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«Dieu est-il périmé ? » : les soixantes réponses du cardinal Barbarin

 

Mgr Barbarin, cardinal-archevêque de Lyon, a un avis sur tout dans son dernier livre. Extraits.

V.Md. | 04 Avril 2015 Le Parisien

 

«Pourquoi ne voit-on jamais Dieu ?» «Pourquoi le mal existe-t-il ?» «Qu’est ce que le pardon ?» «Est-ce que prier s’apprend ?» «Si Dieu nous a créés libres, pourquoi la religion nous impose-t-elle des contraintes ?» Voici quelques unes des soixante questions posées par notre confrère Jean-Marie Montali, directeur-adjoint de la rédaction du Parisien-Aujourd’hui en France au cardinal Philippe Barbarin.

 

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Dans l’ouvrage «Dieu est-il périmé ?»* à paraître mardi, l’archevêque de Lyon, qui a réponse à tout, puise dans les textes de l’Evangile, dans les pensées de Saint-Augustin ou de Dostoïevski mais surtout dans sa propre expérience de serviteur de Dieu, livrant ainsi pour la première fois un entretien personnel. C’est l’occasion pour lui d’évoquer l’avenir de l’Eglise, le dialogue avec l’islam, tous les débats de société... Voici un florilège de ses réflexions.

 

Amour. «L’amour est la seule chose qui compte vraiment. C’est une merveille, une explosion de joie quand il survient dans nos vies. On a alors le sentiment que rien ne pourra le briser... Et pourtant, il est si fragile, tellement fugitif. Dans ses ruptures, il engendre des blessures vives et particulièrement douloureuses.»

 

«Le chemin de l’amour et de la fidélité, de la prière et du service, de Dieu et des autres, est exigeant, jalonné d’obstacles, et souvent austère.»

 

Mariage. «Il est probable que cet engagement fait peur à beaucoup de couples et, en même temps, vivre ensemble sans aucun cadre juridique, comme dans le concubinage paraît insatisfaisant.»

 

Adultère. «Il y a une vingtaine d’années encore, l’infidélité de l’un des conjoints entrait en considération dans un jugement de divorce, comme une faute grave. Mais aujourd’hui, non. On estime que l’adultère est une pratique courante et ne peut pas être considéré comme une faute grave. Du coup, je me demande ce que signifie cette valeur de la fidélité, et si elle n’est pas vidée de son contenu.»

 

Pornographie. «Parfois, on trouve normal de laisser s’étaler la pornographie, de vivre dans une ambiance d’érotisation qui exacerbe les désirs sexuels, alors que dans le même temps on remplit les prisons de personnes ayant commis des crimes sexuels. Je me dis que cette pauvre société perd la tête ou qu’elle joue au pompier pyromane !»

 

Péchés. «Les pêchés capitaux ne sont pas forcément les plus graves : sinon, dans cette liste, il y aurait l’idolâtrie, le meurtre ou l’adultère.»

 

«Les criminels, il n’y en a pas beaucoup dans l’humanité, je l’espère du moins, mais des pêcheurs, des pauvres pêcheurs de l’espèce commune, il y en a 100%, du Vatican jusqu’au fond des prisons !»

 

Dieu. «Dieu est toujours au-delà de ce que je peux en dire, incomparablement plus grand que ce que je crois savoir de lui.»

 

«Dieu nous a créés libres, c’est sans doute le plus beau cadeau qu’il nous ait fait.»

 

«Je voudrais que toute personne parlant de Dieu ait les lèvres qui brûlent lorsqu’elle essaie d’exprimer, de communiquer sa foi.»

 

Athée. «Que quelqu’un se mette à parler de Dieu comme d’un sujet qu’il maîtrise, faisant mine d’oublier que Dieu est un Mystère, quel danger, quel désastre ! Je pense que c’est l’une des causes pour lesquelles beaucoup de ceux qui ont grandi dans la foi sont devenus athées.»

 

Admiration. «On rencontre beaucoup de gens qui mènent une vie admirable de droiture et de générosité, alors qu’ils ne sont pas baptisés ou qu’ils ont cessé toute pratique religieuse à cause d’une souffrance ou d’un événement qui les a scandalisés intérieurement. Ils sont souvent des lumières pour nous.»

 

«Souvent, il m’arrive d’admirer et d’envier la droiture de personnes qui ne sont pas chrétiennes et d’être réveillé de ma médiocrité par des croyants d’autres religions.»

 

Eglise en crise. «Je n’ai pas l’impression en regardant aujourd’hui les évêques de France et du monde, et en considérant mes frères prêtres qui accomplissent leur mission avec simplicité, courage et générosité, que l’Eglise soit plus en crise qu’à une autre époque. Même si bien sûr nous avons notre lot de limites, de péchés et si nous décevons fréquemment ceux que nous servons !»

 

Pardon. «Il est clair que nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour réparer les dégâts occasionnés par notre péché, par un mensonge, une médisance, un vol. Il n’est pas possible de tout rattraper malheureusement, mais quelqu’un qui a participé à un avortement ne peut-il faire une offrande à une oeuvre qui essaie de sauver des tout-petits ou d’aider de futures mamans ?»

