Terbhou 10 Posted May 10, 2015 Partager Posted May 10, 2015 En hausse continue depuis des années, les naissances vivantes dépassent le seuil du million par an. Pourtant, la capacité d’accueil est la même depuis plus de 20 ans. Les accouchements se font donc à la chaîne. De plus en plus de cas de fautes médicales se retrouvent devant la justice. Je marchais à quatre pattes dans le couloir de l’hôpital pour demander de l’aide.» Naïma, 34 ans, a mis au monde Selma, son premier enfant, à l’hôpital Mustapha d’Alger, il y a quelques mois. «Bal3i, Allah ya3tik ghoma» (ferme-la, que Dieu t’étouffe !) ; «7absi cinéma ta3ek» (arrête ton cinéma). «Plus je m’agitais pour supporter la douleur qui me déchirait de l’intérieur, plus elles redoublaient de méchanceté envers moi», lâche-t-elle. Elle se souvient avoir alerté les sages-femmes avec insistance, ce soir-là. «J’ai crié en leur disant que je sentais la tête du bébé venir, j’avais peur pour lui… quand elles m’ont vue elles m’ont demandé de me taire et d’arrêter mon cinéma», confie-t-elle. Naïma raconte ce moment censé être le plus miraculeux de sa vie comme un souvenir presque insoutenable : «L’une d’elles m’a attrapée brutalement par le bras et m’a mise debout. Je me suis mise à saigner. Elles ont fini par m’emmener vers la table d’accouchement. J’ai poussé tant que je pouvais mais j’étais trop épuisée.» Un rictus d’aversion crispe son visage : «L’une des sages-femmes s’est mise à presser mon ventre, je sentais mon bébé gigoter dans tous les sens et l’autre sage-femme criait «arrête de crier, si tu ne la fermes pas je te massacre, on en a marre de vous, vous faites des gosses et vous n’assumez pas» ! Puis elle a crié : «bistouri !»» Et d’ajouter : «Elle m’a déchirée sans anesthésie, elle a fait sortir son forceps pendant que l’autre appuyait de toutes ses forces sur mon ventre. Bdit nchahad, tellement j’avais mal quand elle a brusquement introduit le forceps, puis ma petite est sortie !» Comme tant d’autres, la petite Selma ne saura jamais rien des conditions de sa venue au monde, tabou oblige. Elle fait partie du million de naissances recensées en 2014. Un seuil jamais atteint. Pourtant, la capacité d’accueil (personnel de santé et nombres de lits) est pratiquement la même depuis plus de 20 ans. Nos maternités débordent et les blouses blanches sont à bout de nerfs. La petite Selma fait partie des 103 575 naissances qui ont eu lieu à Alger en 2014 (plus de 10% du volume total). Réparties sur des maternités publiques et privées, ces naissances se déroulent souvent (pour ne pas dire tout le temps) dans le désordre, l’inconfort, la précipitation, les risques de complications, le traumatisme moral et physique, voire dans la violence. Le tout en toute impunité. Ou presque. De plus en plus de mamans osent déposer plainte. Même si elles n’obtiennent pas toujours gain de cause. Deux à trois femmes par lit Sur la dizaine de maternités publiques que compte la capitale, celle de l’hôpital Bachir Mentouri de Kouba est l’une des plus prisées. Ici, les femmes viennent des quatre coins du pays pour accoucher. Deuxième étage, au fond d’un couloir, sur une porte orange : «Accès interdit aux personnes étrangères». Une phrase écrite au feutre noir. Derrière la porte, un autre couloir est transformé en dortoir. Des lits — tous occupés par des femmes tristes, endolories ou soucieuses — sont alignés le long du mur jusqu’à une autre porte sur laquelle tous les regards se braquent. Derrière, des femmes accouchent. Une première bouffée d’air puis un cri. La peau rougeâtre, les joues bien pleines. C’est une fille. 