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"La compassion à géométrie variable"


Guest Luciana

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Guest Luciana

http://rue89.nouvelobs.com/2015/11/15/paris-beyrouth-pourquoi-cette-compassion-a-geometrie-variable-262107

 

Il y a, dans le jargon journalistique, une « loi » bien connue, celle du « mort kilomètre » ; une règle qui veut que deux morts dans un accident de métro à Paris ou Londres pèsent plus lourd que 100 morts dans un accident de train à l’autre bout du monde, en Inde ou en Bolivie.

 

Une loi absolument cynique mais qu’un rédacteur en chef de 20 heures télé connaît parfaitement : un téléspectateur français s’identifiera avec un « commuter » anglais qui a le même mode de vie que lui, pas avec un habitant de Bombay qui, pourtant, va lui aussi bosser.

 

Appliquée au terrorisme, cette règle connaît quelques variantes qui montrent que ce que nous considérons parfois comme des « émotions collectives planétaires » sont effectivement à géométrie variable : toutes les victimes du terrorisme ne se valent pas dans la bourse aux émotions, et les terroristes l’ont bien compris en ciblant Paris et ses habitants.

 

Deux exemples de ces perceptions, qui en disent long sur les lignes de fracture et les fossés qu’elles engendrent.

 

 

Beyrouth-Paris, même souffrance ?

 

 

24 heures avant Paris, l’Etat islamique autoproclamé a frappé à Beyrouth, plus précisément dans le quartier chiite de Borj el-Barajneh, faisant 43 morts et 239 blessés. C’est l’attentat le plus sanglant dans la capitale libanaise depuis plus de vingt ans.

 

Mais cette attaque n’a pas suscité la même émotion que les attaques de Paris par les mêmes auteurs, 24 heures plus tard. Pas de monuments illuminés avec un cèdre, pas de photos de profil barrées de noir sur les réseaux sociaux, pas de veillées à la bougie aux quatre coins du monde.

 

Très vite, de surcroît, l’attentat de Beyrouth a été occulté par les événements de Paris, sans précédent par leur ampleur et le modus operandi, terrifiants par la froideur de leur exécution.

 

Pourquoi cette différence de traitement ?

 

Il aura fallu que quelques personnes s’en émeuvent pour que commence à apparaître le lien entre deux capitales endeuillées : Paris-Beyrouth, même souffrance. D’abord des Libanais, mais aussi des célébrités comme Angelina Jolie, qui a posté sur ses différents comptes un appel à ne pas oublier le Liban.

« Alors que tout le monde parle de Paris, personne ne mentionne l’attaque de l’Etat islamique contre le Liban. Je prie pour les deux pays ».

 

 

Pourquoi cette différence de traitement ? De fait, c’est le même mécanisme de l’identification sociale qui est à l’œuvre, comme dans le « mort kilomètre » des accidents de train.

 

Tout le monde, de San Francisco à Sydney en passant par Varsovie, peut s’identifier à un jeune Parisien présent à un concert de rock, se souvenir qu’il est allé ou rêve d’aller en vacances à Paris ; personne ne s’identifiera avec l’habitant d’un quartier chiite de Beyrouth (donc « pro-Hezbollah »...), même si c’est un jeune du même âge pas très différent de la victime parisienne...

 

 

Vraies et fausses symétries

 

 

Si l’absence relative de compassion pour les victimes de l’attentat de Beyrouth résulte des représentations forgées au fil du temps, il est un autre débat sur la différence de traitement des victimes qui, lui, est plus dérangeant.

 

C’est celui qu’entretiennent les pro-djihadistes sur les réseaux sociaux. Le site de veille des réseaux djihadistes en ligne Site (Search for International Terrorist Entities) donne ainsi des extraits de discussions autour de cette question.

 

Un internaute demande à Israfil Yilmaz, un Néerlandais décrit comme combattant de l’Etat islamique, s’il est favorable aux attaques de Paris. Réponse :

 

« Je suis favorable aux attaques de Paris autant que le gouvernement français est pour le bombardement et la terreur de musulmans innocents en Syrie, en Irak et ailleurs. Ça te va ?

