Racisme : «Ce pays devient fou», se désole Juppé

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LE SCAN POLITIQUE - L'ancien premier ministre prône «le dialogue interculturel» et «interreligieux» mais se dit «horrifié» par les messages qu'il reçoit à sa mairie de Bordeaux.

 

 

«Il y a aujourd'hui en France du racisme, de l'antisémitisme et de l'islamophobie», constate sans ambages Alain Juppé. Le présidentiable, candidat à la primaire UMP, s'inquitète. «Le ministre de l'intérieur disait récemment qu'en janvier, le nombre d'actes anti-musulmans a dépassé la totalité des actes anti-musulmans de l'année précédente. En un mois, autant qu'en un an», se désole le maire de Bordeaux devant le Bondy Blog - France Ô et La Chaîne parlementaire, qui sera diffusé ce dimanche.

À l'Obs, il dit être «horrifié» par la manière dont un candidat du Front national aux départementales le surnomme: «Ali Juppé». Référence au plaidoyer du maire de Bordeaux en faveur de la construction d'une mosquée qui réponde aux besoins de la communauté musulmane. Même étonnement quand il découvre les lettres envoyées à son bureau pour se plaindre qu'une asiatique fasse la couverture du magazine municipal. «Ce pays devient fou», s'indigne-t-il.

Favorable au voile à l'université

 

Celui qui vise l'Elysée conteste la proposition de la nouvelle secrétaire nationale de l'UMP, Lydia Guirous qui prône l'interdiction du voile à l'université. «Le voile, le foulard, qu'on l'interdise dans des lieux comme l'école où des enfants sont en formation et n'ont pas acquis l'esprit critique, c'est une bonne chose. Je pense que c'est bien. À l'université, c'est différent. On a des jeunes gens et des jeunes femmes qui sont adultes qui ont tout à fait leur liberté de jugement, je ne pense pas qu'il soit nécessaire de légiférer dans ce domaine-là», estime Alain Juppé. Et dans l'espace public? «Ça ne me choque pas de voir quelqu'un qui porte un foulard. Il faut apaiser ces tensions-là».