pmat 276 Posted February 19, 2015 Partager Posted February 19, 2015 IL faut le dire par des pages claire et en première pages ces choses et pas laisser et rendre sans voix les citoyen d'un pays et presque les rendre responsable de.. POURQUOI C'EST CACHER MONSIEUR JOFFRIN NOUS, NOUS LES CONNAISSONS LES CAUSES REELLEMENT QUE SOUVENT SONT LES INOCENTS QUI LES PAYE COMME LA LE SUJET CHARLIE HEBDO on veut faire la guerre a l'ISLAM VOLTAIRE TRAITE SUR LA TOLÉRANCE Traité sur la Tolérance Auteur: Voltaire Texte: édition originale de 1763, (Wikisource, la biblio- thèque libre) Photo de Une: Johann Rousselot, Signatures Table des matières ▪ Couverture ▪ Traité sur la tolérance ▪ Table des matières ▪ Préface de Laurent Joffrin ▪ Chapitre I ▪ Chapitre II ▪ Chapitre III ▪ Chapitre IV ▪ Chapitre V ▪ Chapitre VI ▪ Chapitre VII ▪ Chapitre VIII ▪ Chapitre IX ▪ Chapitre X ▪ Chapitre XI ▪ Chapitre XII ▪ Chapitre XIII ▪ Chapitre XIV ▪ Chapitre XV ▪ Chapitre XVI ▪ Chapitre XVII ▪ Chapitre XVIII ▪ Chapitre XIX ▪ Chapitre XX ▪ Chapitre XXI ▪ Chapitre XXII ▪ Chapitre XXIII ▪ Chapitre XXIV ▪ Chapitre XXV ▪ Pour l'Histoire: le hors-série Une brûlante actualité PRÉFACE Voltaire aurait-il été Charlie? On laissera la question en suspens. Le génie du style et la limpidité des arguments effacent toutes les réserves. La langue est une arme. Voltaire la tourne contre l’idiotie du dogme, la stupidité des vérités révélées... Par Laurent JOFFRIN Quand on lui parle de l’affaire la première fois, Voltaire n’est guère tendre pour la famille Calas: «Nous ne valons pas grand-chose, mais les huguenots sont pires que nous, et de plus ils déclament contre la comédie». Un soir d’octobre 1761, au 16 rue des Filatiers à Toulouse, on a trouvé le fils Calas, Marc-Antoine, pendu à une poignée de porte au rez- de-chaussée de la maison familiale. Les Calas accusent un criminel inconnu venu de l’extérieur. Mais la porte qui donne sur la rue est fermée de l’intérieur. Très vite la rumeur publique donne une autre version. Au sein de ce foyer protestant, le jeune homme voulait se convertir au catholicisme ; pour l’en empêcher, la famille a décidé de le tuer. C’est ce crime du fanatisme qui révulse Voltaire. Il est encore mal informé. Au terme d’un procès injuste sur fond de haine envers les réformés, Jean Calas, le père, est condamné à mort. On lui broie les os, on le force à boire vingt cruches d’eau, on l’at- tache sur la roue et on lui brise les bras et les jambes avant de l’étrangler et de brûler son corps. Jean Calas n’avoue ri- en. Au milieu de souffrances indicibles, il proteste jusqu’au bout de son innocence et demande à Dieu de pardonner à ses juges. Un peu plus tard, un ami éclaire Voltaire. Le procès est scandaleux, lui dit-il. Calas est innocent, son fils n’a pas été tué mais il s’est suicidé. Le meurtre collectif est une inven- tion populaire avalisée par une justice partiale, une fable née de l’intolérance. Marc-Antoine était mélancolique, il ne supportait pas l’avenir qui lui était destiné. Si la famille a in- voqué le crime d’un rôdeur, c’est pour éviter à leur fils le sort des suicidés, dont le corps était traîné face contre terre avant d’être jeté aux ordures. Ce mensonge initial a éveillé les soupçons. Les préjugés du peuple de Toulouse ont fait le reste. L’enquête est menée par un officier municipal pétri de préventions contre les huguenots. On fait appel à la délation publique en recourant à la procédure du monitoire, qui con- siste à lire dans les églises un texte appelant à témoignage, sous peine d’excommunication. Les accusations contre la fa- mille Calas ont afflué, toutes fondées sur des on-dit. Jean Calas a été condamné sans preuves, sur la foi d’une rumeur et du fanatisme