager des femmes qui avaient des passeports étrangers dans leur organisation secrète. La faciès européen comptait beaucoup pour accomplir les tâches en toute sécurité. Ce n'est que par la suite que j'ai compris que l'organisation dont il était question n'était autre que l'organisation Spéciale de la fédération de France du FLN à qui mon père prêtait main forte. Il s'était engagé depuis longtemps pour la cause algérienne en construisant une cache d'arme dans un garage spécialement équipé pour maquillage des voitures volées, banalisées et aménagées au transport de ces armes destinées aux combattants algériens.
    Cet homme que je joignis sans plus tarder dans son organisation était responsable de l'OS. Je lui concedais volontairement mes services. Plus tard,de compagnons de lutte nous nous sommes rapprochés pour devenir mari et femme,unis pour le meilleur et pour le pire. Entre le meilleur et le pire,nous sûmes garder notre amour, notre amitié et notre fraternité en 43ans de vis commune, jusqu'à sa mort en 2002.
    Avant d'entrer dans l'organisation, j'ai suivi une formation pour pouvoir en faire face:
    -- L'emploi des armes.
    -- Faire du sport de défense, etc
    Ce fut ainsi que j'ai commencé à participer activement à la guerre de libération, sous les ordres de Madjid( ait mokhtar). J'ai pu effectuer plusieurs missions dangereuses :
    ▪Transporter des armes en les chargeant dans des voitures banalisées afin de les déposer dans les lieux sûrs,des dépôts particulièrement alloués dans des villes ou des garages appartenant à l'organisation Spéciale ou à mon père, Adolf Goethner qui avait installée un garage sur son terrain à Düsseldorf, spécialement aménagé pour le stockage des armes et les voitures que nous utilisions dans nos missions.
    ▪Déplacer les voitures de l'organisation des parkings qui étaient surveillés par la police.
    ▪Sortir des documents de l'appartement qui nous servait comme lieu de rencontre à Düsseldorf,Immermannstr,lequel fut surveillé par la police pendant que les camarades qui l'occupaient ont pris la fuite. Cet appartement dépourvu de toute commodité, nous servait de lieu de repos et de délibération où nous pouvions dormir et manger un peu pour ne pas trop fréquenter les restaurants et aussi les hôtels, sauf en cas d'extrême nécessité. Par manque de moyens, jusqu'au moindre ustensile, il nous est arrivé de boire notre café dans des boites de conserve.
    En Allemagne, j'ai dû moi aussi abandonner mes études pour combattre aux côté de mon père qui s'était déjà engagé dans la lutte pour la libération de l'Algérie. Il avait construit un garage sur son terrain privé pour le stockage des armes destinées aux combattants de l'OS de la fédération de France. Ces armes que nous acheminions scrupuleusement dans nos voitures banalisées vers d'autres destinations.
    C'est sur ce même terrain que fut installé l'immeuble de l'embrassade d'Algérie de l'époque et symboliquement, le garage fut aussi remonté dans un coin de jardin où il s'y trouvait jusqu'à une époque récente.
    🔴Le couple Aït-Mokhtar retrouve l'Algérie indépendante :
    📚Après l'indépendance, comme la majorité des combattants nourris d'ambition de construire un pays sur de bonnes bases,le couple Aït-Mokhtar,Madjid et Ghozela,regagne l'Algérie. Une fois la paix revenue,Nacer- Eddine"le grand terroriste" se remet modestement aux études en se réinscrivant en deuxième année de médecine à la Faculté d'Alger. Graduellement, il passe son doctorat à Alger et son agrégation à Bruxelles. Il terminera sa carrière universitaire comme professeur agrégé de gynécologie obstétrique à l'hôpital Par et d'Hussein Dey à Alger où il fut également chef de la Clinique de gynécologie.
    Ce n'était pas facile pour mon mari d'y arriver, ce fut alors une autre lutte, un autre parcours de combattant,souvent semé d'embûches qu'il devait mener. Mon mari fut démobilisé en juillet 1962 avec une prime de démobilisation équivalant à deux mois de permanence, soit une pension de 1000 francs anciens.
    Étant sans ressources, nous nous sommes rendus d'abord auprès de mon père, Adolf Goethner,à Düsseldorf( Allemagne).par manque de ressource, Madjid, avait été contraint de travailler, dans les pomme de terre, ce qui constituait pendant longtemps la nourriture de base de toute la nourriture de base de toute la population allemande d'après guerre.
    Le 21 août 1962, notre fils,Sadek est né à Düsseldorf et vers la fin octobre 1962,nous somme rentrés avec un bébé de deux mois à Alger. Aussitôt Nacer-Eddine s'est inscrit en deuxième année médecine à la faculté d'Alger. Il percevait une petite bourse d'étude qui ne nous faisait ni vivre ni mourir. Juste de quoi survivre.
    Mon mari n'a jamais demandé au gouvernement algérien de l'aide financière ou quoi que ce soit. Nous sommes arrivés par notre propres mayens, grâce à notre travail. Dans notre parcours, il n'y a jamais eu de résultats sans peine.
    Nous avons occupé un viel appartement dépourvu du strict minimum vital, à Alger. La chambre à coucher était équipée d'un semblant de lit et de quelques objets de fortune.
    Toutefois, la situation devenant de plus en plus intenable avec un bébé à charge, je décidai de travailler afin de subvenir aux besoins. On était uni pour l'Algérie, avant 1962, nous devons être désormais unis pour éloigner la misère et la précarité dans lesquelles nous nous retrouvons après l'indépendance.
    Mon époux, pour préparer son agrégation de Professeur en médecine, avait étroitement travaillé avec le Professeur Vokaer,chef de service en Gynécologie auprès de l'hôpital Brugmann à Bruxelles.
    Le professeur Vokaer avait à cette période la réputation d'être l'un des meilleurs médecins en Europe. Beaucoup de grandes personnalités de haut rang se faisaient soigner chez lui, entre autre, la princesse de Luxembourg.
    Le professeur Vokaer estimait énormément le travail de mon époux dans son service et vu qu'il était en âge de retraite, il a voulu absolument que mon mari assure la succession dans son service,bien après son départ à la retraite. Considérant que ce service de gynécologie obstétrique représentait une bonne partie de sa vie et de son labeur ,l'illustre médecin ne voulait confier la succession qu'à l'un de ses meilleurs confrères, en l'occurrence, Nacer-Eddine Ait-Mokhtar.
    Sans vouloir compromettre l'offre et la considération, et avec tous les respects au Professeur, collègue et ami,mon époux qui était déjà pétri dans le nationalisme et la fureur de construire un pays,libre et indépendant, refusa gentiment la proposition. Sans doute,nourri aussi du désir de monter un service de santé qui s'élargira dans cette Algérie en développement, Nacer-Eddine avait à choisir entre le sacrifice de monter un secteur sanitaire naissant dans son pays qui en avait tant besoin ou faire une belle carrière couronnée de privilèges en Europe. En tant que révolutionnaire,mon mari opta sans tergiverser pour la première.
    Ainsi,très touché par cette proposition, la réponse de mon mari était négative. Il a rétorqué à son Professeur : "Il faut absolument que je retourne en Algérie, pour être au service de mon pays, je doit contribuer à la formation des étudiants algériens qui ont certainement besoin de prestations en matière de gynécologie".
    🔴Un combat contre la sclérose en plaque :
    📚Malgré son handicap, il avait continué à travailler et à faire des recherches en cancérologie gynécologique et la cytopathologie,en utilisant le microscope "Zeiss".il avait travaillé ainsi pendant quelques années, jusqu'en 1992.
    En pleine décennie noire où l'on sortait de chez soi sans jamais être sûr de rentrer le soir, Nacer-Eddine,en dépit de son état de santé dégradé, allait régulièrement, très tôt le matin pour travailler à l'hôpital Béni Messous. J'étais dans l'obligation de lui servir de chauffeur en l'y déposant chaque matin vers 7h30,avant que je rejoigne mon poste de travail. La charge m'était donc trop lourde,mais j'assurais mes tâches avec audace.
    En 1992,il fut hospitalisé à la Clinique de Sclérose en plaques à Bruxelles en Belgique, hôpital spécialisé. Il avait obtenu une prise en charge de six semaines pour aller se faire soigner à l'étranger.
