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SOLAS

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Posts posted by SOLAS

  1.  

    
     

    Entretien réalisé par Sofiane Baroudi

    Reporters : Tu es connu pour être un artiste très engagé et tu revendiques ton implication politique dans plusieurs grandes questions. Peux-tu nous parler de tes principaux engagements du moment et de tes perspectives ?
    Amazigh Kateb 
    : Le moment que nous vivons est unique et révélateur de ce que nous sommes et de ce que nous pouvons devenir. Je suis, comme beaucoup, en phase d’observation et de réflexion. Je me suis penché sur un tas de sujets que je n’avais jamais effleurés. J’ai vu de mes yeux ce qu’est l’extraordinaire banalité du mal évoquée par Hannah Arendt dans «Eichmann à Jérusalem». Je n’avais pas compris à la première lecture toute la portée de ce qu’elle expliquait sur l’obéissance et la soumission à la hiérarchie comme étant les piliers plus ou moins «naïfs», mais indispensables à tout totalitarisme, jusqu’à ce que je visite l’observatoire du fascisme techno-sanitariste mondialisé, en bas de chez moi, au croisement de la rue des Contre-vérités et du chemin des Dogmes scientifiques randomisés en double aveugle.
    Quant à mes perspectives, elles sont toujours d’apporter de la joie et de la couleur à travers mon travail musical et, plus que jamais, de résister à toutes les oppressions d’où qu’elles puissent venir. J’ai écrit quelques textes sur la crise actuelle, d’autres sur mes crises perpétuelles, mes obsessions, mes amours, mes chagrins… ou kes jus ! et je continue à observer et je n’en crois pas mes yeux ! Film ya ra…!

    Tu as été très impliqué dans le processus révolutionnaire algérien qui a débuté en 2019. Tu as élaboré des propositions concrètes sur une assemblée constituante représentative devant s’organiser par le bas, du local au global, que tu as défendu dans l’article zerba3 yet9la3, ainsi que dans des conférences publiques organisées par des étudiants à Targa Ouzemour, Béjaïa, et à l’EPAU Alger. Peux-tu nous parler plus amplement de cette initiative citoyenne et de son contenu politique ?
    C’était un humble travail de mise en forme d’ateliers constituants amorcé avec Hicham Rouibah et avec d’autres par la suite. Ce travail de débat, de collecte et de rédaction des différentes propositions, recueillies sous forme de chantier constitutionnel, a été pour nous aussi difficile et intense que nécessaire. Nous voulions mettre par écrit ce que des citoyens étaient capables d’imaginer en termes de cadre constitutionnel et montrer qu’ils pouvaient débattre de toutes les questions pour peu qu’ils en saisissent l’urgence et en aient l’envie et l’opportunité. Il est évident que beaucoup d’initiatives similaires ou différentes ont été éclipsées en 2019 par une narration bruyante et doublement polluante. Les médias aux ordres racontaient un Hirak (inexistant), sur les réseaux sociaux on en racontait un autre (exacerbé et conflictuel) et sur le terrain, il se passait ce que presque personne ne rapportait. Nous voulions qu’il reste une trace écrite exploitable par les suivants, à savoir un début de réflexion collective et de propositions concrètes. Si on remonte sur une génération, il n’y a aucun écrit, sauf a posteriori, des évènements du 5 Octobre 1988. Un mouvement qui ne laisse pas d’écrit ne condamne-t-il pas les générations suivantes à un éternel recommencement ? A-t-on aujourd’hui la mesure de ce qui a pu être accompli et de ce qui ne l’a pas été ? Ou de ce qui reste à faire comme de ce qu’il ne faudra jamais refaire ?
    On dit que l’intelligence, c’est d’abord la mémoire et l’aptitude à mettre en relation logique ce qui est mémorisé. En termes pratiques, comment pourrait-on parachever ou continuer une construction sans en avoir les plans et l’état d’avancement ? L’Algérie n’est pas un terrain vague dans lequel on pourrait creuser des fondations et édifier du neuf, c’est un énorme chantier de rénovation (le plus grand d’Afrique) qui nécessite des adaptations évolutives ininterrompues, que seuls les citoyens auront la souplesse et l’énergie d’imaginer et de mettre en place. Aucun pouvoir ne voit les choses de cette façon. La gouvernance avec ou sans programme a toujours besoin d’inertie et de fixations pour se maintenir aux commandes. Personne ne peut être plus progressiste que ceux qui en ont le plus besoin.

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    On se dirige en Algérie vers des élections législatives et locales anticipées avec la volonté affichée de renouveau et de refonte institutionnelle au service d’une démocratie directe et participative, comment vois-tu cette actualité ?
    Je n’ai pas entendu parler de ces options et si elles s’avèrent concrètes, c’est une bonne chose. Mais je reste convaincu que la démocratie directe ne peut pas venir des élites au pouvoir, mais doit être l’œuvre des citoyens. En réalité, si ces derniers ne sont pas impliqués en amont, les belles intentions ou les effets d’annonces ne feront pas la mobilisation. J’ajoute que les Algériens risquent de rejeter cette idée en masse juste parce qu’elle émane d’en haut.
    C’est tout le sens du travail entrepris dans Mechmoul, justement. Nous voulions que les gens s’entraînent à la controverse citoyenne constituante. J’insiste sur «constituante» parce que la controverse existe, mais elle n’est pas génératrice de contenu positif au sens de résultat collectif et équilibré. On se contredit parfois avec beaucoup de pertinence, mais la joute et l’égo priment sur le sens et le but du débat, qui est de trouver une solution ensemble. Si nous nous donnions pour objectif d’extraire systématiquement un écrit consensuel à la suite de ces discussions, nous aurions sans doute des échanges plus apaisés et plus profonds, un mouvement plus solide, moins enclin aux divisions et diversions, avec une plateforme de revendications communes, longue comme l’autoroute Est-Ouest. Il est plus qu’urgent que l’aile gauche démocrate et progressiste se fonde et dépasse les clivages, sinon nous allons vers une répétition des mêmes erreurs et égarements qu’en 1990. Sans parler de décennie noire ni agiter d’épouvantail, la nature a horreur du vide et les forces obscurantistes et clientélistes sont, elles, bien en place pour peser.