3,8 kg. Elle s’appellera Romaïssa. Il est 10h43. Dans la salle d’accouchement de l’hôpital de Kouba, le désordre, la peur, la souffrance et les cris se mêlent à une joie capiteuse, unique. Romaïssa vient tout juste de naître, au forceps, après deux heures de travail. On n’en saura pas plus. Sa maman est encore au bloc, sur l’une des quatre tables de travail, prise en charge par les deux sages-femmes de garde. Ici, les accouchements se font à la chaîne, loin de toute effusion de joie, plutôt dans le stress et la dureté, le tout dans des conditions d’hygiène très discutables (souvent les femmes de ménage n’ont pas le temps de nettoyer la salle après un accouchement). On travaille dans l’empressement car à l’extérieur, d’autres femmes attendent leur tour. Certaines font les cent pas dans le couloir, d’autres sont allongées ou assises. Des mamans qui ont déjà accouché se partagent à deux, voire à trois, un lit. Les moins chanceuses sont assises sur des chaises, leurs affaires entassées près d’elles. «C’est la surcharge», justifie une infirmière de passage. «Ici c’est pas le top, mais Belfort et Mustapha, c’est pire», commente-t-elle encore. Indifférence du ministère Au fond du couloir, une jeune femme, la trentaine, sous perfusion, est adossée à un mur. Une main sur le ventre, une autre tenant une bouteille reliée par une aiguille à son bras. «Mon bébé est mort dedans» (sic). Le visage livide, les paupières lourdes, Rachida dit dormir depuis trois jours sur une chaise, elle cherche son médecin dans les couloirs. «Je veux faire mon échographie, on doit me faire un curetage, je suis épuisée d’attendre, j’ai mal», lâche-t-elle. «Madame, qu’est-ce que vous faites là ?» demande sèchement une autre infirmière pressée. «Je veux qu’on me fasse une échographie», répond Rachida, intimidée. «Vous n’avez rien à faire ici, allez attendre le médecin de l’autre côté !» ordonne la dame en blouse blanche. Rachida quitte le bloc et se redirige vers le service de gynécologie où elle espère croiser le médecin qui l’a auscultée il y a trois jours. Elle marche la tête baissée. Les petits carreaux marron et jaune, au sol, ont quelque chose de mille fois plus rassurant que les blouses blanches ou les visages de ceux qui les portent. Le personnel semble débordé, à bout de nerfs. Les sages-femmes, soumises à un système de garde de 24h pour trois jours de repos par semaine, le sont particulièrement. Chaque jour, l’équipe de garde (deux sages-femmes, une infirmière et un médecin) prennent en charge 30 à 40 accouchements. Parfois jusqu’à 50, alors que la capacité d’accueil du service n’autorise que 6 à 7 accouchements par jour. «Nous effectuons 4000 hospitalisations de nouveau-nés et 10 000 accouchements par an, alors que nous avons une capacité d’accueil de 2500 par an», explique le docteur Alhallak Saïd, chef du service maternité. Après le service maternité de Belfort (12 000 accouchements par an), celui de Kouba serait le plus sollicité (10 000 accouchements par an). «La surcharge est impressionnante. Notre service est plus petit que celui de Belfort, mais nous recevons presque le même nombre de femmes par an», commente le professeur Bendaoud, gynécologue obstétricienne, chef de l’unité des grossesses à haut risque (GHR). Ici, on ne refuse pas les femmes enceintes sur le point d’accoucher pour éviter de «les voir tourner en rond d’un hôpital à un autre», dit-on. Mais avec une telle surcharge, les conditions d’exercice se compliquent. «Même faire le ménage devient difficile», explique le Dr Alhallak. Et d’ajouter : «Nous avons fait une demande d’extension pour augmenter la capacité d’accueil. L’espace est disponible, nous attendons l’aval du ministère depuis deux ou trois ans.» En vain. Allah Ghaleb ! Retour dans le couloir «post-accouchement». La maman de Romaïssa a quitté le bloc, soulagée que son bébé soit sain et sauf. On lui a trouvé une petite place pour s’asseoir sur un lit où deux femmes sont déjà installées. Elle se dit heureuse, mais elle semble confuse, au bord des larmes. Ce ne sont pas les douleurs naturelles de son accouchement qui la