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Comment développer un pays où à 40 ans un homme habite encore chez ses parents ?


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Guest George Bish
et vous faites comment pour recevoir votre copine?

 

je fais comme dans la pub Durex, j'attends que les parents ne soient pas là pour l'appeler :D non... sans déconner, j'ai pas de copine.

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Guest George Bish
Salam George,

 

Décidément y en a qui comprenne quedchi...

 

D'une critique d'un article merdique, un lien est fait...avec la poésie...

 

Le "journaliste" mélange tout, ne comprend rien, à un moment je me suis dit que c'était peu-être un clône, il n'a aucune notion des cultures et il aurait pu sur sa lancée parler de complot, pourquoi pas...

 

Enfin Dieu merci vous n'êtes pas tous comme ça en Algérie...

 

Il n'y a aucun mal à habiter chez ses parents quelque soit l'âge...

 

Il suffit de s'entendre et pour ce faire l'âge n'est pas requis que je saches...

 

salut Amar, belle remarque.

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bonjour, je trouve cette discussion assez intéressante, et qui rejoins les thématiques sociologiques développées par l'historien Emmanuel Todd, quand à la prédominance d'un type de système familial et ce que cela induit sur la société, mais aussi sur l'appréhension du monde (et la réaction aux crises structurelles aussi).

 

il fait remonter les différents systèmes au Néolithique.

 

par ex, en Europe du Nord le modèle familial est dit nucléaire, les jeunes hommes et femmes quittent ensemble la cellule parentale et en recréee une indépendante.

 

en Europe du Sud et monde arabe c'est famille communautaire endogame (les filles restent dans le groupe familial)

 

dans d'autres régions c'est famille souche enfin bref je vous met un lien avec des résumés, j'ai trouvé cette approche très intéressante:

Emmanuel Todd pour tous - III - Le rôle des structures familiales dans le contenu des crises de transition et des idéologies dominantes - Herodote.net

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Caractéristiques*:

- Famille élargie, cohabitation des fils mariés et de leurs parents.

- Forte autorité du père.

- À sa mort, les biens sont divisés de façon égalitaire entre les frères. Les filles sont exclues de l'héritage.

- Pas de mariage entre cousins

Valeurs*:

- Autorité et égalité

- Universalisme

Principales régions concernées*:

Russie, Yougoslavie, Slovaquie, Bulgarie, Hongrie, Albanie, Italie centrale, Chine, Vietnam, Cuba, Inde du nord, Nord Massif central.

 

 

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

. LA FAMILLE COMMUNAUTAIRE ENDOGAME

 

Caractéristiques*:

- Famille élargie, cohabitation des fils mariés et de leurs parents.

- À sa mort, les biens sont divisés de façon égalitaire entre les frères. Les filles sont exclues de l'héritage.

- Mariage fréquent entre les enfants de deux frères (endogamie).

- Faible autorité du père.

Valeurs*:

- Autorité moins forte et égalité

- Universalisme

Principales régions concernées*:

Monde arabe, Turquie, Iran, Afghanistan, Pakistan, Azerbaïdjan, Ouzbékistan.

 

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

 

 

 

3. LA FAMILLE SOUCHE

 

Caractéristiques*:

- Famille verticale, cohabitation de l'héritier marié et de ses parents.

- Inégalité des enfants*: transmission intégrale du patrimoine à l'un des enfants.

Valeurs*:

- Autorité et inégalité

- Ethnocentrisme / refus de l'universel

Principales régions concernées*:

Belgique, Irlande, Écosse, Sud-ouest France, Alsace, Espagne du nord, Portugal du nord. Allemagne, Autriche, Japon, Suède, Norvège.

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

 

LA FAMILLE NUCLEAIRE ABSOLUE

 

Caractéristiques*:

- Pas de cohabitation entre les enfants mariés et leurs parents.

- Pas de règle successorale précise*: usage fréquent du testament.

Valeurs*:

- Liberté et non-égalité: pas d'inégalitarisme strict

- Individualisme, refus du mélange*: apartheid ou multiculturalisme

Principales régions concernées*:

Monde anglo-saxon, Hollande, Danemark.

 

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

 

 

5. LA FAMILLE NUCLEAIRE ÉGALITAIRE

 

Caractéristiques*:

- Pas de cohabitation entre les enfants mariés et leurs parents.