    Tu es le digne héritier d’un des plus grands intellectuels et militants algériens. Selon toi, quelle est la voie à suivre pour donner, à Yacine, la place qui doit être la sienne dans le paysage intellectuel et politique algériens, mais aussi international ?
    Pour que Yacine retrouve sa juste place dans le paysage culturel algérien, il suffirait finalement que la culture reprenne la sienne.
    Une des choses les plus simples à faire serait de le remettre au programme de l’Education nationale comme c’était le cas dans les années 1970. L’autre chose à faire, à mon sens, est d’ouvrir des bibliothèques, des structures d’apprentissage culturel multidisciplinaire, faciliter l’accès aux livres à travers tout le territoire et permettre aux troupes de théâtre amateur et professionnel de se produire régulièrement. Les artistes et auteurs, en général, devraient être mis en valeur et promus pour que leurs œuvres vivent et traversent les époques et frontières. La culture est une arme et une ressource à choyer. Une des grandes victoires des Américains sur les Soviétiques tient à leur prédominance et à leur rayonnement culturel planétaire. Au lieu de cela, elle est édulcorée, maquillée, détournée et vidée de son contenu. On ne fait que mythifier les noms pour mieux taire les propos gênants. Ce déni et ce reniement se constatent à présent à l’égard de personnalités révolutionnaires considérées comme des piliers du mythe fondateur algérien. Peu à peu, ce qui touchait les intellectuels, artistes et autres marginaux de l’Algérie indépendante finit par gagner d’autres catégories, y compris celles que le système s’était empressé de récupérer au lendemain de l’Indépendance. L’histoire n’a pas fini de rire au nez des historiens d’appareils.

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    Tu résides à Grenoble depuis un moment déjà, qu’est-ce que tu peux nous dire sur la situation actuelle en Europe, en général, et en France, en particulier ?
    La situation en Europe est au déferlement totalitaire quasi généralisé. Cette pandémie, plus médiatique et politique que sanitaire, est un formidable prétexte pour passer à une gouvernance mondiale techno-sanitariste sans réelle résistance ni opposition des peuples concernés. Lorsqu’on fait croire aux gens qu’ils risquent de mourir, on peut en faire ce que l’on veut, surtout si une pléthore de scientifiques, plus lobbyistes que cliniciens ou chercheurs, viennent appuyer cette idée, en bénéficiant d’une rotation médiatique prédominante quasi permanente.
    C’est aussi une belle occasion de faire beaucoup de profit en vendant des tests, des masques, des médicaments hors de prix et des vaccins par milliards, avant l’écroulement d’un système financier devenu virtuel, algorithmique et déconnecté de l’économie réelle. Comme prévu depuis Marx, le capitalisme – libéral ou pas – arrive à son troisième âge. Cette pandémie tombe à pic pour changer de système d’exploitation et sauver les élites pour qui l’humanité coûte trop cher. Elles doivent, pour pérenniser leurs profits, éliminer tout ce qui entrave leurs élans expansionnistes et monopolistiques, en achetant les personnalités politiques les plus influentes pour en faire des lobbyistes à leur solde. Ces élites mondialistes savent pertinemment qu’il faut changer de cap et sont conscientes qu’une grande ré-initialisation (great reset) n’est possible que par le choc (le coronavirus), pour pouvoir plonger les sujets dans la torpeur et la sidération et les manipuler à souhait, par «des mesures exceptionnelles dictées par l’urgence sanitaire» à travers des médias qui leur appartiennent, des journalistes à leur service, etc. Au nom du virus, on nous enferme, on nous prive de circuler librement, de nous réunir, de nous divertir, de travailler, d’être scolarisé… C’est une pressurisation nécessaire pour mieux nous exploiter et nous contrôler par la suite. L’impact sanitaire de ce virus est sans commune mesure avec la destruction méthodique de l’économie réelle et la suppression des libertés qu’il a pu et va encore occasionner. Aujourd’hui, on entend «Je vais me faire vacciner pour aller en vacances.» Ce n’est plus un acte médical libre et consenti, c’est une piqûre administrative obligatoire. Certains doivent se vacciner pour travailler ou tout simplement aller au restaurant, comme c’est déjà le cas en Israël. Le vaccin devient donc une sorte de forfait-vie-sociale-autorisée-renouvelable pour cause de variants. Cela rappelle étrangement un business-model connu de tous, la téléphonie et l’obsolescence programmée (ils voudraient que nous nous fassions piquer tous les ans, ce qui est déjà le cas avec la grippe, le pass sanitaire en moins).
    Bientôt, on entendra «tu as le dernier Iphone?» «non, j’ai le dernier pfizer».
    Par ailleurs, les libéraux, dont il est urgent de se libérer, travaillent depuis des décennies à la disparition progressive des prestations et acquis sociaux (retraites, salaires en baisse, hôpitaux publics appauvris et prolétarisés, éducation en sous-effectif, et maintenant, économie d’énergie, de transports publics, de main-d’oeuvre et de locaux dans le cadre du télétravail généralisé…). Le all-low-cost ou «politique du moindre coût» est un holocauste des travailleurs du Sud d’abord, et du Nord ensuite. Car si le consommateur-travailleur (Nord) cherche le moins cher, c’est sur le travailleur-consommateur (Sud) qu’on fait des économies de production et de coût du travail. Il est également évident que si le premier accepte que la misère de son semblable d’un autre continent, lui permette de consommer plus, il ne trouvera sûrement pas anormal que son patron fasse des économies sur son dos pour gagner davantage. La lutte des classes, qui n’a jamais cessé d’exister, a été remplacée dans l’imaginaire collectif par un déclassement des luttes et une ringardisation de leurs composantes politiques et philosophiques. Ceci est palpable dans l’essoufflement notamment syndical et la militance ouvrière en baisse d’intensité, qu’on peut constater sur le Vieux continent. C’est une logique individualiste de masse, renforcée par l’entertainment (industrie du divertissement), à l’œuvre depuis bientôt 40 ans, qui s’est évertuée à dépolitiser la vie sociale et à aliéner des générations entières en les conditionnant par le travail, la consommation et le divertissement. Avec l’apport des technologies et des applications actuelles de plus en plus onaniques et addictives, elle a fini par enfanter d’une double dépendance sans précédent, celle des citoyens vis-à-vis des pouvoirs (les peuples ne savent plus vivre sans cadre imposé), mais aussi de ces derniers vis-à-vis des plus grandes multinationales. Ce que les sociétés occidentales ont perdu en droits et en liberté est proportionnel à ce que les Etats ont perdu en autonomie et en souveraineté.

