Samir16 10 Posted May 20, 2015 Partager Posted May 20, 2015 Lyamine Bougherara, coach du DRB Tadjenanet, revient sur l’accession de son équipe en Ligue 1. Il parle aussi de la situation qui prévaut à la JS Kabylie et de la sélection algérienne. C’est un peu l’œil avisé du technicien que nous avons sollicité pour décortiquer un football national qui souffre d’un profond malaise. Comment évaluez-vous votre saison qui a été couronnée par une accession en Ligue 1 ? Le niveau des équipes qui ont animé le championnat de Ligue 2 était homogène. C’est ce qui nous a permis de jouer des coudes avec d’autres formations qui s’étaient fixées l’accession comme objectif dès le début de la saison. Au fil des matches, nous avons vu que nous étions en mesure de réaliser cette performance. Nous avons fait confiance à un groupe de jeunes joueurs avec une moyenne d’âge de 23 ans que j’ai ramené des écoles de football de l’est du pays, comme Skikda, Biskra, Collo et Constantine. Nous leur avons donné la liberté de s’exprimer sur le terrain. Et c’est là une stratégie instaurée depuis la saison passée durant laquelle nous avons réalisé une première accession. Il y a aussi la motivation, notamment financière. Tous ces paramètres ont fait qu’on a décroché cette accession. Cette politique reflète la vision de cette jeune génération d’entraîneurs, dont vous faites partie… J’ai occupé la fonction d’entraîneur adjoint à l’AS Khroub en D1 alors que je n’avais que 36 ans. Ainsi, j’ai essayé de mettre mon expérience au service de cette jeune équipe durant les deux années où j’ai travaillé à Tadjenanet. Aussi, ce qui caractérise cette jeune génération d’entraîneurs, au-delà des compétences techniques, c’est sa personnalité. Ils connaissent mieux la mentalité des joueurs d’aujourd’hui et savent comment les gérer. Si on parlait un peu d’un club que vous connaissez bien, la JS Kabylie, qui vit une situation des plus délicates. Que pensez-vous de la décision de Hannachi de se retirer avant de se rétracter ? La situation de la JSK est la résultante d’un début de saison catastrophique surtout après la mort tragique d’Albert Ebossé. Je pense que les dirigeants n’ont pas su gérer cette affaire. La JSK a vécu une saison similaire en 2001 qui l’a contrainte à recevoir hors de ses bases durant une année et demie, mais cela ne nous a pas empêchés de remporter une coupe d’Afrique. Aussi, je pense qu’il y a eu une faillite dans le recrutement. Autrefois, la JSK était réputée pour ramener des fils de bonnes familles et des professionnels, mais on voit que cette année certains éléments ont eu des comportements indignes de la JSK et de la Kabylie. Ajouter à cela l’instabilité du staff technique, alors que la JSK était un exemple dans ce domaine. Franchement, la JSK mérite mieux que ça. Qu’en est-il de Hannachi ? Je considère que c’est une question qui est du ressort de la direction du club, sauf que je voudrais rappeler que Hannachi a beaucoup fait pour la JSK. Il ne doit donc pas sortir par la petite porte. Cela ne veut pas dire qu’il ne doit pas assumer l’échec du club. En tant que président, c’est le premier responsable, comme c’est le cas pour les entraîneurs en cas de faillite technique. J’aimerais qu’il y ait des personnes qui apportent à la JSK plus que Hannachi, mais on doit tout de même lui rendre hommage pour tout ce qu’il a donné à ce club. « À mon époque, il y avait des clans dans l’équipe nationale » Parlons un peu de l’EN. En votre qualité d’ancien International, quelle est votre vision sur notre sélection, plus particulièrement sur M’Bolhi ? Je pense que M’Bolhi a été victime de ses choix. Chaque fois, il opte pour des équipes qui ne lui conviennent pas. Il doit en assumer les conséquences. Le sélectionneur est le seul habilité à juger s’il a sa place dans son groupe ou pas. Personne ne peut s’immiscer dans ses choix. Et concernant le reste du groupe où les locaux n’ont pas vraiment leur place… Pour les joueurs locaux, ils doivent travailler plus, notamment au niveau des clubs. La moindre des choses est qu’ils soient au niveau sur le plan physique. Ce qui n’est pas souvent le cas. Nos joueurs sont trop fainéants. Un autre aspect est très important dans une sélection, c’est l’esprit du groupe. Je pense que c’est le souci majeur de la Fédération et du sélectionneur que de constituer un groupe formé d’éléments qui s’entendent entre eux, pas seulement sur le terrain, mais même sur le plan humain. Nous avons vécu une époque, du temps ou j’étais en équipe nationale, où il y avait un malaise entre les locaux et les joueurs évoluant à l’étranger. Il y avait même des clans. J’estime que ce côté a été pris en ligne de compte pour avoir un groupe solide où il règne une entente entre tous les joueurs. Pour terminer, une question sur la présence nombreuse des entraîneurs étrangers dans notre championnat, alors que nos techniciens font bonne figure, comme vous, Madoui ou encore Amrani Si des présidents font appel à des techniciens étrangers, c’est parce qu’il y a des entraîneurs algériens qui ont clochardisé la corporation, soit de par leurs mauvais comportements ou pour leur « papillonnage ». Certains font plusieurs clubs durant la même saison. C’est ce qui a terni l’image du coach local. Seuls quelques techniciens se sont imposés par leur travail et leur personnalité. Cela dit, si on fait une petite analyse, tous les clubs qui ont confié leur destinée à des entraîneurs étrangers se retrouvent en difficulté et terminent la saison avec des locaux qui jouent le rôle de pompier. Cela n’est pas pour diminuer la valeur des techniciens étrangers, certains sont très compétents, sauf que je crois que seuls les coachs algériens peuvent gérer la mentalité de nos joueurs, parce qu’on est encore loin du professionnalisme. Nous, on s’adapte, pour les coachs étrangers ce n’est pas évident. Citer Link to post Share on other sites
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