perturbent ni même les atroces sensations physiques de l’épisiotomie (incision du périnée) qu’on lui a fait à vif ! «Quand je suis entrée dans la salle pour accoucher, une femme subissait un curetage, une autre hurlait, il y avait du sang par terre, les blouses blanches allaient et venaient dans l’empressement comme des automates... Ils parlaient avec une telle dureté.» Elle se demande si tous ces accouchements se font dans les normes, elle se demande s’il est normal qu’on lui ait fait une épisiotomie sans anesthésie, ou encore qu’on lui ait annoncé qu’elle ne serait pas hospitalisée durant trois jours tel que recommandé par l’OMS mais seulement quelques heures. Elle agite les bras, ferme les yeux puis se tait. Elle est épuisée. Sa maman rétorque : «Allah Ghaleb ! El Hamdoullah, ce qui compte c’est qu’elle et son bébé aillent bien !» A côté d’elle, une autre maman, son bébé dans les bras, affiche malgré l’inconfort dans lequel elle se trouve un sourire rassuré. Elle est assise au bord du lit. Elle a accouché il y a cinq heures et s’apprête à rentrer chez elle. Derrière cette apparente tranquillité, la journaliste se demande si des drames se jouent ici même, maintenant, en secret, à quelques mètres, avant d’atterrir devant des juges pour fautes médicales ? Comme il y a quatre ans, où une paire de ciseaux a été oubliée dans le ventre d’une maman après une césarienne. Comme le 18 août 2009 à l’hôpital de Bainem où c’est une compresse qui a été oubliée dans le ventre d’une jeune maman devenue stérile depuis. Ou encore comme à la clinique publique Durando, à Bab El Oued, le 25 janvier 2008, où une naissance au forceps a viré au drame, la tentative infructueuse ayant entraîné une fracture de la voûte crânienne (embarrure) du bébé. Comme en fin d’année 2004, où une femme est décédée dans une clinique privée de l’Algérois (toujours ouverte) suite à une fausse couche et à un curetage raté. Ou encore comme le 3 août dernier où une autre maman a perdu son bébé après avoir passé des heures à aller d’un hôpital à un autre, faute de place. Ou encore comme le 24 juillet 2008, date à laquelle Djamila a débarqué dans ce même bloc, après un accouchement cauchemardesque, trois jours plus tôt dans une clinique privée... Jeune maman devenue stérile Quand elle a quitté M’sila, sa ville natale, il y a 8 ans pour se marier, Djamila n’aurait jamais imaginé que sa vie basculerait. Eté 2006, elle a 24 ans et vient de convoler en justes noces avec Mohamed, un Algérois qui a demandé sa main quelques mois auparavant. Un an plus tard, elle est admise au service maternité de l’hôpital de Kouba après 9 mois de grossesse. Nous sommes le 4 avril 2007, son fils vient de naître au forceps. Il décédera exactement quinze minutes plus tard. «Ils ont dit qu’il ne respirait plus», confie-t-elle. «Tout est allé vite mais j’ai tenu à le voir», précise Djamila. La jeune femme remarque deux trous sur ses tempes. Aucun doute dans son esprit : le personnel était fuyant et les trous faisaient tout de suite penser à une erreur médicale. Mais Djamila ne réagit pas. Elle rentre chez elle, vidée et silencieuse. «Autour de moi, tout le monde répétait, hadi hadjet rebbi (c’est le destin).» Un an plus tard, Djamila tombe à nouveau enceinte. «J’ai décidé de ne pas accoucher dans un hôpital, j’ai prospecté pour trouver une clinique privée. Ma gynécologue m’a conseillé une clinique à Diar Essaâda». En attendant que sa grossesse arrive à terme, Djamila est suivie par sa gynécologue dans un cabinet au centre-ville. Le 21 juillet 2008, jour J, Djamila arrive à la clinique à 15h. «On m’a fait des injections pour provoquer l’accouchement, j’en ai même eu dans le dos, avant d’entrer dans la salle d’accouchement avec un médecin et trois infirmiers », raconte-t-elle. Djamila se souvient avoir griffé l’un des infirmiers pendant le travail. «C’était