Séphia 896 Posted September 11, 2015 Partager Posted September 11, 2015 Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends. J'irai par la forêt, j'irai par la montagne. Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps. Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées, Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit, Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées, Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit. Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe, Ni les voiles au loin descendant vers Honfleur, Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur. Victor Hugo Les Contemplations 3 septembre 1847 (c'est un de mes poèmes préférés de Victor Hugo) Citer Link to post Share on other sites
Guest thalwith Posted September 11, 2015 Partager Posted September 11, 2015 poème écrit pour rendre hommage a sa fille, j'aime beaucoup merci du partage séphia Citer Link to post Share on other sites
Guest Luciana Posted September 11, 2015 Partager Posted September 11, 2015 L'un de mes préférés aussi Citer Link to post Share on other sites
galoula3rab 10 Posted September 11, 2015 Partager Posted September 11, 2015 http://www.etaletaculture.fr/wp-content/uploads/2015/04/Victor-Hugo-dessin.jpg Léopoldine est la fille aînée de Victor Hugo. Alors qu’elle a à peine 16 ans, elle tombe éperdument amoureuse d’un certain Charles Vacquerie, à peine plus âgé qu’elle. Forcément, Papa Victor trouve sa fille bien trop jeune pour vivre une passion amoureuse et penser au mariage… Léopoldine sait néanmoins se montrer patiente et, trois ans plus tard, elle ose s’opposer à son père et se laisse enfin passer la bague au doigt par Charles Vacquerie. Nous sommes le 15 février 1843 et nos deux tourtereaux filent le parfait amour. Charles et « Didine », comme l’appelle son père, ont tout pour être heureux. Lui dispose de rentrées d’argent confortable (son père est un armateur du Havre). Elle possède une telle beauté que nombre d’artistes lui tournent autour et multiplient ses portaits. Le 4 septembre 1843, dans leur maison de vacances à Villequier, au bord de la Seine, le couple décide de prendre un canot à voiles pour rejoindre l’autre rive, accompagnés par l’oncle de Charles et son fils. Le temps est au beau fixe, il s’agit là de l’occasion rêvée pour essayer le bateau qu’ils viennent de s’offrir! Léopoldine Hugo (1824 – 1843) Alors que l’oncle est à la barre, un coup de vent aussi violent qu’inattendu fait chavirer le navire… De la rive opposée, des paysans sont les témoins de la scène. Ils voient Charles faire surface et plonger aussitôt sous la coque du navire. Il refait surface, et disparaît de nouveau, six fois de suite. Las, ses efforts pour arracher sa femme restée prisonnière sous la coque du bateau sont vains. Autour de lui, il voit bientôt les corps sans vie de son oncle, de son neveu et de son épouse bien-aimée. Différentes versions de ce tragique accident existent. Léopoldine se serait-elle cramponnée avec l’énergie du désespoir sous le canot renversé, n’osant suivre son mari qui la pressait de plonger avec lui? Ou serait-ce les plis de sa robe qui se serait accrochés quelque part? Peu importe, après tout. Voyant qu’il ne saurait sauver la femme qu’il aime, Charles, par ailleurs excellent nageur, décide de se laisser couler à son tour. Les quatre corps seront repêchés quelques heures plus tard. Léopoldine n’avait pas encore 20 ans, son mari, 26. Victor Hugo, lui, apprendra la mort de sa fille par hasard, quatre jours plus tard, dans la presse. Accablé d’un chagrin infini, il cessera toute activité littéraire pendant plusieurs années… il ne se remettra d’ailleurs jamais vraiment de cette terrible épreuve. Il immortalisera néanmoins le drame de Villequier dans Demain, dès l’aube et reconnaîtra le courage et le sacrifice de son gendre dans son poème sobrement intitulé Charles Vacquerie: (…) Leurs âmes se parlaient sous les vagues rumeurs. – Que fais-tu? disait-elle. — Et lui disait : — Tu meurs Il faut bien aussi que je meure ! – Et, les bras enlacés, doux couple frissonnant, Ils se sont en allés dans l’ombre ; et maintenant, On entend le fleuve qui pleure. Puisque tu fus si grand, puisque tu fus si doux Que de vouloir mourir, jeune homme, amant, époux, Qu’à jamais l’aube en ta nuit brille ! Aie à jamais sur toi l’ombre de Dieu penché ! Sois béni sous la pierre où te voilà couché ! Dors, mon fils, auprès de ma fille ! Citer Link to post Share on other sites
Séphia 896 Posted September 11, 2015 Author Partager Posted September 11, 2015 poème écrit pour rendre hommage a sa fille, j'aime beaucoup merci du partage séphia Avec plaisir Thalwith... L'un de mes préférés aussi un de ceux que je n'ai eu aucun mal à mémoriser... Citer Link to post Share on other sites
Séphia 896 Posted September 11, 2015 Author Partager Posted September 11, 2015 http://www.etaletaculture.fr/wp-content/uploads/2015/04/Victor-Hugo-dessin.jpg Leurs âmes se parlaient sous les vagues rumeurs. – Que fais-tu? disait-elle. — Et lui disait : — Tu meurs Il faut bien aussi que je meure ! – Et, les bras enlacés, doux couple frissonnant, Ils se sont en allés dans l’ombre ; et maintenant, On entend le fleuve qui pleure. Puisque tu fus si grand, puisque tu fus si doux Que de vouloir mourir, jeune homme, amant, époux, Qu’à jamais l’aube en ta nuit brille ! Aie à jamais sur toi l’ombre de Dieu penché ! Sois béni sous la pierre où te voilà couché ! Dors, mon fils, auprès de ma fille ! Merci pour cet extrait Galoula...bien que très long à lire , ce poème-là est vraiment émouvant... Citer Link to post Share on other sites
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