Guest kamos84 Posted September 15, 2008 Partager Posted September 15, 2008 Le secret de l'attachement indéfectible à l'Algérie de Karim Ziani né de père Algerien (Rabah) et de mère Française Si Karim Ziani est aujourd'hui l'un des joueurs les plus doués et les plus demandés en France, il le doit à son talent incommensurable, mais aussi et surtout à l'abnégation de son père, Rabah, dont les sacrifices et le suivi assidu du parcours de son fils depuis son jeune âge ont permis au meneur de jeu de Sochaux de percer et de réussir, jusqu'à maintenant, une belle carrière professionnelle. SUR LA PHOTO KARIM ZIANI AVEC SON PERE RABAH Lorsque nous interrogeons Ziani sur le secret de son attachement indéfectible à l'Algérie, il nous répond en nous montrant du doigt son père qui, depuis qu'il était enfant, l'emmenait chaque été passer des vacances à Béjaïa dont les Ziani sont originaires. Cela l'a amené à découvrir et aimer l'Algérie et a semé en lui un sentiment patriotique croissant. Bien qu'étant de mère française, son éducation est purement algérienne du fait du divorce précoce de ses parents et de la relation particulière qui le liait à son père. C'était son guide, son confident, son conseiller. «Mon père a toujours été tout pour moi. Enfant, il m'a inculqué des mœurs algériennes, comme de prononcer 'bismillah' avant de commencer à manger et 'el hamdoulillah' après avoir fini de manger; de ne pas boire, de ne pas céder aux vices... Ce sont des préceptes ancrés en moi grâce à mon père», nous a-t-il révélé dans une discussion avec lui de près de sept heures. Les souvenirs de Béjaïa toujours vivaces Lorsque Ziani parle de l'Algérie, on croirait qu'il y a vécu des années. Cependant, il n'y passait que les vacances annuelles, des moments qu'il qualifie de mémorables et privilégiés. Son grand-père paternel, ancien moudjahid, a également contribué à nourrir en lui le sentiment patriotique. «Il me narrait souvent ses aventures dans les maquis et les montagnes de Kabylie en compagnie de ma grand-mère. C'est un authentique moudjahid qui a combattu le colonialisme et cela me rend fier d'appartenir à la famille Ziani», se rappelle-t-il. Cette relation particulière avec son grand-père a été renforcée à l'occasion d'un souvenir traumatisant de son enfance. Les deux étaient présents, en compagnie de sa sœur jumelle, à l'aérogare de l'aéroport international Houari-Boumediène d'Alger lors de l'attentat à l'explosif de l'été 1992, s'apprêtant à embarquer pour Paris après des vacances passées à Béjaïa. Ce jour-là, le grand-père a serré très fort contre lui les deux enfants, qui n'avaient que dix ans et qui sont restés longtemps traumatisés par ce drame. D'ailleurs, Karim Ziani était tellement choqué qu'il n'est revenu en Algérie que plusieurs années plus tard «En écoutant Kassamen, je me sens transporté dans un autre monde» Karim Ziani avait fait un break avec l'Algérie, mais les souvenirs du bled ne quittaient pas son esprit. «L'Algérie, c'est des odeurs particulières, celle du sol, de la végétation, de la mer... Croyez-moi, ce sont des odeurs que je ne trouve nulle part ailleurs. De même, l'ambiance en Algérie est très spécifique. J'ai toujours été étonné et subjugué de voir les Algériens parler entre eux avec des grands gestes, des éclats de voix, souvent s'énerver, puis se calmer comme si de rien n'était. Ce sont des particularités de l'Algérie qui m'ont toujours marqué. C'était donc avec une immense joie que je suis revenu en Algérie avec mon équipe, Troyes, pour y disputer un match amical contre la sélection algérienne.» C'est à l'occasion de ce match que Karim découvre de près le stade du 5-Juillet et son public. C'était aussi la première fois qu'il entendait le public entonner Kassamen, l'hymne national que son père lui avait appris dès son jeune âge. «Il y a parfois des sentiments indicibles, indescriptibles. Il en est ainsi de mon sentiment en portant le maillot national alors que Kassamen est entonné par tout le public. En l'écoutant, je me sens transporté dans un autre monde. Je suis à ce moment-là très fier et mes pensées vont alors vers mon père que j'ai vu parfois pleurer pour l'Algérie.» Sa petite taille a failli briser sa carrière Rabah Ziani se rappelle très bien des débuts de son fils Karim. Des débuts qui n'ont pas été faciles, loin s'en faut, se souvient-il : «Je savais qu'il avait un potentiel, mais son inscription à un grand centre de formation se heurtait à un grand problème : sa morphologie. Il était petit de taille, ce qui amenait beaucoup de formateurs à qui je l'avais proposé à lui prédire l'échec. Cependant, j'ai continué de croire en ses possibilités et en sa capacité de percer un jour. Après son intégration au centre de formation du Racing de Paris, il a progressé dans tous les domaines et a récolté plusieurs titres individuels : buteur du Mondial des poussins, plusieurs fois meilleur joueur dans de nombreux tournois.» Karim se rappelle de cette période et