    La durée de prise en charge s'acheva sans apporter la moindre amélioration à l'état de santé de mon mari. J'entrepris un entretien avec son médecin soignant pour de plus amples explications à ce sujet. Le docteur Demonti m'a expliqué que la prise en charge devait se prolonger dans la durée indéterminée. De son avis mon mari ne devait pas quitter l'hôpital de sitôt.
    Pour faire face à ce problème, je me suis rendue de nouveau à Alger,en laissant mon mari à l'hôpital de Bruxelles, dans le dessein de demander la prolongation de la prise en charge, mais en vain,ma demande de prolongation fut catégoriquement refusée. Je me suis alors adressée à des amis dans l'espoir d'obtenir de de l'aide. Cet intermédiaire nous valut encore une prolongation d'uniquement quinze jours.
    Je suis retournée à Bruxelles. Abattue par cette irresponsabilité pour un État d'abandonner un militant,haut cadre d'État, un révolutionnaire qui avait tout sacrifié pour l'indépendance et la construction de l'Algérie. La couverture sanitaire était donc insuffisante pour une réelle prise en charge,cela demandait au moins un à deux mois de plus.
    Pendant toute cette période, je me sentais seule et délaissée. Personne n'était à mes côtés pour m'aider,ne serait-ce que pour me remonter le moral,mais l'école de la vie et le parcours que j'avais mené depuis la deuxième guerre mondiale m'avaient appris à ne jamais baisser les bras ou m'incliner devant l'adversité.. Je repris aussitôt force en réfléchissant à d'autres éventuelles solutions. Soudain, je me rappelai avoir souscrit à une assurance privée en Allemagne et de ce fait,il ne me restait qu'à y aller chercher de l'aide.
    J'ai quitté Bruxelles de nouveau, cette fois-ci pour me rendre en Allemagne, laissant mon mari à l'hôpital. Je me suis rendue auprès de ma caisse d'assurance-Maladie,la DKV à Köln(Cologne)"caisse allemande d'assurance des maladies ",pour y faire souscrire mon mari. J'avais une chance inouïe, la caisse l'avait accepté parmi ses adhérents.
    Je venais donc de régler un énorme problème.
    j'étais alors dans un vrai dilemme, je n'avais plus d'autre choix que de m'adresser à mes collègues diplomates afin de m'aider pour que je puisse me déplacer à l'hôpital et apporter les médicaments pour mon mari. Histoire de me couvrir. Quelques jours après, le Neurologue militaire qui soignait mon mari à l'hôpital militaire de Ain Naâdja,voulut comprendre un peu plus ma situation.
    -- Est ce que vous êtes allemande, madame ?
    -- Oui bien sûr....
    -- Vous n'auriez pas,la possibilité de faire soigner votre mari en Allemagne...
    -- Oui,docteur...
    Alors de grâce, faites le madame, ici n'avons les moyens...nous manquons de tout!
    Déçue au fond de moi....j'avais préparé toutes ses affaires après avoir demander à l'infirmier de service de mettre une chaise roulante à ma disposition pour le transporter jusqu'au le parking, l'infirmier m'a répondu" Nous n'avons pas de chaise roulante disponible " A la place d'une chaise roulante ,il m'apporta un chariot qui servait à transporter du matériel.Ce chariot n'avait même pas de rebords sur lesquels Nacer Eddine pourrait s'agripper et l'infirmier était très gêné. Il repartit en s'excusant de ne pas pouvoir rester pour m'assister à cause du manque criard de personnel. Je me retrouvais toute seule face à mon mari handicapé et qui ne pouvait plus se lever sans assistance.
    Je quittai la chambre des malades et je fonçai sur le bureau du personnel dans l'espoir de trouver quelqu'un qui pourrait m'aider. Plusieurs patients attendaient là impatiemment. Aucun d'eux ne pouvait me venir en aide. J'avais tenté des acrobaties pour le placer sur le chariot en me disant en mon for intérieur : " Qu'elle honte!"
    En arrivant à l'hôpital de Munich, le Pr Struppler chef de service de Neurologie nous accueillit en personne,épaulé par son équipe de médecins et son personnel. Tout s'impatientaient de recevoir le Pr Ait-Mokhtar d'Alger. Ce geste m'avait profondément touchée.
    🔴Retour forcé en Allemagne :
    📚Pendant une année entière de notre installation en Allemagne, Nacer-Eddine était hospitalisé à la clinique d'Asbach alors que ma mère et moi avions occupé notre nouvelle demeure réservée à Kaarst.
    Sur le plan matériel, la vie n'était pas meilleure non plus,pour faire face aux exigences des soins intensifs,il nous fallait quelques rentes supplémentaires en device. Une question me tarauds l'esprit : que faire? Moi qui me retrouvais seul depuis déjà une décade.
    D'une hospitalisation à une autre,d'une urgence à une autre,mon parcours sur un chemin de plus en plus escarpé me livra toute seule à une souffrance. Mon mari gravement malade,frappé d'une paralysie totale du côté droit de son corps, mes enfants encore en formation, vivaient loin de moi et ne pouvaient pas encore m'apporter leur contribution.
    C'était la période, la plus dure de ma vie j'assurais ses soins jours et nuits et toujours avec la peur dans le ventre, je ne voulais pas le perdre. J'avais depuis tout le temps lutté avec acharnement pour qu'il survive. J'entends encore aujourd'hui les sirènes des ambulances qui l'avaient amené dans les hôpitaux ou cliniques à n'importe qu'elle heure de jour comme de nuit. Je ne l'avais jamais quitté, je restais à chaque fois avec lui à l'hôpital pendant toute la durée de son hospitalisation et il m'arrivait de dormir même pendant des nuits. Je ne l'avait jamais quitté, je restais à chaque fois avec lui à l'hôpital pendant toute la durée de son hospitalisation et il m'arrivait de dormir même pendant des nuits dans sa chambre. Je l'aimais tellement que je refusais obstinément l'idée de le perdre. Cette réalité qui,pourtant, hantait de plus en plus mon esprit. Le 10 juin 2002,j'ai rapatrié son corps en Algérie et je l'avais fait enterrer,le 12 juin 2002 auprès de son père au cimetière de sa famille, près de bejaia.
    💐 LA DISPARITION D'UN HÉROS 💐
    Il nous a quittés,aussi silencieux car il était,toujours silencieux. Ce qui lui avait valu le surnom "le chat" et il était toujours ainsi,on ne le remarquait pas,il avait les allures et les démarches d'un félin,tantôt, il était là, à pas de loup,tantôt, il disparaissait, sans laisser de traces,sans que quelqu'un ne l'eusse remarqué.
    Je me demande encore aujourd'hui :<< Est ce que c'est de cette manière qu'on doit remercier les Moudjahidines honorifiques qui ont laissé leurs biens,leur santé et leur vie pour l'amour de la patrie ? Pourtant, ils n'ont jamais rien demandé en contrepartie. J'ai compris à présent que des hommes honnêtes, sensés et braves n'ont jamais fait valoir leurs droits envers leurs pays.Ainsi tombent ils dans l'oubli ou l'anonymat. Ces gents dont l'itinéraire et la trajectoire devaient être enseignés dans les manuels d'histoire pour servir d'exemples à des générations futures,ont été occultés des discours officiels ou même de certains militants frappés d'amnistie volontaire.
    Pour ces valeureux Moudjahidines, comme pour Nacer -Eddine qui déclinait toutes les offres officielles,la participation à la guerre de libération nationale, n'était qu'un acte volontaire et un devoir de citoyen envers la patrie, sans aucune contrepartie.
    ♦BIOGRAPHIE du Moudjahid Nacer Eddine Aït Mokhtar:https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=304514507742449&id=100045517074161
    ♦Source : La guerre d'Algérie en France, Mémoires et combats 1956-1962
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    Aucune description de photo disponible.
    Peut être une image de monument
    Peut être une image de 8 personnes et texte qui dit ’Nacer Eddine AĨT MOKHTAR Gisela GOETHNER LA GUERRE D'ALGÉRIE EN FRANCE Mémoires et Combats 1956 1962 CHIHAB EDITIONS’Peut être une image de 4 personnes, personnes debout et texte qui dit ’Le Commandos de l'Organisation Spéciale’
    Peut être une image de texte qui dit ’Les commandos en stage de formation politique en Allemagne au 2c rang, 4℃ partirde la droite Nacer-Eddine Aït-Mokhtar. Ci-dessus un groupe de militants de I'OS enstage commando au Maroc. Sur l'écriteau: "11° groupe de sabotage"’
  11. Peut être une image de 2 personnes, personnes debout et plein air

