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Accueil des réfugiés : les réponses aux questions que vous vous posez


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Face à la crise migratoire qui touche l'Europe, la France s'est engagée, lundi 7 septembre, à accueillir 24 000 réfugiés en deux ans, dont 1 000 personnes déjà arrivées en Allemagne, dans les semaines à venir. Paris et Berlin plaident également pour la mise en place d'un mécanisme permanent de répartition des demandeurs d'asile au niveau européen.

 

Cet engagement de la France provoque de nombreuses interrogations dans les commentaires de nos articles et de notre direct. Cette vague d'immigration est-elle risquée pour l'emploi ? Faut-il croire les quelques responsables politiques qui mettent en garde contre l'arrivée de terroristes ? Pourquoi ces demandeurs d'asile choisissent-ils l'Europe plutôt que la Turquie ou les pays du Golfe ? Francetv info répond à neuf de ces questions récurrentes.

 

"La France va accueillir 24 000 réfugiés, mais qui nous dit que ce ne sera pas plus ?"

L'annonce de François Hollande se fait dans un contexte bien précis : le président de la République affirme que la France est "disposée à prendre sa part" des 120 000 demandeurs d'asile que la Commission européenne veut répartir, sur deux ans, parmi les pays membres de l'Union européenne. Une répartition décidée en fonction du nombre d'habitants de chaque pays. Ces 24 031 réfugiés s'ajouteront aux 9 100 personnes que la France s'était déjà engagée à accueillir en juillet.

 

Mais difficile de considérer que ces 120 000 demandeurs d'asile seront les derniers à arriver en Europe. Ils ne sont d'ailleurs qu'une fraction des arrivées : rien qu'au premier semestre de 2015, les 28 pays de l'Union européenne ont reçu 380 245 premières demandes d'asile, selon Eurostat. La France, d'après François Hollande, devrait recevoir 60 000 demandes cette année. Et les crises qui poussent ces réfugiés à gagner l'Europe, qu'ils soient syriens, irakiens, soudanais, somaliens ou érythréens, sont loin d'être résolues.

 

Dans un courrier adressé à Bruxelles, jeudi 3 septembre, la France et l'Allemagne se sont d'ailleurs déclarées favorables à la mise en place d'un mécanisme permanent pour répartir l'accueil des réfugiés entre les pays européens. Une façon de se préparer à un afflux de réfugiés qui ne se tarira pas dans le futur.

 

"Beaucoup de réfugiés syriens passent par la Turquie : pourquoi n'y restent-ils pas ?"

Selon l'Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR), près de 2 millions de réfugiés syriens vivent actuellement en Turquie, 1,1 million au Liban et 630 000 en Jordanie : au total, 4 millions de Syriens ont fui et vivent dans les pays du Proche-Orient. Les voisins de la Syrie prennent donc en charge une grande partie des réfugiés, et ceux qui tentent le voyage vers l'Europe sont minoritaires.

 

Mais, pour certains, les conditions de vie dans ces premiers pays d'accueil sont trop mauvaises pour envisager de s'y installer. Ainsi, les deux tiers des réfugiés syriens en Jordanie vivent avec moins de 3 dollars par jour (le seuil de pauvreté local), et un sur six avec moins de 1,30 dollar, révélait en janvier le HCR. Hors des camps, la vie n'est pas plus facile : "En Turquie, il y a deux millions de réfugiés syriens. C'est compliqué de trouver du travail, des papiers", rappelle un père de famille syrien croisé par notre journaliste Thomas Baïetto à Budapest (Hongrie). "Je n'avais aucun droit en tant que réfugié, ils pouvaient me virer quand ils le voulaient", complète un autre jeune Syrien. Tous deux ont vécu un temps à Istanbul.

 

"Les pays du Golfe sont opposés à Bachar Al-Assad, et plus proches des réfugiés : pourquoi ne les accueillent-ils pas ?"

Les six pays du Golfe (l'Arabie saoudite, le Qatar, Oman, les Emirats arabes unis, Bahreïn et le Koweït) ne sont pas signataires des conventions internationales qui définissent le statut de réfugié, et n'en accueillent pas. Une situation que certains Syriens ne manquent pas de dénoncer : "Je veux que les gouvernements arabes, et non les pays européens, voient ce qui est arrivé à mes enfants et qu'ils aident les gens", a ainsi déclaré le père du petit Aylan Kurdi, lors de l'enterrement de sa femme et de ses deux enfants. Le trajet vers ces pays, culturellement plus proches de la Syrie, est moins périlleux que vers l'Europe.

