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J'aimerais partager aujourd'hui, ... un très joli poème, ... plein d'émotions ... de Charles-Augustin Sainte-Beuve

 

Vierge longtemps rêvée, amante, épouse, amie.

Charmant fantôme, à qui mon enfance endormie

Dut son premier réveil ;

Qui bien des fois mêlas, jeune et vive Inconnue,

À nos jeux innocents la caresse ingénue

De ton baiser vermeil ;

 

Qui depuis, moins folâtre et plus belle avec l'âge,

De loin me souriais dans l'onde de la plage,

Dans le nuage errant ;

Dont j'entendais la voix, de nuit, quand tout repose,

Et dont je respirais sur le sein de la rose

Le soupir odorant ;

 

Étoile fugitive et toujours poursuivie ;

Ange mystérieux, qui marchais dans ma vie,

Me montrant le chemin,

Et qui, d'en haut, penchant ton cou frais de rosée,

Un doigt vers l'avenir, à mon âme épuisée

Semblais dire : Demain ! —

 

Demain n'est pas venu ; je n'ose plus l'attendre.

Mais si pourtant encor, fantôme doux et tendre,

Demain pouvait venir ;

Si je pouvais atteindre ici-bas ton image,

D'un cœur rempli de toi mettre à tes pieds l'hommage,

Ô vierge, et t'obtenir !...

 

Ah ! ne l'espère point ;... ne crains point que je veuille

Entre tes doigts fleuris sécher la verte feuille

Du bouton que tu tiens,

Verser un souffle froid sur tes destins rapides,

Un poison dans ton miel, et dans tes jours limpides

L'amertume des miens.

 

Un mal longtemps souffert me consume et me tue ;

Le chêne, dont toujours l'enfance fut battue

Par d'affreux ouragans,

Le tronc nu, les rameaux tout noircis, n'est pas digne

D'enlacer en ses bras et d'épouser la vigne

Aux festons élégants.

 

Non ; c'en est fait, jamais ! ni son regard timide,

Où de l'astre d'amour tremble un rayon humide,

Ni son chaste entretien,

Propos doux comme une onde, ardents comme une flamme,

Serments, soupirs, baisers, son beau corps, sa belle âme,

Non, rien, je ne veux rien !

 

Rien, excepté l'aimer, l'adorer en silence ;

Le soir, quand le zéphir plus mollement balance

Les rameaux dans les bois,

Suivre de loin ses pas sur l'herbe défleurie,

Épier les détours où fuit sa rêverie,

L'entrevoir quelquefois ;

 

Et puis la saluer, lui sourire au passage,

Et, par elle chargé d'un frivole message,

Obéir en volant ;

Dans un mouchoir perdu retrouver son haleine,

Baiser son gant si fin ou l'amoureuse laine

Qui toucha son cou blanc ;

 

Mais surtout, cher objet d'une plainte éternelle,

Autour de toi veiller, te couvrir de mon aile,

Prier pour ton bonheur,

Comme, auprès du berceau d'une fille chérie,

Une veuve à genoux veille dans l'ombre et prie

La mère du Seigneur !

 

Ce sont là tous mes vœux, et j'en fais un encore :

Qu'un jeune homme, à l'œil noir, dont le front se décore

D'une mâle beauté ;

Qui rougit en parlant ; au cœur noble et fidèle ;

Le même que souvent j'ai vu s'asseoir près d'elle

Et lire à son côté ;

 

Qu'un soir il la rencontre au détour d'une allée,

Surprise, et cachant mal l'émotion voilée

De son sein palpitant ;

Qu'alors un regard vienne au regard se confondre,

Écho parti d'une âme et pressé de répondre

À l'âme qui l'attend !

 

Aimez-vous, couple heureux, et profitez de l'heure ;

Pour plus d'un affligé qui souffre seul et pleure

Ce soir semblera long ;

Allez ; l'ombre épaissie a voilé la charmille,

Et les sons de l'archet appellent la famille

Aux danses du salon.

 

Confiez vos soupirs aux forêts murmurantes,

Et, la main dans la main, avec des voix mourantes

Parlez longtemps d'amour ;

Que d'ineffables mots, mille ardeurs empressées,

Mille refus charmants gravent dans vos pensées

L'aveu du premier jour !

 

Et moi, qui la verrai revenir solitaire,

Passer près de sa mère, et rougir, et se taire,

Et n'oser regarder ;

Qui verrai son beau sein nager dans les délices,

Et de ses yeux brillants les humides calices

Tout prêts à déborder ;

 

Comme un vieillard, témoin des plaisirs d'un autre âge,

Qui sourit en pleurant et ressent moins l'outrage

De la caducité,

Me laissant, un instant, ravir à son ivresse,

J'adoucirai ma peine et noierai ma tristesse

En sa félicité.

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Salut réflexions

 

J'aimerais partager aujourd'hui, ... un très joli poème, ... plein d'émotions ... de Charles-Augustin Sainte-Beuve

 

Vierge longtemps rêvée, amante, épouse, amie.

Charmant fantôme, à qui mon enfance endormie

Dut son premier réveil ;

Qui bien des fois mêlas, jeune et vive Inconnue,

À nos jeux innocents la caresse ingénue

De ton baiser vermeil ;

 

Qui depuis, moins folâtre et plus belle avec l'âge,

De loin me souriais dans l'onde de la plage,

Dans le nuage errant ;

Dont j'entendais la voix, de nuit, quand tout repose,

Et dont je respirais sur le sein de la rose

Le soupir odorant ;

 

Étoile fugitive et toujours poursuivie ;

Ange mystérieux, qui marchais dans ma vie,

Me montrant le chemin,

Et qui, d'en haut, penchant ton cou frais de rosée,

Un doigt vers l'avenir, à mon âme épuisée

Semblais dire : Demain ! —

 

Demain n'est pas venu ; je n'ose plus l'attendre.

