Lemlih 10 Posted May 13, 2015 Partager Posted May 13, 2015 Alors que s'ouvre mercredi à Washington un sommet des pays du Golfe, le roi saoudien a fait savoir qu'il ne fera pas le déplacement. Ce geste a été interprété comme une défiance vis-à-vis de l'allié et protecteur américain. Pour Denis Bauchard, spécialiste du Moyen-Orient à l'IFRI et ancien ambassadeur de France en Jordanie, il faut néanmoins se garder de toutes interprétations car l'alliance entre les deux pays reste forte. Et ce, malgré leurs nombreuses divergences stratégiques Le roi Salman d'Arabie saoudite a signifié qu'il ne sera pas présent au sommet du Golfe à Washington. Est-ce la traduction d'un nouveau refroidissement des relations entre l'Arabie saoudite et les Etats-Unis ? Il faut nuancer cette information qui peut effectivement être interprétée comme telle. Cette absence peut également être justifiée pour des raisons de santé. Mais l'Arabie saoudite sera représentée à très haut-niveau à Washington puisque le prince héritier s'y rendra accompagné du vice-prince héritier, c'est à dire les deux hommes forts de la monarchie. C'est donc le signe que l'Arabie saoudite accorde encore de l'importance à ses relations avec les Etats-Unis, et ce malgré les griefs qui sont néanmoins réels. On peut cependant noter que parmi les six souverains et chefs d'attendus, seuls deux seront présents : l'émir du Qatar et celui de Koweït. L'Arabie saoudite est-elle à ce point menacée par l'Iran ? Ryad s'est toujours senti menacé par l'Iran en raison de sa position géographique mais également à cause du déséquilibre démographique. L'Iran pèse près de 80 millions d'habitants, contre une trentaine pour l'Arabie saoudite. Par ailleurs, l'Iran dispose d'une armée beaucoup plus opérationnelle que sa rivale. Le pays a deux armées : une armée régulière et les gardiens de la révolution dont on constate encore la force aujourd'hui en Irak contre Daesh. Enfin, Téhéran n'a pas renoncé à sa volonté d'étendre son influence au Moyen-Orient, c'est là que réside la plus grande crainte de Ryad. Que ce soit au Liban, en Syrie, en Irak ou au Yémen, l'Arabie saoudite sent son influence menacée partout dans la région... D'ailleurs, les deux pays se battent déjà militairement par procuration en Syrie ou au Yémen. Est-ce que l'Arabie saoudite aurait joué la carte de l'Etat Islamique pour déstabiliser l'Irak par exemple dirigé par un gouvernement chiite proche de l'Iran ? Aujourd'hui non, car Daesh apparait clairement comme une menace à la sécurité de l'Arabie saoudite. Avant juin 2014 lors de l'avènement du « califat » entre la Syrie et l'Irak, cette organisation a probablement reçu des financements en provenance de pays du Golfe, pas nécessairement à l'initiative des Etats, mais avec leur complaisance comme l'a souligné encore récemment le sous-secrétaire américain au Trésor. la tribune fr Citer Link to post Share on other sites
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