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Le droit citoyen de me mettre en deuil quand j’veux !


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publics ? Oh ! Trois fois rien ! Avant, la galère était gratuite.

Désormais, tu continueras de galérer, mais en …

… payant !

 

Je ne sais pas comment se décrète un deuil national. Je ne sais pas exactement à quels mécanismes trop subtils pour ma cervelle d’oiseau répond la décision de décréter un deuil national. Je sais qu’un homme, un seul, a ce pouvoir exorbitant de décider pour 40 millions d’êtres qu’ils devront observer pendant trois jours un deuil national. Eh ben non ! Fallait bien que ce soit écrit un jour, quelque part. C’est écrit aujourd’hui et ici : je ne suis pas en deuil ! Je revendique mon droit individuel de décider de mes deuils. Je dois en tant qu’être humain avoir la capacité d’être triste ou joyeux. De me mettre en berne, ou pas. De me … 25 soldats sont morts un jour, victimes d’une attaque terroriste. L’homme en charge des deuils nationaux, le Maître des Deuils, n’a pas daigné en décréter un ce jour-là. Tant pis ! Car dans mon antre, dans ma grotte de résistance, dans mon appartement, avec ma famille réunie en comité de «décrétage» des deuils personnels, démocratiquement, nous avions voté pour un deuil de trois jours, chez nous. Pas de télé. Pas de musique. Et symboliquement, un drapeau accroché à une poterne du salon a été mis en berne. Tant et tant de fois, j’ai attendu le geste du Maître des Deuils et de la Nation quand des VALEUREUX de cette nation mouraient. Rien ! Alors oui ! Je ne sais pas mentir ni jouer la comédie. Aujourd’hui, je ne suis pas en deuil. Je ne peux être en deuil. Je n’incite personne à suivre mon exemple. Je n’appelle pas la population à briser ce deuil décrété il y a quelques heures pour le monarque saoudien. Je n’ai pas encore la grosse tête de prétendre dicter leur comportement à mes concitoyens. Non ! C’est juste que moi, Ana, hachakoum, je ne suis pas en deuil. Je ne peux être en deuil, parce que j’ai des parents, des amis, des frères de combat démocratique qui sont tombés sous les balles de tangos financés par le Palais de ce roi aujourd’hui mort. Désolé, je ne me mettrais jamais en deuil de quelqu’un qui a armé les bras qui m’ont meurtri et endeuillé les miens. Libre à tous ceux qui le souhaitent de se faire porter tristes aujourd’hui et de mettre en berne leur mémoire. La mienne de mémoire, mon enfoirée de mémoire, mon entêtée de mémoire flotte fièrement sur mon fronton. Je n’oublie rien ! Et je fume du thé pour rester éveillé, le cauchemar continue.

H. L.

 

http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2015/01/24/hakim.php

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