    L'HISTOIRE DE CETTE PHOTO.
    Cette photo revient très souvent dans facebook, la présentant comme une Tiwizi Kabyle, louant la solidarité des femmes qui s'entraident. Détrompez-vous, ce n'est pas le cas.
    Cette photo est prise par un soldat français en 1959, entre le village de Bechar et d'At Enzar (Iferhounene-Michelet). Lorsque l'armée française a bombardé et détruit le village At Enzar, elle a obligé les femmes des villages Ahfir, At Lvachir et Tanalt à déplacer les poutres et les tuiles des maisons détruites vers Agwni Waâdella pour batir une SAS (Section Administrative Spécialisée). Cela sur une distance de 5 km environ.
    L'armée française a regroupé dans le village Ahfir, l'ensemble des habitants d'At Lvachir, et de Tanalt, elle l'a entouré de barbelés et en a fait un camp de concentration. Deux à trois familles qui ne connaissaient pas auparavant, se sont retrouvées a cohabiter dans une maison Kabyle (axxam, taâricht, adaynin). Ils ont obligé les prioritaires des animaux domestiques (chèvres, moutons ...) à les vendre ou les sacrifier, pour laisser places aux humains nouveaux occupants.
    Je ne vous décrit pas la solidarité et l'entraide qui regnaient entre les habitants.
  12.  
    L’ex-ministre des affaires religieuses Bouabdellah Ghlamallah fait l’objet d’une plainte pour corruption, déposée par une ONG internationale.
    En effet, il s’agit de Sofiane Fetni, le président du Forum international de lutte contre la corruption et de la protection des droits universels-une organisation intergouvernementale de droit européen, basée en Espagne- qui a déposé la plainte il y a quelques jours, au bureau du procureur de la République de la cour d’Alger pour corruption contre Ghlamallah, rapporte ce dimanche 14 avril 2019, le journal Liberté.
    L’avocat de la partie plaignante, Lanouar Faïçal, cité par la même source, a fait savoir que, «le procureur en a accusé réception». «Les faits relevés dans la plainte concernent l’organisation du pèlerinage aux Lieux saints de l’islam entre 1999 et 2006», a expliqué la même source, qui a rappelé que cette organisation était entachée «d’irrégularités, de corruption, et associée à des détournements de deniers publics».
    La plainte dont il est question, s’est basée sur une enquête, de l’Inspection générale des finances (l’IGF), qui avait établi à l’époque «un rapport accablant sur la gestion du pèlerinage dans cet intervalle par le département que dirigeait Bouabdellah Ghlamallah. L’enquête avait fait ressortir nombre de dysfonctionnements et d’anomalies», a rappelé la même source, qui a expliqué que l’«IGF ne peut pas ouvrir une enquête que sur la base de soupçons suffisamment sérieux».
    ▪️Près de 3 milliards de Dinars de dépenses illégalement engagées
    Dans le rapport de l’IGF, comme mentionné dans le texte de la plainte, il est souligné que des «factures indûment payées au profit de particuliers l’ont été en violation du code des marchés publics». Ce qui aurait coûté, selon la partie plaignante qui se réfère toujours au document de l’IGF, «16 172 728,80 DA au Trésor public», et que «2 089 805 664,58 DA auraient été dilapidés en violation des règles de gestion financière» ainsi que «627 998 222, 56 DA l’auraient été en violation des règles de la comptabilité publique». Selon la même source, un total de dépenses de «2 733 976 615,94 DA», serait «illégalement engagées».
    En plus des montants en devises qui auraient été aussi déboursés sans aucune convention, il est rappelé dans la plainte que «le document de l’IGF a révélé des discordances entre les chiffres avancés par le ministère des Affaires religieuses et les chiffres réels».
    Toutefois, dans le texte de la plainte, il est mis en évidence le fait que «toutes les transactions financières effectuées à l’étranger, particulièrement en Arabie saoudite, ne peuvent faire l’objet de contrôle, parce qu’elles n’ont pas été accompagnées de document dûment établis».
    ▪️Soupçon d’achat d’un immeuble en Arabie Saoudite sans concrétisation de l’opération
    Se référant encore au rapport de l’IGF, il est l’ONG a, également parlé des soupçons «sur l’achat d’un immeuble à Djeddah, en Arabie saoudite, sans concrétisation de l’opération».
    Pour l’avocat Lanouar Faïçal, la partie plaignante, en déposant cette plainte, «souhaite, en fait, rouvrir ces dossiers et ouvrir une enquête sur cette affaire», ajoutant que «le procureur s’est montré disposé à examiner notre plainte et à la traiter».
    «C’est bon signe que le procureur l’ait acceptée», a-t-il déclaré, en ajoutant «on constate aujourd’hui, une prise de conscience croissante de la nécessité d’aller au fond des choses, dans les dossiers de corruption et autres quand on croit que des éléments ne sont pas clairs».
    La partie plaignante demande à la justice «l’application stricte des dispositions de la loi n°06-01 du 20/02/2006 relative à la lutte contre la corruption en Algérie, les instructions présidentielles de lutte contre la corruption annoncées lors du Conseil des ministres du 31/08/2008 et les instructions gouvernementales de lutte contre la corruption annoncées lors du Conseil de gouvernement du 28/06/2008». Et également, l’application des différentes conventions internationales, notamment celle des Nations unies, portant lutte contre la corruption. ✍🏻 Arezki Benali
    Peut être une image de 1 personne et texte qui dit ’Corruption: Plainte contre Bouabdellah Ohlamallah ex-ministre des affaires religieuse Bouabdellah Ghlamalla’
     