une naissance au forceps, il a poussé sur mon ventre de manière violente, alors je l’ai griffé par réflexe», ajoute-t-elle. 17h15, Amel voit le jour, elle pèse 4,8 kg. «C’est un gros bébé, vous le cachiez où ? C’est ce que le médecin a dit !» Djamila a bonne mémoire. «Les heures passaient et j’étais heureuse de savoir qu’Amel allait bien. Mais je me sentais de plus en plus mal malgré les doses de Voltarène qu’on m’a administrées dans les heures qui ont suivi l’accouchement.» Vomissements, fièvre, douleurs, Djamila se plaint aux infirmiers et aux médecins de la clinique. «Personne ne me prenait au sérieux, je n’ai même pas été mise sous antibiotique.» Réveil juridique Le lendemain, 11h, Djamila paye 40 000 DA et quitte la clinique avec son mari et sa petite Amel, emmitouflée dans ses bras. Le retour à la maison est chaotique : vomissements, fièvre, douleurs insoutenables. «Mon mari m’a emmenée aux cliniques les plus proches de chez nous, à Reghaïa et Aïn Taya, mais ils ont refusé de me toucher, nous sommes donc repartis à la clinique où j’ai accouché.» En pleine nuit, aucun médecin de garde n’est disponible pour l’ausculter. L’équipe de garde lui administre du Voltarène et lui demande de revenir le lendemain à la première heure. Le 23 juillet très tôt, «c’était un jeudi», se souvient Djamila, un médecin accepte de consulter son dossier à la clinique. «Je ne peux rien faire, même si elle a accouché ici», répond d’emblée le médecin. «Je vais appeler des gens à Mustapha ou à Kouba pour qu’ils la prennent en charge, c’est ce que le médecin a dit à ma mère, il a refusé de m’ausculter, j’ai attendu dans la salle d’attente !» raconte-t-elle. Très vite, Djamila, qui se plaint encore de douleurs, est emmenée à l’hôpital de Kouba où les médecins qui la reçoivent sont choqués par son état. «On m’a envoyée à l’hôpital de Zemerli pour faire des scanners et je suis revenue au service de gynécologie de Kouba.» Djamila est opérée en urgence, elle passera 15 jours en service de réanimation. Surinfection et hémorragie interne. Les médecins ont procédé à l’ablation de son appareil génital. A 25 ans, Djamila devient stérile. Les médecins qui la prennent en charge à Kouba la soutiennent et attestent de l’erreur médicale. Djamila décide de déposer plainte, mais le pire commence à peine. Quelques mois plus tard, Mohamed son mari insiste pour prendre une seconde épouse. «Amel n’avait même pas un an. Il était obsédé par ma stérilité.» Djamila refuse mais se sent de plus en plus vulnérable. «J’ai accepté au bout d’une année de signer parce que j’avais peur qu’il me répudie.» Un an plus tard, Djamila a 28 ans et sa fille Amel 3 ans, déclare un diabète. «C’était le 14 février 2012, j’ai vu sa nouvelle fiancée, j’ai pris sur moi, j’ai signé.» Djamila a le sens du détail. Citer Link to post Share on other sites
Terbhou 10 Posted May 10, 2015 Author Partager Posted May 10, 2015 C’est que sa vie semble s’être arrêtée à cette histoire. Finalement, son mari a fini par la répudier en 2014 et sa plainte pour faute médicale n’a toujours pas été jugée. En attendant, la clinique dans laquelle elle a accouché est toujours ouverte. Comme pour beaucoup d’autres affaires de fautes médicales, les procédures s’étalent notamment parce qu’il n’est pas toujours aisé d’obtenir son dossier médical. Jour après jour, pendant que les procès pour fautes médicales se perdent dans les méandres bureaucratiques, d’autres drames se nouent probablement. Puisque les tribunaux s’habituent à peine à ce réveil juridique. Une toute autre histoire.. Bouredji Fella Halte aux naissances à haut risque ! - Actualité - El Watan Citer Link to post Share on other sites
Terbhou 10 Posted May 10, 2015 Author Partager Posted May 10, 2015 ça m'a rappelé certains récits entendus et lus sur le fofo, ça fait froid dans le dos Citer Link to post Share on other sites