 

Douleur. «Nous admirons les médecins qui aujourd’hui savent accompagner la douleur et presque la faire disparaître. Même si cela n’empêche pas la souffrance d’une vie abîmée, malmenée par la maladie, c’est un grand bienfait de voir la médecine gagner contre la douleur.»

 

Fécondité. «L’acte sexuel, qui est une manifestation essentielle de l’amour entre un homme et une femme, est un acte humain au sens plein du terme, c’est à dire à la fois corporel, psychologique et spirituel, et c’est de ce don total entre deux personnes que surgit une vie nouvelle. C’est pourquoi l’Eglise souhaite rester à distance de toutes les techniques qui dissocient la fécondité de l’acte sexuel lui-même.»

 

Euthanasie. «Le principe qui nous vient du cinquième commandement de Dieu, Tu ne tueras pas, montre qu’il ne faut à aucun prix introduire dans la législation le droit de faire mourir quelqu’un, sinon la porte est ouverte à toutes sortes de folies.»

 

Eprouvette. «Quand je vois ce que les sciences humaines nous ont appris à propos de la psychologie du foetus et de tout ce qui s’est joué dans un être humain bien avant sa naissance, je me dis que l’enfant dont la vie a commencé dans les manipulations, les pipettes et les éprouvettes de laboratoires, a vraiment besoin d’être beaucoup aimé, et plus que tous les autres.»

 

Juger. «Pour les chrétiens, condamner un acte ne veut jamais dire juger ou condamner une personne.»

* «Dieu est-il périmé ? Paroles humaines, parole de feu», du cardinal Philippe Barbarin, avec Jean-Marie Montali. Editions de La Martinière. 400 pages. Sortie le 7 avril. Prix : 20€.

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Guest Chakhss

Intéressant, sauf pour le titre que je trouve agressif, dérangeant, cependant, un point m'interpelle, c'est la liberté de l'individu. Lorsqu'on envisage la vie d'ici-bas comme un examen, on a une réponse sur le pourquoi de notre liberté qui n'est d'ailleurs pas absolue si ce n'est dans le sens où on en a assez pour pouvoir faire les choix qui s'imposent.

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l’archevêque de Lyon, qui a réponse à tout

 

Perso, je me méfie des gens, des religions, des doctrines qui ont réponse à tout. C'est une manière d'anesthésier l'esprit, de le reléguer dans une petite zone de confort pour qu'il n'aille pas plus loin, remuer les questions qui dérangent.

 

Exemple:

«Dieu nous a créés libres, c’est sans doute le plus beau cadeau qu’il nous ait fait.»

À mon niveau, je ne vois pas où est cette liberté, puisque dès la naissance je suis conditionné par un corps (et ses besoins), par un environnement, etc. La condition humaine étant ce qu'elle est, l'humain plongé dans sa souffrance existentielle, on se passerait volontiers de ce cadeau. Cioran avait probablement raison de dénoncer le premier inconvénient : celui d'être né.

 

«Dieu est-il périmé ? »

Nietzsche et quelques autres avaient même annoncé sa mort, mais visiblement il a la peau dure. Du moins en tant que concept...

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Guest Chakhss
Perso, je me méfie des gens, des religions, des doctrines qui ont réponse à tout. C'est une manière d'anesthésier l'esprit, de le reléguer dans une petite zone de confort pour qu'il n'aille pas plus loin, remuer les questions qui dérangent.

C'est la réflexion par soi-même dans une démarche honnête et sincère qui apporte les meilleures réponses.

 

À mon niveau, je ne vois pas où est cette liberté, puisque dès la naissance je suis conditionné par un corps (et ses besoins), par un environnement, etc. La condition humaine étant ce qu'elle est, l'humain plongé dans sa souffrance existentielle, on se passerait volontiers de ce cadeau. Cioran avait probablement raison de dénoncer le premier inconvénient : celui d'être né.

 

Tu poses là une question d'un grand intérêt, car oui, nous sommes entrés dans ce monde le jour où nous sommes nés sans aucun souvenir de l'avoir voulu ou décidé auparavant, et on est là, comme coincés, surtout lorsque les tablettes de chocolat du matérialisme ne nous apportent plus la satisfaction escomptée et qu'on développe de plus en plus la convictions qu'elles n'y arriveront pas. Là, on prend conscience en même temps qu'il n'y a pas de fuite possible, nulle part, si ce n'est vers l'inconnu de la mise à mort de soi, car on ne sait pas si ça sera la disparition totale et peut-être donc l'apaisement de l'inexistence, ou si c'est comme le promettent les textes divins, le début d'un châtiment éternel pour le crime d'avoir endommagé et détruit le corps que Dieu nous a donné par pure arrogance et rébellion ou par désespoir de la miséricorde de Dieu, alors que cette dernière s'est étendue à toute chose. Un choix doit être fait, que penses-tu d'essayer au moins, et de demander à Dieu de te guider?

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Je pense que le titre se veut accrocheur.

Car en France, il n'y a plus personne dans les églises.

 

Même pour les curés, il n'y a plus personnes (car ils ne peuvent se marier).

Alors ils importent d'Afrique des curés.

Et cela même en Bretagne.

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