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Un OK à l’implication des multinationales dans les débats algéro-algériens ?


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Les propos tenus, avant-hier, à Mascara, par le ministre de la Communication, Hamid Grine, sont gravissimes. Intervenant à la suite de la polémique créée, le 18 février dernier, par les déclarations du DG de l’opérateur d’Ooredoo, Joseph Ged, Hamid Grine a qualifié les conditions d’octroi de la publicité décidées par l’entreprise de téléphonie mobile aux médias algériens de “raisonnables”. Le ministre a même tenu à préciser qu’il était présent, lors de la rencontre organisée par Ooredoo avec les journalistes, en ne trouvant rien à redire sur le discours de ce dernier, sinon à applaudir “l’octroi de la publicité, en fonction du niveau de respect des médias des règles de la déontologie du journalisme, basées sur la crédibilité des informations et le rejet de la diffamation et de l’injure”. Ainsi, Hamid Grine a donné son aval à la leçon de “professionnalisme” dispensée par M. Ged, qui a menacé de priver les médias algériens de la manne publicitaire s’ils ne caressaient pas dans le sens du poil le pouvoir algérien et le Qatar. Mais cette caution assumée publiquement le 23 février, émane d’un ministre de la République, et engage, par conséquent, l’État algérien. Ce qui conforte les accusations portées à l’encontre de M. Grine, depuis sa nomination à la tête du département de la Communication, quant aux pressions exercées contre la presse privée et aux tentatives de musellement de cette même presse par le biais d’un chantage à la pub. Mais, à la différence des directives qu’il donnait jusque-là en catimini, Hamid Grine qui, faut-il le souligner, était l’ancien directeur de communication de l'opérateur Djezzy, couvre le dérapage du DG d’Ooredoo et, pire, franchit une nouvelle étape, en assumant publiquement ce chantage. En réagissant de la sorte, il accorde droit à une entreprise économique, certes de “droit algérien”, mais filiale d’une multinationale, d’user de la carte de la pression et de s’immiscer dans ce qui relève d’un débat algéro-algérien. Cela peut être compris comme un signe prouvant que M. Grine trouve son compte ou veut tirer avantage de cette affaire. Cela peut aussi être interprété comme une sorte d’encouragement aux autres multinationales, leur laissant croire que tout leur est permis, y compris s’ingérer dans la politique du gouvernement algérien. À partir de là, il y a risque d’en faire la règle !

 

H. A.

 

Source Liberté

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