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le ''journal'' LIBERATION enterre l algerie


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t, et est soumis à une terrible pression nataliste.

 

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EDITORIAL

Hollande l'Algérien Par Laurent Joffrin

Le syndrome du Titanic Par Jean-Louis Le Touzet

Dans quelles circonstances se rend François Hollande lundi à Alger ?

Cette visite se déroule trois ans après celle où les honneurs de la République algérienne lui furent rendus. Une visite à l’époque marquée par la «réconciliation». Trois ans plus tard, l’Algérie n’est plus gouvernée par une personne physique capable de discuter, de diriger, de voyager, de faire ne serait-ce qu’un discours. De sorte que le système est devenu la caricature parfaite de lui-même. Depuis des années, les Algériens disent que le pays est dirigé par un «système», et aujourd’hui, le «système» n’a même plus de visage. C’est ça qui rend la relation France-Algérie extrêmement compliquée. Qui dirige ? Qui a été élu ? Qui est l’Etat algérien ? Quelle est aujourd’hui «la légitimité démocratique» ? A la limite presque nulle. C’est qui l’Algérie ? L’armée ? Les «Services» [Direction du renseignement et de la sécurité, ndlr] ? Les puissances économiques ? Les grands intérêts capitalistes pétroliers ? C’est du jamais vu. Je ne connais pas de précédent illustrant une telle situation à la tête d’un Etat. En Algérie, la France est passée outre le fait de tenir compte de la vie politique intérieure pour la bonne raison qu’il y a des actions jugées plus «fondamentales», comme la stabilisation du Mali et le problème libyen. Il convient de noter que l’Algérie reste le grand pacificateur sur cette zone. La France est au fond très satisfaite que l’Algérie joue ce rôle, qui est aussi de maintenir les fils avec les forces politiques et militaires en Libye sous l’égide de l’ONU, ce qui pourrait enfin conduire à un accord.

 

Le mot «réconciliation» a disparu du vocabulaire officiel algérien…

Effectivement. Cela avait été présenté ainsi il y a trois ans, mais tout ça n’a plus lieu d’être. Et, au fond, ça n’avait déjà plus lieu d’être à l’époque. Même si les deux Etats se font des petites «vacheries», les deux pays travaillent ensemble. Pendant «les années noires», la France a été le principal soutien du régime, et même le seul puisque les Etats-Unis attendaient la chute du régime. Il faut se souvenir aussi que ce qui avait représenté comme une «réconciliation» a entraîné par la suite une sévère brouille entre Rabat et Paris. Ensuite, si on entend par «réconciliation» avoir une influence en Algérie, c’est aussi une notion dépassée au moment où la France est obligée de discuter avec un régime sans visage. Il n’y a que les Algériens qui peuvent en plaisanter mais, dans les chancelleries, il n’y a pas plus de compréhension de la situation.

 

Qu’est-ce qui est lisible alors, selon vous ?

La politique que mène l’Algérie sur la scène extérieure est compréhensible. On comprend bien quels sont ses objectifs en Libye, au Sahel. Et comment elle met sous pression le Maroc via l’affaire du Sahara [le Sahara-Occidental fait l’objet d’une lutte d’influence depuis le milieu des années 70 entre Rabat et Alger]. Puis, après avoir été fâchée avec la France au sujet de la Libye en 2011, l’Algérie s’entend à nouveau avec la France pour maintenir un certain ordre au Sahel et en Libye. Reste que l’Algérie n’a pas varié : elle a toujours dénoncé l’intervention en Libye. Ce qui est lisible, aussi, ce sont les contrats d’armement qui ont été signés, notamment avec les pays européens [Allemagne, Italie], les Etats-Unis et toujours la Russie. L’Algérie n’a jamais mis ses œufs dans le même panier, et on ne voit pas pourquoi, aujourd’hui, elle les mettrait d’ailleurs dans le panier de la France, et ce d’autant plus que les Algériens continuent de penser que les interventions françaises en Afrique sont excessives. Reste que le système n’est pas piloté. En clair : on discute avec qui et de quoi ? Il n’y a aucun progrès sur le plan intérieur. Certes le pays est un facteur de stabilisation à l’extérieur, et protège la Tunisie en empêchant le chaos libyen de proliférer ; en fait la Tunisie «tient» grâce à la protection algérienne.

 

De quelle manière la dégringolade des ressources est-elle en train de mettre en danger le pays ?