ambiant. Intrigué par l’énigme policière, indigné par la barbarie de l’exécution, Voltaire reçoit l’un des fils Calas. Les accusa- tions ne tiennent pas, dit le jeune homme. Calas aimait tendrement Marc-Antoine. Un des frères s’est converti au catholicisme sans que le père en fasse un drame. Découv- rant le corps, la famille a poussé des cris de désespoir si forts que les voisins les ont entendus, ce qui ne cadre pas avec un assassinat collectif. Et pourquoi les Calas auraient- ils tué leur fils en présence d’un invité, devant la servante catholique qui risquait de les dénoncer, alors qu’ils avaient tout loisir d’organiser le meurtre à un moment plus propice ? Seul le suicide est logique. Convaincu, Voltaire entre en campagne. Agé de 67 ans, il est alors au faîte de sa gloire. Dramaturge comblé, auteur d’in- nombrables écrits, âme du parti philosophique, il est aussi l’ami des rois, la coqueluche des salons, écrivain aussi ad- miré qu’il est redouté de l’Eglise, retiré à Ferney où il mène la vie d’un sage des Lumières, administrant son domaine et correspondant avec l’Europe entière. Révulsé par le crime judiciaire, voyant dans la condamnation inique l’illustration de ses idées sur le fanatisme religieux, il met tout en jeu, sa gloire, sa fortune et bientôt sa personne même pour obtenir la révision du jugement et la réhabilitation de Calas. Il écrit lettre sur lettre à ses amis de l’aristocratie et de la Cour, publie des pamphlets, interpelle les autorités, réfute impitoyablement les accusateurs, ironise sur les arguments des dévots, procure des subsides à la famille Calas et reçoit chez lui la veuve du supplicié. Son activité inlassable finit par avoir raison des pouvoirs. En 1765, ébranlé par les philippiques du seigneur de Ferney, voyant qu’une grande partie de l’opinion éclairée soutient la cause de la révision, Louis XV reçoit les Calas. Il réunit en- suite son conseil et décide de casser le jugement. Un deux- ième procès innocente Jean Calas ; le roi octroie une indem- nité importante à la famille. L’écrivain a eu raison de l’Eglise, du parti dévot et de la justice. Un siècle avant Zola et la naissance des «intellec- tuels», Voltaire a fondé la figure bien française de l’écrivain engagé au nom de valeurs universelles contre l’iniquité des pouvoirs. En 1763, en pleine bataille, il juge que le sort des Calas con- cerne en fait l’humanité tout entière. La famille martyrisée n’est pas seulement la protagoniste lamentable d’un fait divers judiciaire. Elle est la victime emblématique de l’in- tolérance religieuse, qui a ensanglanté le XVIe siècle, soutenu les tyrannies du XVIIe siècle et qui continue d’exer- cer au siècle des Lumières sa funeste influence. Appelant à lui toutes les ressources de son style et de son érudition, Voltaire compose ce Traité sur la tolérance qui prend encore aujourd’hui une résonance dramatique. C’est un texte de circonstance: on y trouve un récit de l’affaire Calas, des dialogues satiriques ou philosophiques, de longues digressions historiques, des plaidoyers pleins de feu et de bon sens pour le droit à la différence religieuse, dès lors qu’elle est maintenue dans la sphère privée. C’est un texte classique: face à tous les pouvoirs théocratiques, face à tous les fanatismes, il est un acide pour les préjugés, un réquisitoire contre les cagots, un bélier littéraire qui enfonce à grands coups les portes du dogmatisme religieux. S’il obtient encore aujourd’hui un succès inattendu, c’est bi- en qu’il met en cause de nouveaux pouvoirs. Les dictatures catholiques étant rares désormais, l’islam politique, qui nie la modernité et change la religion en tyrannie, devient la cible contemporaine de la prose voltairienne. Un