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  1. Avant-projet de loi de finances complémentaire 2021 : Les grandes tendances budgétaires maintenues

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     REPORTERS
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    9 mai 2021
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    Dans les nouvelles projections contenues dans l’avant-projet de loi de finances 2021, le gouvernement s’attend à ce que le déficit de la balance des paiements évolue au même niveau que celui prévu par la loi de finances 2021, soit à -3,6 milliards de dollars cette année.

    Par Hakim Ould Mohamed
    C’est nettement mieux que les -18,8 milliards de dollars de déficit prévus dans la loi de finance complémentaire 2020. Si l’état des comptes extérieurs semble s’améliorer cette année sous l’effet de la reprise des cours du brut, comparé à celui du précédent exercice, le déficit budgétaire s’inscrit en nette hausse, à près de 3 300 milliards de dinars dans l’avant-projet de LFC 2021, contre une prévision initiale de 2 784 milliards de dinars contenue dans la loi budgétaire principale de l’année en cours.
    Bien évidemment, à l’origine de cette hausse du déficit budgétaire figure une augmentation des dépenses, à l’heure où les recettes évoluent au même niveau que les précédentes projections, soit à 5 395 milliards de dinars, à raison de 3 400 milliards de dinars de recettes de la fiscalité ordinaire et 1 920 milliards de dinars de recettes de la fiscalité pétrolière, soit des niveaux identiques à ceux prévus dans la loi de finances 2021.
    En revanche, les dépenses devraient caracoler à plus 8 640 milliards de dinars, contre 8 113 milliards de dinars dans la loi budgétaire initiale de l’exercice actuel. Cela donnera un déficit budgétaire de près de 3 300 milliards de dinars cette année, en hausse par rapport aux prévisions initiales. Cette augmentation des dépenses s’expliquerait par la hausse des besoins en financement liés à la situation sanitaire et à la revalorisation du SNMG et des petits salaires. Selon nos informations, l’Exécutif table sur des revenus de 23,6 milliards de dollars issus de l’exportation des hydrocarbures, alors que la valeur des importations devrait reculer à 30,4 milliards de dollars cette année. Même si les cours du pétrole ont progressé à près de 70 dollars le baril la semaine dernière, les arbitrages budgétaires auxquels est confronté le gouvernement s’annoncent pour le moins complexes et sensibles, étant donné qu’il doit slalomer entre les impératifs de la conjoncture, dont la nécessité de faire repartir la croissance et soutenir les entreprises, et ceux de la rigueur budgétaire afin de réduire les déficits. Il est clair que la conjoncture plaide pour une politique économique volontariste, mais la hausse des déficits et la baisse des ressources pourraient mettre le gouvernement devant un sérieux casse-tête. D’autant plus que l’équilibre budgétaire est loin d’être garanti même avec un prix de baril à 70 dollars. Les dernières projections du Fonds monétaire international (FMI) sur l’Algérie font ressortir que le budget de l’Algérie ne peut s’équilibrer qu’avec un baril de pétrole à 169,6 dollars, alors que l’équilibre de la balance des paiements tient à un baril de pétrole à 87,7 dollars.
    L’Exécutif se veut d’ailleurs prudent dans son cadrage macroéconomique de la loi de finances complémentaire, examiné mercredi dernier en réunion du gouvernement, en maintenant inchangé, à 40 et 45 dollars le baril, respectivement le prix de référence et celui du marché. Les prévisions d’évolution du taux de change du dinar par rapport au dollar restent également inchangées, soit de 142 dinars pour un dollar, confirmant ainsi les tendances à la baisse du taux de change de la monnaie nationale. Au chapitre fiscal, nous apprenons que l’avant-projet de loi de finances complémentaire 2021 prévoit certaines mesures fiscales au profit des investissements, dont la réduction de la période de rétention des conteneurs de 180 jours à 90 jours. L’avant-projet de loi de finances complémentaire 2021 suggère également d’étendre la réduction de 75% de la taxe sur l’activité professionnelle aux opérateurs spécialisés dans l’installation de kits de gaz propane liquéfié (GPL). Le texte propose également plusieurs mesures fiscales en faveur de la finance islamique. Les opérateurs économiques attend
    ent également des mesures rectifiant certains décrets qui ont fait l’objet de critiques ces dernières semaines, dont le texte fixant les modalités d’accès au régime fiscal préférentiel pour les producteurs d’appareils électroniques et d’électroménager, ainsi que le décret relatif à l’organisation de la filière automobile.

  2.  

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     REPORTERS
     -
    9 mai 2021
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    Entretien réalisé par Sofiane Baroudi
    Reporters : Vous avez publié plusieurs livres, je citerai «l’Ennemi intérieur, la Domination policière» et le dernier paru aux éditions Premier matin de Novembre : «Un Seul héros le peuple», autour des manifestations de décembre 1960 en Algérie que tu as accompagné d’un film documentaire. Tu concentres ton travail sur le capitalisme sécuritaire et tu analyses précisément les techniques de répression, de contre-insurrection et de contrôle, l’industrie carcérale… utilisées par le système capitaliste dans sa version sécuritaire. Pouvez-vous nous en dire plus sur cet aspect de votre travail ? Pouvez-vous également nous parler de vos travaux, notamment sur les manifestations du 11 Décembre 1960 ?
    Mathieu Rigouste :
     Je fais de la recherche indépendante en sciences sociales en participant aux luttes sociales. En tant que militant, je mène des enquêtes critiques depuis le mouvement social et j’essaie de documenter les savoirs populaires développés au diapason des combats historiques pour la libération et l’émancipation. Je me concentre sur l’analyse du système capitaliste à l’ère sécuritaire, j’étudie les systèmes de contrôle, les appareils de répression et de domination policière et carcérale. Par exemple, j’étudie l’action de la police française dans les quartiers populaires et l’action de l’impérialisme français (militaire, économique) et d’autres impérialismes en Afrique et ailleurs dans le monde. L’idée globale de mon action est de pouvoir cartographier les schémas d’action des dominants pour pouvoir les ruser, les paralyser, les saboter, pour participer à renforcer nos moyens de résistance au contrôle et à la répression, pour se défaire du système de domination et cheminer collectivement vers de vraies libérations. Un des fils rouges de mon travail est ce qu’on appelle la contre-insurrection. La doctrine moderne française de contre-insurrection a été conçue par l’armée française dans les guerres contre-révolutionnaires en Indochine et au Maroc, puis elle a été industrialisée en Algérie. Ladite «Bataille d’Alger» est restée la vitrine de l’application de cette technologie de pouvoir en ville. C’est dans cette perspective que je me suis intéressé aux manifestations du 11 Décembre 1960 qui sont en fait trois semaines de soulèvement généralisé qui ont ébranlé les rapports de force en place trois ans après la «Bataille d’Alger», à l’issue de laquelle l’armée française prétendait avoir «annihilé» l’action révolutionnaire algérienne. C’est dans ce climat qu’on voit surgir toutes les strates du prolétariat colonisé depuis les bidonvilles et les quartiers ségrégués, et notamment des prisonniers à peine libérés, des femmes, des ouvriers en grève, des enfants et des adolescents qui débordent l’ordre colonial pour arracher par elles et eux-mêmes l’indépendance.

    Le dossier de la mémoire est encore d’une importance capitale. En Algérie, on attend encore une reconnaissance officielle des crimes coloniaux et des pas faits en avant dans le sens de la réparation des dommages causés par le colonialisme et de l’indemnisation des victimes. En France, le rapport Stora a défrayé la chronique et a été très largement commenté. Dans votre parcours, vous avez as mis le doigt sur certains «crimes d’Etat français», comme la répression des manifestations du 11 Décembre ou le massacre des travailleurs nord-africains à Paris, le 17 Octobre 1961. Pouvez-vous nous parler de ce volet ?
    Au cours de ma thèse, qui est devenue le livre «l’Ennemi intérieur», j’avais travaillé sur l’histoire des représentations de l’ennemi intérieur dans la pensée militaire française et j’ai ainsi pu étudier le massacre du 17 Octobre 1961. Pour mon travail sur Décembre 1960, je me suis rapidement rendu compte qu’il s’agissait d’un autre massacre d’Etat. On peut dénombrer au minimum, plus de 260 morts en trois semaines de manifestations, par l’action des colons, de la police et de l’armée. Je constate que le massacre d’Etat est une sorte de dispositif récurrent sous la colonisation. L’écrasement et l’emploi de la force brutale sont des techniques de gouvernement normalisées par l’ordre colonial. Les revendications algériennes autour du volet reconnaissance mémorielle ou des réparations matérielles semblent, de ce point de vue, très légitimes. C’est aux victimes et à leurs descendants de juger de la marche à suivre, mais il me semble qu’il faudra arracher tout ça par la lutte. Car Macron ne produit que des effets d’annonce sur la reconnaissance des crimes du colonialisme, il s’agit à mon avis d’un habillage idéologique visant à légitimer la reconduction du néocolonialisme français en Algérie particulièrement et en Afrique plus globalement.

    Vous êtes aussi un militant très engagé dans les luttes sociales, dans les luttes contre les violences policières dans les quartiers populaires, mais aussi, dans le volet antiracisme politique, vous êtes poursuivi par la justice. Que pouvez-vous nous dire sur l’atmosphère politique en France et en Europe, notamment avec la panacée de loi liberticide : sécurité globale, séparatisme, état d’urgence permanent… ?
    La loi sécurité globale est passée complètement au mépris du mouvement de contestation qui l’a rejetée. Elle est couplée à la loi dite «séparatiste» pour une restructuration sécuritaire du capitalisme en s’appuyant sur des politiques de racisme d’Etat, afin de développer les dispositifs de contrôle, de surveillance et de quadrillage des classes populaires, en particulier des strates non-blancs pauvres. L’idée de la restructuration sécuritaire, c’est d’apporter une solution à la crise du capitalisme en France à travers la création de nouveaux marchés d’encadrement de la population pour rendre le contrôle rentable et créer des champs d’extension du profit, de nouveaux marchés de surveillance, de contrôle et de répression. La vidéosurveillance liée à l’intelligence artificielle, le fichage, les drones… ainsi que le développement de la sécurité privée sont des marchés conçus par l’industrie militaro-sécuritaire. Toute la logique sécuritaire consiste notamment à faire contrôler la population par la population elle-même et faire ainsi participer les opprimées à leur propre encadrement pour rationaliser, optimiser, rentabiliser le contrôle. Aujourd’hui, on est en plein dans ce procédé qui accompagne l’affirmation d’une forme de gouvernement de plus en plus dénoncée comme pré-fasciste par différents courants politiques et dans les luttes sociales.

    Dernièrement, des dizaines de généraux et des centaines d’officiers à la retraite ont signé un appel à «l’insurrection» le jour commémorant le putsch manqué à Alger, en 1961, porté par les ultras et d’autres organisations fascistes comme l’OAS, qualifié de «factieux» par certains. La polémique a fait réagir le chef d’état-major des armées dans une tribune et indique une configuration très complexe et tendue. Comment analysez-vous le contenu de cet appel, parfois ouvertement xénophobe, raciste et islamophobe. Quelles indications cela donne de l’évolution de la situation politique en France ?
    Ce texte repose sur les piliers de la culture politique de l’extrême-droite coloniale. Il dénonce «l’islamisation», le «délitement de notre patrie» et laisse planer une menace de coup d’Etat militaire pour défendre «nos valeurs civilisationnelles». Il est construit selon la grille de lecture contre-insurrectionnelle. Quelques jours plus tôt, le 14 avril, un document similaire d’une vingtaine de pages, intitulé «Pour une stratégie globale contre l’islamisme et l’éclatement de la France», a été envoyé par 16 généraux du Centre de réflexion interarmées aux parlementaires. Il y est écrit : «Une guerre hybride nous a été déclarée, elle est multiforme et s’achèvera au mieux sur une guerre civile, ou au pire, sur une cruelle défaite sans lendemain.» Ces textes révèlent le retour explicite de la contre-insurrection dans les imaginaires politico-militaires.
    L’absence de réponse pendant plusieurs jours, puis les réactions timides du gouvernement et la légitimation de ces textes dans des médias dominants, nous montrent comment ces positions traversent les classes dominantes. L’idée d’employer un modèle de contre-insurrection militaire à l’intérieur du territoire contre les quartiers populaires et les luttes sociales a continué à faire son chemin comme le montre l’ouvrage «L’Ennemi Intérieur». Elle est redevenue, comme pendant la guerre contre-révolutionnaire en Algérie, un logiciel légitime auprès de certaines fractions de l’armée et de la bourgeoisie française. Ces événements devraient nous alerter sérieusement sur la montée en puissance continue du pouvoir militaire et de l’extrême droite au sein du capitalisme sécuritaire.
    Quelles sont, selon vous, les modalités de lutte contre le fascisme en pleine expansion, notamment aux Etats-Unis et en Europe ?
    On considère avec mes camarades qu’il n’y a rien à attendre, ni de la conscience ni du sens moral des dominants. Nous croyons que nos capacités à changer les choses reposent sur notre auto organisation, qu’il s’agit notamment de rompre avec les mises en dépendance, c’est-à-dire approfondir les capacités d’autonomisation sur plusieurs dimensions. Parce que justement l’histoire nous a appris que pour répondre au fascisme, il faut avoir les moyens d’auto-défense. On ne peut pas en appeler aux classes dominantes pour nous protéger, parce la montée en puissance de l’extrême droite est complètement organisée par elles et par l’Etat, notamment à travers la promotion de politiques racistes et la promulgation de lois liberticides et ultra sécuritaires. Nous pensons que la réponse est dans la promotion de toutes les formes d’autonomisation, en partant de l’autodéfense populaire pour nous protéger et nous défendre nous-mêmes, mais pas seulement. Il s’agit d’autoproduire l’alimentation, le soin et la santé en milieu populaire par la construction de dispensaires autogérés, par exemple, sur la question du logement aussi. Le combat contre le fascisme sera l’œuvre des classes populaires elles-mêmes, tout comme leur émancipation.

    • Mathieu Rigouste est docteur en socio-histoire de l’Université Paris 8. Il mène des recherches indépendantes sur le système sécuritaire depuis les luttes sociales.
      Il a publié «Un Seul héros, le peuple, la Contre-insurrection mise en échec par les soulèvements algériens de décembre 1960», (Premiers Matins de Novembre Editions, 2020), la «Domination policière : une violence industrielle» (La Fabrique, 2012) ou encore «l’Ennemi intérieur : la généalogie coloniale
      et militaire de l’ordre sécuritaire dans la France contemporaine», (La Découverte, 2009).