C’est effectivement une potentielle bombe à retardement à court et moyen terme pour l’Algérie. D’une part parce que la cagnotte fond et que le régime repose sur une distribution massive de la rente à la population sous forme de salaires, d’allocations, de crédits non remboursables, d’équipements coûteux dont certains se dégradent déjà, de logements, etc. C’est clairement une menace qui plane à court ou moyen terme, et cela dépend des marchés pétroliers mondiaux. L’Algérie repose sur un modèle économique qui est un antimodèle : tout est importé grâce aux pétrodollars. Le pays ne produit que très peu de chose. Ce modèle est, certes, intéressant pour les contrats à très court terme pour l’économie française par exemple. A moyen terme, pour ne parler que de stabilité, l’équilibre me paraît impossible à tenir. Enfin, d’autre part, la population algérienne connaît une explosion démographique extrêmement forte depuis 2011. L’an dernier, par exemple, il y a eu 1,1 million de naissances. Soit davantage que le Maroc, la Tunisie et la Libye réunis. C’est une menace démographique inquiétante à long terme : quand ces gens auront 20 ans, les ressources gazières et pétrolières seront sévèrement entamées. Or le modèle économique nécessite de toujours fournir «la bête» en produits de consommation alors que cagnotte et ressources fondent. Ces dernières ne seront pas remplacées immédiatement par une exploitation et des revenus issus du gaz de schiste. Alors pourquoi ne pas se baser sur des revenus issus d’une manne touristique ? Parce qu’elle n’existe pas.

 

C’est un tableau très sombre que vous dressez…

L’absence de perspectives, de gouvernement, de prévisions sérieuses, engage un avenir très noir pour l’Algérie, pour la région, et aussi la France. Cette dernière ne peut se permettre de faire le moindre commentaire sur cette fuite en avant car ça serait extrêmement mal pris. La situation économique en Algérie est suicidaire, et le décompte infernal est à nouveau enclenché. Il n’y a pas de gouvernement et tout est soumis à cette interaction: qui va gouverner l’Algérie demain ? La nouvelle génération est-elle prête ? Et sera-t-elle élue ? On assiste à des batailles féroces depuis deux ans entre les patrons du Front de libération nationale, l’armée, les services, les capitaines d’industrie. Certes la presse est là pour relater ces batailles souterraines à travers les procès de corruption de l’autoroute est-ouest et les scandales de la Sonatrach [groupe pétrolier et gazier, clé de voûte de l’économie algérienne]. Mais qui, demain, va piloter un bâtiment

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la faillite du systeme pour bientot?

 

Lundi 15 juin, durant quelques heures, François Hollande sera en Algérie, pays en état de pré-faillite, "dirigé" par un président moribond et gouverné par l’ "alliance des baïonnettes et des coffres-forts" [1].

 

L’Algérie est en effet au bord du précipice économique, politique, social et moral. Elle est dévastée par des avalanches successives de scandales comme ceux des détournements de fonds du programme de l’autoroute trans-algérienne (5 milliards de dollars de dessous de table pour un chantier de 17 milliards...), de la Sonatrach ou encore de la banque Khalifa ; or, il ne s’agit là que des plus médiatisés.

 

L’équilibre politique algérien repose sur un modus vivendi entre plusieurs clans régionaux et politiques qui se partagent les fruits du pouvoir au sein des deux piliers de l’État qui sont l’ANP (Armée nationale populaire) et la DRS (Département du renseignement et de la sécurité). Quant à l’ordre social national, il résulte d’un singulier consensus :

 

- à l’intérieur, les dirigeants qui vivent de la corruption et des trafics en tous genres achètent le silence d’une population qui n’ignore rien de leurs agissements, par de multiples subventions,

- à l’extérieur, ils entretiennent des mercenaires, journalistes et hommes politiques stipendiés, qui font fonctionner d’efficaces réseaux de communication permettant de donner une image rassurante du pays.

 

Or, ce système qui fonctionnait grâce à la rente pétrogazière est aujourd’hui bloqué par l’effondrement des cours du pétrole. En un an, le prix du Sahara blend algérien est ainsi passé de 110 dollars le baril à moins de 60 ; or, selon le FMI (mai 2015), dans l’état actuel de l’économie de l’Algérie, le prix d’équilibre budgétaire de son pétrole devrait être de 111 dollars le baril.

 

Résultat : au premier trimestre 2015, les recettes cumulées du budget de l’État ont baissé de 13% par rapport à la même période de 2014 ; quant aux recettes de la fiscalité pétrolière, leur recul fut de 28%. Dans ces conditions, les 200 milliards de dollars de réserves de change dont disposait l’Algérie avant la chute des cours du pétrole fondent comme neige au soleil et le Fonds de régulation des recettes (FRR) alimenté par les ventes des hydrocarbures et dans lequel l’Etat puise pour tenter de prolonger la paix sociale n’est plus alimenté.

 

La situation est donc gravissime [2]. D’autant plus que les parts de marché de la Sonatrach en Europe vont baisser en raison de la concurrence de Gazprom qui fournit le gaz russe entre 10 à 15% moins cher que celui produit par l’Algérie. Sans compter que depuis 2014, devenu autonome grâce à ses gisements non conventionnels, le client américain qui représentait entre 30 et 35% des recettes de la Sonatrach a disparu...