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    Les marionnettes qui gouvernent en apparence ne font qu’appliquer l’agenda dicté par les plus riches. Ils endettent les Etats et permettent ainsi des profits encore plus importants aux big techs, aux big pharmas et aux plus grandes banques et entreprises, qui sont toutes actionnaires les unes des autres, et qui useront de toute leur influence et de leurs ressources pour faire réélire ces mêmes marionnettes. Cette crise sert aussi, au passage, à considérablement contrôler et diminuer les flux migratoires, les mouvements sociaux, les rassemblements à caractères politiques et culturels et les interactions citoyennes.
    L’Occident a perdu la face en acceptant le masque obligatoire, ensuite, le masque a perdu la tête, la tête a perdu le nord et le nord ses glaciers… Seuls les Gafam y gagnent et ce n’est que le début si on ne se réveille pas. La seule bonne nouvelle, c’est que la révolution est plus inéluctable que jamais !

    La situation sanitaire ne semble pas s’améliorer, la crise sociale et économique prend des tournures graves et les mesures répressives se multiplient, à l’instar de la loi sécurité globale ou de celle sur le séparatisme. Comment vis-tu cette situation et quel est l’impact sur ton travail artistique ?
    L’impact est réel et direct sur mes concerts et mes représentations, puisque toutes les salles sont fermées et beaucoup de festivals ont déposé le bilan. J’en profite pour écrire et composer de nouvelles chansons, réfléchir à d’autres formes de résistance, donner du courage à mes enfants, et les faire autant que possible sortir de la psychose ambiante en allant au bord des rivières, à la montagne et ailleurs dans la nature. C’est une résistance de tous les jours, car ils sont les premières cibles de cette grande escroquerie. Ils sont pour le patronat international mondialisé, les futurs esclaves potentiels.
    L’humain est fait d’habitudes et vit en groupe. Le mimétisme normatif induit par les masques et autres gesticulations obligatoires est flagrant. Les enfants le ressentent très fortement et en seront victimes si on ne les met pas en garde. Régulièrement, nous évoquons les propos qu’ils entendent à l’école et ailleurs pour les analyser ensemble et les désamorcer. Il ne faut pas oublier que pour un enfant de 10 ans, une année avec masques représente le dixième de sa vie, quand pour un quinquagénaire, ce n’est que le cinquantième.
    Pour ce qui est des lois sur le séparatisme ou de sécurité globale, il faut rappeler ici que ce n’est que parce que Macron gouverne par ordonnance depuis le début de cette crise que ces propositions ont pu être posées sur la table et imposées à l’opinion. Ces textes auraient peu de chance de passer par un vote classique du Parlement ou des deux chambres. Elles sont autant d’os à ronger que des éléments constitutifs de la dictature à venir qu’on administre de façon sournoise et subliminale. La loi contre les séparatismes sert clairement à ostraciser tout groupe qui contreviendrait aux «principes de la République», concept fourre-tout qui permet de criminaliser les courants gênants et de les manipuler. Quant à la loi de sécurité globale, elle est clairement annonciatrice de la dystopie qu’on nous réserve. C’est une sorte d’ode au sécuratarisme, et pour cause ! Le pouvoir a plus que jamais besoin de réprimer. Il sait que s’il ne courtise pas la police qui, elle aussi, a subi les frasques du All-Low-Cost avec d’importantes coupes budgétaires, il risque le pire. C’est frappant de voir la rapidité avec laquelle des dépenses en armes non-létales et autres LBD ont été engagées dès le premier confinement, au lieu de commander des masques, des gants et des charlottes pour les personnels de santé qui en manquaient cruellement.
    Pour résumer, gouverner par ordonnance est aussi dévastateur et absurde que de soigner par décret.

    Peux-tu nous parler de ton actualité, de tes projets et de tes projections d’avenir, que ce soit sur le terrain artistique, politique ou autre ?
    J’ai commencé un album avec Gnawa Diffusion qu’on va essayer de finaliser avant la fin de l’année et un projet d’album solo sur le feu. Les titres sur lesquels je travaille sont presque tous d’ordre socio-politique. C’est d’ailleurs impossible de faire autrement, à moins de se confiner encore plus que les confinés. Cela étant dit, il est fort possible que toutes les données changent et que je sois amené à faire d’autres choses. L’époque n’est pas aux projections sauf pour ceux qui profitent de cette situation ou qui ont la chance de ne pas en être impacté. Qui vivra verra !