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    Après mon avertissement, le capitaine Aboud réagit en déclarant que c’était lui qui allait déposer plainte. Une manière de semer la confusion dans l’opinion de sorte à ce que plus personne ne sache qui attaque qui. Banale manipulation de diversion des services secrets des régimes totalitaires. Quand on ne peut pas censurer ou réprimer un opposant, on créé de la fumée autour de son combat. En la circonstance, la manœuvre ne peut tenir longtemps puisque ma plainte suit son cours et l’ex-militaire ne pourra échapper à la justice. Cependant, une question morale et politique essentielle se pose dans cette affaire. Il ne s’agit pas de savoir pourquoi un agent de la police politique mène campagne contre un opposant. Le problème qui nous interpelle c’est que d’anciens camarades de lutte acceptent de servir de levier à un acteur recruté par une structure qui fut et reste notre ennemi historique sans même prendre la peine de se démarquer publiquement de l’instrumentalisation qui est faite de leurs allégations. Il y a là comme une dérive qui doit alerter celles et ceux qui sont restés fidèles au serment qui avait scellé les engagements que nous avions pris pour honorer la confiance des vivants et la mémoire des morts.
    Des voix, dont certaines sont bien intentionnées, m’invitent à ne pas répondre à des éléments subalternes des clans du régime plus ou moins acoquinés avec les intégristes. C’est, me dit-on, une manière de se laisser distraire par des provocations au lieu de se concentrer sur l’essentiel dans une période où le pays peut basculer dans le chaos. L’argument qui a sa logique a aussi ses limites. Ces procès sont effectivement consommateurs de temps, d’énergie et d’argent. Mais il faut bien savoir qu’à chaque fois que l’on laisse passer une injustice ou une contrevérité, on donne aux imposteurs l’occasion de semer le doute, le trouble pour, au final, aliéner le citoyen par la peur et la mystification. C’est parce que nul n’a rétabli la vérité des faits en temps et en heure que Abane fut qualifié de traitre par un homme qui allait devenir chef de l’Etat et que Boumediène qui n’avait jamais tiré une balle contre l’ennemi mais avait séquestré les ossements de deux héros de la guerre de libération fut intronisé père de la révolution. Les grandes trahisons commencent toujours par de petites lâchetés ou des mensonges auxquels s’accommodent les consciences molles.
  3.  
    "L'homme politique qui a besoin des secours de la religion pour gouverner n'est qu'un lâche ! Or, jamais un lâche ne devrait être investi des fonctions de chef de l'État". Mustafa Kemal Atatürk.
    En Algérie, après l'islamologue Said Djabelkhir, la militante Amira Bouraoui vient d'être condamnée à la prison ferme pour avoir critiqué El Boukari et Abu Hurayra. Le régime algérien se dévoile bigrement névrotique sous la moindre émission d’une critique rationnelle à l’égard de ce qu’il y a de burlesque dans les rites de la religion. Il a des prisons pour objecter toute contestation pertinente en direction des mythes religieux qui lui servent de moyens de domestiquer son peuple et de continuer à imposer la langue arabe comme couverture phonétique de toute l’Algérie, sa république de poche.
    ▪️El Boukhari et Muslim, deux atouts d’Abu Hurayra, le plus grand simulateur de l’Islam
    Deux noms accueillent quiconque fait, d’une conviction passionnée, son entrée dans la religion musulmane : El Boukhari et Mouslim. Deux imams du IXe siècle qui figurent parmi les grands noms de l'Islam sunnite car en leur temps, ils avaient fait de longs voyages pour récupérer des hadiths du prophète. Et, à travers eux, un homme surgit toujours comme une bourrasque qui surprend le promeneur, un nom particulièrement indissociable de la religion : Abu Hurayra. Une très large partie des halaqate, des cours thématiques traitant des préceptes de l’islam répondent de son nom. Sa connaissance de la religion est considérée par la quasi-totalité des musulmans sunnites à un degré au-dessous de celle de Mohamed qui fut prophète. Il est à l’Islam ce qu’Ezra et Paul de Tarse sont au judaïsme et à la chrétienté, évangiles canoniques réunis. Les trois sont adorés erronément par les adeptes des trois religions jusqu’à l’hallucination.
    Les halaquates ayant pour sujet les hadiths répertoriés et codifiés par Abu Hurayra emmènent indéniablement à des sentiments bien compliqués. Il faut souffrir de carences en matière de raison pour devoir s’exempter de réfléchir quand El Boukhari et Muslim expliquent que les étoiles filantes résultent du lancer de projectiles contre des djinns qui escaladent les cieux pour espionner Dieu pendant Ses recommandations aux anges ! Qui ne sait pas à présent qu’elles ne sont que particules venant de l’espace et qui se consument lors de leur trajet dans l’atmosphère terrestre ? Mais ce qui laisse perplexe, c’est de croire que Dieu use d’ogives visibles à l’œil du mortel pour maintenir à l’écart des êtres immatériels dont Il est le créateur ! Ou alors, Lui faut-il des balles traçantes transcendant les dimensions afin d'apporter des corrections à Sa visée ?
    Le musulman, nous a-t-on appris, ne connaissait pas la désertion au combat ; dans sa hâte au front, il avait le courage comme bon serviteur qui renforçait sa certitude qu’il allait droit au paradis et à ses premiers pas, il en sentait l’odeur. Et voilà que ce courage décline dans les enseignements des deux imams qui nous font un récit semblable au fantasmagorique conte qui évoque dans la bible David et Goliath pendant les guerres entre Israël et les Philistins. Dans la bataille de Khandaq ou bataille du fossé, un homme du nom Amr Ibn Abdu Wud, guerrier quraychite connu dans toute l’Arabie pour sa force exceptionnelle, défia les généraux de l’armée de l’islam à un combat singulier. Il lança un appel par trois fois à voix haute à l’adresse du prophète : " Ô Mohamed, vous dites que les vôtres tués sont au paradis et que nos morts sont dans le feu, je languis mon entrée en enfer. Ô Mohamed, n’y a-t-il pas parmi vous qui a hâte de rentrer au paradis ? Qu’il vienne me combattre". Défi criant auquel aucun soldat du prophète, de l’homme de troupe au général, n’eût le courage de relever. Face à l’affront, aux paroles dictées par la volonté de les humilier, il ne se trouva pas dans les rangs du prophète un seul brave apte à surélever sa foi au-dessus du danger de le combattre excepté Ali, cousin et gendre du prophète. L’histoire est connue, Ali en sortit vainqueur. Les imams El Boukhari et Muslim, dans une prompte livraison du mérite à Ali, indépendamment de leur pensée, confinaient les autres, tous les autres, dans la catégorie des indécis. Ces généraux revenus des batailles à la gloire de Dieu étaient-ils vraiment croyants ? Le courage était-il leur instrument que lorsqu’ils combattaient à la tête de légions ? Sinon, pourquoi individuellement, face à Amr Ibn Abdu Wud, chacun se refusait l’accès au paradis devant le prophète qui pourtant serait devant Dieu, le témoin privilégié de son martyr ?
    Tous les "savants" musulmans, à quelques exceptions près, tentent d’amalgamer nation arabe et religion musulmane en s’aidant de l’aspect géographique de l’endroit de la révélation. Les arabes comme Okba Ibn Nafaa exigeaient non sans violence du croyant berbère le reniement de ses origines en échange de la transmission du message de Dieu. En matraquant littéralement les esprits afin de faire admettre le postulat que les juifs étaient à jamais tombés en disgrâce divine, les arabes entamaient leur propres sacralisation en s’accaparant le statut de peuple élu sous le sacro-saint prétexte que le Prophète était un des leurs. Aujourd’hui, le Prophète n’est plus l’homme de Dieu auprès de toute l’humanité mais le représentant exclusif des arabes. Subséquemment, les arabes se sont émancipés de la soumission à Dieu pour l’adoration du Prophète tandis qu’ils lui attribuent une image qui sape le moral car très peu reluisante, très peu valorisante. Ils se réfèrent tous, via les hadiths dits "authentiques" des imams El Boukhari et Mouslim, à Abu Hurayra qui clamait l’avoir connu mieux que tout autre alors qu’il ne passa tout au plus que quatre années dans son entourage. Comment était-il parvenu en une si courte durée à recueillir plus de 10 mille hadiths et des centaines de gestes du Prophète qu’il léguera à la postérité alors qu’il ne savait ni lire ni écrire ? Selon ses dires, le prophète aurait dit « Ô Allah ! Fais que les croyants et les croyantes aiment ton petit serviteur que voici », c’est-à-dire, lui-même : Abu Hurayra. Obligation était donc définitivement établie d’accorder confiance aveugle à ses conclusions. Avant sa conversion à l’islam, il s’appelait Abd Ash-Shams (le serviteur du soleil). Il hérita du surnom d’Abû Hurayra - le père de la petite chatte - en raison de son affection pour une chatte dont il fit une campagne. Ce principal transmetteur de hadiths qui font autorité en Islam et qui, selon toute vraisemblance, avait jeté les bases d’un dogme qui sera amené plus tard à s’appeler Sunna. Ce dogme donnera naissance, sous le gouvernement des omeyyades, à la charia, un processus de mise en place de certaines normes et de règles doctrinales, sociales, culturelles et relationnelles, établies par un groupe politico religieux qui l’avait décrétée scellée et non négociable alors qu’elle émane plus de la mentalité arabo-Quraychite que du divin.
    La littérature arabo-islamique ne sait rien de la vie d’Abu Hurayra avant l'islam si ce n'est ce qu'il avait rapporté lui-même. Enrichi à la faveur des conquêtes comme beaucoup de compagnons du Prophète, il commença va-nu-pieds usant d’astuces pour trouver de quoi se remplir la panse à son arrivée à Médine où il fut promu gouverneur sous le règne de Mu’âwiya. Les compilateurs de hadiths, El Boukhari et Muslim, disaient qu’il aurait entendu le Prophète dire qu’une tribu d’Israël avait été transformée en rats ! Que sans les fils d’Israël, la viande ne s’avarie point et la femme ne tromperait jamais son mari ! Que la prière d’un musulman n’est pas valide si passaient tout proche devant lui un âne, une femme ou un chien noir ! Qu’il faut tuer les chiens noirs parce qu’ils sont le diable ! Les deux imams qui ne témoignaient de la religion que par ouï-dire clamaient que les femmes et les juifs sont la cause de toute corruption, en quoi était fondé ce qu’ils tenaient pour vrai ? Selon leurs Sahih, il est strictement défendu de posséder un chien, pis encore, le tuer. Voilà pourquoi, les arabes traquent les chiens. Qui écoute Abu Hurayra s’associe à davantage de ses symptômes dépressifs qui instruisent jusqu’aujourd’hui le musulman à croire que l’expression de la vérité ne pouvait surgir que de ses visions
    Avec toutes ses superstitions, Abu Hurayra ne s’était pas satisfait de rapporter les paroles du Prophète avec incontestablement l’infiltration du faux mais raconta que Dieu Aurait dit –ce qui n’existe nulle part dans le coran- "Toutes les actions du fils d’Adam sont pour lui à part le jeûne qui est pour Moi… " ! Pour qui prie alors le musulman ? Pour qui pratique-t-il l’aumône ? Pour qui accomplit-il le pèlerinage à la Mecque ? Un hadith de El Boukhari rapporte que Omar Ibn Khattab jura par Dieu qu’il avait lu un verset où la lapidation des femmes adultères était légale et devait être pratiquée, or ce verset n’existe pas dans le coran, où est-il passé ? Si Boukhari atteste que Omar disait vrai, la censure avait donc touché Dieu, l’Omniscient !
    Abu Hurayra cite Josué, le guide hébreu après Moise et Aaron, qui aurait demandé à Dieu d’arrêter le mouvement du soleil pour pouvoir attaquer la ville de Jéricho avant le crépuscule, et Dieu lui prêta attention ! N’est-ce pas cette ineptie qui procure à l’heure du satellite la conviction à des imams à deux sous de jugeote que le soleil tourne autour de la terre quand bien même il la suggère étendue et plate ! Toujours selon Abu Hurayra, un musulman avait questionné le prophète sur l’heure du jugement dernier et celui-ci avait répondu à l’homme en désignant du doigt l’enfant qui l’accompagnait: « l’Heure arrivera alors que cet éphèbe n’aura pas atteint l’âge de la vieillesse » ! Cette scène remonte à quatorze siècles, la fin du monde serait-elle donc passée inaperçue ?
    L'opinion des savants musulmans aidant, Abu Hurayra appuie encore, depuis quatorze siècles, la certitude que ses interprétations étaient en phase avec celles contenue dans le Coran. Dans ce cas, le Prophète que nos parents nous avaient décrit comme l’être le plus juste, le plus charitable, le plus indulgent devient dans la mosquée, un chef dépourvu de clémence avec des tendances à l’appât du gain puisqu’il se réservait sur ordre divin le un cinquième du butin ramassé après les victoires sur les tribus non musulmanes. Apprendre que Dieu lui avait donné une autorisation explicite et exclusive d’accepter les croyantes qui venaient s’offrir à lui et qu’il avait commandité l’assassinat d’un poète qui le raillait dans ses refrains abime d’une magistrale déception. Nos parents qui ne connaissaient ni Abu Hurayra ni Boukhari ni Muslim nous avaient enseigné que le Prophète avait pardonné aux négateurs qui traitaient son message de mensonge par pur orgueil et par arrogance. Avaient-il étais été dupés ? Ou alors, étaient-ils d’un Islam diffèrent de celui des mosquées ? Ne pas manquer de curiosité est une prise certaine de risques. Le doute est proscrit en religion et quand il n’est pas au mérite, les théories spécieuses d’Abu Hurayra resteront au chapitre. Celui qui accorde foi au doute est condamnable et ne recevra en toute réponse que la nature du châtiment éternel réservé aux incrédules. Le mythe est une arme de persuasion massive pour assurer la continuité d’un culte, il suffit de le vêtir de religiosité pour en faire une arme politique de première puissance. ✍🏻 Djaffar Benmesbah (Artiste-peintre, journaliste, écrivain)/ 05 Mai 2021
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  4. Kamel Abderrahmani➖
    ♦️Mon papier concernant les récentes déclarations de Ben Salmane concernant l'islam et la réforme qui doit avoir lieu.
    Ben Salmane et la réforme de l’islam.
    Mohamed Ben Salmane (MBS), le prince héritier de l’Arabie Saoudite, dans une longue interview télévisée accordée le 27 avril à la chaîne de télévision saoudienne « Al-Arabiya » consacrée à son plan économique et social pour la nouvelle Arabie Saoudite dans le cadre de la vision 2030, annoncée en 2015. Il a évoqué dans cet entretien la modération dans l’application des lois islamiques tout en remettant en cause le wahhabisme, une idéologie développée par Mohammed ben Abdelwahhab, un prédicateur saoudien du XVIIIe siècle, et qui a tant régné dans ce pays et ailleurs après des années de sa promotion partout dans le monde musulman. Autrement dit, Ben Salmane s’est montré favorable à la réforme de l’islam en affirmant dans son interview que : « Tous les juristes et universitaires musulmans parlent du concept de modération depuis plus de mille ans. Donc, je ne pense pas être en mesure de clarifier ce concept, mais je peux respecter la Constitution saoudienne, conforme au Coran et à la Sunna [ayant] pour objectif la mise en œuvre un sens large de notre système de gouvernance de base incluant tout le monde ». Un discours que l’on n’aurait pas imaginé il y a quelques années où que l’on ait peine à croire si l’intervention n’avait pas été diffusée en direct via cette chaine de télévision.
    Mohamed Ben Salmane a déclaré aussi que « la Constitution de l’Arabie Saoudite est le Coran et que son pays est « tenu de mettre en œuvre le Coran sous une forme ou une autre », c’est-à-dire, tous les citoyens seront respectés en tant que tels et dans leur différence. Pour être explicite, il a souligné l’application seulement de ce qui est uniquement dit « sans équivoque » dans le coran : « Dans les affaires sociales et personnelles, nous ne sommes obligés de mettre en œuvre que des stipulations clairement énoncées dans le Coran. Ainsi, je ne peux pas appliquer une punition de la charia sans une stipulation coranique claire ou une stipulation explicite de la Sunna ». Pour ce faire selon Ben Salmane, il faut réformer l’islam et revoir les sources des législations religieuses. Autrement dit, Ben Salmane s’est montré en adéquation avec ce qu’ont fait des intellectuels musulmans à l’instar de Mohamed Arkoun, Mohamed Shahrour, Faraj Fouda et d’autres. Il faut savoir aussi que plusieurs de ces intellectuels ont été persécutés, emprisonnés, interdits, voire tués parce qu’ils avaient défendu une vision contemporaine de l’islam ou tenté de guérir l’islam de sa maladie : le Wahhabisme ou l’islam politique.
    Pour MBS, la réforme est claire : « Le gouvernement, en ce qui concerne la charia, doit mettre en œuvre les règlements et les enseignements du Coran dans les hadiths mutawatir (notoire), et se pencher sur la véracité et la fiabilité des hadiths ahad , et ignorer entièrement les hadiths khabar , sauf si un avantage clair y est dérivé pour l’humanité. Ainsi, il ne devrait y avoir aucune punition liée à une question religieuse, sauf lorsqu’il y a une stipulation coranique claire, et cette sanction serait appliquée en fonction de la manière dont le Prophète l’a appliquée ». Dans ce cas, il faut savoir que selon ce critère, il ne resterait que 10% des hadiths valables et qui sont en convergence avec le Coran et des lois dites islamiques vont disparaitre telles que la lapidation et la flagellation, l’amputation des mains des voleurs, et les lois du droit pénal islamique telle que la mise à mort de l’apostat et de l’homosexuel.
    Ceci dit, l’annonce du prince héritier de l’instauration d’une distance, voire d’une rupture fondamentale avec le wahhabisme constitue un véritable virement idéologique dans le sens où il privilégie le recours à l’interprétation directe du Coran et des hadiths indépendamment des différentes écoles de pensées et des oulémas ayant forgés la pensée islamique wahhabite. Le prince héritier a d’ailleurs ajouté que « la mise en œuvre d’une sanction sous prétexte qu’il s’agit d’une sanction de la charia, alors qu’il n’y a pas de stipulation pour une telle sanction dans le Coran ou dans le hadith notoire, est aussi une falsification de la charia […] Lorsque nous nous engageons à suivre une certaine école ou un certain savant, cela signifie que nous divinisons les êtres humains. Dieu Tout-Puissant n’a pas mis de barrière entre lui et les gens. Il a révélé le Coran et le Prophète l’a mis en œuvre ». Ceci dit, MBS considère que « si Cheikh Mohammed ben Abdelwahhab était avec nous aujourd’hui et qu’il nous trouvait engagés aveuglément dans ses textes et fermant nos esprits à l’interprétation et à la jurisprudence tout en le déifiant et en le sanctifiant, il serait le premier à s’opposer à cela […], il n’y a pas d’écoles de pensée fixes et il n’y a pas de personne infaillible. Nous devrions nous engager dans une interprétation continue des textes coraniques et il en va de même pour la Sunna du Prophète, et toutes les fatwas devraient être basées sur l’heure, le lieu et l’état d’esprit dans lesquelles elles sont émises […] Par exemple, il y a 100 ans, lorsqu’un érudit émettait une certaine de fatwa ne sachant pas que la Terre était ronde et ne connaissant pas les continents ou la technologie, etc., cette fatwa aurait été basée sur les informations alors disponibles et leur compréhension du Coran et de la Sunna, mais ces choses changent avec le temps et sont différentes en ce moment », souligne le prince héritier.
    Autrement dit, l'Arabie Saoudite veut opter pour le Coranisme, un courant de pensée qui refuse l'autorité des hadiths et qui est avec la réactualisation des interprétations en fonction des temps, de la connaissance et des cultures. Pour le Coranisme, chaque pays peut avoir son propre islam qui se dilue dans la culture qui l'accueille. Mais, pour l'instant, Ben Salmane y va prudemment malgré ces révélations ; son propos dénote une lecture des livres de Mohamed Shahrour, Ahmed Abdo Maher et les autres penseurs qui l'ont probablement influencé et incité à se détacher de la religiosité excessive de ses aïeux et des anciennes générations. Ben Salmane a compris que l’islam tel qu’il est conçu et compris aujourd’hui constitue un frein devant le développement et la modernité.Toutefois, il est curieux de constater qu’aucune réaction de la part des têtes du wahhabisme n’a été signalée, si ce n’est quelques allégeances publiées aujourd’hui. Et pourtant dans un passé proche, de tels propos auraient été considérés comment des propos blasphématoires. Ont-ils eu peur après avoir entendu les propos tenus par le prince ? « Toute personne qui adopte une démarche extrémiste, même sans être terroriste, est un criminel et sera sévèrement puni par la loi. »
    La réforme au sein de l'islam ne peut pas avoir lieu sans volonté politique et sans force politique et ceci, je l’ai écrit dès 2017 dans l’un de mes articles publiés par Asianews. Cependant, la question qui se pose aujourd’hui est de savoir ce que les autres pays attendent pour prendre la même décision ? Vont-ils conserver les idées obtuses qui les ont aidés à se maintenir en place ? Si les autres pays musulmans n’ont pas le courage de suivre le modèle saoudien actuellement en vogue se retrouveront-ils dans une situation inquisitrice, comme l’Algérie qui condamne à la prison ferme des penseurs libres ? Rappelons que des militants des droits de l’homme tels que Saïd Djabelkhir (islamologue) et le docteur Amira Bouraoui ont été condamnés. ✍🏻 Kamel Abderrahmani / 05 Mai 2021
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    2. C’est le hadith rapporté par un grand nombre de transmetteurs, dont la raison veut qu’il soit impossible qu’ils conviennent tous d’un mensonge, et ce, à chaque maillon de la chaîne des transmetteurs, du début à la fin de la chaîne.
    3. Ce dit d’un Hadith qui est relaté par un nombre important de personnes, mais dont le nombre n’atteint pas celui du hadith notoire.
    4. Il lui est différent. Ainsi, le hadith est ce qui provient du Prophète tandis que l’information [al-khabar] est ce qui provient d’un autre que lui.
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  5. « Sans souveraineté, il n’y aura pas de sortie du sous-développement et de la pauvreté »