 

Autre phénomène angoissant pour les autorités algériennes, le prix du gaz naturel liquéfié lié au prix du pétrole et des produits raffinés va de plus en plus être aligné sur le prix du gaz naturel américain, ce qui, selon les experts devrait mettre le GNL algérien entre 30 et 40% de ses prix antérieurs. L’Algérie est donc bien au bord du précipice.

 

Dans ces conditions, face au double phénomène de baisse de la production et de baisse des cours, l’État-providence algérien est condamné à prendre des mesures impopulaires : suspension des recrutements de fonctionnaires, abandon de projets sociaux indispensables, de projets transport comme de nouvelles lignes de tramway ou la réfection de voies ferrées. Il est également condamné à rétablir les licences d’importation afin de limiter les achats à l’étranger, ce qui va encore amplifier les trafics.

 

Le coût des produits importés n’est en effet plus supportable ; d’autant que, même les productions traditionnelles (dattes, oranges, semoule pour le couscous) étant insuffisantes, leur volume d’importation est toujours en augmentation. Pour ce qui est des seuls biens de consommation, la facture est ainsi passée de 10 milliards de dollars en 2000 à une prévision de plus de 65 milliards de dollars pour 2015. Quant aux subventions et aux transferts sociaux, ils atteignent 70 milliards de dollars par an, soit environ 30% du PIB.

 

L’Algérie va donc devoir procéder à des choix économiquement vitaux mais politiquement explosifs. Le matelas de 80 milliards de dollars de son fonds de régulation (FFR) et ses réserves de change qui étaient tombées à un peu plus de 180 milliards de dollars au mois de janvier 2015, ne lui permettront en effet de faire face que durant deux années puisque les dépenses inscrites au budget 2015 sont de 100 milliards de dollars...

 

L’Algérie est donc dans la nasse car, elle qui ne produit rien est pourtant condamnée à continuer d’importer afin de nourrir, soigner et habiller sa population. Comme dans les années 1980, l’explosion sociale semble donc inévitable. Avec en toile de fond les incertitudes liées à la succession du président Bouteflika.

 

C’est donc dans un pays en faillite dans lequel les islamistes sont en embuscade et dont l’équilibre est vital pour notre sécurité, que se rend François Hollande, porteur d’un singulier message rédigé par des associations dont la représentativité prêterait à sourire si elles ne constituaient pas le noyau dur de l’actuel régime français. Pour l’Association des anciens appelés en Algérie et leurs amis contre la guerre (4ACG), pour l’Association nationale des pieds-noirs progressistes et leurs amis (ANPNPA) et pour l’Association des réfractaires non violents (ARNV) "le moment est venu pour la France de reconnaître, du plus haut niveau politique (...) les crimes et les horreurs commis pendant les 132 ans que dura la colonisation de l’Algérie".

 

Au mois de décembre 2012, lors de son précédent voyage à Alger, François Hollande était déjà allé à Canossa mais, comme les Bourgeois de Calais, il avait tout de même gardé sa chemise. La conservera-t-il aujourd’hui alors que, candidat aux prochaines élections présidentielles, il est prêt à tout afin de tenter de regagner les précieux suffrages des électeurs franco-algériens qui s’étaient détournés de lui avec le « mariage pour tous » ?

 

NB : Les rentiers de l’indépendance qui forment le noyau dur du régime prélèvent, à travers le ministère des anciens combattants, 6% du budget de l’État algérien, soit plus que ceux des ministères de l’Agriculture (5%) et de la Justice (2%).

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Moi j’apprécie bien le le Touzet, je l'ai déjà rencontré, j'ai eu la chance de parler avec lui en pause sur la terrasse, c'est une personne intelligente et il est sur le terrain, des fois il me cite des remarques en s'adaptant à l’œil algérien, il ne se limite pas au superficiel.

après il ne m'a pas cité que des remarques négatives aussi :D

Je dis ça parce que dans le service ou il travaille....par rapport aux autres...:buck:

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ce gros menteur de hollande

 

le sketch d hier sur la superbe forme de bouteflika et la richesse de l entretien de deux heures qu il a eu avec lui

demontre bein que les politiques peuvent tout oser ,pour berner les veaux que nous sommes.....PITOYABLES ET TRISTES POLITICIENS

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c est a ce genre de detail qu on voit que hollande est un petit

 

Il a été payé combien à votre avis pour ce magnifique speech plein d’éloges... ?!

[YOUTUBE]8btcKfTWltE[/YOUTUBE]

 

 

 

qq soient les enjeux on ne joue pas une comedie aussi mediocre ;un peu de dignité; messieurs

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c est vrai qu hollande est tellement à la ramasse

 

sa gouvernance est pliee ;il ne peut plus agir sur le plan interieur ;donc son truc maintenant c est de fourguer des raffales ou des armes aux meteques et autres

bamboulas

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