leparisien 10 Posted May 10, 2015 Partager Posted May 10, 2015 Boutef se soigne à Val De Grace Bouchouareb cooperant Algerien ministre en Algerie et il se soigne en france Gaid Saleh (Boukerche double carburant)il se soigne à Geneve Et les indigenes qui ont voté et approuvé ce systeme,ils crevent à Mustapha Bacha Citer Link to post Share on other sites
COASTER 10 Posted May 10, 2015 Partager Posted May 10, 2015 Boutef se soigne à Val De Grace Bouchouareb cooperant Algerien ministre en Algerie et il se soigne en france Gaid Saleh (Boukerche double carburant)il se soigne à Geneve Et les indigenes qui ont voté et approuvé ce systeme,ils crevent à Mustapha Bacha raisonnement parisien Citer Link to post Share on other sites
Guest Miss angel Posted May 10, 2015 Partager Posted May 10, 2015 il faut faire comme en Chine, politique de l'enfant unique. plus sérieusement, au train où ça va, il va falloir faire quelque chose et vite. On comprend mieux les photos des femmes assises par terre, ce n'est plus possible. Arrêter aussi de faire de la grossesse, une maladie. Quand les grossesses ne sont pas à risques (jeune âge, grossesse multiples ou mères malades .) il n'y a pas de raison que cela se passe mal. il faut dédramatiser les choses. Le nombre d'accouchement quotidien conduit a travailler toujours dans l'urgence, loin de la sérénité qui doit accompagner ces actes. une sage-femme stressée, stresse aussi la mère. En France , quand tout se passe bien, une mère reste 3 jours à la maternité et une dizaine de jours en cas de césarienne et pourtant il y a des lits de disponible et même des maternités qui ferment faute d'activité. Il faut préparer les femmes en amont pour éviter cette précipitation finale. Citer Link to post Share on other sites
Guest Mandragora Posted May 10, 2015 Partager Posted May 10, 2015 Bonjour, Quel cauchemar :confused: Citer Link to post Share on other sites
Cosner 10 Posted May 10, 2015 Partager Posted May 10, 2015 @leparisien Et les indigenes qui ont voté et approuvé ce systeme,ils crevent à Mustapha Bacha tu n'en a pas marre des stupidités que tu debite, tu crois que le peuple n'a pas assez de ce qu'il a enduré et endure pour que tu ramene tes commentaires a deux balles pour l'insulter encore ou est ce processus democratique dans bled mickey qui un jour a permis a ce peuple depuis plus de deux siecles de pouvoir choisir ce qu'il aurait voulu, ou voter pour qui il aurait choisi ? quand on ne sait pas de quoi on parle parfois, pour ne pas dire souvent le silence permets de cacher nos lacunes et nous fait passer pour des personnes intelligentes @Terbhou pour revenir au sujet , je crains hélas, quand l'autoritée de l'etat est absente , quand les gouvernances reposent sur les relations el maârifa, la corruption ou tchipa, la justice repond au principe de la monaie et des galons, qu'on puisse esperer que cette situation et bien d'autres maux puissent disparaitre de la société algérienne Citer Link to post Share on other sites
Terbhou 10 Posted May 10, 2015 Author Partager Posted May 10, 2015 Bonjour, Quel cauchemar :confused: Ma soeur a accouché dans une clinique publique pour le premier et ça s'est mal passé, pour le 2ème elle est passé au privé et comme elle n'avait aucune complication ça s'est très bien passé, mais le privé n'est pas une garantie surtout quand la grossesse présente des complications Citer Link to post Share on other sites