- Héritage strictement égalitaire entre les enfants

Valeurs*:

- Liberté et égalité

- Individualisme, universalisme, méritocratie (égalité des chances)

Principales régions concernées*:

France du nord, Italie du nord et du sud, Espagne centrale et méridionale, Portugal central, Grèce, Roumanie, Pologne, Amérique latine, Éthiopie.

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bonjour, je trouve cette discussion assez intéressante, et qui rejoins les thématiques sociologiques développées par l'historien Emmanuel Todd, quand à la prédominance d'un type de système familial et ce que cela induit sur la société, mais aussi sur l'appréhension du monde (et la réaction aux crises structurelles aussi).

 

il fait remonter les différents systèmes au Néolithique.

 

par ex, en Europe du Nord le modèle familial est dit nucléaire, les jeunes hommes et femmes quittent ensemble la cellule parentale et en recréee une indépendante.

 

en Europe du Sud et monde arabe c'est famille communautaire endogame (les filles restent dans le groupe familial)

 

dans d'autres régions c'est famille souche enfin bref je vous met un lien avec des résumés, j'ai trouvé cette approche très intéressante:

Emmanuel Todd pour tous - III - Le rôle des structures familiales dans le contenu des crises de transition et des idéologies dominantes - Herodote.net

 

Est ce que les appartements en immeuble ne modifient pas ces traditions?

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Pour E. Todd, on peut expliquer la fragmentation idéologique du monde au XXe siècle par la diversité des structures familiales traditionnelles car ce sont elles qui influencent, malgré leur disparition, les idéologies contemporaines.

 

Pour démontrer cela, Emmanuel Todd commence par expliquer que chaque structure familiale est porteuse de valeurs. Il reprend ici une thèse ancienne exposée par Frédéric Le Play (1806-1882), sociologue catholique conservateur, qui a cherché à comprendre au XIXe siècle l'origine des valeurs de liberté et d'égalité si présentes dans la Révolution française. Il a étudié les structures familiales paysannes de l'époque et a déduit que ces valeurs venaient de l'organisation familiale paysanne qu'il a observée. Il a compris que chaque structure familiale met en jeu des rapports humains qui reflètent une conception de la liberté et de l'égalité.

 

La relation entre parents et enfants dans la famille détermine le rapport de chaque individu à la liberté et à l'autorité*: si la coutume est que l'enfant adulte marié continue à vivre avec ses parents (comme dans le cas de la famille souche), alors cela illustre l'acceptation d'une version autoritaire des rapports familiaux. Si au contraire, il quitte le foyer pour en fonder un nouveau (famille nucléaire), nous avons une vision libérale des rapports familiaux qui respecte l'indépendance des individus.

 

La relation entre frères détermine le rapport de l'individu à l'égalité. Si la pratique de l'héritage consiste en un partage équitable entre tous les descendants, cela reflète l'attachement des individus à l'égalité. Si la norme est l'indivisibilité du patrimoine et la transmission à un seul descendant excluant tous les autres, nous avons une acceptation du principe d'inégalité.

 

On peut dès lors caractériser les structures familiales exposées dans la première partie selon deux axes liberté/autorité et égalité/inégalité. Ceci aboutit à la scission de la famille nucléaire en deux selon qu'on y pratique le partage égalitaire de l'héritage (nucléaire égalitaire) ou non (nucléaire absolue).

(.......)

 

La thèse majeure d'Emmanuel Todd intervient ici*: il affirme que les rapports familiaux servent de modèle aux relations politiques.

 

Les mutations sociales qui aboutissent à l'urbanisation et à la disparition des structures familiales paysannes déclenchent nécessairement une crise politique. La nature et le contenu de cette crise sont déterminés par ces structures familiales en train de disparaître car à ce moment-là, les rapports humains éprouvés dans les relations familiales sont transposés en rapports sociaux c'est-à-dire en conception des relations entre humains qui ne se connaissent pas. Ainsi, on parle de*cristallisation idéologique*car les valeurs du système familial sont transposées en idéologie.

 

Celle-ci s'exprime d'abord sous forme extrême dans le cadre d'une crise de transition qui peut prendre la forme d'une révolution plus ou moins sanglante ou même d'un génocide. Puis l'idéologie s'exprime de manière édulcorée en influençant le régime, plus ou moins démocratique mais en tous cas plus apaisé, qui succède à la crise.

 

Comprendre les valeurs charriées par les différents types de structures familiales traditionnelles c'est comprendre les valeurs qui dominent les différentes sociétés contemporaines et rendre intelligible leur évolution.