  2. Arrestation d’un homme en pleine rue, à l’heure de la rupture du jeûne, au motif qu’il ne…
    … mangeait pas !
    Bon ! Bon ! Bon ! Récapitulons : nous avons la messagerie de Rachad. Les doux échanges de leur patron avec ses ouailles à Alger. Nous avons l’organigramme tracé par Dhina, avec nomination des responsables de commissions, ici, en Dézédie. En plus des courriels, nous avons les enregistrements sonores. Bravo pour la qualité, elle est excellente, cristalline. On y entend les mêmes responsables de Rachad donner des consignes pour la marche du vendredi. Des avertissements fermes pour le coup d’envoi des cortèges, comme d’éviter la mosquée Al-Rahma, devenue « peu sûre », voire grillée. Ensuite, les itinéraires à suivre et ceux à ne surtout pas emprunter. L’horaire d’ébranlement des groupes. La manière dont ils doivent absolument se disséminer tout au long du cortège des manifestants. L’assurance aussi que les « nouveaux slogans » seront communiqués aux groupes de militants de Rachad juste avant la manif’, à la sortie du « mesjed ». Donc, nous avons l’écrit et le sonore. Il manque quoi ? Il manque l’image, pardi ! Eh ben on a l’image aussi. De belles, de très belles vidéos aux pixels impeccables et sur lesquelles on voit la préparation des « sachets ». C’est quoi, cette histoire de sachets ? Oh ! Un truc très simple. Quelque part, dans un appartement « secret », mais qui ne l’est plus depuis, un comité des affiches s’affaire à glisser dans des sacs plastiques des rames de papier sur lesquelles sont uniformément imprimés les slogans. Et cette terrible explication du patron de cette cellule « affichettes et banderoles » : « soyez vigilants. Chacun de vous doit dissimuler son sac sous son vêtement. Ne vous concentrez pas au même endroit de la marche. Étalez votre progression de telle sorte d’être à tous les points névralgiques. Et distribuez aux gens par petits paquets ces affichettes afin qu’ils les brandissent. Ne les brandissez jamais vous-mêmes ! Il ne faut surtout pas que l’on vous attrape avec ! Distribuez à un max de marcheurs que vous ne connaissez pas. » Dernière récap’ : vous avez eu les mails. Les sonores. Et les vidéos. Bon ! Bon ! Bon ! On fait quoi, maintenant au nom de la démocratie ? On protège toujours la place de Rachad dans le Hirak ? Je pose ça là, tout en fumant du thé pour rester éveillé à ce cauchemar qui continue. ✍🏻 Hakim Laâlam / Le Soir d’Algérie ( Pousse avec eux) / 17 Avril 2021
    ▪️https://www.lesoirdalgerie.com/pousse-avec-eux/y-a-assez-de-preuves-ou-jen-rajoute-59711