hnina93 10 Posted May 10, 2015 Partager Posted May 10, 2015 Ohhhh mon Dieu !!!! Je suis choquée de ce que je viens de lire ... :surprise: Ca paraît limite irréel que de lire ce genre de choses !! Franchement si on n'aime pas son métier, qu'on est à bout eh bien on arrête on ne continue pas pour parler de cette manière aux patientes ... Pinaise je me plains de certaines réactions du corps médical ici mais en fait en Algérie c'est bien pire ... c'est dramatique !! Comment peut-on dire à une femme sur le point d'accoucher d'arrêter son cinéma, de se la fermer etc etc ... Même si on peut comprendre, étant donné qu'elles sont à bout eh bien ça se répercute sur leur travail ... mais quand même !! Les forceps, l'épisio' sans anesthésie, le ménage pas fait et j'en passe :eek: je suis choquée !! Même si je savais que les hôpitaux sont une cata' (j'en ai fait les frais) j'imaginais pas les choses aussi grave que ça niveau maternité surtout ... Des accouchements à la chaîne, 3 femmes sur un même lit, elles rentrent chez elle quelques heures après l'accouchement, les ENORMES erreurs médicales, d'asepsie etc etc ... Il faut vraiment faire quelque chose parce que ça fait peur de lire tout ça !! Citer Link to post Share on other sites
Samus 10 Posted May 10, 2015 Partager Posted May 10, 2015 C’est que sa vie semble s’être arrêtée à cette histoire. Finalement, son mari a fini par la répudier en 2014 et sa plainte pour faute médicale n’a toujours pas été jugée. En attendant, la clinique dans laquelle elle a accouché est toujours ouverte. Comme pour beaucoup d’autres affaires de fautes médicales, les procédures s’étalent notamment parce qu’il n’est pas toujours aisé d’obtenir son dossier médical. Jour après jour, pendant que les procès pour fautes médicales se perdent dans les méandres bureaucratiques, d’autres drames se nouent probablement. Puisque les tribunaux s’habituent à peine à ce réveil juridique. Une toute autre histoire.. Bouredji Fella Halte aux naissances à haut risque ! - Actualité - El Watan Misere de malheur ! Citer Link to post Share on other sites
Terbhou 10 Posted May 10, 2015 Author Partager Posted May 10, 2015 Et c'est pas fini, voici la suite: «Des sages-femmes sadiques à cause de l’épuisement» Entretien avec Nalia Hammiche. Psychologue clinicienne, thérapeute familiale - Beaucoup de femmes se plaignent de la brutalité des sages-femmes lors de leur accouchement. Quel commentaire pouvez-vous faire ? On reçoit parfois des mamans qui viennent d’accoucher et se plaignent de conditions d’accouchement très éprouvantes. Il est vrai que très souvent, les sages-femmes sont accusées d’être dures, voire violentes. Cette atrocité qu’on leur prête ne vient pas de nulle part. Sans vouloir généraliser, si l’on doit analyser les sources de la violence dont on les accuse, il y a plusieurs facteurs qui peuvent l’expliquer. C’est d’abord une corporation qui manque de reconnaissance. En matière d’accouchement, l’honneur revient souvent aux gynécologues, alors que c’est souvent la sage-femme qui fait tout le travail, ce qui en fait un métier très peu valorisant. Ensuite, d’autres facteurs entrent en jeu. Dans les récits de femmes qui se plaignent de mauvaises conditions d’accouchement, il y a souvent la même insulte, le même reproche qui reviennent. Les sages-femmes reprochent à la femme sur le point d’accoucher de ne pas supporter la douleur de l’accouchement alors qu’elle a aisément pris plaisir à concevoir son enfant. Nous pouvons poser l’hypothèse de «la culpabilisation au plaisir». - Quelle serait l’origine de cette culpabilisation au plaisir ? J’ai eu l’occasion d’animer un groupe d’analyse de la pratique médicale, il y a quelques années. Plusieurs sages-femmes y ont participé et j’ai eu l’occasion de découvrir que ces femmes étaient victimes de «burn out». On n’en tient pas compte. Elles travaillent, elles aussi, dans des conditions difficiles qui les mènent à l’épuisement, à des réactions violentes et à un comportement sadique. Citer Link to post Share on other sites