     
     
     
  13. Bentahar-
    En terre d'Islam, les livres comme les Hommes subissent la vindicte des gardiens de la foi et de la morale
     
    Les livres de cette sélection ont tous subi la vindicte des gardiens de la foi et de la morale en terre d’islam. Interdits, brûlés sur la place publique, ces écrits ont parfois mis en danger de mort leurs auteurs.
    Dans Fahrenheit 451, le romancier de science-fiction Ray Bradbury décrivait une société où les livres sont interdits. Une brigade spéciale avait pour mission de traquer les livres et de les brûler, devant un public en extase face à ces autodafés. Le monde musulman offre parfois une similitude troublante avec cette société qui détruit les livres et s’en prend physiquement à leurs auteurs. Bien loin de la fiction, ces dix livres ont pour point commun d’avoir fait scandale et provoqué l’ire des pouvoirs politiques et religieux :
    1. « L’islam et les fondements du pouvoir » de « Ali Abderraziq »
    Jacques Berque avait trouvé le mot juste en qualifiant ce livre d’attentat. En 1925, l’Orient est encore sous le choc de l’abolition du califat par Mustapha Kemal Atatürk, lorsqu’Ali Abderraziq publie L’islam et les fondements du pouvoir, un essai remettant en cause la légitimité religieuse du califat et appelant à une séparation entre le spirituel et le temporel au sein de l’islam. Pour ce jeune juge et lauréat de l’Université d’Al Azhar, le califat est le fruit de la contingence historique et ne peut être considéré comme une institution religieuse. Le califat n’est qu’une construction humaine, qui ne puise pas ses fondements dans le Coran, mais dans les théories d’oulémas musulmans comme Al Mawardi et Ibn Khaldoun. Le prophète Mohamed n’était pas un roi, et il n’avait pas prescrit de modèle politique pour les musulmans. Ces derniers ont donc toute latitude pour édifier un état et un système de gouvernement propres, sur la base “des dernières créations de la raison humaine, et des systèmes dont la solidité a été prouvée”. Les idées de l’auteur se sont fatalement heurtées à celles des oulémas d’Al Azhar et aux visées politiques de la monarchie égyptienne, qui caressait le rêve de récupérer le califat des mains des Ottomans. Premier livre dans le monde arabe à faire l’objet d’un recours devant les tribunaux, L’Islam et les fondements du pouvoir a déclenché un débat houleux entre libéraux et conservateurs. Il fut retiré des librairies, et son auteur déchu de son titre d’alem par un Conseil des grands oulémas d’Al Azhar.
    2. « De la poésie antéislamique » de « Taha Hussein »
    Un an après la polémique déclenchée par le livre d’Ali Abderraziq, un autre lauréat d’Al Azhar soulève le tollé. Rebelote. Si les gardiens du dogme religieux crient au scandale, c’est parce que De la poésie antéislamique provoque un véritable séisme culturel dans une Égypte en plein questionnement. Diplômé d’Al Azhar et formé à la Sorbonne par le sociologue Émile Durkheim, Taha Hussein a tenté d’appliquer à la littérature arabe les méthodes modernes de la recherche scientifique. Dans son livre, il conteste l’authenticité et l’existence même de la poésie antéislamique. Pour lui, cette poésie a été inventée et créée après l’avènement de l’islam, pour des considérations politiques, ethniques ou religieuses. Le but était d’inscrire, dans le marbre de la poésie, la supériorité d’une tribu sur les autres, de renforcer le prestige d’un clan, ou simplement de servir les intérêts du pouvoir en place. Taha Hussein juge que le seul texte qui traduit d’une façon claire et cohérente la culture et la mentalité des Arabes avant l’islam est le Coran. L’essai est iconoclaste et son mérite est d’avoir établi de nouveaux rapports avec des textes hérités du passé, auparavant érigés en monuments intouchables et sacrés. De la poésie antéislamique a été accueilli par des réactions parfois hystériques, comme celle de ce député égyptien qui avait demandé la lapidation de l’auteur. Ce dernier a d’ailleurs été jugé pour “atteinte à l’islam et outrage au Coran” avant d’être innocenté. Et à l’époque, l’Université du Caire avait racheté toutes les copies du livre.
    3. « Les fils de notre quartier » de « Naguib Mahfouz »
    Le 14 octobre 1994, un jeune intégriste égyptien poignarde au cou le vénérable Naguib Mahfouz, premier prix Nobel arabe de littérature. Justifiant son geste devant le tribunal, le fanatique explique que son mentor lui avait dit que Mahfouz était un apostat, qui méritait la mort pour son roman Awlad haretna (Les fils de notre quartier ), avouant au passage avoir agi sans lire une seule ligne du livre. L’histoire de l’ouvrage est riche en rebondissements, à l’image du récit publié pour la première fois sous forme de feuilleton dans le quotidien Al Ahram, dirigé à l’époque par Mohammed Hassanine Haykal. Les fils de la médina a déclenché l’ire des oulémas d’Al Azhar, qui ont vu dans ce roman une imitation, à peine dissimulée, de l’histoire de la création. Haykal refuse d’interrompre la publication de ce roman dans le journal officiel du régime et décide même de le publier intégralement dans un supplément. Il a fallu une intervention personnelle de Nasser pour en autoriser la publication, tout en demandant à Naguib Mahfouz de ne pas l’éditer en Egypte. Une demande que l’écrivain a respectée jusqu’à l’année 2006. Quelques mois avant le décès de l’écrivain, le roman a été publié pour la première fois en Egypte, avec la bénédiction de l’Université d’Al Azhar. Les fils de la médina est une épopée dont les faits se déroulent dans un quartier populaire du Caire, comme la plupart des romans de Mahfouz. La nature dramatique, tragique même, des personnages de ce roman symbolise l’éternel combat entre le bien et le mal, la quête de la liberté et la volonté d’asservir, toutes deux inhérentes à l’être humain.
    4. «Critique de la pensée religieuse» de «Jalal Sadiq al Adm»
    La défaite de juin 1967, consécutive à la Guerre des 6 jours, fut une catastrophe, un traumatisme collectif dans le monde arabe. De cette “Naksa”, la région continue de panser les plaies. Que s’est-il-passé ? Comment penser cette défaite ? Qui en a été responsable intellectuellement ? L’humiliation appelait ces questions. Avec La critique de la pensée religieuse, le philosophe syrien Jalal Sadiq Al Adm voulait apporter des réponses. Dans ce livre, l’auteur pointe du doigt la religion et son rôle dans la défaite. Dans une optique marxiste pure et sans compromis, Al Adm défend avec courage une opinion radicale. La religion a servi d’instrument aux régimes en place pour endormir leurs peuples et les maintenir dans la léthargie. Et c’est cette même apathie qui explique les échecs et le retard accumulés par les sociétés arabes. Selon cette logique, la religion n’est pas seulement l’opium des peuples, mais aussi le poison que ces peuples acceptent volontairement des mains de leurs maîtres pour périr. Pour le philosophe, la pensée religieuse, basée sur le mystère et l’intervention de forces occultes, empêche les Arabes d’avoir une analyse rationnelle et éclairée de leur situation et de leur environnement. Le livre de Jalal Sadiq Al Adhm a suscité la colère des autorités religieuses musulmanes et chrétiennes au Liban, où il a été, fait unique, poursuivi pour outrage aux deux religions. La justice libanaise se prononça pour un non-lieu en faveur d’Al Adm et de son éditeur. Pourtant, La critique de la pensée religieuse demeure, jusqu’à aujourd’hui, interdit de diffusion dans la plupart des pays arabes.
    5. « Les cités de sel » De « Abderrahman Mounif »
    Beaucoup pensent que le plus grand romancier arabe n’est pas Naguib Mahfouz, mais plutôt « Abderrahman Mounif ». Ce romancier irako-saoudien occupe une place particulière dans le panthéon de la littérature arabe, en raison du caractère imposant de ses œuvres, et notamment de son chef d’œuvre Les cités de sel. Cette série de cinq tomes, dont le premier a été publié en 1984, retrace le lent processus de transformation des sociétés de la péninsule arabique. Du temps où elle n’était qu’un archipel de tribus bédouines, jusqu’à l’ère de l’opulence qui suivit la découverte du pétrole. Dans Les cités de sel, Mounif décrit à la manière d’un historien ou d’un sociologue, et à travers les personnages de son roman, les effets de cette transformation : l’Etat moderne greffé sur un corps social traditionnel, les conflits sourds et impitoyables pour conquérir le pouvoir, le rôle des puissances étrangères dans cette partie du monde. La lucidité de Mounif frôle parfois la prophétie et la prédiction, quand il décrit par exemple l’installation d’un prince au pouvoir, à la place de son père qui était en voyage à l’étranger… comme cela s’est réellement passé au Qatar. Abderrahman Mounif a payé un très lourd tribut pour son franc-parler : il est mort loin de ses deux pays d’origine. Très jeune, Mounif est obligé de quitter l’Irak en raison de ses positions politiques, et ses romans sont mal perçus par le pouvoir saoudien qui le déchoit de sa nationalité saoudienne, avant de le réintégrer quelques années avant son décès à Damas. Ses œuvres demeurent encore interdites dans la plupart des pays du Golfe.