     

    Fraîchement sorti de prison, l’infatigable militant de « la gauche anti-impérialiste et panafricaine » Guy Marius Sagna livre son analyse de la situation politique au Sénégal dans le sillage du soulèvement populaire du mois de mars.

    par Florian Bobin, 7 mai 2021
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    Dakar, Senegal. 8 mars 2021.
    ZUMA Press, Inc. / Alamy
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    Lire aussi Ndongo Samba Sylla, « Les “cinq coléreuses” secouent le Sénégal », Le Monde diplomatique, avril 2021.

    « Non au putsch électoral ! Non, non, non ! ». Tenu au col par un policier, encerclé par six autres, imperturbable, caméras braquées sur lui, il poursuit son plaidoyer. La scène se déroule le 6 juillet 2017. Dans le centre-ville de Dakar, quelques dizaines de militants se sont rassemblés aux abords de la place Soweto. À quelques pas de là, entre les quatre murs de l’Assemblée nationale, dont 80 % des sièges sont acquis à la coalition gouvernementale Benno Bokk Yakaar du président Macky Sall, la modification de l’article L78 du code électoral est en train d’être votée. À moins d’un mois des élections législatives, cette mesure permettrait aux électeurs sénégalais de n’entrer dans l’isoloir qu’avec cinq bulletins de vote sur les quasi-cinquante prévus. « Une forfaiture ! », reprend, malgré son arrestation, l’homme au t-shirt noir — avec inscrit « je vote non » en lettres majuscules —, directeur de campagne de la coalition Ndawi Askan Wi dirigée par l’opposant Ousmane Sonko. « Il est inacceptable qu’à vingt-cinq minutes d’un match de football, une des parties dise qu’il va changer les règles ». À peine conclut-il sa phrase qu’il disparaît derrière les grilles d’un fourgon de police dans lequel on l’introduit de force.

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    Guy Marius Sagna
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    Depuis, en moins de quatre ans, Guy Marius Sagna aura fait des dizaines de gardes-à-vue et passé, à trois reprises, plusieurs mois en détention préventive. Toutes débouchèrent sur des remises en liberté provisoire après d’intenses pressions nationales et internationales pour sa libération. Malgré la gravité des chefs d’inculpation — « fausse alerte au terrorisme », « organisation de mouvement insurrectionnel » ou encore « provocation à la commission de crimes et délits » —, le doyen des juges Samba Sall les lui accorda sans procès ni jugement. De quoi s’interroger, donc, sur les réels motifs derrière ces arrestations à répétition. Beaucoup y voient une volonté du président Macky Sall d’intimider les voix critiques de son régime, lui qui affichait en 2015 son intention de « réduire l’opposition à sa plus simple expression ». Plusieurs de ses affidés, comme Baba Tandian et Ibrahima Sène, accusent ainsi le militant du Frapp (Front pour une révolution anti-impérialiste populaire et panafricaine) d’avoir une « posture [qui] met en péril une certaine tradition du Sénégal d’être une terre d’hospitalité » ou de « ressasser des concepts ronflants d’anti-impérialisme français et d’un panafricanisme vidé de son contenu libérateur et intégrateur », « infantilisme de gauche qui a toujours fait le jeu des oppresseurs ».

    Pour Guy Marius Sagna, fraîchement sorti de sa troisième liberté provisoire en moins de deux ans, « c’est expressif du fait que le néocolonialisme, l’impérialisme a peur parce qu’il y a au Sénégal une situation inédite. Cette manière de sortir dans la rue, de se mobiliser est le résultat d’un travail auquel plusieurs organisations ont contribué ; des organisations dites nationalistes, patriotiques, panafricaines, anti-impérialistes. Il faut transformer radicalement la relation entre l’Afrique et le reste du monde. Mais il faut également transformer les relations entre les peuples, les citoyens et les élites qui accèdent au pouvoir. Nous avons des États qui sont pris en otage par des élus, qui ne sont pas des serviteurs [des peuples] à cause du système politique ».

    Mobiliser la rue

    L’une des campagnes les plus conséquentes de ces dernières années aura été la mobilisation contre le franc CFA (Communauté financière africaine, anciennement « Colonies françaises d’Afrique »), rouage central du système de la « Françafrique ». Forcé à sortir du silence dans lequel s’étaient emmurées les autorités françaises depuis des décennies, le président Emmanuel Macron annonça en grande pompe « la fin du franc CFA », aux côtés de son homologue ivoirien Alassane Ouattara, en décembre 2019 à Abidjan. « L’esprit de la réforme du franc CFA est “tout changer pour que rien ne change” », note cependant l’économiste Ndongo Samba Sylla, camarade de lutte de Guy Marius Sagna. «  La réforme annoncée par le duo Macron-Ouattara est une réforme administrative, principalement symbolique. Elle n’apporte aucun changement substantiel au cadre existant. Son changement en Eco n’a aucune portée opérationnelle, c’est de la poudre aux yeux ».

    Au-delà de la question aussi symbolique que concrète du franc CFA, Guy Marius Sagna réaffirme que le combat que mène le Frapp, l’organisation qu’il cofonda en février 2018, se situe dans la reconquête plus large d’une souveraineté confisquée. « En créant le Frapp, nous avions dit : nous voulons contribuer à mettre au cœur du débat politique, économique et social les questions de souveraineté – souveraineté économique, monétaire mais aussi populaire, démocratique », soutient-il. « C’est pourquoi depuis des décennies, nous sommes aux côtés des animateurs polyvalents des cases des tout-petits [enseignants de la maternelle du public], des sans salaires. Nous avions barré la route nationale de Tambacounda, après des mois de lutte restée vaine. De 2012 à maintenant, il y a près d’un millier d’animateurs qui ont été formés et perçoivent des salaires grâce à ces luttes. Nous avons aussi été aux côtés d’autres acteurs en lutte, des contractuels de la Senelec (Société nationale d’électricité du Sénégal), des travailleurs licenciés arbitrairement qui ont pu être recrutés à nouveau, ainsi que des travailleurs comme ceux du centre d’appel PCCI [multinationale spécialiste des relations clients], restés quatorze mois sans salaire ».

    Refus des accords de partenariats économiques (APE), départ des troupes militaires étrangères installées au Sénégal, refonte structurelle de la police, campagnes de soutien aux victimes de spoliation foncière et travailleurs aux arriérés de salaires impayés, débaptisation de rues et déboulonnement de statues honorant esclavagistes et colonialistes : autant de positions à contre-courant de l’exaltation actuelle autour des idées d’« émergence » et de « croissance à deux chiffres » : des illusions pour la grande majorité de la population sénégalaise. Invité d’honneur du Medef (Mouvement des entreprises de France) en juillet 2020, Macky Sall brossait ainsi, devant le patronat français, le portrait d’une « Afrique en construction, source d’opportunités et d’investissements ». Une extraversion insoutenable pour Guy Marius Sagna : « Le libre-échange, c’est une loi qui permet aux gros poissons de manger les petits poissons », lance-t-il. « C’est un boulevard ouvert aux entreprises et multinationales capitalistes occidentales. On parle d’entreprises de droit sénégalais, mais c’est juste le lieu de création qui font que ces entreprises sont sénégalaises ! Les capitaux et les propriétaires ne sont même pas africains ».

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    Lire aussi Ndongo Samba Sylla, « En Afrique, la promesse de l’“émergence” reste un mirage », Le Monde diplomatique, juin 2020.

    « Le membre d’une classe peut choisir le suicide révolutionnaire, pour parler comme Amílcar Cabral. Mais une classe en tant que classe ne se suicide jamais », poursuit le militant du Frapp. «  La bourgeoisie bureaucratique parasitaire sénégalaise, soumise à l’impérialisme en général, n’acceptera jamais de gaieté de cœur que le Sénégal bascule dans le camp du panafricanisme, de l’anti-impérialisme. Le Sénégal, c’est la “vitrine démocratique” de la “Françafrique” ; la Côte d’Ivoire, c’est la “vitrine économique” de la “Françafrique”. Si un seul de ces deux pays sort, la “Françafrique” s’écroule ».

    Une longue histoire de luttes

    À bien des égards, le discours de Guy Marius Sagna fait écho à celui que portaient les mouvements de gauche des années postindépendance. Au Sénégal, ils furent contraints à la clandestinité et soumis à une répression sévère sous le parti unique de l’Union progressiste sénégalaise (UPS). Il n’est pas étonnant, donc, d’apprendre que « ce sont ces militants de gauche — Birane Gaye, Assane Samb, Fodé Roland Diagne — qui ont pris en charge [sa] formation à partir de l’âge de 11-12 ans ». « Par la suite, s’y sont ajoutés des militants comme Alla Kane, Moctar Fofana Niang, Madièye Mbodj, Jo Diop, Malick Sy, Ousseynou Ndiaye, etc. Donc, depuis mes 11 ans, je ne suis jamais sorti des organisations de gauche, ni des échanges d’information dont j’ai bénéficié de militantes et militants de gauche ». D’autres figures combattantes historiques telles que Aline Sitoé Diatta, Lamine Arfang Senghor, Biram Yacine Boubou ou encore Cheikh Anta Diop viennent compléter la toile.

    Le portrait de l’une d’entre elles, Omar Blondin Diop, trône d’ailleurs dans la pièce principale du siège du Frapp. Jeune philosophe hétérodoxe, Blondin Diop s’était formé à la lutte armée en 1971 au cours d’un périple intercontinental censé aboutir à la libération de ses camarades prisonniers politiques. Un an et demi après son arrestation pour « atteinte à la sureté de l’État », torturé à répétition, il sera retrouvé mort dans sa cellule. « C’est un artiste qui, pour nous soutenir, a fait ce tableau et nous l’a offert. S’il s’agissait de la figure d’un autre individu, nous ne l’aurions certainement pas accepté comme cadeau », explique Guy Marius Sagna. « Mais nous pensons qu’Omar Blondin Diop mérite de trôner en bonne place dans le siège du Frapp. Il nous inspire parce que, justement, nous pensons que c’est au peuple en général de se battre pour sortir de l’oppression. Et, que ce soit en théorie comme en pratique, Omar Blondin Diop a incarné cela, jusqu’au sacrifice suprême ».