journaliste condamné à mille coups de fouet, une écolière coupable de vouloir apprendre et menacée par des tueurs, des otages dé- capités, des jeunes filles enlevées et mariées de force, sont les Calas d’aujourd’hui, immolés au nom d’un Dieu tyran- nique par des dévots sans humanité. Un tribunal sous l’em- prise du préjugé, une foule haineuse au nom de la foi, le re- fus de la Raison, la loi de Dieu en lieu et place de celle des hommes, des règlements de compte politiques sous couvert de piété, des châtiments cruels: la France de 1763 a bien des traits communs avec les théocraties contemporaines. Avec cette différence: Voltaire ne fut pas arrêté ni menacé de mort, ses plaidoyers furent malgré tout diffusés et le pouvoir politique finit par se laisser convaincre de réparer l’injustice. La poussée de la modernité avait rendu la France du XVIIIe siècle plurielle et ambiguë, la monarchie souhaitait se réformer et la classe dirigeante était divisée entre traditionalistes et partisans des idées nouvelles. La Révolution couvait. Qu’en est-il dans l’Arabie saoudite d’aujourd’hui? Sans par- ler des cruautés qui font le quotidien de l’Etat islamique. Ce que vivait la France de l’époque, nombre de nations musul- manes l’éprouvent, dans la lutte, dans la contradiction, qu’on songe à la Tunisie qui a évité le danger islamiste par le compromis, une solution que Voltaire aurait à coup sûr approuvée. Les exégètes remarqueront que le Traité sur la tolérance n’est pas tout à fait adapté à la situation crée par le massacre de Charlie Hebdo et de l’Hyper Casher. Voltaire plaide pour la liberté de conscience plus que pour la liberté d’expression. Saisissant le cas de Farel, cet extrémiste calviniste qui attaque ses adversaires dans les rues de Genève, il lui reproche non de réprimer l’expression des autres mais directement leur foi. Il sous-entend ainsi que la conscience doit être libre, non sa manifestation publique, qui doit rester dans les limites de la bonne entente entre les religions. Restriction d’époque, à coup sûr, tant les cath- oliques de France cherchaient à régenter non seulement l’expression publique, mais aussi les idées conçues ou approuvées dans le secret de la vie privée. Voltaire veut que chacun soit libre de penser ce qu’il veut. Il ne va pas jusqu’à approuver les paroles provocantes ou les atteintes directes à tel ou tel culte. Voltaire est un homme de sagesse, de mod- ération, on dirait aujourd’hui qu’il est un pragmatique, un réformiste de la laïcité. Mais justement: dans les pays de théocratie, la liberté de conscience serait déjà un énorme progrès. Les minorités re- ligieuses en pays d’islam radical ou fondamentaliste sont persécutées pour ce qu’elles sont avant de l’être pour ce qu’elles font. On cherche à les éradiquer, pas seulement à les confiner dans l’espace privé. La tolérance selon Voltaire leur ferait faire un pas en avant considérable; le traité reste d’une brûlante actualité, même s’il porte la marque du XVIIIe siècle et de l’emprise minutieuse exercée sur la vie sociale par les dévots catholiques, qu’il fallait faire sortir des maisons avant de proclamer la liberté des places publiques. Voltaire aurait-il été Charlie? On laissera la question en sus- pens. Le génie du style et la limpidité des arguments effa- cent toutes les réserves. La langue est une arme. Voltaire la tourne contre l’idiotie du dogme, la stupidité des vérités révélées, la tyrannie à front bas, la bêtise des fanatiques. Là est l’essentiel. Là réside la force éternelle de cette prose lu- mineuse, dont l’éclat fait toujours fuir les cancrelats de l’obscurantisme. Chapitre I Citer Link to post Share on other sites
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