    6. « La vérité absente » De « Faraj Fouda »
    Le cas de l’écrivain égyptien Faraj Fouda est un exemple tragique des limites du droit à une expression différente dans le monde arabe et musulman. Cet homme avait l’audace de déclarer ouvertement et sans ambiguïté, dans le pays d’Ayman Zawahiri et de Omar Abderrahman, son attachement à la laïcité. La vérité absente condense l’essentiel des idées de Faraj Fouda et de sa lecture de l’histoire politique de l’islam, en utilisant les mêmes sources historiques que ses adversaires. Pour lui, l’idée d’une cité musulmane idéale, qui aurait existé au temps des premiers califes de l’islam, et que les musulmans pourraient reproduire en appliquant des lois d’inspiration religieuse, est au mieux une utopie, au pire une immense tromperie intellectuelle. L’auteur passe au crible l’histoire du premier siècle de l’islam, pour démontrer que les intérêts politiques ont toujours primé sur les considérations religieuses. La piété et les vertus personnelles des compagnons du prophète ne les ont pas empêchés de se livrer à des luttes sanglantes pour la conquête du pouvoir. En s’appuyant sur les récits des historiens comme Al Tabari, l’auteur cite les assassinats de trois califes (Omar, Othman et Ali) et les guerres entre les compagnons du prophète (la bataille du chameau, la bataille de Safaïn) pour démonter le mythe de cette histoire idéalisée, présentée par les islamistes comme un modèle et un horizon ultime à atteindre.
    Faraj Fouda fut assassiné en juin 1992 par des membres du groupe radical Al Jamaâ Al Islamya, à la sortie de son bureau et sous les yeux de son fils, qui fut blessé dans l’agression. Son assassin reconnut n’avoir jamais lu le moindre des écrits de sa victime.
    7. « Le pain nu » De « Mohamed Choukry »
    Il fut un temps où avoir Le pain nu entre les mains, au Maroc, semblait un acte téméraire de sédition, une entrée en rébellion politique et culturelle. Comme si on allait grossir les rangs de la bande de Cheikh Al Arab au simple contact de sa couverture. Le pain nu circulait sous le manteau et se lisait à l’abri, chez soi, loin des regards indiscrets. On se demande même si Mohamed Choukry a écrit son roman, ou si c’est le roman qui a créé son auteur dans sa splendide marginalité, son caractère entier. Les deux se mêlent et se confondent pour former le même mythe littéraire. Mohamed Choukry aimait d’ailleurs répéter : “Dans la rue, les enfants ne m’appellent pas Mohammed Choukry, mais Le pain nu”. Roman autobiographique, le livre est à l’image de l’enfance et l’adolescence de son auteur : cru, violent, exsudant la vie et la révolte contre toutes les formes d’injustice. Cette dernière est au cœur du récit et semble avoir alimenté le désir de Choukry d’écrire une œuvre radicale. Il y a l’injustice du père violent et impitoyable, celle de la nature qui fait des pauvres et des riches, l’injustice des hommes qui ôtent à un enfant son innocence et l’arriment à la chaîne d’exploitation qui les relient. Le pain nu a été traduit en anglais par Paul Bowles et en français par Tahar Ben Jelloun, mais le lecteur marocain a dû attendre jusqu’en 2000 pour pouvoir le lire en version originale. Plus de 17 ans après une interdiction décidée par un certain Driss Basri. Un autre mythe marocain, qui aurait bien trouvé sa place dans l’univers de l’auteur.
    8. « Le passé simple » De « Driss Chraïbi »
    Paru en 1954, soit deux ans avant l’indépendance, Le passé simple fait, à Paris, où il fut publié aux éditions Denoël, et au Maroc, l’effet d’une déflagration. La vieille garde nationaliste reprochera à l’auteur de trahir son pays, de faire le “jeu des ennemis du Maroc”, avant de le féliciter quelques années plus tard pour Les Boucs, dénonciation implacable de la condition immigrée. Driss Chraïbi n’aimait pas qu’on lui tresse des lauriers, mais dans l’espace littéraire marocain, Le passé simple signe une rupture fondamentale avec tous les écrits qui l’ont précédé, comme Le chapelet de l’ombre d’Ahmed Sefrioui. Par sa langue rêche, avec fracas, humour et talent, Driss Chraïbi attaque les pesanteurs de la société traditionnelle, la dictature d’un père féodal et le carcan de la religion, en assumant pleinement sa double culture. Des thèmes qui firent alors scandale et qui continuent d’animer, aujourd’hui, la société marocaine. Le récit est émaillé de scènes violentes, qui racontent le désir du jeune Driss Ferdi d’arracher sa liberté à ceux qu’il connaît et qu’il survole en quittant son pays. De longues introspections succèdent aux proclamations fougueuses. Un autre écrivain révolté, le Turc Nedim Gürse disait : “Je pense peu de bien des jeunes gens qui n'entrent pas dans la vie l'injure à la bouche. Beaucoup nier à vingt ans, c'est signe de fécondité”. C’est sûr, le narrateur aime son pays bien plus qu’il ne le laisse paraître. Mis sur liste noire par les nationalistes, Le Passé simple est reconnu aujourd’hui comme l’un des ouvrages majeurs de la littérature maghrébine. Mieux, un classique lu à l’école.
    9. « Les versets sataniques » De « Salman Rushdie»
    Ce livre est une exception dans cette sélection. C’est le seul à n’avoir pas été écrit par un auteur arabe. Salman Rushdie, d’origine indienne, est un sujet de Sa Majesté britannique. Pourtant, par l’incroyable histoire de sa réception dans le monde musulman et arabe, ce livre est peut-être le plus maudit d’entre tous. Qui n’a pas donné son avis sur l’auteur des Versets sataniques, mais combien sont-ils à l’avoir vraiment lu ? Il est faux de croire que l’auteur ne doit sa notoriété qu’à l’imbécile fatwa d’un Khomeiny grabataire. Avant cela, Salman Rushdie avait publié l’excellent : « Les enfants de minuit », sans doute l’un des plus grands romans de langue anglaise, publié en 1980. La polémique autour des Versets sataniques, paru à l’automne 1988, a été la répétition générale de la crise des caricatures danoises, à une époque pas si lointaine où la télévision satellitaire et Internet n’exerçaient pas le même pouvoir de mobilisation. Jugé irrévérencieux à l’égard du prophète Mohamed, le livre est brûlé en autodafé au pays de la liberté d’expression (et de résidence de l’auteur) en janvier 1989. Totalement inimaginable, un mois plus tard, Radio Téhéran diffuse l’appel au meurtre de l’Ayatollah Khomeiny. Des attentats ont visé les librairies qui le distribuaient et les maisons d’édition qui le traduisirent partout dans le monde. La folie a failli reprendre l’été dernier, lorsque des manifestants pakistanais protestèrent contre le titre de chevalier accordé à l’auteur par la reine d'Angleterre. Au final, on n’a jamais aussi peu parlé de littérature. Qui est le Mahound du récit et que veut dire finalement échanger des vers avec le diable ? Désespérant !
    10. « Saison de la migration vers le Nord » De « Taieb Salih »
    Dans un Soudan sortant de la colonisation, un jeune auteur, diplômé de l’Université de Londres, rentre dans son pays pour construire un avenir meilleur. Tayeb Salih enseigne, fait de la radio, bien avant d’entamer une carrière diplomatique. Dans Saison de la migration vers le Nord, le narrateur Effendi, de retour dans son village natal du Soudan, après sept ans d’études en Angleterre, rencontre un nouvel arrivant, un paysan adulé par ses voisins pour son travail. Mais lorsqu’un soir, le mystérieux Mustafa Saïd se trahit en récitant des vers dans un anglais parfait, le narrateur décide de percer le mystère. Le paysan a eu une première vie, de laquelle rejaillissent une violente haine des femmes et un rejet de sa culture occidentale. Le récit de la relation tumultueuse de Mustafa Saïd avec une amante anglaise occupe l’essentiel du récit, qui voit son héros sombrer, en fin de parcours, dans une folie destructrice, à l’image du narrateur pris dans le Nil. Cette fin annonce l’émancipation du narrateur, qui prend conscience de son individualité. Élu “Roman arabe le plus important du 20ème siècle” par l’Académie littéraire arabe de Damas, Saison de la migration vers le Nord n’en a pas moins été interdit dans de nombreux pays arabes. La raison : avoir décrit, dans une langue accessible, un itinéraire de libération sexuelle, de la découverte de soi, et peut-être aussi du choc des civilisations. Tayeb Salih vit, depuis quarante ans, en exil, à Londres. Le Soudan qu’il a rêvé est bien loin de la réalité. Mais son livre suffira à porter l’espérance. ✍🏻 Bentahar / Mediapart
     