 

Mais ces pays du Golfe sont aussi plus directement impliqués dans le conflit syrien que les Européens : l'Arabie saoudite et le Qatar, notamment, ont soutenu financièrement et par des livraisons d'armes les rebelles syriens (et ont parfois été accusés de complaisance envers les jihadistes). Depuis 2014, ils participent aussi à la coalition internationale qui mène des frappes aériennes en Irak et en Syrie.

 

Ces pays craindraient, selon les observateurs, d'être ciblés en représailles par des terroristes qui se mêleraient aux réfugiés. "Ils peuvent s'inquiéter de ce que pourraient entreprendre ceux qui viendraient chez eux", explique à l'AFP un analyste du Brookings Doha Center. De plus, dans ces pays à la population très faible, les autochtones craignent, selon lui, de devenir minoritaires face à l'afflux de réfugiés. Les pays du Golfe ne sont pas pour autant inactifs : plutôt que d'ouvrir leurs portes, ils préfèrent financer l'aide humanitaire et la construction de camps de réfugiés dans les pays voisins de la Syrie.

 

"Ces réfugiés ont des téléphones, de l’argent pour payer les passeurs : sont-ils vraiment dans le besoin ?"

Ce n'est pas la misère que les réfugiés fuient, c'est la guerre. Contrairement aux migrants économiques, nombre de ceux qui fuient la Syrie, par exemple, appartenaient aux classes moyennes ou supérieures. C'est le cas de cette famille suivie par notre journaliste Thomas Baïetto entre Budapest et Munich : le frère aîné était ingénieur chez Honda, ses frères et sœurs faisaient des études supérieures, le père était fonctionnaire à la retraite. Mais ils ont dû tout vendre pour financer leur périple : la simple traversée entre la Turquie et la Grèce leur a coûté 1 000 euros par tête. D'autres font des pauses dans leur voyage pour travailler et financer la suite du trajet.

 

Quant au téléphone, il est effectivement dans les poches de tous les migrants, et c'est loin d'être un luxe. Il leur permet de donner des nouvelles à leur famille, de trouver les passeurs et de se repérer dans des pays qu'ils ne connaissent pas, comme l'explique notre article.

 

"Les migrants fuient-ils tous des pays en guerre ?"

Il faut faire la distinction entre les migrants et les réfugiés. Le terme "migrant" désigne "une personne qui, née dans un pays, vit dans un autre pour une durée d'un an ou plus", comme l'expliquait une spécialiste des migrations à francetv info. Les réfugiés (qui sont inclus dans la catégorie "migrants") sont toutes les personnes persécutées ou craignant de l'être dans leur pays, en raison de leurs origines, de leur religion ou de leurs opinions politiques. C'est un statut défini par la convention de Genève.

 

Le pays d'où sont arrivés le plus de demandeurs d'asile en Europe cette année est la Syrie, où la guerre a fait plus de 250 000 morts en quatre ans. Les Syriens, comme les Irakiens, vivent également sous la menace du groupe Etat islamique. La situation n'est pas plus réjouissante en Erythrée, un régime totalitaire où le service militaire est obligatoire et illimité ; en Somalie, où sévissent les islamistes shebabs ; au Soudan et au Soudan du Sud, en guerre depuis l'indépendance de ce dernier en 2011. Autant de pays qui ne sont pas considérés comme "sûrs" par la France, et qui sont les principaux pays d'origine des demandeurs d'asile. Ce qui n'exclut pas des migrations aux motifs économiques, ni des situations d'entre-deux.

 

"Y a-t-il des 'terroristes déguisés' parmi les migrants et les réfugiés ?"

C'est la justification du maire de Roanne (Loire) pour n'accueillir que des réfugiés chrétiens. Mais rien ne permet d'étayer ces craintes. Tout d'abord, aucun des auteurs d'attentats ou de tentatives d'attentats en France ces dernières années n'est originaire de ces pays : tous résidaient en Europe. Certains se sont rendus, ou sont soupçonnés de s'être rendus en Syrie pour rejoindre les jihadistes, mais ils ont regagné l'Europe par des moyens conventionnels. En août, quand le maire de Nice, Christian Estrosi, a exprimé des inquiétudes similaires, le journaliste David Thomson, spécialiste du jihadisme, a rappelé que le groupe Etat islamique n'avait jamais évoqué l'utilisation d'une telle tactique.

Par Louis Boy

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Accueil des réfugiés : les réponses aux questions que vous vous posez

 

La France veut ce donner bonne conscience comme faire des frappes aériennes en Syrie et dire il y a quelques moi en arriere la France et d'autres pays accusés Bachar el Assad quel hypocrisie quand au aide certains precidrnt d'aider si c'est des syriens chrétiens

(Maire d'une commune de Lyon Charvieux plus précisément)

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