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LES RELIGIONS PEUVENT-ELLES COHABITER ?


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C'est la plus grande fête chrétienne. Le pape et les fidèles ont célébré Pâques ce week-end. Mais cette année, les célébrations organisées au Vatican - veillée pascale, bénédiction "urbi et orbi" (à la ville et au monde)- étaient empreintes de gravité et d’indignation, alors que dans le monde des violences sont perpétrées au nom de la religion. Et pour la troisième semaine sainte de son pontificat, le pape François n'a pas voulu – seulement – délivrer le traditionnel message pascal de paix. Il a souhaité durcir le ton contre "la furie djihadiste".

 

Le chef de l’Église catholique a dénoncé : "Le silence est complice et l’indifférence coupable devant la brutalité insensée qui frappe les chrétiens et vient encore de se déchaîner au Kenya". "Tous les responsables doivent redoubler leurs efforts afin de mettre un terme à une telle violence", a imploré l’évêque de Rome, sous le choc du massacre commis jeudi dernier par les shebab somaliens contre les étudiants de Garissa dans l’est du Kenya (148 morts). "Aujourd’hui, nous voyons nos frères persécutés, décapités et crucifiés pour leur foi sous nos yeux ou souvent avec notre silence complice. Des hommes et des femmes sont emprisonnés ou même tués seulement parce qu’ils sont croyants", a accusé le pape François, avant d’exhorter la communauté internationale à "ne pas rester inerte".

 

En cinq ans, 300 000 chrétiens ont fui la Syrie et plus de 400 000 l’Irak. Au Kenya, en Égypte, au Mali, pays de forte implantation catholique ou protestante, des groupes djihadistes de l’intérieur ou des pays voisins mènent des raids sanglants. Au Nigeria avec Boko Haram, le religieux domine des conflits meurtriers. Au Pakistan, les minorités vivent recluses… La liste est longue des pays où les chrétiens sont menacés et obligés de se cacher ou de fuir.

 

Les déclarations du pape peuvent-elles peser ? Et plus largement, les religions peuvent-elles cohabiter ? À l’heure où l’actualité internationale témoigne chaque jour de la multiplication des conflits religieux, en France, la question de la cohabitation paisible des communautés et des cultes est cruciale. S’il est impossible de s’appuyer sur des statistiques officielles, la loi interdisant de poser la question de l’appartenance religieuse lors des recensements légaux, les sociologues estiment que notre pays compterait 37 millions de catholiques, 5 millions de musulmans, 1 million de protestants, 600 000 juifs et 600 000 hindouistes.

source "emission sur la 5"

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