  3.  
    Marié, père de quatre enfants, Saïd Sadi, psychiatre de formation, est né dans une famille de paysans pauvres le 26 août 1947 à Aghribs, en Kabylie. C’est dans ce village soumis aux rigueurs de la guerre qu’il passe son enfance.
    L’école y est transformée en caserne. En mars 1959 des militaires annoncent triomphalement la mort du Colonel Amirouche. Les véhémentes dénégations du jeune Saïd Sadi lui valurent de visiter le cachot. Il s’était déjà fait remarquer une première fois en refusant d’agiter le drapeau français distribué aux écoliers pour accueillir le sous-préfet de Haute Savoie.
    1967 : Il est exclu du lycée pour avoir refusé d’arabiser une pièce de théâtre jouée en kabyle. En signe de solidarité, ses camarades déclenchent une grève et obtiennent sa réintégration.
    1968 : Etudiant à l’Université d’Alger, il participe activement, dans des regroupements échappant au contrôle du Parti unique, au renouveau culturel algérien (théâtre, émissions de radio, cours de Mouloud Mammeri, etc..). Il connaîtra alors diverses tracasseries de la part des autorités.
    1969 : Boumediène ordonne l’exclusion de la cantatrice Taos Amrouche du festival Panafricain. Saïd Sadi l’invite à se produire au Cercle de culture berbère de la cité universitaire de Ben Aknoun.
    1975-1977 : Service National.
    1978 : Il conclut une alliance avec Aït Ahmed au nom d’un groupe de militants du mouvement culturel berbère et réanime le FFS dont il prend la direction pour l’intérieur du pays. Il exerce alors comme médecin à l’hôpital de Tizi-Ouzou.
    1980 : Principal animateur du Printemps Berbère, le Dr Saïd Sadi et ses camarades préfèrent agir, par souci d’efficacité, au nom de comités ad hoc plutôt que sous le sigle FFS.
    7 avril 1980 : C’est à son initiative que sera organisée la manifestation du 7 avril 1980 à Alger.
    16 avril 1980 : C’est encore lui qui est l’auteur de l’appel à la grève générale du 16 avril 80, première du genre depuis l’indépendance, qui paralysa toute la Kabylie.
    20 avril 1980 : Arrêté, il est déféré devant la Cour de Sûreté de l’Etat avec 23 de ses camarades.
    26 juin 1980 : Sous la pression de la mobilisation populaire, il est remis en liberté provisoire avec les autres détenus. Le procès n’aura jamais lieu
    Août 1980 : Il participe aussitôt au séminaire de Yakouren au cours duquel est élaboré un dossier sur la question culturelle en Algérie.
    Septembre 1981 : Militant sans cesse pour les libertés publiques, il est la cible constante des services de répression. Arbitrairement muté à Khenchela, dans les Aurès, suite à un appel à la grève, il refuse de rejoindre son poste et reste sans travail durant une année et demie. Il réintégrera sa place grâce à la solidarité du corps médical.
    A l’état latent depuis un an, des divergences avec Hocine Aït Ahmed apparaissent sur la conception de la lutte à mener. Privilégiant l’action sur le terrain, il quitte le FFS, suivi de la quasi-totalité de militants du mouvement culturel qui avaient intégré ce parti.
    1983 : Premiers contacts en vue de la création de la ligue des Algérienne Droits de l’Homme, LADH. Homme d’action mais aussi observateur avisé de notre société, le Dr Saïd Sadi a eu une vision prémonitoire de l’évolution du pays, comme en témoignent ces propos parus dans Tafsut n° 7 en juin 1983 :
    Le paysage socio-culturel du pays a été littéralement bouleversé par la courbe démographique notamment. Les hommes, les habitudes, les aspirations ne sont plus les mêmes ; la structure, elle, reste invariable. Alors fatalement, ce sera le choc. Comme on n’a ni la capacité ni la volonté de s’adapter, on essaie de raccommoder, mais le replâtrage craque aussitôt. [...] Il y a maintenant inadéquation système société. Les contradictions s’amoncellent, le discours s’use.
    [...] Et quand on en arrive à ce stade, tout pouvoir quelle qu’en soit la nature est tenu de composer : intelligemment ou dans la violence.
    Sur les facilités accordées de facto au courant intégriste par le système à parti unique et qui a de surcroît opté pour l’islam religion d’Etat, il ajoutait ceci :
    Autant il est difficile à notre mouvement de se retrouver ne serait-ce que physiquement, autant cette tendance [les intégristes] trouve chaque jour que Dieu fait, un lieu de réunion organique au niveau des mosquées.
    10 février 1985 : Il est enlevé au Tribunal de Tizi-Ouzou alors qu’il venait apporter son soutien à des fils de Chahids (orphelins de guerre) qui venaient d’être arrêtés. Il sera libéré au bout d’une semaine avec ces mêmes fils de chahids.
    Son activité politique l’amène naturellement à être le pivot autour duquel se constituera la première ligue des Droits de l’Homme (1983-1985).
    21 août 1985 : Le Dr Saïd Sadi arrêté comme membre fondateur de la ligue sera déféré une nouvelle fois devant la Cour de Sûreté de l’Etat.
    17 décembre 1985 : Comparution devant la Cour de Sûreté de l’Etat. Lors de son audience devant la Cour, il dénonce la faillite de la gestion du FLN qui a engendré une inquiétante déliquescence sociale :
    Pourquoi voudriez-vous que l’Algérien se mobilise lorsqu’on lui demande précisément de s’effacer ?
    Pourquoi voudriez-vous qu’il fasse le moindre effort, quand il constate que depuis le niveau de sa commune, les gens chargés de le représenter sont toujours désignés parmi ces militants “ engagés, intègres et compétents ”, c’est-à-dire les individus les plus honnis de la communauté, qui disparaissent de la scène une fois leur magot fait ?
    Pourquoi se sentirait-il impliqué devant ces ordres [du pouvoir] qui ont amené le pays à constater que la matrice industrielle est arrivée à échéance de renouvellement alors qu’elle n’a même pas accumulé le minimum pouvant assurer sa reproduction ?
    Pourquoi la jeunesse suivrait-elle, quand on sait qu’en 1981 déjà et pour la seule tranche d’âge allant de 16 à 19 ans 1 200 000 des siens étaient dans la rue ? Ni dans le circuit scolaire, ni occupés par le service National. [...]
    Qui réfléchit et produit sur le blocage de notre société ? Qui s’interroge sur les causes réelles de l’ascension fondamentaliste et de ses évolutions ?*
    S’adressant au ministre de la Justice qui avait joué un rôle particulièrement indigne dans la gestion du dossier de la LADH, il ajoute : « le jour où il faudra faire tirer sur la foule, car on y arrive, il le fera en toute bonne conscience. »