Terbhou 10 Posted May 10, 2015 Author Partager Posted May 10, 2015 Hafida Bendaoud. Professeur en gynécologie obstétrique, chef d’unité GHR à l’hôpital de Kouba «Le confort est un luxe qu’on ne peut pas se permettre !» -En tant que gynécologue obstétricienne qui a suivi au quotidien l’évolution des conditions d’accouchement des Algériennes depuis plus de 30 ans, comment expliquez-vous leur dégradation ? Il est vrai qu’il y a 30 ans, on accouchait mieux en Algérie. Il n’y avait pas de surcharge et moins de naissances. L’augmentation du volume des naissances n’a pas été suivie par une augmentation du nombre de lits. Nous avons pratiquement la même capacité d’accueil (nombre de lits par maternité) qu’il y a 30 ans. Il y a même eu diminution peut-être. Avant, les polycliniques et les petites maternités prenaient en charge les accouchements normaux. Les CHU n’étaient pas pris d’assaut. Depuis plusieurs d’entre-eux ont fermés ou ont été dérivés de leur fonctions. Nous n’avions pas deux femmes par lit, ça c’est sûr ! La prise en charge médicale est incontestable, mais la prise en charge logistique se dégrade. - Quel impact concret cette surcharge a-t-elle sur la qualité du travail du personnel hospitalier ? A Kouba, nous avons un service de médecine interne et un service de réanimation, ce qui fait que notre service de maternité et d’obstétrique draine beaucoup de monde. Nous avons un problème de surcharge. Nous avons trop de femmes avec des grossesses normales qui viennent chez nous, alors que nous devrions recevoir que les grossesses à risque. La surcharge, ajoutée à une difficulté à s’organiser de manière efficace, implique des conditions de travail très difficiles. Nous dépassons de très loin notre capacité d’accueil. La surcharge implique une surexploitation du personnel soignant. Vous imaginez cinq accouchements qui ont lieu au même moment, avec seulement deux sages-femmes, une infirmière… Il faut également parler des conditions de garde, souvent le personnel de garde n’a même pas de salle de repos, la surexploitation a de quoi jouer sur les nerfs, clairement. Quand il y a faute, elle n’est jamais volontaire. - A ce propos, on reproche souvent au personnel médical de ne pas être accueillant, aux sages-femmes d’être brutales ou aux médecins d’être froids et expéditifs. Quel commentaire pouvez-vous faire ? Concernant la brutalité qu’on prête aux sages-femmes, il est très important d’en parler. Il faut rappeler que c’est une fonction qui a été dévoyée. Les sages-femmes sont soumises à un problème de moyens et de logistique. Il y a un manque de personnel soignant, paramédical et même nettoyant… Nous n’avons qu’une infirmière par garde. Les sages-femmes sont débordées, comme tout le reste du personnel médical, elles ont besoin qu’on valorise leur travail et qu’on les remettre au centre du travail d’accouchement. Il faut également préciser que le personnel soignant subit les mêmes pressions que tous les Algériens. On a tendance à sacraliser le médecin comme s’il était au-dessus de tout. Nous sommes des Don Quichotte qui se battent contre les moulins à vent. Nous sommes nous aussi submergés par les problèmes et quand nous arrivons à l’hôpital, nous n’exerçons pas dans de bonnes conditions. C’est une réalité. C’est un métier stressant, particulièrement l’obstétrique. C’est une spécialité très belle mais très stressante, qui a besoin d’être valorisée et réorganisée. Les sages-femmes sont au front ; ce sont elles qui reçoivent les futures mamans, leurs bébés. Nous avons tellement médicalisé les grossesses que les sages-femmes se sentent menacées dans leur fonction et une rivalité est née entre gynécologues et sages-femmes. Mais cela est une problématique universelle. Pour ce qui est de l’accueil, on est dans le médical, dans la survie du bébé, de la maman. On n’en est pas à des considérations de confort. On n’a même pas le temps d’y penser. Penser au confort des mamans est un luxe qu’on ne peut pas se permettre.F. Bouredji Citer Link to post Share on other sites
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