belledenuit 11 Posted July 2, 2015 Partager Posted July 2, 2015 Cette histoire émouvante de Hajj Hatem, un père de 70 ans, parti au Yémen pour sauver sa fille, enceinte, et ses deux petits-enfants est racontée par le Le Comité international de la Croix-Rouge CICR. Quand Hatem apprend que son gendre est décédé lors d’une attaque lancée par les chiites Houthis sur un institut sunnite d’apprentissage religieux « Dar al Hadith », installé à Dammaj dans le nord du Yémen, il jure de faire le trajet depuis le Maroc pour les mettre en sécurité. Un long voyage de Fès, sa ville natale, jusqu’à Saada, dans le nord du Yémen « Je resterai assis sur cette pierre jusqu’à ce que vous ayez ramené ma fille », affirme le vieil homme, d’une voix étranglée par les larmes. Le voyage a été long depuis Fès (Maroc), sa ville natale, jusqu’à Saada, dans le nord du Yémen. Pourtant, rien n’aurait su empêcher Hatem Ben Hammou, 70 ans, d’aller chercher sa fille, Samira, à Dammaj, où elle vivait depuis cinq ans. Hajj Hatem, comme l’appelle la population locale, apprend la mort de son gendre deux mois auparavant. Sa fille, qu’il n’a pas vue depuis des années, ne se rend pas dans la famille à l’occasion de l’Aïd el-Fitr, car son mari vient de succomber à de graves blessures provoquées par l’explosion d’un obus de mortier. Il laisse derrière lui une femme enceinte de six mois et deux petits garçons d’un et trois ans. « Elle m’a dit que les combats l’empêchaient de quitter la ville, donc je lui ai promis d’aller la chercher », explique Hajj Hatem. Ce père de neuf enfants, retraité, met deux mois pour obtenir son visa yéménite et des jours pour se rendre de Sanaa à Saada. Il est hébergé par la population locale et reçoit un accueil chaleureux de la mosquée. Mais il pleure chaque jour, car ses espoirs de retrouver sa fille s’amenuisent à chaque tir de mortier ou de tireur embusqué. Sans parler un mot d’arabe Hajj Hatem n’a cependant nullement l’intention d’abandonner son projet. Sans parler un mot d’arabe, il réussit à faire comprendre sa détresse en français rudimentaire et en berbère, sa langue maternelle. « J’ai téléphoné à tout le monde. J’ai appelé l’ambassade et les autorités. Je leur ai dit : “Je suis là et je veux récupérer ma fille.” », explique-t-il au Comité international de la Croix-Rouge (CICR). « On m’a dit que j’étais fou et que si j’y allais seul, je mourrais. Je leur ai répondu : “Si je dois rentrer chez moi sans ma fille, c’est mon cœur qui mourra.” » Le 4 novembre, Hajj Hatem apprend qu’un convoi du CICR va essayer d’entrer dans Dammaj pour rapatrier les personnes les plus grièvement blessées. Quand le convoi arrive au point de contrôle de Khaniq, il supplie le chef de la délégation du CICR d’évacuer sa fille enceinte et ses deux enfants. Hajj Hatem fond en larmes et demande à pouvoir intégrer le convoi, sinon il se rendra seul, à pied, dans la ville, affirme-t-il. On lui répond que ce jour-là, la priorité est de rapatrier les personnes les plus grièvement blessées. Seule une poignée de voitures sont disponibles. Hajj Hatem hoche la tête et déclare qu’il restera assis à attendre sur sa pierre jusqu’à ce que sa fille soit hors de danger. Lors de la première série d’évacuations, le CICR réussit à mettre 23 personnes en sécurité… mais pas Samira, qui est sur le point d’accoucher et dont le père est toujours en train de l’attendre dans son petit coin. Le CICR met plusieurs jours à obtenir les garanties de sécurité nécessaires pour entrer de nouveau dans Dammaj. La détresse du vieil homme qui a parcouru la moitié du globe pour venir chercher sa fille est si bouleversante que toutes les parties aux combats conviennent que Samira devra faire partie du prochain groupe et sera la première personne civile non blessée à quitter la ville. Le 8 novembre, Hajj Hatem retrouve sa fille et ses deux petits-enfants qu’il n’a jamais vus. Ils sont évacués par le deuxième convoi du CICR à Dammaj avec 44 blessés et transportés en avion à Sanaa. De là, ils reprendront le chemin de la maison, avec l’aide de l’ambassade du Maroc. « Papa est là, tout ira bien, Al-Hamdoulillah », répète Hajj Hatem, la nuit du départ, tandis que son petit-fils aîné tire sur sa barbe blanche en riant aux éclats. Citer Link to post Share on other sites
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