 

Dans sa typologie établie dans*L'Origine de systèmes familiaux, E. Todd introduit des variables, comme le couple patrilocalité/matrilocalité, qui permettent de distinguer des variantes pour chacune des ces structures (par exemple variante patrilocale pour la famille communautaire, à corésidence temporaire matrilocale pour la famille nucléaire,…). Leur introduction ici dépasserait le cadre de cet article.

 

Nous retiendrons tout de même dans notre analyse du rôle des structures familiales dans les idéologies des sociétés contemporaines la variable du taux de mariage endogame c'est-à-dire du pourcentage de mariages entre cousins au sein d'une société. Dans le monde arabe, c'est traditionnellement le mariage entre le garçon et la fille respectifs de 2 frères.

 

(....)

 

pour la famille arabe observations et évolutions:

Cette variante de la famille communautaire se caractérise par son principe d'endogamie. Ce dernier produit une organisation sociale où le groupe familial est refermé sur lui-même. C'est la coutume qui règle les tensions et qui détermine qui sera la belle-fille (en l’occurrence une nièce). Donc chaque neveu est un gendre potentiel ce qui apaise les tensions (le patrimoine familial restera dans la famille) et rend inutile une forte autorité parentale.

 

La conséquence politique de cette organisation familiale est la grande résistance à la construction d'un État. Les individus n'ont pas besoin d'un État pour gérer les rapports sociaux puisque la coutume et la solidarité familiale assurent la protection des personnes. On a vu donc dans les pays concernés s'imposer des dictateurs mettant en place un État militaire qui finalement ne contrôle pas grand-chose et est systématiquement contourné par la pratique de la corruption. Une autre conséquence est l'émergence dans ces sociétés d'une religion sans clergé.

 

La famille communautaire endogame surnommée parfois*la famille arabe*tant elle est présente dans le monde arabe est typique des territoires islamisés. Pourtant, elle n'est pas le produit de l'islam. Elle lui préexiste. L’islam est une religion apparue en territoire communautaire endogame et s'est répandue avec lui. Elle n'a pas produit de structure familiale et ce qui, dans le Coran, pouvait s'opposer aux valeurs de la famille communautaire endogame (par exemple, la demi-part d’héritage accordée aux femmes) n'a jamais été appliqué.

 

L'islam n'est pas non plus la cause du retard économique et de démocratisation du monde arabe. C'est plutôt la faible autorité maternelle au sein de la famille communautaire qui explique le retard d'alphabétisation et par là l'émergence plus tardive de la modernité. On l'a vu, l'islam n'est pas un frein aux évolutions démographiques du monde musulman. Les révolutions arabes ont montré qu'elle n'était pas non plus un frein aux bouleversements politiques.

 

En 2011, complétant son analyse du monde musulman exposé dans*Le rendez-vous des civilisations, E. Todd explique dans l'ouvrage*Allah n'y est pour rien*(*) que ce qui a permis le déclenchement d'un mouvement de révolution dans le monde arabe, c'est la chute récente du taux de mariage endogame dans des pays comme l’Égypte ou la Tunisie. Cette chute a fait sauter le verrou qui empêchait l'entrée du monde arabe dans la«*révolution*».

 

Prenons l'exemple de la Tunisie. En 2011, elle a un taux d'alphabétisation des jeunes hommes de 96 %, des jeunes femmes de 92 %, un indice de fécondité de 2,02 enfants par femme (inférieur au taux français) et 65 % d'urbains. Les mutations sociales déterminantes sont donc depuis longtemps enclenchées et arrivent même à leur terme. Le phénomène nouveau c'est la chute récente du taux d'endogamie chez les jeunes générations (notamment en raison de l'influence culturelle des enfants d'immigrés tunisiens en France) qui rend possible la déstabilisation de la société et le bouleversement politique.

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Est ce que les appartements en immeuble ne modifie pas ces traditions?

 

forcément puisque les sociétés primitives étaient toutes paysannes, cependant on sait que la vie en immeuble existe depuis l'antiquité (Insulae romaines etc....) la ville est structurelllement organisée en quartier ou cohabitent les corporations artisanales, la construction en étage est donc reparties et usitée depuis des millénaires, les échoppes en bas, ateliers et espaces de stock au 1er et logements au dessus, + on monte + leslogements sont vétustes et destinées aux couches pauvres (serviteurs, esclaves).