    L’occasion d’évoquer également l’héritage du président Léopold Sédar Senghor, dont le régime s’était efforcé de présenter la mort de Blondin Diop comme un suicide malgré les éléments accablants de l’enquête judiciaire. À rebours du récit officiel présentant la « marche pacifique » du Sénégal vers l’indépendance, en opposition à des pays comme l’Algérie, le Cameroun ou la Guinée voisine où la rupture avec la France coloniale fut plus radicale, Guy Marius Sagna soutient que peu de choses ont réellement changé en soixante ans. « J’entends souvent dire que Senghor nous a légué un État. Mais [il s’agit] d’un État néocolonial. Et pour qu’il y ait un État néocolonial aux fondements solides, il fallait nécessairement qu’il “réduise la résistance à sa plus simple expression”. Je pense qu’il avait le meilleur profil pour continuer à faire du Sénégal un “Little Paris”. La France avait besoin de partir pour mieux rester. Quand nous voyons ce que nous vivons, vous avez l’impression — même si aujourd’hui il y a les réseaux sociaux et tout cela — qu’il n’y a quasiment rien de changé. Nous sommes quasiment dans les mêmes dispositions, dans les mêmes contextes que dans les années 1950-1960 ».

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    Lire aussi Jacques Berthelot, « L’agriculture africaine dans la tenaille libre-échangiste », Le Monde diplomatique, octobre 2017.

    À commencer par les méthodes de répression et d’intimidation des régimes successifs depuis l’indépendance nominale. En février dernier, pas un jour ne passait sans que les forces de l’ordre n’arrêtent des opposants au gouvernement de Macky Sall. Et lorsqu’éclatèrent en début mars les « cinq coléreuses », soulèvement populaire d’une ampleur inédite exprimant le ras-le-bol généralisé de la jeunesse sénégalaise face à la gestion du pays par ses élites, la réaction des autorités fut brutale : tandis que l’armée fut dépêchée dans certaines régions, de nombreux témoignages et vidéos diffusées en ligne révélèrent le déploiement de miliciens en civil, munis de gourdins et d’armes à feu, terrorisant les manifestants. En moins d’une semaine, plus d’une dizaine de personnes en sont mortes et des centaines blessées. À ce sujet, Guy Marius Sagna est catégorique : « Nos forces de défense et de sécurité sont néocoloniales, les héritières de la France coloniale. Il faut avoir des troupes à sa portée qui puissent faire le job au moment où il faut. Sanctionner des agents, c’est compromettre demain, quand vous aurez besoin d’eux pour tirer sur la résistance ».

    Comment s’extirper, donc, du bourbier néocolonial ? Pour le militant, cela passe nécessairement par la souveraineté totale des peuples africains : « Il nous faut sortir de l’impérialisme et avoir des États qui garantissent et assurent la souveraineté monétaire, commerciale et militaire : toutes les souverainetés. Même cette langue que nous utilisons qu’est le français, il faut qu’on en sorte. En éduquant nos enfants avec une vision différente de la vie, on en fait des petits Français. Et donc, au lieu de porter des chaussures de Ngaay [sandales en cuir], comme celles-là que je porte, on va préférer porter Italien ou Français. Au lieu de manger du fondé [bouillie de mil], utiliser notre mil, notre sorgho, notre maïs, on va préférer manger du camembert. Il nous faut donc arracher cette souveraineté-là. Sans souveraineté, il n’y aura pas de sortie du sous-développement et de la pauvreté ». Mais, assure-t-il, « le projet d’un Sénégal souverain, pour être viable et durable, ne se fera que dans une Afrique unie et souveraine. Personnellement, je ne ferai pas la fine bouche si déjà le Sénégal et la Gambie et la Mauritanie, ou le Sénégal et la Guinée, décidaient aujourd’hui d’avoir un État fédéral. Il ne nous faut sous-estimer absolument rien ».

    Il ne s’agit pas non plus, pour Guy Marius Sagna, d’accueillir à bras ouverts n’importe quel projet d’unité du continent africain. « Je suis de ceux qui pensent que même l’Afrique-Équatoriale française et l’Afrique-Occidentale française représentaient une forme d’unité africaine. Mais une unité au service de l’impérialisme », fustige-t-il. « Ce n’est pas de cette unité-là — d’une Union africaine dont le siège est financé et les micros écoutés par la Chine, dont le budget, comme celui de la Cedeao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest), vient plus de l’Union européenne et des États-Unis — dont on a besoin. On a besoin d’une Afrique souveraine, déconnectée du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, de l’Organisation mondiale du commerce, des accords de pêches et autres accords de partenariat économique (APE) avec l’Union européenne, des présences militaires étrangères. Une unité africaine qui puisse avoir une politique commune en termes d’emploi, d’agriculture, d’éducation ».

    Depuis les années 2000, le discours ambiant sur l’Afrique est passé d’un paternalisme assumé évoquant la fatalité d’un continent prétendument maudit par la misère et le désespoir économiques à un opportunisme vicieux lorgnant les matières premières d’un continent considéré comme un foyer de nouveaux marchés. Une Afrique extérieure à elle-même, conspuée ou convoitée selon les époques, abordée uniquement à travers le prisme capitaliste, un « système qui ne peut fonctionner que par l’oppression de la majorité dans les centres capitalistes et l’oppression de la majorité dans les périphéries », selon la formule de l’économiste Samir Amin que Guy Marius Sagna cite volontiers. Ainsi, face à la pression que suscitent l’ouverture des marchés africains à travers des initiatives comme la Zone de libre-échange économique africaine (ZLECA) ou encore les tentatives de cooptation par la France du projet de monnaie unique ouest-africaine, le militant lance un appel à la mobilisation : « Ce sont les peuples qui font l’histoire, personne d’autre [que lui-même] ne viendra le sauver ». Quelques semaines après le soulèvement populaire du mois de mars au Sénégal, Guy Marius Sagna garde espoir : « Les voix de la révolution, de la libération ou de l’émancipation sont insondables. C’était peut-être la bande d’annonce d’une prochaine lutte beaucoup plus importante ».

    L’entretien avec Guy Marius Sagna est à lire en intégralité sur le blog de Florian Bobin.

  6.  
    “Serions-nous à ce point amnésiques, pour ne pas garder en mémoire que ce sont des islamistes, sous la direction de Mustapha Bouyali (1982-1987), qui avaient déjà tenté la prise du pouvoir par les armes ? Que ce sont bien des islamistes qui avaient attaqué la caserne de Guemar (novembre 1991) ? Que c’étaient bien des islamistes qui manifestaient à Alger en mai/juin 1991, avec ce slogan qui affirmait fortement leur volonté de prendre le pouvoir ‘Par les armes ou par les urnes’.”
    De curieux débats et de fallacieuses idées se sont mêlés à la marche de cette merveilleuse Révolution du sourire, depuis qu’elle a repris son cours après une année de confinement imposé par la Covid-19.
    Ces débats posent le problème du courant islamiste et de sa participation à la solution de cette crise multidimensionnelle à laquelle notre pays fait face depuis bien longtemps déjà. Quant aux idées, ce sont celles qui ont commencé à se faire jour dans des slogans intrus, introduits par certains marcheurs bien ou mal intentionnés.
    Si les islamistes ne sont pas très visibles comme le prétendent certaines voix, ils sont néanmoins bien en embuscade comme à leur habitude. Ils ont toujours été maîtres de toutes les techniques de récupération des idées d’opposition, du désespoir de la population et des mouvements de révoltes porteurs d’espoirs. Même quand ils sont partie prenante d’un pouvoir contesté par tous, les islamistes s’arrangent pour garder un pied dans sa sphère tout en mettant un autre pied dans celle de l’opposition.
    “Manger à tous les râteliers” ! C’est ce qui se passe en Algérie.
    Ils ont conquis une très large place au sein de tous les pouvoirs qui se sont succédé dans le pays. Progressivement, ils ont réussi à imposer leur idéologie dans plusieurs secteurs névralgiques : enseignement, médias lourds, justice, services de sécurité… Mais ils ne se contentent pas de cela. Ils se dispersent dans les partis de l’alliance présidentielle et ils n’hésitent pas à infiltrer même les vrais partis de l’opposition démocratique.
    Tout cela ne cesse de m’intriguer. Alors, je m’interroge et je me surprends à regarder dans le rétroviseur de la réalité historique, à consulter l’évolution du monde actuel, à observer la situation des pays du monde islamique…
    Peut-on imaginer que des islamistes puissent faire partie de la solution alors qu’ils sont à l’origine d’une grosse partie du problème ? Ils en sont même la principale entrave, puisqu’ils n’acceptent aucune solution politique qui ne passerait pas sous leurs fourches Caudines.
    Pourquoi introduire des idées clivantes dans un mouvement qui était fort jusque-là, justement par son caractère unitaire et pacifique ?
    Il est vrai qu’on peut toujours chercher une solution dans l’Islam, mais là aussi, il se pose une autre question essentielle. Chercher oui, mais dans quel Islam et chez quels musulmans ? Dans quel pays musulman est-il possible de trouver un modèle d’Islam pouvant nous offrir des solutions acceptables par tous ? Est-ce chez les sunnites, les wahhabites, les chiites, ou je ne sais qui encore ?
    Soyons sérieux et réalistes, et regardons objectivement du côté de tous les pays musulmans, qu’ils soient islamistes ou non, et essayons de trouver un peuple heureux, vivant dignement sa citoyenneté et spirituellement sa religion. Aucun. Essayons encore de dénicher un modèle d’Islam, capable de nous projeter dans le XXIe siècle en favorisant par exemple la recherche scientifique et technique à même de nous mener vers une véritable indépendance économique, un réel bien-être social et un joyeux épanouissement culturel.
    En somme, existe-t-il un Islam susceptible de nous offrir les joies de vivre d’ici-bas au lieu de nous promettre un avenir dans l’inconnu de l’au-delà ?
    De toutes les façons, si ce modèle de pays ou d’Islam existait, on l’aurait su depuis longtemps déjà, car il aurait été le refuge privilégié des islamistes eux-mêmes qui seraient entrés en dissidence avec l’Islam de leurs dirigeants. Ils n’iraient pas mendier un asile politique avec les avantages sociaux qui vont avec, dans des “pays d’impies” qu’ils continuent d’accuser à longueur de prêches, de tous les malheurs de l’Humanité.
    Comment peut-on croire à une vie paisible avec des islamistes, quand on constate que dans le passé, comme dans le présent, il y a autant d’Islams qu’il y a de musulmans ? Est-on à ce point aveugle pour ne pas voir que même entre islamistes, le courant ne passe pas ? Ils s’entretuent. Pire encore : même quand le courant passe, c’est seulement pour une période bien limitée par leur soif du pouvoir. Pour couronner le tout, le courant ne passe pas entre les courants et tout le monde est au courant.
    Surtout, ne pensez pas que cela est anormal.
    Au contraire, il ne peut en être autrement, car chaque musulman, chaque courant islamique, se considère comme détenteur unique et exclusif de la vérité divine. Chacun se croit gardien d’un Islam plus authentique que celui des autres. Il est surtout seul et légitime porteur d’un Islam auquel il faut se soumettre sans discussion.
    Fatalement, tout cela devient politique, l’Islam du plus fort s’impose et impose.
    Cependant, les expériences historiques nous ont suffisamment enseigné qu’une politique faite à la sauce religieuse de domination, finit toujours par réveiller des conflits qui se soldent par des massacres, des destructions, des divisions, des complots, des revirements, des pertes humaines et matérielles, des veuves, des orphelins, des haines, des traumatismes… Tout cela s’ajoute au développement de l’ignorance et au sous-développement économique, culturel et social. Pire encore, toutes ces dérives sont menées par des charlatans, des nihilistes, des fanatiques, des fatalistes, des crétins qui se réclament de l’Islam. Il y a là quelque chose de bizarre, de trompeur, de ruineux et surtout de… dangereux pour tous.
    Entre Islam de la sagesse et celui de la Fitna
    Il est ainsi clair que l’islamisme n’ouvre qu’une seule et unique voie, celle de la Fitna ; cette discorde dont tous les musulmans s’accordent pourtant à dire, que… l’Islam la condamne. Mais avec ces gens-là, on n’est pas à un paradoxe près.
    C’est par ces pratiques que la religion, qui est censée régir les rapports entre l’Être et son Créateur, a été pervertie par la politique qui, elle, vise avant tout, à en faire un moyen de pouvoir d’un citoyen sur un autre, d’un clan sur un autre et surtout, d’une minorité sur une majorité et d’une mauvaise foi sur une bonne foi.
    Quel peuple maître de son destin, sacrifierait une vie sous le règne d’une sagesse nourrie de savoir, se mettrait sous le joug d’un islamisme de violence, nourrie d’ignorance ?
    C’est pour ces raisons et bien d’autres encore que remettre les clés de la Maison Algérie à des islamistes ne serait qu’un acte de haute trahison par lequel on se déclarerait complice des criminels, responsables de toutes les victimes et de tous les dégâts de la décennie noire.
    Comment peut-on purger notre mémoire de cette lourde et triste période ?
    Après le lourd bilan de ces années noires, comment peut-on encore écouter ces discours mystificateurs qui essaient de travestir l’histoire afin de disculper les coupables ou de minimiser leurs actes criminels ?
    La technique est toujours la même. Chaque fois que l’on évoque les souvenirs de cette tragédie, on nous réplique que seul en est responsable l’arrêt du processus électoral du 26 décembre 1991 qui allait confier la majorité parlementaire aux islamistes.
    Mais, serions-nous à ce point amnésiques, pour ne pas garder en mémoire que ce sont des islamistes, sous la direction de Mustapha Bouyali (1982-1987), qui avaient déjà tenté la prise du pouvoir par les armes ? Que ce sont bien des islamistes qui avaient attaqué la caserne de Guemar (novembre 1991) ? Que c’étaient bien des islamistes qui manifestaient à Alger en mai/juin 1991, avec ce slogan qui affirmait fortement leur volonté de prendre le pouvoir “Par les armes ou par les urnes” comme vient de nous le rappeler dans une contribution au journal Liberté, Arezki Aït Larbi, ce militant de la première heure des Droits humains.
    Si dans les marches citoyennes d’aujourd’hui, certains islamistes appellent rarement et du bout des lèvres, à la démocratie et à un État civil et non militaire, je rappelle que les manifestants de l’année 1990 avaient des slogans plus conformes à leurs objectifs. A l’époque, ils avaient au moins l’honnêteté d’être clairs. Ils se déclaraient pour un “État islamique”, pour une Algérie islamique “pour laquelle je vis et pour laquelle je meurs”, qui n’avait besoin “ni de Charte, ni de Constitution”, donc qui n’aurait eu que la Chariâ, dictée par Abassi Madani, qui aurait eu pour soutien “l’armée et le peuple”.
    Alors que le vrai peuple algérien se plaint depuis 1962, que notre armée ne cesse de protéger le pouvoir au lieu de protéger l’Etat et le pays, les islamistes appelaient plutôt à la continuité de cette dérive totalitaire dont ils souhaitent toujours bénéficier.
    Nous voyons bien que la violence a été dans le programme des islamistes de tous bords et depuis bien longtemps déjà. En attendant leur heure, ils avaient, dès l’indépendance, commencé à envahir les terrains où ils ont commencé à semer les graines de leur violence. Pour ce faire, ils ont progressivement infiltré la majorité des institutions de l’État en commençant par l’École, les médias lourds, la justice et même, à différents degrés, tous les services de sécurité. Il semblerait même que dans les années 80 déjà, un groupe de généraux aurait demandé à Chadli d’instaurer une République islamique.
    Cependant, en dépit de toute l’étendue des espaces conquis au sein du système, ils ont toujours été convaincus qu’un pouvoir qui se maintient par la force ne peut être balayé que par la force.
    Ainsi, il est clair que chez les islamistes, l’islamisme, avec la violence qui l’accompagne, n’est pas seulement une idéologie, mais c’est une culture foncièrement anti-démocratique.
    A partir de cette réalité douloureusement vécue en Algérie et ailleurs, quelle légitimité peut-on accorder à toutes ces élections remportées par les islamistes ?
    Peut-on imaginer que les islamistes d’Algérie pourraient se passer de ces malabars barbus qu’ils ont toujours mobilisés pour apostropher les électeurs dès l’entrée les bureaux de vote ? Il se trouve que la grande majorité des électeurs ignorent le devoir civique, mais ils votent par peur de l’enfer de l’au-delà et surtout de l’enfer de nos “boureaucrates”. Ils ignorent l’importance de leurs voix et ils ont peur de perdre leurs maigres retraites. Chaque fois qu’ils bénéficient d’un droit, ils le considèrent comme une faveur du pouvoir politique. Pour eux, entamer une démarche pour l’obtention d’un quelconque papier administratif relève souvent d’un véritable parcours du combattant surtout dans un pays comme le nôtre, aussi demandeur de paperasses. Enfin, il y a tous ces gens crédules qui pensent que Dieu est naturellement islamiste et qu’il s’est mis du côté des “siens”. En conséquence, il n’attend que leur vote pour les récompenser ici-bas. Bien plus, il les aiderait sûrement à se débarrasser d’un pouvoir vomis par tout ce peuple tant humilié, qui rêve depuis bien longtemps, d’indépendance, de paix, de justice et de bien-être.
    C’est donc tout ce monde aveuglé par une foi naïve, qui était accueilli et accompagné jusqu’à l’isoloir pour qu’il mette dans l’urne, le bulletin magique du “parti de Dieu et du paradis”.
    L’autre catégorie d’électeurs qui s’est déplacée pour leur accorder ses voix, est constituée de ces citoyens qui étaient prêts à voter pour le diable en personne, pourvu qu’il les débarrasse du pouvoir en place. Il s’agit là plus d’un vote sanction que d’un vote d’adhésion. C’est une réaction parfaitement compréhensible dans un pays où l’islamisme n’avait jamais été étudié et encore moins remis en question. Beaucoup de gens connaissaient la partie émergente de l’iceberg islamiste opposé au pouvoir, mais peu de gens savent que sa partie cachée au sein du pouvoir était plus importante et bien active.
    Ouvrons les yeux sur le monde et essayons de trouver un pays islamiste ou même seulement islamique, qui serait un modèle de démocratie islamique ; un pays où il y aurait, de temps à autre, une alternance au pouvoir. Ce pays-là n’existe pas. Tous les chefs d’État musulmans ne quittent leur fauteuil que pour le cercueil, la prison ou l’exil.
    Voilà ce qu’est la démocratie à la sauce islamiste. ✍🏻 Ben Mohamed (Poète) / Liberté Dz / 05 Mai 2021
    ▪️ Ben Mohamed : Mohamed Benhamadouche, dit Ben, plus connu sous le nom de Ben Mohamed, est poète de langue kabyle, ancien producteur et animateur de renom sur la Chaîne 2 de la radio algérienne, en kabyle, et aussi parolier. Il est en particulier l’auteur de A vava inouva dont Idir a fait un tube international. Observateur attentif, témoin avisé, acteur et maillon précieux dans la défense de la langue et de la culture amazighes (berbères) depuis la fin des années 1960, il s’éveille très tôt à la parole et aux mots.)
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    Cette photo a été prise par Tayeb Mouri, pendant la réunion de Wilaya, vers le 26 décembre 1956, au PC de la Wilaya 3, à Taka Ait Yahia, devant la maison de Mohand Ameziane Lefki.
    Mohand-Ameziane Lefki était un militant du PPA puis du FLN, très lié au colonel Si Nasser (Mohamedi Saïd), Lefki et ses deux fils sont tombés au champ d'honneur pendant la guerre.
    Sur la photo, on reconnait de gauche à droite :
    1- Le colonel Si Nasser (Mohamedi Saïd) qui a pris le commandement de la Wilaya 3 en septembre 1956, après le congrès de la Soummam, en remplacement de Krim Belkacem.
    2- Le colonel Ouamrane (Amar Ouamrane), membre du CNRA, il est de passage au PC de la Wilaya 3, il est envoyé en mission par le CEE en Tunisie pour ravitailler l’intérieur en armes, organiser la base de l’est et régler le problème posé par Mahsas. Il a laissé le commandement de la Wilaya 4 à Slimane Delhiès, il apporte avec lui les directives du CEE au commandant Amirouche.
    3- Si El Hocine du village Mahmoud Ait yahia décède en 2015? A confirmer.
    4- Le sous-lieutenant Si Lmouloud Awaqur (Mouloud Amrouche) du village de Iouakourène, chef de la région 323 (Akbou-Maillot), il était également chargé de la sécurité des infirmières de la Wilaya 3. Ancien de l'OS, on l'appelait « vou niya », pour sa probité, il est tué le 28 juin 1957, lors d’une bataille Ignan (Saharidj) en même temps que Malika Gaïd.
    5- Le lieutenant Si Salah Ougharvi (Salah Gherbi), d'Aourir n'Ath waghlis (chemini), chef politique de la zone 33? A confirmer.
    6- Mohand Ouchabane Hadjara, un jeune maquisard d’Ihadjarene (Amizour). A 14 ans, il avait rejoint le maquis, tout comme Ahmed Amrouche fils de Mouloud. Ces deux jeunes hommes ont eu le même destin, ils ont rejoint la Tunisie puis après l‘indépendance, ils sont morts d'accidents de voitures.
    7- Commandant Amirouche qui revenait de sa mission d’inspection en Wilaya 1, puis d’une inspection dans la région de Bougie. Le colonel Ouamrane lui a apporté l’ordre du CEE de se rendre en Tunisie pour poursuivre sa mission au sujet de la Wilaya 1, ces derniers avaient pris connaissance entre temps de son rapport. Amirouche vient d‘apprendre qu’une délégation de la Wilaya 1, composée entre autres de Lamouri et Si Haouès arrive dans les Bibans, cette délégation convoquée par lui, vient d’arriver à Moka, il va s’y rendre pour les rencontrer.
     
