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"Combien de fois faudra-t-il répéter que l’islam est une religion de paix ?"


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"Combien de fois faudra-t-il répéter que l’islam est une religion de paix ?"

Par Doan Bui

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Publié le 19-01-2015 à 15h55

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Latifa Ibn Ziaten, la mère d’Imad, militaire tué par Mohamed Merah, milite sans relâche dans les écoles et les quartiers.

 

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EN BREF

Latifa Ibn Ziaten, mère du militaire tué par Mohamed Merah, a mène depuis plusieurs mois un travail de sensibilisation des élèves à la tolérance à travers son histoire.

Depuis les attentats de "Charlie Hebdo" et de la Porte de Vincennes, elle a plus que jamais repris son bâton de berger. Au risque de se faire insulter.

La semaine dernière, elle s'exprimait dans "l'Obs". Témoignage.

 

 

"En 2012, j’ai perdu mon fils, Imad. Abattu par un terroriste, appelé Mohamed Merah. Quand j’ai entendu mercredi dernier la nouvelle de la tuerie, j’étais dans le TGV vers Saint-Etienne. Je devais le lendemain intervenir dans une classe de lycée, leur raconter mon histoire, je n’ai pas voulu annuler. Mais, à l’intérieur de moi, j’étais effondrée. Comme si le cauchemar recommençait. A la télévision, j’ai vu des images. Un policier à terre. J’ai éteint, tout de suite. C’est encore si récent pour moi. Depuis, j’ai toujours cette boule dans le ventre, je vois Imad, en uniforme, à terre. Ça ne passe pas… J’ai juste écouté à la radio, entendu la voix des tueurs. Cela m’a horrifiée. Ils avaient la même détermination que Merah, ils parlaient des gens qu’ils avaient tués, sans émotion aucune.

 

Samedi 10 janvier, j’ai défilé dans ma ville, près de Rouen, mais de façon anonyme, comme une citoyenne lambda. Je suis musulmane, voilée, j’ai vu les regards qu’on posait sur moi. Alors je dévisageais les gens, en retour. Je leur disais bonjour, c’est tout. Comment leur dire que moi, j’ai payé le prix fort du terrorisme, que moi, la première, une Française musulmane, j’ai été touchée dans ma chair par ces fanatiques. Comment est-ce possible de faire l’amalgame ? Combien de fois faudra-t-il répéter que l’islam est une religion de paix ? Que ces barbares n’ont aucun droit d’invoquer Allah ! Hélas, déjà, des amies, voilées, me rapportent qu’elles se font apostropher, voire agresser verbalement. Des mosquées ont été brûlées. Quand j’entends cela, mon cœur saigne, encore. Plus que jamais, nous devons rester unis, Français de toutes origines, de toutes religions, mais pourtant, hélas, certains attisent déjà les haines.

 

Après le décès de mon fils, j’ai tenté de continuer à vivre. J’ai monté une association pour témoigner. Je fais le tour des écoles, des mosquées, des maisons de quartier : c’est ma façon de rester debout. Jeudi, le lendemain de la tuerie de "Charlie Hebdo", dans la classe de lycée de Saint-Etienne où j’intervenais, nous avons fait la minute de silence, ensemble. C’était très émouvant. Les questions ont fusé, ensuite. Je leur répétais, encore et toujours, que personne n’a le droit d’invoquer l’islam pour justifier ces horreurs. Qu’on peut ne pas apprécier les caricatures de "Charlie Hebdo", mais que c’est bien d’être dans un pays où elles peuvent exister.

 

Depuis deux ans, je leur parle sans cesse à ces jeunes des quartiers. Je les vois, je les entends, et ce n’est qu’un cri. lls sont perdus, déboussolés, ils se sentent mis de côté. Ils sont à la merci de tous ceux qui veulent les endoctriner, car ils n’ont plus de repères. Cela fait deux ans que j’alerte, que je répète que des Merah, il y en aura d’autres. Je pense à tous ceux qui se laissent tenter par le djihad. A ce jeune homme qui me disait qu’il voulait partir en Syrie, faire de l’humanitaire : il pensait trouver un but à sa vie car, ici, en France, il a l’impression qu’il n’a pas sa place. J’ai réussi à le dissuader. Mais combien d’autres ? Aujourd’hui, la France est une Cocotte-Minute. Au lieu de les exclure et de les laisser sur les bas-côtés, il faudrait les aimer, ces jeunes, leur répéter qu’ils sont français, à part entière. Que leur avenir est ici."

 

Propos recueillis par Doan Bui

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