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Salut chacalette

 

lette

Pour E. Todd, on peut expliquer la fragmentation idéologique du monde au XXe siècle par la diversité des structures familiales traditionnelles car ce sont elles qui influencent, malgré leur disparition, les idéologies contemporaines.

 

Pour démontrer cela, Emmanuel Todd commence par expliquer que chaque structure familiale est porteuse de valeurs. Il reprend ici une thèse ancienne exposée par Frédéric Le Play (1806-1882), sociologue catholique conservateur, qui a cherché à comprendre au XIXe siècle l'origine des valeurs de liberté et d'égalité si présentes dans la Révolution française. Il a étudié les structures familiales paysannes de l'époque et a déduit que ces valeurs venaient de l'organisation familiale paysanne qu'il a observée. Il a compris que chaque structure familiale met en jeu des rapports humains qui reflètent une conception de la liberté et de l'égalité.

 

La relation entre parents et enfants dans la famille détermine le rapport de chaque individu à la liberté et à l'autorité*: si la coutume est que l'enfant adulte marié continue à vivre avec ses parents (comme dans le cas de la famille souche), alors cela illustre l'acceptation d'une version autoritaire des rapports familiaux. Si au contraire, il quitte le foyer pour en fonder un nouveau (famille nucléaire), nous avons une vision libérale des rapports familiaux qui respecte l'indépendance des individus.

 

La relation entre frères détermine le rapport de l'individu à l'égalité. Si la pratique de l'héritage consiste en un partage équitable entre tous les descendants, cela reflète l'attachement des individus à l'égalité. Si la norme est l'indivisibilité du patrimoine et la transmission à un seul descendant excluant tous les autres, nous avons une acceptation du principe d'inégalité.

 

On peut dès lors caractériser les structures familiales exposées dans la première partie selon deux axes liberté/autorité et égalité/inégalité. Ceci aboutit à la scission de la famille nucléaire en deux selon qu'on y pratique le partage égalitaire de l'héritage (nucléaire égalitaire) ou non (nucléaire absolue).

(.......)

 

La thèse majeure d'Emmanuel Todd intervient ici*: il affirme que les rapports familiaux servent de modèle aux relations politiques.

 

Les mutations sociales qui aboutissent à l'urbanisation et à la disparition des structures familiales paysannes déclenchent nécessairement une crise politique. La nature et le contenu de cette crise sont déterminés par ces structures familiales en train de disparaître car à ce moment-là, les rapports humains éprouvés dans les relations familiales sont transposés en rapports sociaux c'est-à-dire en conception des relations entre humains qui ne se connaissent pas. Ainsi, on parle de*cristallisation idéologique*car les valeurs du système familial sont transposées en idéologie.

 

Celle-ci s'exprime d'abord sous forme extrême dans le cadre d'une crise de transition qui peut prendre la forme d'une révolution plus ou moins sanglante ou même d'un génocide. Puis l'idéologie s'exprime de manière édulcorée en influençant le régime, plus ou moins démocratique mais en tous cas plus apaisé, qui succède à la crise.

 

Comprendre les valeurs charriées par les différents types de structures familiales traditionnelles c'est comprendre les valeurs qui dominent les différentes sociétés contemporaines et rendre intelligible leur évolution.

 

Dans sa typologie établie dans*L'Origine de systèmes familiaux, E. Todd introduit des variables, comme le couple patrilocalité/matrilocalité, qui permettent de distinguer des variantes pour chacune des ces structures (par exemple variante patrilocale pour la famille communautaire, à corésidence temporaire matrilocale pour la famille nucléaire,…). Leur introduction ici dépasserait le cadre de cet article.

 

Nous retiendrons tout de même dans notre analyse du rôle des structures familiales dans les idéologies des sociétés contemporaines la variable du taux de mariage endogame c'est-à-dire du pourcentage de mariages entre cousins au sein d'une société. Dans le monde arabe, c'est traditionnellement le mariage entre le garçon et la fille respectifs de 2 frères.

 

(....)

 

pour la famille arabe observations et évolutions:

Cette variante de la famille communautaire se caractérise par son principe d'endogamie. Ce dernier produit une organisation sociale où le groupe familial est refermé sur lui-même. C'est la coutume qui règle les tensions et qui détermine qui sera la belle-fille (en l’occurrence une nièce). Donc chaque neveu est un gendre potentiel ce qui apaise les tensions (le patrimoine familial restera dans la famille) et rend inutile une forte autorité parentale.