    Au cours de ce conseil de Wilaya, le capitaine Abderrahmane Mira et Si Aïssa El Boudaoui (Aissa Hamitouche) furent jugés.
    Mira fut suspendu pour insubordination, il sera par la suite affecté en Wilaya 6 avec le grade de commandant.
    Si Aïssa El Boudaoui, jugé pour une sombre affaire de mœurs, il fut dégradé et affecté en zone 1 (future zone 4) comme simple djoundi.
    MAH

    Merci à Mira Tarik pour quelques détails
     avec Djoudi Attoumi et Mira Tarik.
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    Le célèbre écrivain algérien et intellectuel engagé Boualem Sansal remporte le prix Méditerranée pour son roman Abraham ou la cinquième Alliance, a-t-on appris des jurys.
    Dans cette œuvre chargée de références historiques, mythologiques et politiques du Moyen-Orient, Boualem Sansal a dressé, à travers un avatar de la figure prophétique d’Abraham, les fondements d’un monde apocalyptique en dépeçage total, décrivant l’avenir de l’Empire Ottoman sous l’emprise des agissements du colonialisme anglais.
    Ce prix, plus qu’une récompense conjoncturelle, est une reconnaissance de l’ancrage méditerranéen de son œuvre littéraire et de sa contribution majeure au dévoilement des périls les plus sournois qui menacent l’humanité et l’avenir du monde.
    En 20 ans, ayant commencé une carrière littéraire à un âge où d’autres prennent la retraite, Boualem Sansal s’est imposé comme l’un des écrivains les plus courageux et cohérents du paysage littéraire algérien, mais aussi mondial. Avec un art littéraire aux confins de la subversion, il offre des saveurs philosophiques et poétiques que seuls les grands esprits, qui voient au-delà des apparences et des mots, peuvent produire. Plus qu’un écrivain authentique et puissant, Boualem Sansal est un intellectuel qui a le courage de ses idées et le souffle d’un marathonien qui lui permet de rester constant et fidèle à son combat contre les obscurantismes, tous les obscurantismes.
    En un mot, Boualem Sansal est, comme Frantz Fanon, un scandale démystificateur. Cette posture subversive qu’il assume avec brio aussi bien dans son œuvre que dans sa vie d’intellectuel, lui vaut des critiques acerbes de la part de milieux conservateurs algériens. Mais, dans le camp du progressisme intégral, il est et demeurera, avec Kateb Yacine, Mouloud Mammeri, Mohammed Dib, Rachid Mimouni, Tahar Djaout, Amin Zaoui, Mohamed Kacimi, Makhlouf Amer, Jean Amrouche, Yamina Mechakra, un repère inébranlable.
    Le prix Méditerranée, fondé en 1985 à Perpignan (sud de la France) par le Centre méditerranéen de littérature, « a pour ambition de valoriser l’espace culturel entre les différents pays dont la Méditerranée est le creuset, et de reconstruire le récit épique des diversités fondatrices de son identité », souligne le jury. Source : Issam Mermoune / Algérie-Cultures / 05 Mai 2021
    Peut être une image de texte qui dit ’BOUALEM SANSAL ABRAHAM LA CINQUIÈME ALLIANCE roman መUM HOTS Callimard’
     
     
  9. Lâchés par leurs bailleurs Wahabites et Ikhouanes : Les islamistes Algériens sans idéologie et surtout sans… argent !
    Sale temps pour les islamistes algériens qui se sont gardés de critiquer ou même de commenter les explosives déclarations du prince héritier saoudien, Mohamed Benselmane.
    Ainsi, ceux là même qui n’hésitent pas à insulter, menacer et intenter des procès via les magistrats du tribunal de Sidi Mhamed (Alger) à quiconque s’aventure à remettre en cause leur lecture de l’islam, se sont murés dans le même silence devant la déclaration du Mufti d’Al Azhar.
    Il faut dire que qu’outre qu’ils sont lâchés idéologiquement, c’est les finances qui vont venir à manquer à cette mouvance islamiste algérienne.
    Récemment, emboitant le pas au prince Benselmane, le mufti d’Al Azhar le cheikh Ahmed Mohamed el-Tayeb n’a pas manqué d’apporter sa nouvelle lecture de l’islam. Ma Revue de Presse Dz / 05-05-2021
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    Cela s’est passé à Oran à 14 heures. Mais aussi la veille à Annaba et à Biskra. Deux jeunes Algériens surpris dans un jardin public, une étudiante et un vendeur de téléphones, ont été fouettés. 80 coups pour chacun, selon le verdict prononcé par la cour d’Oran janvier dernier, administré par le greffier désigné par la cour. Depuis 2026, l’application stricte de la loi “islamique” est devenue coutumière des habitudes algériennes.
    La scène, comme d’habitude acquise depuis un an, a attiré de nombreux curieux, des passants, mais aussi des pères de famille accompagnés de leurs fillettes voilées. “C’est pour leur éducation”, expliqua l’un d’eux à la télévision “El Charia Wal Watan”. Le couple fut ramené sur place par un fourgon de la police islamique une heure auparavant, ligoté à la stèle de l’Émir Abd El-Kader puis soumis à la punition sous les cris d’Allah Ouakbar. Un huissier était chargé de la comptabilité du verdict. À noter que certaines associations se sont élevées, ces derniers jours, non contre cette pratique, mais contre sa programmation un jour de repos, le vendredi.
    D’autres avaient dénoncé, par le relais de plusieurs parlementaires, la mauvaise organisation de ces cérémonies. “Il aurait été plus efficace d’utiliser les stades dans ce cas et de regrouper les inculpés pour une meilleure pédagogie populaire.” Le débat est encore ouvert entre “modérés” qui pensent que les cérémonies de punition doivent préserver les familles des accusées du déshonneur et être organisées en comités privés, avec la seule présence de l’imam du quartier et de trois membres des comités de vigilance religieuse, les fameuses brigades “Ettakwa”.
    Les plus extrémistes, quant à eux, et sur un autre front, mènent encore campagne pour la lever de suspension des verdicts d’amputation de mains pour les voleurs et de lapidation pour femmes célibataires et surtout de défénestration pour les homosexuels. En février 2025, la loi avait failli être voté, mais fut stoppée par une mésentente sur son effet rétroactif sur les nombreux prisonniers, tombés sous le coup des fameuses lois des “trois puretés nationales” : la pureté du sang, la pureté du corps, la pureté de l’âme.
    Pour rappel, créées sous l’époque de la gestion bi-gouvernementale (un Premier ministre partageant ses pouvoirs avec le premier mufti de la nation, lui-même désigné par un vote de collège des zaouïas et autres associations), avait permis la création des fameuses brigades de la “pureté”. Milices formées officiellement pour contrer les plans d’invasion éventuels de puissances néocoloniales, elles devinrent par la suite le véritable bras armé d’un renouveau du nationalisme algérien islamique.
    “L’Islam et le nationalisme sont les deux faces d’une même pièce de monnaie”, répétaient souvent les directeurs centraux de ce corps constitué, durant les cérémonies d’installation. Insistant, comme il se doit, sur le crédo lancé par un ancien ministre des Affaires religieuses (et qui a donné son nom à un aéroport spécialisé dans les pèlerinages vers la Mecque) aux temps “laïcs” d’avant 2024. L’histoire récente de l’Algérie, gardant de lui cette proclamation aujourd’hui à l’entête de toutes les déclarations officielles et sur les frontons de nos “Majliss Echouri” (ex- Assemblées populaires communales ou de wilaya) : “Nul n’est Algérien s’il n’est musulman.”
    Selon l’office des statistiques, géré par les affaires religieuses, 3 404 cas d’adultère avaient été recensé l’année dernière. 45 899 infractions aux lois coraniques sur les boissons illicites et autres jeux de hasard et 56 980 atteintes à la loi sur la non-mixité avaient été signalés par les brigades de la pureté et ceux des “vigilants” dépendant de Dar El-Mufti. Un pic ayant été observé durant les soirées du Ramadan, mobilisant encore plus des brigades de volontaires dans les quartiers urbains de nos villes durant ces nuits sacrées.
    Agence de l’information islamique (AII). DZ 0040 1/25678- RC 57 : Poursuite de révision des corpus des manuels scolaires algériens. “Les nouveaux manuels d’histoire, de langue arabe et de géographie seront mis à disposition de nos écoliers dans trois mois” est la déclaration du ministre de l’Éducation et du Savoir islamique. Rappelons que la vaste réforme avait porté sur la réhabilitation de “la place et du rôle décisif joué par l’association des Ulémas dans le déclenchement de la guerre sainte de libération et la correction des dérives laïques véhiculées par les anciens Régimes”.
    Lors d’une courte apparition à l’école des filles au centre d’Alger, Boulevard Abassi (ex-boulevard Larbi-Ben M’hidi), le ministre des Savoirs religieux avait tenu à rappeler la dette de la nation aux premiers collectifs d’avocats qui, par leur solidarité, leur volonté et leur courage, avaient ouvert la voix aux jugements des impiétés qui menaçaient “les fondements de notre nation”. “Ils étaient à peine une dizaine en 2021. Aujourd’hui, c’est tout un peuple qui leur rend hommage.” Des écoles avaient été baptisées du nom de ces pionniers de la Sahwa nationale.
    AII 121757 Nov. 2024.
    Art 146- Bis 2 : les condamnées pour infraction aux lois religieuses, lapidées, fouettées, ou autres amputées ne peuvent prétendre à l’exercice d’une fonction publique, à un statut de représentant syndical ou d’élus.
    Flash : plusieurs francophones capturés dans la wilaya islamique de Béchar. Ils tentaient de traverser les frontières.
    Démenti : l’ambassadeur de la République islamique de l’Iran réfute les rumeurs sur l’installation d’une base militaire iranienne logistique à Ghardaïa. “C’est une campagne de diffamation internationale qui cible notre religion.”
    “Qui jouera le rôle d’Ibn Badis dans le film La nouvelle Bataille d’Alger ?”, titre El Sahwa News.
    Le Premier ministre Benfarina signe le décret : un certificat religieux, cosigné par l’imam du quartier et un officier de “la pureté”, est obligatoire pour toute fonction publique ou autre candidature officielle. Outre cette décision importante, une prime à la polygamie vient d’être instaurée par les services sociaux pour lutter contre le célibat des femmes “qui menace notre nation et ses valeurs”.
    Une campagne de chasse a été lancée à la commune de Sidi A., pour retrouver la jeune K. L., 18 ans, fugueuse du domicile familial depuis trois jours. Son portrait est disponible dans toutes les mosquées de la wilaya islamique.
    “Buvez l’eau ZamZim, elle est hallal.”
    N. B. : Le jeune ensiegnant “Hmida H.”, originaire de Mila, a été innocenté de l’accusation d’atteinte à l’islam et réintégrer dans ses fonctions. Rappelons qu’il avait été accusé de n’avoir pas entamé son cours avec l’inscription claire et visible de la “Basmal” sur la tableau de la classe. L’enquête avait conclu à un geste irresponsable et involontaire de l’un de ses écoliers mécontent d’une notation.
    Un militant algérien connu pour ses engagements envers la démocratie durant la période dite “Hirak naïf” par les critiques d’art islamique publie en France un ouvrage remarqué : Je n’avais pas compris ! Chronique d’un éborgné par l’enthousiasme.
    Campagne nationale : “Sois une vraie femme, reviens à ta maison.” Une cuisine équipée est offerte à toute femme algérienne qui renonce à son emploi au bénéfice d’un père de famille. ✍🏻 Kamel Daoud / Liberté Dz (L'autre Algérie) / 06 Mai 2021
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    par Dominique Delawarde.