    Au terme de ce procès, Saïd Sadi est condamné à la peine la plus lourde rendue dans ce jugement : trois ans de prison ferme et cinq mille dinars d’amende. Il est incarcéré dans le très rigoureux pénitencier de Tazoult-Lambèse avec cinq de ses camarades.
    Avril 1987 : Après de nombreuses protestations des organismes humanitaires et presque deux années de prison, il est libéré avec les derniers membres de la ligue encore détenus par une grâce amnistiante.
    Janvier 1988 : Après deux ans de discussions, Saïd Sadi réussit à convaincre Amnesty International d’accepter d’ouvrir une section algérienne de cette ONG. Il propose le professeur de droit Abdelmadjid Bencheikh qui sera ainsi le premier responsable de cette structure.
    Octobre 1988 : Lors d’une conférence de presse tenue à l’université de Tizi Ouzou avec deux de ses camarades, il appelle à la tenue des assises nationales du Mouvement Culturel amazighe.
    9 et 10 février 1989 : Tenue des assises du Mouvement Culturel Amazighe qui se terminent par la création du RCD (Rassemblement pour la Culture et la démocratie). Le Dr Saïd Sadi est élu à sa tête au poste de Secrétaire général.
    Les résolutions adoptées par l’assemblée plénière revendiquent
    - Le pluralisme politique non encore officiellement adopté,
    - L’abolition du Code de la famille qui instaure la discrimination entre les sexes,
    - La réhabilitation officielle de l’identité algérienne dans sa triple dimension amazighe, arabe et musulmane. La prise en compte de la francophonie qui doit être considérée comme un enrichissement et non comme une aliénation,
    - La liberté syndicale afin de garantir une réelle justice sociale en même temps que la modernisation de l’économie qui doit intégrer la liberté d’entreprise,
    - Enfin, pour la première fois en Algérie, un parti politique fait de la séparation des champs politiques et religieux un des fondements de la démocratie.
    Rapidement ces revendications finissent par constituer la base des programmes du courant démocratique.
    12 juin 1990 : Elections municipales. Le RCD enlève 87 communes avec 160 000 voix, mais les intégristes qui avaient bénéficié du monopole de la parole dans plus de dix mille mosquées et du contrôle du système éducatif avec le FLN pendant trente ans s’assurent la main mise sur plus de neuf cents communes sur les 1541 existantes.
    26 décembre 1991 : Le premier tour des élections législatives aboutit à un raz de marée intégriste. Dans ce scrutin marqué par une forte abstention (42%), le camp démocratique divisé, réalise moins d’un million de voix. Malgré cette déroute, Saïd Sadi déclare sur les ondes de la radio nationale que « si ces estimations sont confirmées par les urnes, il faut les respecter ».
    Les intégristes obtiennent près de 4 millions de voix, le FIS totalise 24% des électeurs inscrits. Sûrs de leur fait, les dirigeants du FIS multiplient déclarations et communiqués dans lesquels ils affirment leur détermination à appliquer la charia, annoncent la fin de l’alternance et des élections, l’instauration de tribunaux islamiques et invitent les Algériens à changer leurs habitudes vestimentaires et alimentaires.
    Un affolement général s’empare de la population, on parle de boat-peoples en Méditerranée. Des pays limitrophes menacent de fermer leurs frontières. Hachani, leader du FIS d’alors clame que chaque bateau d’Algériens qui quitte le pays sera remplacé par deux bateaux de fidèles Soudanais.
    Dans ce climat de panique généralisée, Saïd Sadi déclare alors : “ Je ne veux pas aller à l’enterrement de mon pays ” (30 décembre 1991). Il expliquera plus tard cette position en ajoutant : “ l’intégrisme c’est comme la mort, on en fait l’expérience qu’une fois. ”
    1992 : Un Haut Comité d’Etat (HCE) est mis en place (14 janvier). Mohamed Boudiaf revenu au pays après un exil de 28 ans en assure la présidence. Saïd Sadi le rencontre à plusieurs reprises. Une estime nait entre les deux hommes. Le 29 juin 1992, le Président Boudiaf est assassiné. Le désespoir s’abat de nouveau sur les Algériens. La classe politique se tait, des responsables fuient le pays.
    Octobre 1992 : C’est dans ce contexte de démission généralisée, que Saïd Sadi, resté parmi les siens dans la tourmente, fait ses propositions à la Nation dans sa “ Plate-forme pour l’Algérie républicaine. ”
    10 novembre 1993 : Il lance un appel à la tenue des Etats généraux des patriotes républicains dans lequel il écrit : “ La République, pour nous, c’est la garantie des droits et des chances pour les plus humbles. ”
    25 novembre 1993 : Cinq mille cadres, syndicalistes, anciens maquisards, entrepreneurs répondent à cet appel et créent le Mouvement pour la République (MPR).
    Fin 93 - début 94 : Comme président du MPR, il anime des meetings à travers tout le pays : à Annaba, dans la salle même où Boudiaf a été abattu, à Oran, à Constantine, comme à Hassi Messaoud, c’est chaque fois un chaleureux accueil populaire qu’il rencontre.
    21 mars 1994 : Devant la barbarie des assassinats intégristes qui prennent pour cibles non les barons du système mais tous ceux qui refusent de se soumettre à l’ordre intégriste : femmes, journalistes, syndicalistes, universitaires ou militants de l’opposition démocratique en général et face à l’incapacité de l’Etat d’assurer la sécurité des citoyens, Saïd Sadi lance un appel à la résistance.
    29 juin 1994 : Lors de la marche organisée à Alger pour exiger la vérité sur l’assassinat de Mohamed Boudiaf à l’appel du MPR, l’attentat à la bombe qui visait Saïd Sadi fait deux morts et plus de 70 blessés.
    11 septembre 1995 : Saïd Sadi déclare sa candidature à l’élection présidentielle de novembre 1995. Malgré un engagement manifeste de l’administration en faveur du général Liamine Zeroual, Saïd Sadi recueille 10% des suffrages.
    1997 : Il est élu député d’Alger à l’Assemblée nationale