 

La conséquence politique de cette organisation familiale est la grande résistance à la construction d'un État. Les individus n'ont pas besoin d'un État pour gérer les rapports sociaux puisque la coutume et la solidarité familiale assurent la protection des personnes. On a vu donc dans les pays concernés s'imposer des dictateurs mettant en place un État militaire qui finalement ne contrôle pas grand-chose et est systématiquement contourné par la pratique de la corruption. Une autre conséquence est l'émergence dans ces sociétés d'une religion sans clergé.

 

La famille communautaire endogame surnommée parfois*la famille arabe*tant elle est présente dans le monde arabe est typique des territoires islamisés. Pourtant, elle n'est pas le produit de l'islam. Elle lui préexiste. L’islam est une religion apparue en territoire communautaire endogame et s'est répandue avec lui. Elle n'a pas produit de structure familiale et ce qui, dans le Coran, pouvait s'opposer aux valeurs de la famille communautaire endogame (par exemple, la demi-part d’héritage accordée aux femmes) n'a jamais été appliqué.

 

L'islam n'est pas non plus la cause du retard économique et de démocratisation du monde arabe. C'est plutôt la faible autorité maternelle au sein de la famille communautaire qui explique le retard d'alphabétisation et par là l'émergence plus tardive de la modernité. On l'a vu, l'islam n'est pas un frein aux évolutions démographiques du monde musulman. Les révolutions arabes ont montré qu'elle n'était pas non plus un frein aux bouleversements politiques.

 

En 2011, complétant son analyse du monde musulman exposé dans*Le rendez-vous des civilisations, E. Todd explique dans l'ouvrage*Allah n'y est pour rien*(*) que ce qui a permis le déclenchement d'un mouvement de révolution dans le monde arabe, c'est la chute récente du taux de mariage endogame dans des pays comme l’Égypte ou la Tunisie. Cette chute a fait sauter le verrou qui empêchait l'entrée du monde arabe dans la«*révolution*».

 

Prenons l'exemple de la Tunisie. En 2011, elle a un taux d'alphabétisation des jeunes hommes de 96 %, des jeunes femmes de 92 %, un indice de fécondité de 2,02 enfants par femme (inférieur au taux français) et 65 % d'urbains. Les mutations sociales déterminantes sont donc depuis longtemps enclenchées et arrivent même à leur terme. Le phénomène nouveau c'est la chute récente du taux d'endogamie chez les jeunes générations (notamment en raison de l'influence culturelle des enfants d'immigrés tunisiens en France) qui rend possible la déstabilisation de la société et le bouleversement politique.

 

 

 

C'est beaucoup plus intéressant et enrichissant, bon c'est Todd...

 

Merci...:)

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Le rendez-vous des civilisations

 

Des chiffres contre les préjugés

 

 

L'historien Emmanuel Todd et le démographe Youssef Courbage nous livrent une vision iconoclaste du monde musulman avec*Le rendez-vous des civilisations*(Seuil, septembre 2007, 178 pages, 12,5 euros).

 

En croisant les indices de fécondité, le taux d'alphabétisation, les structures familiales et l'histoire,*Emmanuel Todd*et Youssef Courbage nous montrent dans*Le rendez-vous des civilisations*que les pays à risques ne sont pas nécessairement ceux que l'on croit.

 

Pour répondre à l'Américain Samuel Huntington qui a prédit une inéluctable confrontation entre l'islam et l'Occident (Le choc des civilisations, 2000), ils se sont penchés sur les caractéristiques humaines des différents pays musulmans.

 

Non sans parti-pris, ils en concluent que ces pays évoluent comme les autres et sont, pour la plupart, voués à s'aligner sur les standards occidentaux.

 

Un islam, des islams

 

Les auteurs soulignent en premier lieu l'extraordinaire diversité des sociétés musulmanes, en dépit du poids de la religion. Tout sépare par exemple le Yémen, encore très peu alphabétisé, avec une fécondité supérieure à six enfants par femme, de l'Iran ou de la Tunisie, où l'alphabétisation est massive, y compris chez les femmes, et l'indice de fécondité à peine égal à deux enfants par femme comme en France.

