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Vers une intervention militaire sur le sol libyen


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Les appréhensions de certains observateurs et analystes de la scène politique et sécuritaire libyenne se sont avérées justes. Se dirige-t-on vers une nouvelle intervention militaire étrangère en Libye ?

 

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Le lanceur d’alerte Wikileaks vient de jeter un véritable pavé dans la mare, en publiant, lundi après-midi, le document détaillant le plan adopté par l’Union européenne pour lutter contre les réseaux de migrants clandestins en Méditerranée, mais aussi sur le sol libyen. Le document rédigé par Bruxelles “classé” et “approuvé par les chefs des États membres de la défense de l'UE” prévoit le déploiement “pour une année (au moins) d’une force militaire contre l'infrastructure civile en Libye pour arrêter les flux de réfugiés”.

Le déploiement de cette force aura pour finalité, officiellement, “la lutte contre les réseaux et les infrastructures de transport des réfugiés en Méditerranée, y compris la destruction des bateaux”.

Adopté par le conseil militaire du Comité militaire de l'Union européenne (EUMC), ainsi que par le Comité politique et de sécurité (PSC) de l’UE, le plan de Bruxelles envisage “des opérations à l'intérieur des limites territoriales maritimes de la Libye”, mais aussi sur le sol libyen. Ce qui a été pourtant rejeté par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, lors de son déplacement en Sicile en Italie, fin avril dernier. “Compte tenu des précédentes attaques sur la Libye par plusieurs membres de l'UE et de l'Otan pour préserver les réserves prouvées de pétrole de la Libye, le plan peut conduire à d'autres opérations militaires en territoire libyen (…) sans donner le sentiment d’avoir choisi un camp”, affirme ouvertement le texte publié par Wikileaks lundi après-midi.

Pis encore, la présence de l’Organisation de l’État islamique sur le sol libyen sert de prétexte à l’Union européenne pour justifier une nouvelle intervention militaire en Libye. “La présence potentielle de forces hostiles, extrémistes ou terroristes comme Daech devrait également être prise en considération”, lors des opérations d’intervention dans les eaux territoriales ou près des côtes libyennes, justifient les instigateurs de ce plan. Mais cette phase “avancée” du plan a besoin d’une “caution politique” de la communauté internationale, surtout celle du Conseil de sécurité de l’ONU, ont précisé les partisans de l’option armée pour venir à bout de ce phénomène qui a pris ces derniers mois des proportions alarmantes et qui risque de s’aggraver durant l’été. L’UE compte organiser ses opérations en trois phases, note le document en question. Si ce plan venait à être mis à exécution, sous prétexte du devoir d’ingérence humanitaire, la situation prendrait une autre tournure en Libye où les milices sont également versées dans le trafic de migrants clandestins, car il s’agit d’un marché qui rapporte et qui leur permet de se procurer de l’armement.

Par Lyès Menacer

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