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Une perte de 20 milliards de dollars pur l’Algérie


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Des appréhensions justifiées d’ailleurs si l’on se réfère aux dernières prévisions du Fonds monétaire international (FMI). L’institution de Bretton Woods indique, dans sa mise à jour des perspectives économiques régionales pour la région Moyen-Orient, Afrique du Nord et Asie centrale, que la chute des cours du brut devrait se traduire par une perte importante des revenus de ces pays.

 

 

Un manque à gagner de pas moins de 300 milliards de dollars, rien que dans les pays du Conseil de coopération du Golfe. Chose qui ne manquera pas d’avoir un impact sur la croissance, particulièrement dans les pays exportateurs de la région Mena, dont les prévisions baissent d’un peu moins d’un point (-9%) pour l’année 2015 et 2015 par rapport aux prévisions d’octobre 2014 fixées respectivement à 3% et à 3,7%.

 

L’Algérie n’échappera donc pas à la tendance. Et si celle-ci a réussi à limiter la chute des cours du brut, lesquels ont perdu 55 % de leur valeur depuis juin 2014, les données du FMI inquiètent. En termes de revenus issus de l’exportation du pétrole et du gaz, l’Algérie risque de perdre pas moins de 20 milliards de dollars en 2015. Plus qu’une perte de revenus à l’export, c’est le budget de l’Etat qui devra absorber un lourd contrecoup. Largement dépendante des hydrocarbures, l’Algérie enregistre un prix d’équilibre budgétaire pour 2015, supérieur à 120 dollars, d’après les données du FMI. Partant de là, l’institution de Bretton Woods prévoit un solde budgétaire négatif pour notre pays de 15,1% du Produit intérieur brut pour l’exercice en cours.

 

Il va sans dire que le Fonds modère son propos, estimant que notre pays dispose encore de «disponibilités de marge financières à court terme substantielles», celles-ci sont insuffisantes pour assurer un semblant «d’équité pour les générations futures». Autrement dit insuffisantes pour faire face à une crise à moyen et long termes.

 

Constat inquiétant du FMI, lorsqu’on sait que celui-ci, tenant compte des facteurs aléatoires présidant à l’évolution des marchés pétroliers, n’exclut pas des contraintes et des pressions sur les budgets des pays exportateurs de pétrole pendant encore «plusieurs années». Il conseille néanmoins à ces pays «d’éviter de réduire brutalement leurs dépenses en dépit de l’évolution défavorable du marché pétrolier».

 

Et d’insister cependant sur le fait que la baisse des prix du pétrole rend plus urgents la réforme des subventions énergétiques et le changement de modèle de croissance économique dans ces pays. La question des subventions est d’ailleurs un dossier qui fâche, notamment en Algérie. D’après les données recoupées par les deux économistes, Nour Meddahi et Raouf Boucekkine, celles-ci avoisineraient, dans le cas des produits énergétiques, les 2000 milliards de dinars. Dans ce sens, le FMI note qu’en Algérie, «l’ajustement budgétaire, en réponse à la chute des cours du pétrole prendra notamment la forme d’une réduction des transferts courants et d’une augmentation des recettes fiscales».

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