    1999 : Après son élection controversée, Bouteflika proclame sa volonté de réformer en profondeur le système politique. L’usage du français dans ses discours et les promesses de modernisation affichées dans les conférences données à l’étranger créent dans le pays et parmi les partenaires de l’Algérie un sentiment d’euphorie. Saïd Sadi exige et obtient de Bouteflika un engagement public en faveur des réformes de l’école, de l’Etat et de la justice, points nodaux du programme du RCD. C’est devant une conférence des cadres de la nation que la télévision algérienne retransmet ces décisions. Le RCD envoie deux ministres au gouvernement mais Saïd Sadi refuse d’intégrer l’exécutif, déclarant attendre de vérifier de visu la mise en œuvre des réformes. Les tergiversations du chef de l’Etat provoquent rapidement un malaise puis des tensions entre le chef de l’Etat et le RCD qui réagit par une déclaration de son conseil national où il rappelle que sa présence au gouvernement est une « participation vigilante ».
    Janvier 2001 : Saïd Sadi déclare au quotidien français le Monde que les hésitations politiques du chef de l’Etat peuvent être à l’origine du retrait du RCD du gouvernement.
    Les massacres de 128 jeunes commis au printemps 2001 en Kabylie mettent un terme à la courte expérience gouvernementale.
    2004 : Le chef d’état-major de l’arme algérienne déclare que « l’institution militaire ne soutiendra aucun candidat à l’élection présidentielle. Il ajoute que si des abus d’agents de l’Etat sont constatés pendant le scrutin, cela serait du terrorisme administratif. Les Algériens qui ont condamné le terrorisme dans le maquis ont le droit et le devoir de combattre ces dépassements. » Saïd Sadi se porte candidat. La campagne électorale montre une forte adhésion populaire en faveur de deux candidats : le secrétaire général du FLN, Ali Benflis et Saïd Sadi. Un conflit latent éclate entre l’état-major et l’omnipotente police politique. Cette dernière manipule le scrutin et octroie 85% des voix à Bouteflika. Saïd Sadi déclare : « Après ce reniement, il sera très difficile de restaurer la crédibilité de l’armée algérienne. »
    2007 : Il est élu une deuxième fois député à l’Assemblée nationale.
    12 novembre 2008 : Bouteflika décide de faire sauter le verrou constitutionnel qui limitait la fonction présidentielle à deux mandats pour un même candidat. Saïd Sadi alerte l’opinion sur les risques d’une « présidence à vie qui allait transformer une crise politique en impasse nationale. ». Les deux chambres du parlement sont réunies pour valider la réforme de la constitution. Seuls les parlementaires du RCD voteront contre ce coup de force.
    2010 : Saïd Sadi publie un ouvrage où il relate les circonstances troubles de la mort des colonels Amirouche et Haoues qui se rendaient à Tunis où devait se tenir une rencontre importante de la direction du FLN. Il dévoile également les conditions dans lesquelles Boumediene avait ordonné les séquestrations des ossements des deux martyrs au lendemain de la guerre. Ecoulé à plus de 60 000 exemplaires, l’ouvrage bat tous les records d’édition de l’Algérie indépendante. Une polémique qui dure une année oppose l’auteur aux anciens éléments du ministère de l’armement et des liaisons générales, MALG, ancêtre de la police politique. La guerre d’Algérie, tabou national et fond de commerce du pouvoir, entre enfin dans le débat public.
    Mars 2012 : Malgré la protestation unanime des 3200 participants présents au quatrième congrès, Saïd Sadi refuse de postuler à un autre mandat à la présidence du RCD. C’est la première fois qu’un dirigeant politique quitte la direction d’un parti de son propre chef. Il conclut son discours d’ouverture en déclarant : « Vous disposez d’une réhabilitation de l’histoire fondatrice de notre nation, le parcours que nous avons emprunté jusque-là se confond avec le cheminement du combat de la dignité qui restaure, prolonge et actualise celui de nos aînés, vous baignez dans une culture politique qui a forcé le respect et l’admiration de nos concitoyens, y compris quand ils sont nos adversaires politiques, vous avez le seul projet politique qui a identifié, agrégé et structuré les problématiques de votre pays que vous avez réintégré dans son environnement géopolitique, vous avez des structures qui ont résisté à toutes les répressions, les provocations et les censures. C’est un bel investissement. Je suis sûr que vous l’honorerez. L’avenir vous appartient. Vous avez été protégés des ignominies et des infamies qui ont accablé notre pays. Vous pouvez marcher fièrement parmi vos concitoyens. Nous n’avons rien à demander, nous n’avons rien à nous faire pardonner. Le DRS entame sa fin de vie. La prochaine élection est probablement l’une de ses dernières manipulations. En restant à l’écart de cette machination, vous honorez notre éthique…N’oubliez jamais deux choses : l’impasse algérienne est d’abord un déficit de confiance et n’oubliez jamais, non plus, que c’est notre intégrité qui nous a permis d’exister et de durer. Vous êtes dépositaires de la seule vertu qui peut encore parler aux Algériens : l’honneur. Ils vous le rendront dans un proche avenir et ce ne sera que justice. Aujourd’hui, je vous le redis ici, plus convaincu que jamais : on ne peut pas sauver l’Algérie et le régime. »
    2015 : Saïd Sadi lance une fondation (Analyse, formation, unité et développement. AFUD, acronyme qui veut dire moelle épinière en berbère) pour mobiliser les compétences de la diaspora en faveur du développement local. Des disponibilités se manifestent partout. Le pouvoir algérien bloque l’initiative en violation de la loi. Saïd Sadi rend publique une lettre où il dénonce « un Etat voyou ».
    13 février 2019 : Il publie une longue tribune dans le journal Liberté où il souligne les dangers d’un blocage institutionnel chronique doublé d’un autisme du pouvoir. Il conclut sa contribution en déclarant à l’endroit du premier ministre qui assurait avoir les moyens de faire face à un mouvement de rue : « Les Algériens n’ont pas gagné leur indépendance parce qu’ils disposaient d’une force supérieure à celle de l’armée française. Ils se sont libérés le jour où ils ont compris qu’il n’y avait rien à espérer de l’ordre colonial. »
    16 février 2019 : Une insurrection citoyenne massive et pacifique surprend la classe politique et suscite l’admiration du monde. Saïd Sadi qui prend part aux manifestations s’adresse au chef d’Etat-major dans une lettre ouverte où il demande à l’armée de rentrer dans les casernes.
    Depuis son retrait de la vie partisane, Saïd Sadi intervient régulièrement dans le débat public. Auteur d’une douzaine d’ouvrages, il est l’une des voix algériennes les plus écoutées. ✍🏻 Said Sadi / 17 Avril 2021
  4. Bienvenue à toi Solas.. 