Mais si pourtant encor, fantôme doux et tendre,

Demain pouvait venir ;

Si je pouvais atteindre ici-bas ton image,

D'un cœur rempli de toi mettre à tes pieds l'hommage,

Ô vierge, et t'obtenir !...

 

Ah ! ne l'espère point ;... ne crains point que je veuille

Entre tes doigts fleuris sécher la verte feuille

Du bouton que tu tiens,

Verser un souffle froid sur tes destins rapides,

Un poison dans ton miel, et dans tes jours limpides

L'amertume des miens.

 

Un mal longtemps souffert me consume et me tue ;

Le chêne, dont toujours l'enfance fut battue

Par d'affreux ouragans,

Le tronc nu, les rameaux tout noircis, n'est pas digne

D'enlacer en ses bras et d'épouser la vigne

Aux festons élégants.

 

Non ; c'en est fait, jamais ! ni son regard timide,

Où de l'astre d'amour tremble un rayon humide,

Ni son chaste entretien,

Propos doux comme une onde, ardents comme une flamme,

Serments, soupirs, baisers, son beau corps, sa belle âme,

Non, rien, je ne veux rien !

 

Rien, excepté l'aimer, l'adorer en silence ;

Le soir, quand le zéphir plus mollement balance

Les rameaux dans les bois,

Suivre de loin ses pas sur l'herbe défleurie,

Épier les détours où fuit sa rêverie,

L'entrevoir quelquefois ;

 

Et puis la saluer, lui sourire au passage,

Et, par elle chargé d'un frivole message,

Obéir en volant ;

Dans un mouchoir perdu retrouver son haleine,

Baiser son gant si fin ou l'amoureuse laine

Qui toucha son cou blanc ;

 

Mais surtout, cher objet d'une plainte éternelle,

Autour de toi veiller, te couvrir de mon aile,

Prier pour ton bonheur,

Comme, auprès du berceau d'une fille chérie,

Une veuve à genoux veille dans l'ombre et prie

La mère du Seigneur !

 

Ce sont là tous mes vœux, et j'en fais un encore :

Qu'un jeune homme, à l'œil noir, dont le front se décore

D'une mâle beauté ;

Qui rougit en parlant ; au cœur noble et fidèle ;

Le même que souvent j'ai vu s'asseoir près d'elle

Et lire à son côté ;

 

Qu'un soir il la rencontre au détour d'une allée,

Surprise, et cachant mal l'émotion voilée

De son sein palpitant ;

Qu'alors un regard vienne au regard se confondre,

Écho parti d'une âme et pressé de répondre

À l'âme qui l'attend !

 

Aimez-vous, couple heureux, et profitez de l'heure ;

Pour plus d'un affligé qui souffre seul et pleure

Ce soir semblera long ;

Allez ; l'ombre épaissie a voilé la charmille,

Et les sons de l'archet appellent la famille

Aux danses du salon.

 

Confiez vos soupirs aux forêts murmurantes,

Et, la main dans la main, avec des voix mourantes

Parlez longtemps d'amour ;

Que d'ineffables mots, mille ardeurs empressées,

Mille refus charmants gravent dans vos pensées

L'aveu du premier jour !

 

Et moi, qui la verrai revenir solitaire,

Passer près de sa mère, et rougir, et se taire,

Et n'oser regarder ;

Qui verrai son beau sein nager dans les délices,

Et de ses yeux brillants les humides calices

Tout prêts à déborder ;

 

Comme un vieillard, témoin des plaisirs d'un autre âge,

Qui sourit en pleurant et ressent moins l'outrage

De la caducité,

Me laissant, un instant, ravir à son ivresse,

J'adoucirai ma peine et noierai ma tristesse

En sa félicité.

 

Ouais, c'est comme tu dis et même plus...

 

Merci pour le partage mon ami, j'espère que tu vas bien...:)

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... En quelque sorte, oui... c'est de l'optimiste forcé.

Mais tant qu'il fait avancer...

 

;)

 

oui ... faire un vœux, ... n'est que l'espoir de lendemains meilleurs ... et peut être, que ... nous avons aussi besoin de ça, ... pour supporter les injustices de la vie ...

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oui ... faire un vœux, ... n'est que l'espoir de lendemains meilleurs ... et peut être, que ... nous avons aussi besoin de ça, ... pour supporter les injustices de la vie ...

 

... Tu me rassures... Il y a de fortes chances que je retrouve mon phone... qu'on m'a piqué aujourd'hui... Je vais attendre qu'on m'appelle pour que j'aille le chercher... Cool !

 

;)

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"Aimez-vous, couple heureux, et profitez de l'heure ;

Pour plus d'un affligé qui souffre seul et pleure

Ce soir semblera long" ...

 

je mesure ma chance !

Merci Réflexion de nous avoir proposé la lecture de ce magnifique poème , pas si facile à aborder...:)

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"Aimez-vous, couple heureux, et profitez de l'heure ;

Pour plus d'un affligé qui souffre seul et pleure

Ce soir semblera long" ...

 

je mesure ma chance !

Merci Réflexion de nous avoir proposé la lecture de ce magnifique poème , pas si facile à aborder...:)

 

il y'a de ces belles choses qu'on ne peut que partager .... content que tu apprécie ...

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