    Rapport de situation planétaire Covid du 8 mai 2021  0h00 GMT

    Résumé : Après avoir plafonné dans la semaine du 24 avril au 1er mai, les nombres hebdomadaires de contamination (-5%) et de décès (-5%) ont commencé à s’inverser au niveau planétaire.

    Cette évolution est cependant très contrastée d’un pays à l’autre. L’Inde, où la situation se dégrade encore, compte, à elle seule, 29,4% des décès de la semaine dernière sur la planète, mais, malgré cela, son taux de mortalité par million d’habitants, sur la semaine écoulée, reste bien inférieur au notre alors que notre pays entame un déconfinement progressif … (Inde sur les 7 derniers jours : 0,019 décès sur 1 000 h, France sur 7 jours : 0,024 décès sur 1 000 h).

    Il faut donc relativiser, ce que ne font jamais les politiques et les médias mainstream occidentaux qui dramatisent tout et surfent sur la peur pour imposer à l’opinion des règles et des lois qui facilitent leur gouvernance et, espèrent-ils, leur ré-élection.

    La situation de l’Amérique latine (Mexique, Colombie, Pérou, Équateur, Chili) commence à s’améliorer. La situation de l’Afrique, non ou peu vaccinée, reste bonne et  stable. Les pertes de l’Amérique septentrionale et de l’Europe, qui ont déjà payé les plus lourds tributs à l’épidémie, diminuent sensiblement.

    Sur le plan de la vaccination, on observe clairement que les campagnes vaccinales massives appliquées à certains états s’accompagnent toutes, sans exception, d’une explosion du nombre de contaminations et de décès (de la Covid). Par ailleurs, après plusieurs mois d’observation (4 à 5 mois selon les pays), il s’avère que les nombres d’effets secondaires graves et de décès, observés en 4 mois, sont très supérieurs à ceux qu’on attendait.  Nous le verrons plus loin. Ces faits ne peuvent qu’interpeller un analyste attentif.

    Présentation des courbes de contamination et de décès planétaires

    Courbe de contamination planétaire au 8 mai 2021 (en bleu, moyenne quotidienne sur 7 jours) :

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    S’agissant de la mortalité, une baisse est observée depuis le 30 avril. Elle concerne tous les continents à l’exception de l’Asie de l’Ouest.

    Courbe du nombre de décès planétaire au 8 mai 2021  (en marron, moyenne quotidienne sur 7 jours) :

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    À noter que l’arrivée de la vaccination n’a pas changé grand-chose, à ce jour. Aujourd’hui, moins de 7% seulement des habitants de la planète seraient vaccinés. Nous y reviendrons plus loin.

    Aujourd’hui 3 sujets d’intérêt général sont à l’ordre du jour :

    1 – Où en est la vaccination dans le monde ? Pour quels résultats ? Et quels effets secondaires ?

    À ce jour, la proportion de personnes  vaccinées sur la planète augmente lentement.

    1,2 milliards de doses auraient été injectées en près de 5 mois. À deux doses pour être vacciné, moins de 500 millions d’individus, sur une population mondiale de 7,9 milliards d’habitants, auraient déjà reçu les deux doses. Cela ne représente que 6,3% de la population mondiale, ce qui est très peu, avec de très fortes disparités d’un pays à l’autre entre 60 pays qui n’ont toujours pas commencé leur campagne et Israël qui aurait déjà donné une première injection à près de 62,5% de sa population et une deuxième injection à 58,5% de ses habitants.

    Notons que, outre des campagnes médiatiques massives de promotion des vaccins Covid, de nombreuses mesures coercitives ont été utilisées dans différents pays (dont Israël qui a montré « l’exemple » (?) pour contraindre les vaccino-prudents à se faire vacciner avec des vaccins toujours expérimentaux jusqu’à 2023, (menaces sur l’emploi, les voyages, la vie « normale », etc…)

    Notons aussi que l’apparition de nouveaux variants est susceptible de remettre en cause, dans les semaines et les mois à venir, l’efficacité présumée des vaccins dont on ne connaît toujours pas  la durée d’immunisation qui leur serait liée.

    Quels résultats ?

    Dans les pays les plus « vaccinés » au monde, l’épidémie est loin d’être éradiquée.

    En Israël, avec encore 12 décès hebdomadaires, le taux de mortalité sur 7 jours reste aujourd’hui bien supérieur à ce qu’il était l’été dernier, sans vaccin, après le premier épisode épidémique. (Pour mémoire, du 7 au 14 juin 2020 par exemple, il n’y avait pas eu un seul décès en Israël). Notons au passage que, outre les 62,5% de vaccinés, 9,1% de la population israélienne ayant guéri, après contamination, sont immunisés « naturellement », ce qui porte à 71,6% la part de la population sensée être immunisée.

    Notons aussi que les 122 millions de doses Pfizer (à 12 euros la dose) injectées à la population israélienne ont coûté près de 1,5 milliard d’euros à l’État hébreu, peut être un peu (ou beaucoup ?) moins, grâce à « un prix d’ami » obtenu par Netanyahou dans un accord secret avec Albert Bourla, PDG de Pfizer, et lui aussi membre éminent de la communauté juive. Selon le Times of Israël, ce dernier aurait été honoré le 14 avril 2021 pendant la cérémonie de Yom HaAtsmaout, pour sa contribution à la lutte contre la pandémie.

    La campagne éclair de vaccination de l’État hébreu qui a démarré le 19 décembre est quasiment à l’arrêt depuis un mois en raison d’un nombre de vaccino-prudents plus élevé (37,5%) que ce que disaient les sondages (25%). Les sondages avaient-ils volontairement gonflé le nombre d’enthousiastes souhaitant participer à « l’expérimentation vaccinale » pour entraîner les masses populaires ? C’est possible. À moins que le nombre et la gravité des effets secondaires constatés n’aient conduit certains citoyens à devenir prudents et à refuser de servir de cobayes, en dépit des mesures coercitives fortes adoptées par l’exécutif israélien.

    Cette campagne a été accompagnée, contre toute attente, par une explosion de la contamination et du nombre de décès qui a duré plus de 4 mois. Le recul actuel de l’épidémie, qui n’est toujours pas une éradication, peut être attribué à plusieurs facteurs. Le confinement dur de deux mois, le réchauffement des températures à l’approche de l’été, et peut être le vaccin, sans qu’on puisse en être sûr, car plusieurs centaines de vaccinés ont été contaminés et sont décédés de la Covid en Israël …

    Aux Émirats Arabes Unis, au Chili et au Royaume Uni un scénario identique au scénario israélien a pu être observé : explosion de la contamination et des décès accompagnant les campagnes vaccinales. Si la situation s’améliore aujourd’hui au Royaume Uni, et, à un moindre degré, aux Émirats où la contamination reste 1,5 fois plus élevée qu’avant le début de la vaccination, la situation du Chili, qui marche vers l’hiver austral, reste préoccupante.

    Le bilan actuel du Chili peut se résumer en une phrase : « malgré le confinement dur et la vaccination massive (43,4% de la population), la contamination et le nombre de décès restent doubles de ce qu’ils étaient avant le démarrage de la campagne vaccinale »…

    Un des nombreux cas emblématiques de ces campagnes de vaccinations massives dont les résultats interrogent est celui des Seychelles. Il nous est rapporté ci-après par un média vaccinophile donc peu suspect de vaccino-prudence et encore moins de vaccino-phobie : BFMTV. Le titre de l’article est incomplet mais déjà sans ambiguïté : « Aux Seychelles, malgré une vaccination massive, les nouveaux cas de Covid explosent ». Si ce média avait été plus honnête, il aurait pu titrer : « Aux Seychelles, pays le plus vacciné au monde avec Israël, la contamination et la mortalité Covid explosent.

    On peut se demander quelle folie s’est emparée des autorités de ce pays qui ne comptait aucun décès et une contamination extrêmement faible jusqu’à la mi janvier 2021, de décider d’une vaccination de masse qui se traduit aujourd’hui par une multiplication par dix à quinze de la contamination et par 7 de la mortalité. Cherchez l’erreur. Mais il ne s’agit, sans doute, comme dans tous les autres cas, que d’une fâcheuse coïncidence…

    Quels effets secondaires ?

    Avec cinq mois de recul, on commence à réaliser que les effets secondaires recensés par les systèmes de pharmacovigilance des différents pays pour la vaccination Covid sont, de très loin, supérieurs à ceux de tous les autres vaccins connus et réunis, sur une période de 15 ans … Par exemple : la phamaco-vigilance US (Centers for Decease Control fait état de 500 000 incidents post vaccinaux (tous vaccins confondus) et de 3 566 décès sur une période de 15,5 ans précédant la vaccination Covid. En 4 mois, les incidents post vaccinaux déclarés (donc non exhaustifs) se montent à 119 000 incidents et surtout 3 848 décès aux USA.

    Exemple US pour les effets secondaires post vaccinaux répertoriés :

    covid-19-3-20210508.jpg

    Bien sûr, et il faut les comprendre, les laboratoires pharmaceutiques expliquent qu’il n’y a aucun lien prouvé entre le nombre d’effets secondaires déclarés au CDC et les vaccins (toujours expérimentaux). Il s’agirait seulement de fâcheuses coïncidences. Il n’empêche que ces nombres, aux USA, comme ailleurs, ne peuvent qu’interpeller les moins naïfs, et les inquiéter, surtout lorsqu’on les compare aux incidents répertoriés sur tous les autres vaccins réunis.

    En UE, le nombre d’effets secondaires de la vaccination Covid répertoriés par Eudravigilance était de 354 177 le 24 avril dernier. Le nombre de décès postvaccinaux était de 8 430 à la même date. Ces nombres sont loin d’être exhaustifs. On ne se précipite pas pour déclarer les effets secondaires parce que, si la vaccination d’un individu ne prend que cinq minutes et entraîne une rémunération pour le personnel de santé, la déclaration d’un effet secondaire prend une heure de temps et ne rapporte rien. Bien sûr, il ne s’agit toujours que de fâcheuses coïncidence (selon Big Pharma), car la preuve du lien entre l’effet secondaire et le vaccin est toujours très difficile à établir.

    Au Royaume Uni, le nombre d’effets secondaires répertoriés était de 725 079 le 21 avril. Le nombre de décès postvaccinaux répertoriés était de 1 047 à la même date. Toujours des coïncidences évidemment.

    Ces nombres sont loin d’être négligeables. Ce qui frappe c’est que les facteurs de comorbidité (âge, surpoids, diabète ….) ne sont  jamais évoqués lorsqu’on décède « avec » le Covid. On est donc déclaré mort « du » Covid. Mais pour les décès post-vaccinaux, on ne meurt jamais « du » vaccin, mais toujours d’une coïncidence fâcheuse ou d’un autre facteur de comorbidité. Comme c’est étrange…

    2 – Quelle attitude des populations vis à vis des vaccins expérimentaux

    On a vu qu’en Israël, malgré la méthode forte utilisée par Netanyahou, et faisant des non vaccinés des citoyens de seconde classe, 37,5% de la population semblait toujours s’opposer, encore et toujours, à l’injection vaccinale. On a, vu, dans un précédent bulletin que Netanyahou avait payé, électoralement, ses méthodes « totalitaires ».

    Le sondage anglo-saxon YouGov réactualisé au 4 mai 2021 et portant sur les tranches de population non encore vaccinées pour tenter de connaître ceux qui se feraient vacciner la semaine prochaine si un vaccin était disponible pour eux est consultable ci-après.

    L’État d’Israël a été retiré de cette liste parce que la campagne vaccinale s’est arrêtée en se heurtant au mur des 37,5% d’irréductibles vaccino-prudents ou vaccino-phobes.

    Sur les bases actuelles données par les sondages YouGov et par le point de situation vaccinal du 8 mai 2021, la proportion d’irréductibles gaulois refusant l’injection d’un vaccin expérimental devrait être proche de 50%. Au rythme actuel de vaccination, il est peu probable que 25% de la population française ait reçu deux injections vaccinales fin juin. La mise en place d’un passeport vaccinal fin juin poserait de gros problèmes sauf à admettre qu’un simple test puisse remplacer le vaccin.

    Proportion des populations non encore vaccinées qui accepterait l’injection vaccinale si celle ci était proposée la semaine prochaine :

    4-14.jpg

    3 – Enfin trois articles et une vidéo à ne pas manquer pour ceux qui veulent aller au fond des choses

    a – aimsib.org/2021/05/02/catastrophe-annoncee-de-la-vaccination-anti-covid-mais-le-cdc-persiste-et-signe

    b  comite-valmy.org/article

    c  youtube.com/watch – Une vidéo de notre Panoramix national visionnée plus d’un million de fois. À noter que les attaques tous azimuts du complexe politico-médiatique français contre le professeur Raoult et son IHU ont repris de plus belle. Ces attaques ressemblent, à bien des égards, aux attaques incessantes, menées par le même complexe politico-médiatique contre la lettre d’alerte adressée à nos gouvernants par les anciens militaires sur le délitement du pays et qui leur demande simplement de faire appliquer les lois existantes sur l’ensemble du territoire national. Quand il est gêné aux entournures, l’exécutif fait donner la « meute » des médias aux ordres.