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    Flippé et ahuri par des commentaires qui glorifient les Frères Musulmans ou le fascisme d'Orient. En Algérie, ce n'est pas étonnant de voir des jeunes défendre farouchement cet islam, vouloir même l'instaurer dans notre pays, le fantasmer quotidiennement et venir sur les réseaux sociaux pour faire la promotion de cet islam, de ce modèle de société hideux avec un système politique fasciste et totalitaire déguisé en démocratie. Cette dernière dans leur esprit est synonyme de suffrage universel. Autrement dit, une histoire de bulletin glissé dans une urne électorale.
    Misérables esprits ! La providence nous a maudits ! Sinon, comment peut-on prendre position sans avoir lu aucun de leurs livres fondateurs, aucun des livres d’Hassan El Benna, de Sayed Qutb ou de Saïd Hawwa, une littérature de référence pour tous les frères musulmans et les partisans d'un islam qui se mêle de la politique et de la vie sociale, économique, culturelle et cultuelle.
    Personnellement, j'ai grandi entre leurs livres puisqu’à la maison, on avait une petite bibliothèque de mon défunt père qui était dans ce courant pendant quelques années, avant de se retirer de la politique et de se consacrer à sa vie spirituelle. J'ai lu une très bonne partie de leurs livres, et celui qui m'a marqué énormément et qui m'a surtout inquiété était celui de Hassan El Benna " Les lettres de l'imam Hassan El Benna. Sa lecture vous donne l'impression de lire Mein Kampf avec des ingrédients religieux qui lui donne évidemment un caractère sacré.
    J'exhorte cette jeunesse algérienne qu'elle ne commette pas l'erreur dans laquelle sont tombées les générations précédentes. À ces jeunes qui aspirent de fonder un État démocratique selon les principes religieux musulman, soyez prudents, la politique et la religion sont des antonymes et aucune théocratie ne peut-être démocratique. Lisez les livres fondateurs de cette idéologie fasciste, lisez les critiques développées par des intellectuels chevronnés comme Faradj Fouda, Hamed Abdelsamad, Ali Alwardi et d'autres. Lisez et faites votre propre analyse. Une théocratie est fasciste par essence, son rôle ce n'est point servir le citoyen, mais se servir de lui afin de satisfaire leur conception de Dieu, de la religion et de la vie dans tous ses aspects.
    Dans le cas où vous pensez que l'islam est à la fois une religion et un projet politique, ne soyez pas étonnés donc de voir des personnes soient islamophobes et résistent farouchement à ce modèle de société obscurantiste. Il y a de quoi avoir peur ! Cette phobie envers cette conception et cette pratique de l'islam est justifiée parce que malheureusement l'islam tel qu'il est dans leurs livres est un danger pour le vivre ensemble et pour l'avenir de tous ses pays touchés par cette maladie.
    Ci-joint quelques idées soulignées que vous pouvez trouver dans le livre d’Hassan El Benna ➡️ Les lettres de l’imam Hassan El Benna ⬇️
    ▪️Vous pouvez lire ce livre sur ce site : رسائل الإمام الشهيد حسن البنا▪️
    ✍🏻 Kamel Abderrahmani / 08 Mai 2021
    Peut être une image de texte qui dit ’Hamed Abdel-Samad Abdel-S LE FASCISME ISLAMIQUE Une analyse Grasset’
     