 

La diversité s'exprime aussi dans le statut social des femmes, qui semblerait bien davantage lié aux modèles familiaux préislamiques qu'à la religion elle-même. Dans le monde arabe (du Maghreb à l'Irak), l'endogamie prédomine (on se marie de préférence entre cousins) ainsi que la lignée paternelle. Avec pour conséquence, selon les auteurs, une structure familiale stable (pas de conflit entre belles-mères et brus, pas d'infanticide des filles). La polygamie concerne dans le monde arabe quelques pourcents des femmes.

 

En Afrique noire, rien de tel. Un quart à la moitié des femmes vivent en ménage polygame mais d'une façon souvent très autonome, chaque coépouse disposant de sa propre case. Cette polygamie traditionnelle concerne aussi bien les populations musulmanes qu'animistes ou chrétiennes ! La fécondité reste élevée (cinq à huit enfants par femme) même si les démographes croient discerner les premiers signes de reflux.

 

En Malaisie et en Indonésie, c'est encore un autre monde. La prépondérance revient à la lignée maternelle. Les filles sont autant désirées que les garçons (on ne note pas d'infanticides ou d'avortements sélectifs comme en Chine ou en Inde). Les femmes tiennent leur rang dans la société et sont par exemple plus nombreuses que les hommes dans l'enseignement supérieur.

 

L'école, contraceptif efficace

 

Youssef Courbage et Emmanuel Todd insistent plus particulièrement sur l'alphabétisation*:*«*La variable explicative la mieux identifiée par les démographes n'est pas le PIB par tête, mais le taux d'alphabétisation des femmes. Le coefficient de corrélation associant l'indice de fécondité au taux d'alphabétisation féminin est toujours très élevé...*»

 

Les auteurs montrent que la contraception et la baisse de la fécondité interviennent le plus souvent après que la moitié des hommes aient accédé à la lecture et au moment où la moitié des femmes y accèdent à leur tour. Ensuite, la décrue peut être brutale (Iran, Algérie....). Mais elle peut aussi se ralentir, s'interrompre et parfois même amorcer une légère remontée (Syrie, Malaisie....).

 

Incontournable, la laïcité ?

 

«*L'effacement du religieux serait-il une pré-condition de la modernisation démographique ?*»s'interrogent les auteurs du*Rendez-vous des civilisations. Leur question dérive de ce que le déclin de la ferveur religieuse aurait peu ou prou coïncidé en Europe occidentale ainsi qu'au Japon avec la poussée de l'alphabétisation et la chute de la fécondité.

 

Au vu du précédent européen et japonais, Youssef Courbage et Emmanuel Todd supputent que la chute de la fécondité et l'alphabétisation en Iran, en Tunisie, au Maroc et ailleurs dissimulent un troisième larron : l'indifférence religieuse, voire l'athéisme.

 

Mais la concomitance de ces trois facteurs reste à vérifier. Du moins, on peut penser que la fécondité résiste tant que le facteur religieux résiste également. Par exemple, les États-Unis (ce n'est pas rien) cumulent ferveur religieuse, alphabétisation de masse et fécondité modérée (environ deux enfants par femme, soit tout de même 50% de plus qu'en Europe ou au Japon). Même chose dans l'État indien du Kérala, fortement alphabétisé et à majorité hindoue et catholique, où la fécondité moyenne est tombée à un peu moins de deux enfants par femme sans que la ferveur religieuse des habitants soit en cause...

 

Youssef Courbage et Emmanuel Todd notent d'ailleurs que la baisse de la fécondité tend dans de nombreux pays à s'interrompre ou se ralentir en dépit des progrès économiques et éducatifs, peut-être en liaison avec le regain religieux. C'est le cas dans des pays émergents comme la Malaisie et l'Indonésie.

 

Au demeurant, le stade européen, avec à peine plus d'un enfant par femme, peut-il être considéré comme*«*moderne*»*et inéluctable, sachant que, sauf retournement, il mène mathématiquement à la disparition des sociétés en question ?

 

La*«*guerre des berceaux*»

 

Les auteurs reconnaissent beaucoup d'exceptions à leur modèle d'évolution démographique, exceptions qui s'expliquent le plus souvent par le contexte géopolitique fait de rivalités entre communautés historiques, ethniques et/ou religieuses.

 

Par exemple, si les Kossovars musulmans conservent une fécondité nettement plus élevée que leurs cousins albanais, cela pourrait être dû à leur souci de s'imposer face aux Serbes qui partagent avec eux le territoire. Le même phénomène s'est observé d'ailleurs en Irlande du nord, avec les Irlandais catholiques et les colons d'origine écossaise.