    Ce complexe politico-médiatique, pourri et corrompu jusqu’à la moelle, cherche encore et toujours à salir l’image du professeur Raoult et de l’IHU de Marseille. YouTube vient en appui de ce complexe malfaisant en censurant les vidéos de Raoult et en limitant son audience. Les politiques corrompus font également pression sur SANOFI pour bloquer l’approvisionnement de l’IHU en chloroquine, obligeant l’IHU à trier les malades qui pourront en bénéficier. Seraient ils inquiets des excellents résultats obtenus par l’IHU comparés à ceux obtenus par les suppôts de Big Pharma ? Seraient-ils jaloux du charisme de Panomarix comparé à celui des têtes de gondole de l’exécutif qui, avec leur langue de bois (ou de putes) ne parviennent pas à convaincre ?

    À chacun de se faire son opinion. La mienne est faite. Il faudra, tôt ou tard bouter hors des palais nationaux, ces êtres malfaisants qui n’ont que faire de la sécurité et de la santé de leurs concitoyens. Il faudra tôt ou tard leur botter le cul avec nos bulletins de vote, puis leur demander des

  12.  

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    par Jacqueline pour Le Média en 4-4-2.

    Que Bill et Melinda divorcent, on s’en fout, me direz-vous. C’est d’ailleurs ce que j’ai répondu à Marcel quand il a proposé de faire un papier là-dessus. Sournoisement, il n’a pas manqué de me rappeler ce que je lui avais dit des « faits divers à la con » qui, mine de rien, offrent un tas informations sur la société.

    Les médias ont annoncé « l’événement ». Vous avez remarqué leur unanimité ? Je ne vous donne que les titres – question de place –, mais vous pouvez vérifier, les articles sont tout aussi insipides. « Bill et Melinda Gates annoncent leur divorce après 27 ans de mariage » titrent mot pour mot Le Point, Voici, 20minutes, FranceInfo et Ouest-France. Une autre tournure : « Bill Gates et sa femme Melinda annoncent leur divorce », titre dont la sobriété reflète le sérieux du Monde, mais aussi des Échos, du Courrier International et même de La Provence. Certains audacieux osent tourner la phrase légèrement différemment. « Bill et Melinda Gates mettent fin à 27 ans de mariage » annonce Le Dauphiné et Le Parisien : « Le milliardaire Bill Gates et son épouse Melinda divorcent après 27 ans de vie commune ». On sent qu’ils marchent sur des œufs. Faut faire attention à ce qu’on écrit, surtout ne pas contrarier Bill. Il peut être très généreux quand c’est son intérêt (Le Monde a reçu 4 millions).

    Pourtant « la liberté d’expression n’a été aussi totale qu’aujourd’hui », nous dit François Busnel en présentant La Grande Librairie sur France 5, ajoutant « c’est au nom de la liberté d’expression précisément que certains jouent les apprentis censeurs, se défoulent, et que des extrémismes se font entendre ».

    Bill subventionne sa liberté d’expression  

    La liberté d’expression totale dont parle Busnel s’est pleinement manifestée à l’occasion du divorce de Bill et Melinda. « On » ne parle pas de Bill, ou seulement pour dire ce qu’il nous demande de dire. Et avec les mêmes phrases, sans déborder. Le « on », ce sont les milliardaires (Niel, Pinault, Arnaud, Dassault , Drahi, Bouygues…) propriétaires de médias. Ces milliardaires qui obéissent à Google, Facebook et… Bill Gates.

    Les dessous d’une success story  

    Il faut chercher sur BBC News pour apprendre que lorsqu’ils se sont mariés en 1994 sur l’île hawaïenne de Lanai, ils auraient loué tous les hélicoptères locaux pour empêcher les invités indésirables de passer. Une ébauche, très ténue, de critique, car dans nos médias français, la vie de ce couple heureux – on se demande pourquoi ils divorcent – qui se consacre à la philanthropie et qui a des enfants magnifiques, ne souffre que d’une ombre : « Comment vont-ils se partager leur fortune ? » On cherche en vain comment ce couple le plus riche du monde, qui a distribué son argent aux pauvres via sa Fondation, a pu augmenter sa fortune. Elle est passée de 90 milliards de dollars en 2016 à 146 milliards de dollars en 2021. On peut se poser des questions. Les médias non. Tout est lisse dans la présentation de ce couple sympathique.

    Allez ! on va fouiner dans cette success story en commençant par le début. Par Microsoft.

    Bill vole son associé   

    Bill débute sa carrière en volant son associé, Paul Allen, un génie de l’informatique à l’origine de Microsoft, mais qui, malade, n’est pas en état de se défendre.

    Des procès à la pelle  

    En 1998 Microsoft est attaqué par le gouvernement américain pour abus de position dominante.

    Les motifs :

    1. absence d’informations aux concurrents pour que leurs logiciels serveurs puissent s’intégrer aux systèmes Windows ;
    2. vente incluant le logiciel Windows Media Player, intégré d’office dans Windows.

    En 2000 le démantèlement de Microsoft est le « remède » proposé par le juge Jackson pour sanctionner cet abus. En 2004 : Verdict 497,2 millions d’euros d’amende. Bill, coriace, fait appel à la Cour de Justice européenne. 2006 : 280 M€ d’amende. 2008 : 860 M€ d’amende. 2013 : 560 M€. On se cite pas tous les procès que ce procédurier de Bill Gates fait traîner d’appel en appel (violation de brevet, contrefaçon…). Un honnête homme.

    Le loup se déguise, mais c’est pour mieux nous manger  

    Bill a senti le danger de la mauvaise publicité autour de son procès. Il va donc se construire une image de philanthrope, grâce à sa fondation Bill et Melinda Gates au budget communication colossal et grâce à l’autocensure des médias (il leur distribue beaucoup d’argent). Cette image dure encore, on l’a vu à l’occasion de son divorce.

    Bill Gates devient un pur philanthrope  

    Après avoir démissionné de son poste de PDG de Microsoft (en 2008), renoncé à son poste de président du conseil d’administration (en 2014), Bill Gates démissionne du conseil d’administration de Microsoft. Il veut se consacrer entièrement à la philanthropie, expliquent les médias qu’il paie. Le divorce arrive quand Bill Gates s’est complètement dépouillé, comme un moine cistercien, en tong et robe de bure. Il ne détient plus que 1,37% des actions de Microsoft, ce qui représente… 26 milliards de dollars.

    Une fondation caritative, pour investir  

    Les actions Microsoft que Bill Gates a vendues ont été investies dans la société Cascade qu’il a créée en 1995. Cascade rapporte du 11%. Les dividendes alimentent la Fondation ou plutôt son fonds d’investissement, Berkshire Hathaway, dirigé par Warren Buffett. Bill Gates détient 45,4% du capital (9,76 milliards de dollars). Les investissements préférés de Berkshire Hathaway sont l’industrie de l’armement (BAE Systems au Royaume-Uni), les industries d’extraction minière, les OGM (Monsanto/Bayer), la malbouffe (McDonald’s, Coca-Cola),les énergies fossiles (Total, BP…). Comptez sur eux pour protéger la santé des populations et l’environnement – c’est pourtant ce que veut officiellement la fondation.

    Une fondation, pour « l’optimisation fiscale »  

    Faire partie d’une fondation, c’est payer moins d’impôts. Le site de la Fondation Bill et Melinda Gates l’explique très bien. Le montant de l’évitement fiscal est souvent supérieur à ce qui est donné par la fondation.

    Une fondation peut ouvrir des marchés  

    Les entreprises dont la fondation a des actions reçoivent des dons. Coca Cola a reçu 538 millions d’euros de placement du trust de la Fondation Bill & Melinda Gates, en 2014. Il profite de programmes destinés à former 50 000 agriculteurs à la culture de fruits de la passion au Kenya.

    Monsanto a au Kenya un centre de recherche sur les OGM, financé par la fondation dont fait partie un des ex-dirigeants de Monsanto.

    Bill Gates aide seulement les ONG dont le siège est aux États-Unis. Seuls 5 % de l’argent arrivent en Afrique. Les Africains sont obligés d’accepter les missions de l’ONU et ne peuvent développer leurs recherches sur place.

    Une fondation, oui mais pour des médicaments rentables  

    La fondation choisit les maladies qui peuvent faire appel à des vaccins et non à des remèdes naturels locaux. La revue scientifique britannique The Lancet relève par exemple que la fondation lutte prioritairement contre les maladies qui appellent la diffusion de vaccins et néglige les autres maladies. Ainsi, l’organisation finance relativement peu la recherche sur la pneumonie, la diarrhée et la sous-nutrition maternelle et infantile, responsables de 75% des morts d’enfants. Ces maladies ne nécessitent pas la création de nouveaux vaccins mais la mise en place de mesures de préventions efficaces déjà connues…

    Les vaccins sont la bonne affaire  

    La fondation a beaucoup œuvré pour le développement des vaccins. Financée principalement par des subventions publiques, Covax est menée par deux ONG internationales, Cepiet Gavi, que M. Gates finance, ainsi que par l’OMS. Il est le plus gros donateur de l’OMS (250 millions de dollars versésen 2005) et prend la main sur l’environnement, la santé. Sa fondation a investi plus de $16 milliards dans différents programmes de vaccins, dont un quart est allé à Gavi.

    Des liens entre Jeffrey Epstein et la Fondation de Bill et Melinda  

    Melanie Walker a travaillé pour Jeffrey Epstein en 1998, avant de rejoindre la fondation en 2006. Elle aurait joué un rôle important dans la relation Gates-Epstein. Melanie Walker a ensuite rencontré le conseiller scientifique de la fondation, Boris Nikolic, à qui elle a présenté Jeffrey Epstein. Boris Nikolic est ensuite devenu l’exécuteur testamentaire de ce dernier, rôle qu’il a ensuite refusé.

    Bill Gates fait un faux pas : Jeffrey Epstein le fait chanter  

    Gates a rencontré Epstein à six occasions, selon une enquête du New York Times. Bill Gates figure sur le carnet de vol d’un des avions de Epstein le 1er mars 2013.

    En tant que personne qui investit de manière maniaque dans la sécurité opérationnelle, n’épargnant aucune dépense au point d’avoir des gardes armés, quatre jets, un hélicoptère, un hydravion, des yachts, et du sang de son type l’attendant à beaucoup de ses destinations, vous pouvez être sûr que Bill Gates ne saute pas dans l’avion de n’importe qui. Il doit donc être désespéré pour abandonner un élément majeur de sa sécurité et risquer sa réputation en prenant l’avion de Epstein avec lui. En tout cas cela explique son don au MIT.

    Le MIT reçoit de l’argent de Bill Gates via Jeffrey Epstein  

    En 2014 le MIT reçoit 2 millions de dollars de Gates par l’intermédiaire de Jeffrey Epstein. Un agent de Gates a écrit à la direction du Media Lab, indiquant que Gates souhaitait que son nom ne soit pas mentionné dans toute discussion publique sur ce don.

    Melinda investit dans une société à elle  

    En 2015 Melinda a fondé la société Pivotal Ventures à but lucratif pour promouvoir les femmes de couleur, dans le secteur informatique. Toujours la charité qui rapporte. Peut-être une façon prudente d’acquérir une certaine autonomie…

    En 2015, Bill prédit une « pandémie »  

    Lors d’une conférence en 2015, Bill Gates a prédit que des millions de personnes seraient tuées par des « microbes, pas des missiles » lors d’une « future pandémie ».

    En 2020, Bill prédit le passeport vaccinal   

    8 mai 2020 : « Il y aura donc un jour cette preuve d’immunité numérique qui facilitera la réouverture mondiale ».

     

     

    Bill veut des vaccins pour toute la planète  

    14 décembre 2020 : la fondation investit des millions de dollars pour financer la recherche d’un vaccin Covid-19 ainsi que pour les tests et la logistique. La fondation promet 70 millions de dollars pour que le vaccin atteigne tout le monde, y compris les nations pauvres.

    Bill prédit le réchauffement climatique et ses remèdes  
    • Les biocarburants

    Bill Gates est le premier propriétaire de terres agricoles des États-Unis. C’est toujours pour notre bien : « On ne sait pas à quel point les biocarburants peuvent être bon marché, mais s’ils sont peu coûteux, ils peuvent résoudre les émissions des avions et des camions ». Les achats de terres agricoles ont été réalisés par sa société d’investissements Cascade Investments.

    • Les OGM (nourrir la planète grâce à Monsanto)

    « J’ai également bon espoir que le travail de notre fondation sur l’agriculture jouera un rôle clé pour aider les agriculteurs à résister au changement climatique. Il y a plus de dix ans, nous avons commencé à financer la recherche de variétés de cultures de base, comme le maïs et le riz, tolérant la sécheresse et les inondations. Ces nouvelles variétés aident déjà les agriculteurs à produire davantage de nourriture dans certaines régions d’Afrique et d’Inde, et d’autres options de cultures intelligentes du point de vue climatique seront disponibles dans davantage d’endroits dans les années à venir ». En bon partenaire de Davos, Bill Gates mise sur des terres résistantes aux effets du réchauffement climatique et même des cultures de substituts de viande à base de végétaux.

    Pendant le réchauffement, le business des vaccins continue  

    Toujours dans la lettre de la Fondation : « Des organisations comme Gavi et le Fonds mondial vont jouer un rôle important dans ce domaine en améliorant la santé dans les endroits les plus vulnérables. Si nous voulons prévenir une catastrophe climatique, les interventions et solutions spécifiques au climat ne suffisent pas. Nous devons également penser aux effets indirects, comme la façon dont une planète plus chaude affectera la santé mondiale ».

    Le nucléaire, énergie sûre  

    Bill Gates estime que malgré les catastrophes de Tchernobyl (1986) et de Fukushima (2011), le nucléaire restait plus sûr que n’importe quelle autre source d’énergie. Déclaration faite en mars 2021. On peut compter sur le dynamisme de Bill pour sauver la planète !

    source : https://lemediaen442.fr

  13.  

     
    Jeudi 6 mai 2021 - 
    Comme lors de la présidentielle du 12 décembre 2019, l’Algérie est entrée dans une période de crispation. L’agitation sociale et politique a repris, avec un enjeu principal : dans quelles conditions se tiendront les législatives du 12 juin ?
    Lors d’une manifestation du hirak à Alger-centre, le 23 avril 2021 (AFP)
    Lors d’une manifestation du hirak à Alger-Centre, le 23 avril 2021 (AFP)
     

    Àun mois des législatives du 12 juin, la tension est montée d’un cran en Algérie. Tension politique, qui précède traditionnellement les scrutins électoraux depuis deux ans, mais aussi sociale, avec une série de mouvements de protestation et de grèves dans l’administration et des corps de l’État, fortement politisés.

    L’action la plus spectaculaire est celle des pompiers de la Protection civile, qui ont organisé dimanche 2 mai une marche sur la présidence de la République au moment où s’y tenait un Conseil des ministres présidé par le chef de l’État Abdelmadjid Tebboune.

    Les protestataires ont été bloqués par les services de sécurité, qui avaient mis en place un immense dispositif de sécurité. Après quelques échauffourées, sans conséquences particulières, les protestataires ont été dirigés vers le siège de leur direction générale.

    Les pompiers de la Protection civile ont manifesté dimanche 2 mai pour une amélioration de leurs conditions de travail (AFP)
    Les pompiers de la Protection civile ont manifesté dimanche 2 mai pour une amélioration de leurs conditions de travail (AFP)

    Même si cette marche inédite était officiellement motivée par des revendications socioprofessionnelles, elle n’a pas manqué de rappeler celle des agents de police, qui avaient marché sur la présidence de la République en octobre 2014 à Alger sans être inquiétés. Un débrayage au sein de corps aussi disciplinés révèle un profond malaise social, mais dénote surtout une politisation de structures traditionnellement choyées par le pouvoir.