de la pugnacité de son père à lui faire réussir une carrière de footballeur, en dépit du manque d'intérêt de plusieurs techniciens : «Je ne pourrais jamais oublier les sacrifices qu'il a consentis pour ma réussite. Il m'accompagnait quotidiennement aux entraînements et ne ratait aucun de mes matches, à tel point qu'à l'occasion de nos stages ou déplacements hors de Paris, il se déplaçait pour me voir jouer et dormait dans sa voiture, faute d'avoir les moyens de se payer une chambre d'hôtel. Il me faisait la critique de chacune de mes prestations, me prodiguait des conseils... Cela m'amène à me dire toujours au fond de moi que mon père est un homme extraordinaire et que je n'arriverai jamais à lui rendre le centuple de ce qu'il a fait pour moi.» Il avait affronté le MCA en 1994 et épaté Zenir Après s'être distingué dans les petites catégories du Racing de Paris, Karim Ziani est passé au centre de formation de Troyes. En 1994, il avait participé à un tournoi international en France auquel avaient participé les cadets du MC Alger, entraînés à l'époque par Abdelouahab Zenir. En dépit de l'élimination de Troyes en demi-finales par Montpellier, il a été élu meilleur joueur du tournoi. Après la finale, qui avait vu Montpellier l'emporter aux dépens du MCA, Zenir a félicité Rabah Ziani pour le trophée individuel remporté par son fils et lui a assuré que Karim est une perle qui peut aller très loin s'il est bien suivi. Professionnel à 17 ans Les performances de Ziani dans les jeunes catégories a vite fait d'attirer l'attention des recruteurs. Lens et Nantes se faisaient insistants pour l'enrôler. Cela a amené le président de Troyes de lui faire signer un contrat professionnel de cinq ans alors qu'il était âgé de 17 ans seulement. Son entraîneur, Alain Perrin, le faisait incorporer dans les matches de Ligue 1 alors que le joueur n'avait pas encore bouclé ses 18 ans. Il a même été aligné en Coupe de l'UEFA à laquelle Troyes avait participé. Cela lui a valu l'intérêt croissant des médias français qui ont multiplié les entretiens avec le joueur et les reportages sur son ascension fulgurante, lui prédisant déjà un avenir au sein de sélections françaises. Cependant, dans un reportage diffusé sur Infosport en 2001, il allait surprendre les observateurs en affirmant vouloir défendre les couleurs de la sélection algérienne. Les médias français surpris de son choix de l'Algérie En vérité, le reporter de Infosport voulait rendre service à Ziani en lui arrachant une déclaration où il affirmerait sa disponibilité à la sélection française des -19, mais son étonnement a été grand en l'entendant faire sans ambiguïté le choix de l'Algérie. «En disant ces mots, j'avais une pensée pour toute ma famille, et particulièrement mon père qui, je le savais, rêvait que je joue pour l'Algérie.» Rabah Ziani avait ressenti une émotion particulière en écoutant le vœu de son fils dans le reportage en question : «Toute l'éducation que j'ai prodiguée à Karim avait comme fondement qu'il puisse un jour jouer pour l'Algérie et je connaissais son attachement au pays, mais le fait de l'entendre le dire à la télévision française m'a ému. J'ai été emporté par la joie et je me suis dit ce jour-là que même s'il ne serait jamais convoqué en sélection algérienne, j'étais fier de mon fils.» Empêché d'aller à Sienne, il explose à Lorient La percée de Ziani attire les convoitises de plusieurs clubs, comme Saint-Etienne et Bordeaux qui voulaient le recruter à tout prix. Troyes a opposé un niet catégorique, voulant qu'il honore son contrat avec le club. Cela a beaucoup affecté l'international algérien qui voulait changer de club. Ayant reçu une proposition de Sienne, club de la Serie A italienne, il a demandé à être transféré, mais la direction de Troyes a persisté dans son refus. Frustré de ne pas pouvoir tracer son chemin vers les sommets, il se met en conflit avec la direction de son club et fait preuve d'un manque de motivation à l'entraînement et durant les matches. Cela a amené les Troyens à accepter une proposition du FC Lorient. Certes, c'était un club de deuxième division et les conditions financières étaient moindres que celles auxquelles il aurait pu prétendre dans un autre club, mais l'essentiel pour lui était de quitter Troyes, un club où il se sentait à l'étroit. Lorient va lui permettre de se métamorphoser pour redevenir le redoutable joueur qu'il était à Troyes. Après une première saison encourageante, il garde la tête sur les épaules et continue pour une deuxième saison avec, au bout, l'accession en Ligue 1 et le titre de meilleur joueur de Ligue 2, auxquels il faut ajouter le Ballon d'Or El Heddaf - Le Buteur de meilleur footballeur algérien de la saison 2005-2006. Citer Link to post Share on other sites
Guest nouss Posted June 19, 2010 Partager Posted June 19, 2010 merci pour le partage même si sa fait longtemps Citer Link to post Share on other sites
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