 

Est-ce que ça te semble cohérent que le sang musulman coule depuis des décennies sans que personne ne s’indigne ? Et pourtant, dès que nous répondons, que nous leur prenons ce qu’ils nous prennent en employant les mêmes méthodes qu’eux, ça devient une grosse affaire. »

 

Le site recense de nombreuses autres prises de position du même ordre sur les plateformes et réseaux sociaux djihadistes qui, toutes, mettent sur le même plan les victimes d’attaques comme celles qui viennent de se produire à Paris, et les victimes des guerres « impérialistes » dans le monde musulman.

 

Le discours émoussé des démocraties

 

Cette symétrie sera jugée insupportable par tout lecteur occidental qui refusera de mettre sur le même plan un acte de terreur absolue comme l’attaque d’une salle d’un concert ou d’un restaurant, et des opérations militaires menées par une armée régulière contre des objectifs théoriquement ciblés et légitimes.

 

Il est évident, pourtant, que les aventures militaires occidentales de la dernière décennie, en Afghanistan où les « libérateurs » de 2001 se sont imperceptiblement mués en « occupants » aux yeux d’une partie de la population, et surtout l’Irak en 2003 et la Libye en 2011, qui ont provoqué l’effondrement des Etats et un chaos sanglant sans fin, ont affaibli le noble discours des grandes démocraties.

 

La légitime compassion des Occidentaux pour « leurs » victimes du terrorisme ne devrait pas faire oublier les autres victimes du terrorisme ailleurs, ni l’introspection sur leur propre comportement, en particulier dans les pays arabo-musulmans eux-mêmes.

 

Ce message de compassion et de solidarité est non seulement « normal », humain pourrait-on dire ; il est aussi le seul moyen de déconstruire le discours des extrémistes qui dénoncent nos hypocrisies pour mieux couvrir leurs propres crimes.

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C'est valable pour l'algérie aussi. Durant la décennie noire, personne ne s'est inquiété. On a fermé le couvercle d'une marmite en éspèrant qu'elle explosera le plus loin possible. C'est toujours plus facile d'ignorer ce qui se passe loin de chez nous.

Cela dit, est-ce que les journalistes libanais ou libanais tout court se sont montrés solidaires des autres attentats ? Est-ce que les autres pays arabes se sont mobilisés ? Ne demandons pas à autrui de faire ce que nous ne pouvons pas faire

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Je ne pense pas que ce soit si simple. De ce que j'ai pu observer jusqu'à présent:

1-La réaction du monde est proportionnelle au rayonnement du pays où l'événement se produit.

2- Les gens ont besoin d'images pour ressentir de la compassion. Il a suffit d'une seule photo d'un enfant syrien mort pour faire basculer les politiques d’accueil des réfugiés dans la majeur partie des pays développés. En terme d'images, on ne peut comparer la France et le Liban. La presse française et ses réseaux télévisés sont suivi quotidiennement à travers le monde.

3- Il y a l'inquiétude de voir un pays développé, synonyme de justice et de sécurité, touché en plein cœur.

4- C'est triste à dire, mais les pays où les attentats sont monnaie courante finissent par ne pas créer d'effet surprise. On l'a bien vu en Algérie comment nous sommes arrivés au point où les gens qui croisaient des têtes décapitées en allant travailler le matin se contentaient de détourner la tête.

 

Il faut lutter contre l'indifférence et je trouve que le message d'Angélina Jolie était important et a poussé les gens à se poser la question au sujet de degré de compassion pour les uns et pour les autres.

 

Là où je suis moins d'accord avec l'article ci-dessus, c'est qu'il encourage le sentiment de victimisation. En créant des frustrations, on joue le jeu des terroristes dont le seul but est de ramener dans leur rang les gens exclus et en colère.

Lorsqu'on est fort, on se rapproche de la table et on se sert un morceau de gâteau, lorsqu'on est faible on pleure et on tape du pied parce qu'on ne nous a pas servi.

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Un mort est la somme de ses vivants

 

un bel article de Kamel Daoud ... Publié dans Le Quotidien d'Oran le 01 - 02 - 2015 .. et qui nous rappelle qu'un mort ne vaut que ce que vaut le vivant ...

 

Le vrac contre l'humain. Un des arguments faciles de ceux qui vous contestent le droit de s'émouvoir des victimes dans le monde, dessinateurs tués, ou femmes enlevées, et celui du poids : pourquoi on s'émeut de 17 morts, à Paris, et pas de 2.000 au Nigéria, de 30 à Gaza, de 45 en Syrie… etc. ? L'argument sert à meubler les visions de rejets : l'Occident est traître et immoral, le monde est hypocrite, les solidarités sont sélectives et ainsi de suite, jusqu'à la dernière goutte de café ou de salive. Vrai ? Non, ou autrement, explique un ami.