     
     
     
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    mai 9, 2021 - 9:28Rédaction 20 Commentaires
     
     
    TI FIS
    Le document ne porte pas la signature d'Ahmed Taleb Ibrahimi. D. R.

    Par Nabil D. – A l’identique des vingt-deux points consignés dans un document rédigé par le FIS au début des années 1990 et de la plateforme de Sant’Egidio initiée par Hocine Aït Ahmed et Abdelhamid Mehri en 1995, les résidus de ce parti extrémiste se sont fendus d’une déclaration attribuée à Ahmed Taleb Ibrahimi, bien qu’aucune signature de ce dernier n’apparaisse sous le texte diffusé sur les réseaux sociaux et présenté comme une «initiative de ce dernier».

     

    Le document porte l’en-tête d’une organisation qui se donne pour nom «Le nouveau courant national» et énumère un certain nombre de revendications, dont la dissolution de la «police politique», un terme partagé par les islamistes et les berbéristes, qu’ils soient indépendantistes ou non. Le texte, qui affirme craindre un «écroulement de l’Etat» et «la survenance du chaos dans la société», se présente comme une «alternative sérieuse» qui «présente une initiative politique» qui «rapproche les points de vue de la classe politique avec toutes ses composantes – pouvoir, partis et personnalités». Ces derniers devant, selon les initiateurs de cette démarche anonyme, «faire des concessions», chacun de son côté, aux fins de «répondre aux revendications légitimes du peuple, en annihilant toutes les suspicions, notamment au sein de l’institution militaire».