    Fais comme chez toi.. lol

     

     

    MERCI A TOI CAPO 

    ET SAHA FTOUREK A L AVANCE

     

    IL FAUDRAIT M AFFRANCHIR UN PETIT CHWIYA JE N AI PAS ENVIE DE RETROUVER LES HARKIS ET ENNEMI DE L ALGERIE DE L AUTRE .DZ

    BONNE JOURNEE DU 192

  5.  
    Des affichettes placardées sur les murs de certaines enceintes universitaires, notamment à la FAC d’Alger, font le tour du Web ces dernières 48h.
    ▪️Communiqué
    Nous prions les femelles (féminins) de ne pas porter des vêtements moulants durant le Ramadan. Et ce pour ne pas perturber le jeûne de vos camarades mâles (masculins) et partant permettre que leur jeûne soit accepté par Allah.
    Un communiqué qui a suscité divers commentaires sur les réseaux sociaux. Ainsi, si certains ont montré de la compassion envers ces jeunes étudiants, y voyant « des malades » qu’ils appellent à aider, d’autres par contre les ont critiqué les invitant à aller se soigner au lieu de faire supporter à la communauté les malheurs qu’ils s’infligent eux-même, via les interdits religieux interminables qui façonnent leur vie et qu’ils tentent d’imposer aux autres.
    ▪️Kamel Daoud : « Le sexe, la plus grande misère dans le monde d’Allah »
    « Le sexe est la plus grande misère dans le ‘monde d’Allah (…) A tel point qu’il a donné naissance à ce porno-islamisme dont font discours les prêcheurs islamistes pour recruter leurs ‘fidèles’ : descriptions d’un paradis plus proche du bordel que de la récompense pour gens pieux, fantasme des vierges pour les kamikazes, chasse aux corps dans les espaces publics, puritanisme des dictatures, voile et burka. »
    « Ce vaste univers douloureux et affreux que sont la misère sexuelle dans le monde arabo-musulman, le rapport malade à la femme, au corps et au désir ».
    ▪️Slimane Laouari
    Dans sa chronique de ce samedi 17 avril, le journaliste du Soir d’Algérie, Slimane Laouari écrit :
    « On ne sait plus s’il faut s’en réjouir parce que plus un intégriste est intelligent, plus il est dangereux. Ou alors s’en inquiéter en se référant à la bonne vieille sagesse arabe qui dit qu’il vaut mieux un ennemi intelligent qu’un ami ignorant.
    Apprécions quand même le niveau atteint par nos vigiles de l’islam tel qu’incarné par la dernière de ses manifestations : des affiches sont placardées dans certains endroits d’Alger et certainement ailleurs, sommant les femmes de ne pas porter de vêtements moulants qui exciteraient leurs « frères » à la libido particulièrement sensible en ce mois de piété, de générosité et tout le reste. »
    ▪️Hakim Laalam
    Sur sa page facebook, le journaliste Hakim Laalam commente :
    « Suite aux affichettes placardées dans les lieux publics et appelant les filles à ne pas porter de vêtements moulants pendant le ramadan afin d’éviter les tentations, à mon tour de lancer mon appel solennel : les mecs, évitez de sortir avec les mules et claquettes de vos femmes, de vos sœurs ou de vos mères. Ça excite graaaaave! Nos zygomatiques ! ». ✍🏻 Ma Revue de Presse Dz / 17 Avril 2021
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  6.  

    avril 15, 2021 - 9:17Rédaction 14 Commentaires
     
     
    Arena sœur jumelle
    L'eurodéputée Marie Arena. D. R.

    Par Houari A. – En 2013, la sœur jumelle de la NED américaine (National Endowment for Democracy) était née en Europe portant le même nom : European Endowment for Democracy (EED). Son siège est situé à Bruxelles et ses missions sont les mêmes que celles de la NED au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, à savoir le financement de la «société civile» et des «organisations de jeunes» dans ces deux régions pour «concrétiser le changement».

     

    «Ce qui est frappant, c’est que dans la copie européenne de la NED, on trouve comme responsables des membres du Parlement européen qui ont souvent voté des résolutions contre l’Algérie, dont l’eurodéputée socialiste belge Marie Arena qui pris ouvertement position contre l’Etat algérien dans différents dossiers, comme celui de Khaled Drareni», indique une source proche du dossier. «Ce qui est aussi grave, alarmant et contraire à tous les accords en vigueur entre l’Algérie et l’Union européenne, c’est un passage dans le rapport 2020 de cette organisation, publié en 2021, lequel parle de financements secrets en faveur des acteurs du changement dans certains pays, parmi lesquels l’Algérie», souligne notre source. «Un financement cache bien des choses», note-t-elle.

    Notre source se réfère à un paragraphe contenu dans la page 23 dudit rapport, qui indique que «les militants de ces pays prennent d’énormes risques dans le cadre de leur travail. Dans des pays comme l’Algérie, l’Egypte et l’Azerbaïdjan, les acteurs de la démocratie sont victimes de harcèlement et de sanctions potentielles s’ils reçoivent un financement étranger. Une partie importante du mandat de l’EED est de continuer à trouver des moyens de soutenir les courageux militants dans de tels environnements et de les aider dans leur travail de régénération de la société civile. Cela signifie veiller à ce que tout octroi de subvention soit effectué de manière discrète et sûre et à ce que l’identité des bénéficiaires soit protégée en cas de besoin».

    Notre source relève un fait «qui mérite d’être signalé» et qui se trouve dans le même rapport et dans la même page relatif à la situation des droits de l’Homme chez nos voisins de l’Ouest. On y lit, en effet : «Le Maroc traverse un contexte particulièrement difficile pour la société civile, avec de nombreux militants emprisonnés pour toute critique du régime et des organisations de la société civile privées de statut juridique.»  «Or, fait remarquer notre source, ce constat qui accable le régime de Rabat n’a jamais été rendu public, ni dans la presse européenne ni par l’eurodéputée socialiste Marie Arena qui tait cette réalité pendant qu’elle multiplie les déclarations hostiles à l’Algérie», constate encore notre source.

    H. A.

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