COASTER 10 Posted June 3, 2015 Partager Posted June 3, 2015 Les nombreux citoyens qui convergent vers ce lieu pour faire leurs emplettes ont fini par jeter leur dévolu sur le marché extérieur. Le quartier mythique de Laâquiba, situé à quelques encablures du chef-lieu de Belouizdad, perd son esthétique osmanienne en se muant en une véritable anarchie poignante. En effet, le marché éponyme, connu pour sa magie d’autrefois, a perdu de son attrait. Dans la venelle principale, le désordre, l’exiguïté et l’insalubrité règnent en maîtres. La myriade de tables de fortune aux formes asymétriques et «gênantes» ont enlaidi le lieu. Cela dit, aussi étonnant que cela puisse paraître, le quartier de Laâquiba dispose d’un marché couvert situé au cœur de cette venelle, mais qui semble être boudé par les nombreux marchands qui préfèrent occuper illicitement la rue. A l’origine du problème, le marché couvert situé à un jet de pierre et réalisé «à coups de milliards» par les pouvoirs publics depuis deux décennies ; néanmoins, ce dernier peine à démarrer et semble être voué à l’abandon depuis sa réalisation. Dans l’enceinte du marché couvert, le cadre hideux pousse à prendre la fuite. Mis à part les quelques commerçants qui espèrent appâter des acheteurs, des dizaines d’autres échoppes ont le rideau baissé. Les nombreux citoyens qui convergent vers ce lieu pour faire leurs emplettes ont fini par jeter leur dévolu sur le marché extérieur. A bien y voir, les petits revendeurs qui ramassent gros racolent mieux les chalands à l’extérieur et tirent de meilleurs bénéfices, préférant étaler leurs éventaires à même le sol, nous fait remarquer un citoyen. D’autres imputent cette situation aux autorités compétentes qui ont «très mal conçu» le marché couvert. «Ne soyez pas étonnés qu’on ait refusé les échoppes intérieures qu’on nous a imposées», peste un autre marchand et de renchérir : «Le marché couvert dispose d’espaces résolument réduits et conçus sur deux niveaux, c’est un obstacle non seulement pour nous les commerçants, où on se retrouve entassés dans des miniscules réduits, mais également pour les citoyens, surtout ceux à capacité réduite, qui sont incommodés par l’accès difficile au second niveau, sans parler de l’exiguïté des passages», nous confie notre interlocuteur qui a tenu aussi à souligner que les attributions des locaux se sont faites d’une manière arbitraire. Aussitôt libérée, la ruelle a été réinvestie manu militari par les mêmes marchands. Sans gêne aucune, ces derniers imposent même leur diktat aux habitants, qui se retrouvent confinés dans ce désarroi, ne sachant plus à quel saint se vouer. Comme le mythe de Sisyphe, les nombreuses tentatives menées par les services d’ordre afin d’éradiquer l’informel ont été comme des coups d’épée dans l’eau. Le négoce parallèle a eu gain de cause puisque la municipalité de Belouizdad a légalisé ces marchands à travailler dans cette ruelle. «Nous avons pu dissuader la volonté des autorités, car nos arguments étaient plus valables ; d’ailleurs, la municipalité nous a autorisé à nous installer à l’extérieur en contrepartie de paiement d’impôts», déclare notre interlocuteur. En tout état de cause, malgré la décision qui a visé l’éradication du marché informel, celui de Laâquiba à la peau dure et semble bien résister à cette directive, et ce, au détriment du marché couvert mitoyen qui est resté sans preneur. Un fiasco bien assumé par les autorités ! Aziz Kharoum Citer Link to post Share on other sites
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