    Dès lors, il n’est pas malaisé d’identifier les auteurs d’une telle action qui met en avant le «dialogue» comme «unique moyen de parvenir à une sortie de crise», le recours à la violence durant plus d’une décennie ayant montré son obsolescence, d’où le changement de discours remarqué, y compris chez les terroristes Mourad Dhina et Anouar Haddam qui a été jusqu’à vouloir «débattre» avec le directeur de l’Institut des études stratégiques globales (INESG), le général Abdelaziz Medjahed, qui l’a rabroué poliment. Le document attribué à l’ancien candidat à la présidentielle de 1999, connu pour sa collusion avec les islamistes, reprend les revendications des dirigeants autoproclamés du mouvement de contestation populaire, mais y en ajoute d’autres, parmi lesquelles le report des élections législatives.

    Cette organisation, qui affirme être motivée par le «devoir national», réclame «la mise en place d’un gouvernement d’union nationale, la révision de toutes les lois relatives aux élections, l’activation des mécanismes d’une justice transitoire, la tenue d’élections présidentielles anticipées et la dissolution des services de renseignement», avant de «faire porter au pouvoir en place la responsabilité de tout dérapage d’autant que le Hirak maintient son caractère pacifique».

    «Il y a comme une sensation de déjà vu», ironisent des observateurs avisés.

    N. D.

  16. JE PENSE QUE DANS TOUT LES PAYS DEMOCRATIQUES LA LOI OBLIGE LES ORGANISATEURS A DECLARER A LA PREFECTURE L ITINERAIRE DE LA MANIFESTATION ET D EN ASSURER LA SECURITE

    OU SINON C L ANARCHIE ET L ANARCHIE SE DOIT D ETRE MATER SURTOUT QUAND CES MARCHEURS SONT A 90% ISLAMISTES A MILLE LIEUX DES ASPIRATIONS SIC DES LIBERTES DEMOCRATIQUES ET DU RESPECT DES DROITS DE L HOMME

    VOUS SAVEZ TOUT COMME MOI EUX QU ILS EN PENSENT DE LA DEMOCRAYTIE

     

  17.  

    Par
     REPORTERS
     -
    9 mai 2021
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    Par Nadir Kadi
    A l’occasion de la commémoration des évènements du 8 Mai 1945, l’historien et ancien responsable politique, Mohammed Harbi, a présenté hier la série d’entretiens intitulée «Mémoires filmée». Une série réalisée par Bernard Richard et Robi Morder et proposée au public à travers 23 entretiens thématiques, disponibles gratuitement sur Youtube.
    Une occasion pour l’historien, notamment connu pour son engagement à la «gauche du FLN» mais aussi pour sa proximité avec Krim Belkacem ou sa participation aux accords d’Evian… de revenir sur son parcours et sa vision «de l’intérieur» de l’histoire contemporaine algérienne. Les entretiens, en ligne depuis une dizaine de jours, sont ainsi présentés par les réalisateurs comme «un remède contre l’ignorance». Le réalisateur Bernard Richard explique en ce sens : «Notre ignorance de la guerre d’Algérie et de l’histoire française de la guerre d’Algérie est importante (…) ainsi que l’ignorance dans laquelle a été laissée la population algérienne.»
    Et dans cette même logique, le réalisateur Robi Morder souligne aussi que le traitement de l’histoire de cette période historique reste, malheureusement, limité et souffrait d’un manque d’intérêt et de considération des producteurs : «Au départ, le projet était un documentaire, mais nous n’avons pas trouvé de producteurs ni de chaîne de télévision (…)». Une réalité que le réalisateur aurait encore confirmé au regard de l’audience faite par le film de Rachid Bouchareb : «Quand le film Hors la loi est passé sur France 2, j’ai vu que les taux de vision était deux fois inférieur à l’habituelle (…) Cela en dit long sur ce qui reste à faire pour que le sujet soit mis en avant.» Et c’est ainsi que le projet des «Mémoires filmées» s’est transformé en une «série» réunissant plus de 35 heures d’entretien : «C’est quasiment un cours particulier à domicile sur l’Histoire.» Un cours qui a déjà été vu 14 700 fois en majorité en Algérie. C’est un début, les gens n’ont pas encore visionné l’intégralité des 38 heures (…) il y a une attente vis-à-vis de l’histoire qu’il faudra sans doute songer à prolonger».
    Quant à l’historien Mohammed Harbi, Il déclare «savoir» que les entretiens, et plus généralement son travail «suscitera des commentaires», appelant en substance les historiens à rouvrir les dossiers de l’histoire de la guerre de libération et des premières années de l’Indépendance. «J’ai essayé de dire ce que l’on ne veut pas dire, j’invite les autres à le dire avec moi (…) travailler sur ce sujet est très important pour les nouvelles générations.» Une déclaration de Mohammed Harbi faisant notamment référence à «l’insurrection du FFS». Un épisode historique qui aurait dû être traité «depuis longtemps», ajoute l’historien, qui explique : «Ben Bella avait dit ‘on en parlera dans une commission spéciale’. Puis cette commission a été strictement refusée.» Un appel à l’autocritique et à la clarification que l’historien semble, également, adresser à sa famille politique, répondant à une question sur les éventuelles «leçons» qu’il retient de son expérience : «Je pense qu’il y a une énorme tâche de clarification, mais qui doit se faire à gauche (…) Mais pour cela il faut un révolution culturelle avec le peu de force que nous avons actuellement (…) L’islamisme n’est pas une ouverture vers la vie, ils ont de intellectuelles mais ils restent au fond des conservateurs bien qu’ils aient des progressistes».
    Présentation qui a par ailleurs été l’occasion de revenir sur les thématiques des 23 épisodes allant «De l’Etoile nord-africaine au Hirak». L’historien Mohammed Harbi a naturellement abordé les évènements du 8 Mai 1945 en témoignant : «… Très rapidement, nous avons appris ce qui se passait à Sétif et Guelma (…) Les évènements de Sétif était une émeute rurale qui s’est transformée en massacre des Algériens, mais à Guelma, c’était une subversion coloniale (…) Les colons avaient formé des milices (…) Ils sont entrés en action contre les populations musulmanes pour décapiter le nationalisme. Ils se sont attaqués à l’élite, ils avaient des listes de notable». La rencontre, ou les «tensions» sur le sujet de la mémoire n’ont pas été évoquées, a toutefois a été l’occasion d’un appel à prendre en compte la complexité de l’histoire contemporaine algérienne. Mohammed Harbi déclare en ce sens : «En réalité, l’Algérie a connu trois guerres civiles au cours de la lutte pour l’indépendance (…) Au sein du mouvements nationaliste entre le FLN et le MNA, une à l’intérieur des communautés que l’on appelle tribales mais qui sont d’une autre nature. Et il y’ a eu une guerre civile entre Européens qui n’étaient pas tous pour la colonisation (…) ainsi que la guerre civile entre Français au travers de l’OAS». <

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