    Auparavant, plusieurs débrayages avaient été observés dans les secteurs de l’enseignement, de la poste, de la santé, et dans différentes administrations. D’autres mouvements sociaux sont annoncés dans les prochains jours, notamment dans l’enseignement. Le secteur privé est, par contre, épargné par ces actions de protestation.

    Dramatisation outrancière

    Parallèlement à cette contestation, une frange de l’opposition, celle qui boycotte les législatives, a haussé le ton. Plusieurs partis et des personnalités en vue ont adopté un ton particulièrement dramatique pour dénoncer, dans une déclaration publiée samedi 1er mai, ce qu’ils qualifient de « guerre déclarée contre le peuple algérien ».

    Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD, laïc) et le Parti des travailleurs (PT de Louisa Hanoune, trotskiste), deux des trois branches de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), ainsi que l’avocat Mustapha Bouchachi, figure la plus connue du hirak, le politologue Mohamed Hennad et la sociologue Fatma Oussedik figurent parmi les signataires de ce texte au ton alarmant.

    La déclaration « prend à témoin l’opinion nationale et internationale » sur « une des pires escalades de la répression contre leurs droits et libertés ». Elle affirme que « la torture se banalise à nouveau » et « les violences policières se généralisent ». Au final, la déclaration estime que l’Algérie se trouve « sur la pente glissante des crimes d’État » et « se met au ban des Nations pour son mépris des droits fondamentaux de l’homme ».  

    Le texte fait suite à la dispersion musclée de deux marches, celle des « étudiants », mardi 27 avril, et celle de vendredi 30 avril. De nombreux manifestants avaient été interpellés. Les bilans publiés de différentes sources n’ont cependant pas fait état de blessés.

    Ceci suscite d’ailleurs des questions légitimes, notamment à propos du décalage entre les faits et la manière dont ils sont présentés : pourquoi cette surenchère continue, avec cette dramatisation outrancière des faits ? 

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    En Algérie, le boycott des législatives est un choix par défaut
    Lire

    Face à cette montée de la contestation, le président Abdelmadjid Tebboune a été contraint de monter au créneau, dimanche. Il a demandé au gouvernement d’engager un « dialogue avec les différents partenaires sociaux » dans le domaine de la santé et de l’éducation, afin « d’améliorer la situation socioprofessionnelle des employés » de ces secteurs.

    Ce faisant, le président Tebboune veut d’abord désamorcer un front social qui connaît une certaine effervescence, et surtout, l’isoler d’un front politique incertain. Il veut éviter que les partisans actifs du boycott ne puissent surfer sur le mécontentement social pour tenter de perturber, à défaut d’empêcher, les législatives du 12 juin.

    Le chef de l’État établit ainsi une démarcation nette entre, d’une part, les acteurs sociaux, qu’il considère légitimes, et avec lesquels il faut dialoguer, et d’autre part, les acteurs politiques, dont certains commettent, selon lui, « de graves dérapages ».

    Parmi les acteurs politiques auxquels il s’attaque, deux sont particulièrement visés. Il s’agit du MAK (Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie) et du mouvement Rachad, considéré comme l’héritier de l’ex-FIS, présentés sous la dénomination « milieux séparatistes » pour le premier et « mouvances illégales proches du terrorisme » pour le second. Ces deux mouvements sont accusés de vouloir infiltrer le hirak, pour lui imposer leurs slogans et leurs objectifs.

    Un activiste du hirak, détenu pendant une semaine fin avril, nous confirme cette fixation du pouvoir autour du mouvement Rachad. Interrogé à de multiples reprises durant sa détention, il affirme que l’essentiel des interrogatoires tournait autour de Rachad. « Rachad était leur principale préoccupation », nous dit-il.

    Hantise

    Lors d’une réunion du Haut Conseil de sécurité, début avril, le président algérien a déclaré : « L’État sera intransigeant face [aux] dérapages » de ces courants. Il a donné « instruction pour l’application immédiate et rigoureuse de la loi en vue de mettre un terme à ces dépassements sans précédent, notamment à l’égard des institutions et symboles de l’État ».

    La hantise, chez le pouvoir, est de voir la rue s’embraser, particulièrement quand se multiplient les appels à la désobéissance civile, appels nourris pas les réseaux sociaux, où les contestataires sont particulièrement actifs

    Cela s’est traduit par un durcissement du traitement des manifestants soupçonnés d’être proches de ces deux mouvances, avec des interpellations plus nombreuses depuis la mi-avril et des investigations poussées.

    En fait, aux yeux d’Abdelmadjid Tebboune, les objectifs de ces deux courants convergent vers un même dessein : utiliser la rue pour empêcher les élections. La hantise, chez le pouvoir, est de voir la rue s’embraser, particulièrement quand se multiplient les appels à la désobéissance civile, appels nourris pas les réseaux sociaux, où les contestataires sont particulièrement actifs.

    C’est notamment ce qui était en phase de préparation en mars 2020, avant que la pandémie de COVID-19 ne change la donne : aux marches rituelles de vendredi et mardi, d’autres journées de marches avaient été initiées par d’autres corporations, dans le but d’installer une agitation permanente.

    Cela coïncidait avec les appels à la désobéissance civile lancés par l’animateur le plus connu du mouvement Rachad, Mohamed Larbi Zitout, qui expliquait à travers des vidéos comment affronter « pacifiquement » les forces de sécurité.

    Dans un appel pour l’organisation d’une rencontre des hirakistes dans la ville de Kheratta (est), qui était prévue le 8 mai, les organisateurs se sont fixé trois objectifs, déterminer notamment « les moyens de l’escalade » et les méthodes pour « empêcher les élections » du 12 juin.

    Il reste à savoir si la contestation sociale répond, elle aussi, à des objectifs politiques, ou si elle est réellement limitée à des revendications corporatistes.

    À la veille d’un scrutin, il est courant que les syndicats montent au créneau, pour tenter d’obtenir des avantages qu’ils n’obtiendraient pas en temps normal. Les choses devraient donc se décanter rapidement, les membres du gouvernement ayant reçu comme orientation de lâcher du lest.

    Mais dans le syndicalisme algérien, la marge est très étroite entre corporatisme et politique, la plupart des dirigeants syndicaux étant liés à des appareils politiques. Ce qui renforce les soupçons d’un pouvoir déjà habité par une vision complotiste de la politique, et prédisposé à tout analyser sous un angle sécuritaire.

    Les opinions exprimées dans cet article n’engagent que leur auteur et ne reflètent pas nécessairement la politique éditoriale de Middle East Eye.

    Abed Charef
    Abed Charef est un écrivain et chroniqueur algérien. Il a notamment dirigé l’hebdomadaire La Nation et écrit plusieurs essais, dont Algérie, le grand dérapage. Vous pouvez le suivre sur Twitter : @AbedCharef
  14.  
    Ces derniers jours un vent de folie destructrice s'est emparé de certains esprits. Quelques rappels vérifiables pour ramener un peu de lucidité et de raison.
    Avant d'être présenté en tant qu'offre politique, le projet de régionalisation modulable a fait l'objet de deux séminaires en interne dans le RCD. Le docteur Lounaouci qui a beaucoup réfléchi et produit sur ce dossier a animé plusieurs rencontres dans le cadre de nos activités partisanes. Un colloque nord-africain auxquels furent associés, en plus des experts algériens, des chercheurs comme le constitutionnaliste tunisien Chawki Gades et le doyen de la faculté de sciences économiques de Rabat, le marocain Lahcen Oulhaj fut consacré à ce sujet.
    Auparavant, une université d'été, tenue spécialement autour de cette thématique, fut organisée à Tipaza. Y ont été invités des anciens dirigeants nationaux comme M'hamed Yazid et Reda Malek ou des experts étrangers à l'instar de Willy Di Meglio, responsable de l'observatoire méditerranéen. Enfin, et pour bien lier la mémoire à l'histoire et ancrer nos recherches dans la symbolique du projet soummamien - unique document cohérent mettant en perspective l'Algérie contemporaine - deux invitées de marque furent également appelées à honorer de leur présence l'événement. Il s'agissait de mesdames Izza Dhiles, veuve Abane et Drifa Hassani, née Ben Mhidi, soeur de Larbi Ben Mhidi.
    A la fin de toutes ces rencontres, un ouvrage contenant les interventions et les débats qui s'en sont suivis fut édité pour appeler à élargir la réflexion. L'opuscule "Pour la refondation nationale" fut distribué aux universitaires et aux élus de l'opposition et mis à la disposition de la diaspora car ce segment de la collectivité nationale a été régulièrement intégré dans la projection de la construction de l'Etat unitaire régionalisé. Nous avons toujours privilégié la pose des fondations avant de lancer des slogans.
    Il faut espérer que ces rappels ramèneront un peu de sérénité et de retenue dans les rangs de celles et ceux qui se réclament de la démocratie. Il y va de la stabilité de la Kabylie et de la crédibilité de chacun.
    Photo : Mhamed Yazid, ancien ministre de l’information du GPRA, avec Saïd Sadi lors de l’université d’été du RCD consacrée à la Refondation nationale. ✍🏻 Said Sadi / 08 Mai 2021
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  15. Séparer la religion de la politique : l'audace des Émirats arabes unis
    Les Emirats arabes unis et la réligion
    D’aucuns trouveront que l’on ergote un peu trop sur la chose religieuse. Mais, ce mois de piété générale n’est-il pas considéré comme le mois de l’ijtihad par excellence, et donc de débats sereins entre musulmans, croyants ou pas ?
    “Mon pays veut séparer la religion de la politique » !
    Ces mots émanent de l’Ambassadeur émirati, lors d’un point de presse à Washington.
    Ainsi, dans sa déclaration, le diplomate insiste : "La route de la modernité comprend la séparation de la religion de la politique. Et c’est exactement ce que nous faisons aujourd’hui". et d’ajouter : "Personnellement j’y crois. Et, l’État Émirati y croit aussi".
    Il conclut en disant : "Nous sommes convaincus que la religion est une affaire personnelle. Si je veux faire la prière chez moi, 5 fois par jour, ou 50 fois ou ne pas la faire du tout, c’est mon affaire et non l’affaire de l’État. C’est le défi auquel nous sommes confrontés dans la région. Un choix entre des sociétés développées ou des sociétés idéologiques et religieuses".
    Voilà qui est on ne peut plus clair !
    Nos hauts responsables politico-religieux oseront-ils emboîter le pas aux Émirats arabes unis pour encourager et laisser s’installer des débats sereins entre algériens, et ne pas se cambrer sur leurs positions rétrogrades en continuant, contre toute logique, à gérer la société sur le même schéma que celui de la djahilia ?
    Rien n’est moins sûr, surtout quand on pense que pour casser le Hirak, le pouvoir n’a pas trouvé mieux que de décaler les heures de prière à Bab-el-Oued, ce vendredi 7 mai. Toujours le mêmes combines !
    Pourtant, séparer la politique de la religion n’est-ce pas préserver cette dernière de toutes sortes de marchandages et de fourberies de toutes sortes qui lui portent préjudice au lieu de la protéger ? ✍🏻 Kacem Madani / Le Matin d’Algérie / 08 Mai 2021
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  16. Kamel Abderrahmani : L'islam est en train de vivre son moyen âge ! Vous vous en rendez compte ? Il le vit au XXIe siècle. J'espère que les hommes et femmes libres que nous sommes, nous n'allons pas sombrer dans ce fascisme. D'ailleurs, c'est notre devoir tous de résister et d'être persévérants face à ce fascisme qui dure depuis 14 siècles. Bref, pour ceux qui veulent comprendre comment le fascisme d'Orient a vu le jour, pour ceux qui veulent comprendre sa méthode et ses textes, je leur suggère de lire ce livre. Je précise que sous la pression, l'éditeur initial de ce livre en Allemagne a refusé de l'imprimer une autre fois ! Quant à son écrivain, il est très connu et son histoire n'est pas si différentes de celles de ceux qui se sont s'opposés à la tête pensante de cette idéologie fasciste ; Hitler d'Orient ! 06/05/2021
    Peut être une image de ‎2 personnes et ‎texte qui dit ’‎Abdel-Samad Hamed حامد عبد الصمد FASCISME LE الفاشية الإسلامية ISLAMIQUE analyse Une تحرير الطبعة العرب رامي يحيى Grasset‎’‎‎
     
     
     
     
     
  17.  

    mai 8, 2021 - 9:33Rédaction 12 Commentaires
     
     
    Zitout cellule
    Le Britannique Larbi Zitout, chef de file du mouvement terroriste Rachad. D. R.

    Par Nabil D. – Une cellule du mouvement islamiste Rachad a été démantelée à Oran, rapporte le quotidien arabophone El-Khabar dans son édition de ce samedi. Composée de neuf éléments, elle serait accusée de fomenter un grave complot. Connaissant la tendance de cette organisation satellite du parti extrémiste dissous FIS, il ne peut s’agir que d’un projet d’acte terroriste, indiquent des sources informées.

     

    Le passage à l’acte de cette nébuleuse dirigée à partir de Londres par le citoyen britannique Larbi Zitout et de Genève par le terroriste Mourad Dhina était prévisible. Derrière les discours lénifiants de ces deux individus se cache une stratégie qui consiste à pousser au pourrissement en Algérie pour y provoquer le chaos et revenir à la décennie noire. Leur but est clairement distinguable au travers de l’orientation qu’ils ont donnée au mouvement de contestation populaire qui prend les allures d’une vengeance contre l’Armée et les services de sécurité décrits comme des institutions «terroristes». Des slogans criés tous les vendredis par des jeunes manipulés ou rémunérés grâce aux grosses sommes soit engrangées via PayPal, soit reçues d’officines étrangères, notamment marocaines et turques.

    Ce coup de filet coïncide avec la sortie de l’autre terroriste, Anouar Haddam, qui se rend coupable d’une tentative de division au sein de l’Armée et des services de renseignement. L’apologue du terrorisme, qui a applaudi l’attentat du boulevard Amirouche en 1995 à partir de son exil doré américain, a appelé les officiers à faire preuve de désobéissance en les invitant à exiger la révision de la doctrine de l’ANP dans le sens, comprend-on au travers de sa rhétorique, des intérêts de puissances étrangères pour lesquelles il plaide la cause anti-algérienne, au premier rang desquelles, sans aucun doute, les Etats-Unis qui lui offrent la protection depuis trente ans.

    Les responsables du mouvement Rachad se sont fait taper sur les doigts par les services secrets marocains qui leur ont enjoint de passer à la vitesse supérieure. L’intermédiaire entre ces derniers et le mouvement terroriste algérien, Aboud Hichem, se trouve actuellement au Maroc où il se rapproche des frontières algériennes, après avoir été repéré à Casablanca, selon des sources concordantes. Que prépare le régime de Rabat ?

    Les initiateurs des slogans hostiles à l’Armée à partir des laboratoires capitonnés de Yassine Mansouri, le patron de la DGED, constatent que leur plan est en train de capoter et que les milliards déboursés pour l’édition de livres, la création de sites électroniques, le lobbying au Parlement européen, le financement des mouvements subversifs, l’infiltration d’agents marocains au cœur du Hirak, les actes de sabotage, etc. n’ont rien donné.

    Aussi le régime de Mohammed VI a-t-il mis en garde ses correspondants en Algérie et en Europe – Grande-Bretagne, France et Suisse notamment – contre la «lassitude» qui «va gagner les rangs du Hirak». Pour pallier cette inefficience, il a ordonné aux nervis de Rachad de «passer à la désobéissance civile» et décrété : «Le Hirak doit continuer comme il a commencé.» Le Makhzen met le paquet sur la seconde phase du mouvement de contestation, désormais dirigé par un quarteron de personnes, toutes liées au FIS de façon directe ou indirecte.

    N. D.

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