 

Mais l'exception la plus notable concerne le sous-continent indien qui, l'air de rien, abrite près de la moitié des musulmans de la planète : environ 450 millions dont 160 au Pakistan, 140 au Bangladesh et 140 en Inde.

 

Le Pakistan, qui accumule tous les retards (sauf en matière nucléaire), conserve une fécondité de 4,6 enfants par femme. On retrouve le même taux chez les musulmanes de l'Inde du Nord. État par État, on voit dans l'Union indienne que les musulmanes ont à peu près partout un enfant de plus que les hindoues. À ce rythme-là, le sous-continent pourrait compter autant de musulmans que d'hindous en 2050.

 

Faut-il voir dans ce genre de déséquilibre un nouveau*risque de conflit*? Ou vaut-il mieux conclure comme Youssef Courbage et Emmanuel Todd :*«* La convergence des indices de fécondité permet de se projeter dans un futur, proche, dans lequel la diversité des traditions culturelles ne sera plus perçue comme génératrice de conflit, mais témoignera simplement de la richesse de l'histoire humaine *»*?

 

André Larané

 

Qui a peur du grand méchant loup ?

 

Au terme de leur décapante analyse, Youssef Courbage et Emmanuel Todd s'autorisent un conseil à l'adresse des gens qui nous dirigent, à l'Élysée ou à la Maison Blanche :

 

- S'il y a un État à surveiller, ce n'est sans doute pas l'Iran*qui s'est considérablement rapproché des standards européens ! Ce pays apparaît plus*«*moderne*»*par exemple que son voisin turc dont la fécondité se maintient à 2,3 enfants par femme, qui conserve une démocratie sous tutelle militaire et reste tenté de régler par la force la question kurde.

 

- Mieux vaut avoir l'oeil sur le Pakistan, qui tarde à faire sa révolution démographique et cultive sa rivalité avec l'Union indienne :*«* Les convulsions que nous voyons se produire aujourd'hui dans le monde musulman peuvent être comprises, non comme les manifestations d'une altérité radicale, mais au contraire comme les symptômes classiques d'une désorientation propre aux périodes de transition. Dans les pays où cette transition arrive dans sa phase terminale, la zone de danger est en général passée. Mais dans les pays où la transition n'en est encore qu'à ses débuts, le potentiel de perturbation est élevé et il convient de garder la plus grande vigilance. C'est le cas, par exemple, du Pakistan aujourd'hui *».

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Guest Chakhss

Je pense qu'il y a un juste milieu. Subvenir à ses besoins et ceux de ses proches et maintenir un contact solide et régulier avec ses parents, et demeurer chez eux s'ils en éprouvent le besoin.

 

Est-ce du développement que de jeter ses parents dans des maisons de retraite?

 

Préférez-vous celui qui reste chez ses parents, se débrouille par-ci par-là, mais tient compagnie à ceux qui lui ont tenu compagnie quand il était petit et vulnérable, ou celui qui laisse ses parents vieillir seuls puis les envoie dans des maisons de retraite une fois qu'ils perdent leur autonomie?

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quand l'algerien devient independant financierement et construit sa vie-il est rare qu'il reste avec les parents ...une fois marié par exemple la femme fait tout pour creer la zizanie et couper les ponts avec les parents -sauf evidement si la situation financiere ne le permet pas ...je ne vois pas ou se trouve la tradition la dedans ou l'interet des parents dans ce type de relation .Auparavant le pere travaillait pour le fils puis le fils travaille pour le pere -c'etait notre systeme de retraite .Aujourd'hui le pere travaille pour le fils puis pour le petit fils- c'est la faillite du systeme .

 

dans le monde animal les betes elevent leurs petits jusqu'a ce qu'il puisse se debrouiller seul -a partir d'un certain stade developpement le petit est livré a lui meme et il acquiert les techniques pour chasser ou meurt de faim car c'est un etre faible qui ne merite pas de se reproduire .

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Wach t'hab ya Zinou j'adore votre poésie et sa naïveté.

 

C'est mignon.

Merci Amar Le Poète. :zoo_dog:

 

Pauvre de toi, ya Zoubir le pauvre, pauvre Zoubir...

 

Tu adores?

 

Il n'y a que Allah qui mérite d'être adorer...

 

Naïveté?

 

Bon je te zappe, car tu es trop...con!!!:bash::bash::bash:

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