Le fond du problème est simple : une vie n'est pas seulement une vie, c'est aussi une civilisation, un pays, un respect, une démocratie. Si les morts dans certains pays sont vus comme peu de choses et ne sont pas traités comme des victimes du 11 septembre 2001, ce n'est pas la faute à l'Occident. Un mort vaut ce que vaut le vivant. Si vous, vous ne respectez pas vos vivants, comment voulez-vous que les autres respectent vos morts ? Si le vivant est traité comme mort, comme ennemi, comme poids mort ou avec l'irrespect de nos nations envers les siens, comment s'étonner que les médias ne le traitent pas au détail mais au vrac ? Un mort est aussi son propre pays, sa nation, la civilisation laissée aux siens, la somme des vivants qu'il a côtoyés. Cette cotation du cadavre est visible à l'ONU comme au village de naissance : un mort est aussi son argent, son prestige, ses œuvres, ses actes et sa souveraineté. Un peuple qui exporte des harraga, n'a pas d'Etat, n'a pas de terre ou n'a pas une armée forte, n'a pas une économie concurrente, ne peut pas prétendre avoir des morts prestigieux, photogéniques. Depuis la nuit des temps, la mort est unique et les sépultures différentes, selon les cultures et les civilisations.

Le pire est que les amateurs de la théorie de « l'hypocrisie de l'Occident » sont les premiers à mépriser le vivant chez eux et à réclamer l'égalité pour les morts, après la mort. L'un est un assis éternel, l'autre fervent de la théorie du complot et le dernier est islamiste, auteur de la transformation de l'Islam en théorie sexuelle et en obsession gynécologique. Tous vous sortent l'argument du manque de démocratie chez les morts et ne s'en soucient pas chez les vivants.

Tous font semblant de s'indigner que l'on s'indigne des 17 morts de Paris et pas assez des 3.456 morts dans la planète d'Allah, alors que eux-mêmes ne s'indignent pas de l'offense faite aux vivants, chez eux, par eux. Vous voulez que l'on salue vos morts ? Respectez vos vivants.

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Comme toujours Kamel Daoud propose à la société d'autres angles d'analyse. En Algérie, les gens ont du mal à repérer les biais d'analyse tant ils sont englués dans le carcan d'une pensée unique.

 

Changer, ... voire réformer les mentalités, est à mon sens le plus grand défi qui se posera à ce pays, pour qu'un jour il puisse avancer

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Pourquoi se voiler la face:

Si (laquadar Allah) arrivait malheur à des enfants de la voisine, et que le lendemain c'est mes enfants à moi. Est ce que je réagirais de la même manière?et est ce que si mes larmes seront moindres cela voudrait dire que la vie des enfants de la voisine "coûte moins chère"?

 

En plus, chaque culture ne ressemble pas à une autre quand il s'agit de mort.

Nous ont- ils pas appris le courage avec l'histoire de "elkhensa"( si je ne me trompe pas une poète arabe de la Jahilia) qui n'a verser aucune larme quand ses 4 fils ont était tués?

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En s'en prenant à la Syrie, en complotant contre elle et en armant les "rebelles" la France et ses "alliés" savaient d'office que le risque d'un retour du bâton existait...mais celui-ci n'est qu'une bagatelle face à ce que rapporterait une changement du paysage géo-stratégique du Moyen-Orient.

 

Ils ont donc calculé le risque et se sont....engagés...les 130 morts parisiens font donc partie du risque calculé.

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Guest Luciana
Je ne pense pas que ce soit si simple. De ce que j'ai pu observer jusqu'à présent:

1-La réaction du monde est proportionnelle au rayonnement du pays où l'événement se produit.

2- Les gens ont besoin d'images pour ressentir de la compassion. Il a suffit d'une seule photo d'un enfant syrien mort pour faire basculer les politiques d’accueil des réfugiés dans la majeur partie des pays développés. En terme d'images, on ne peut comparer la France et le Liban. La presse française et ses réseaux télévisés sont suivi quotidiennement à travers le monde.

3- Il y a l'inquiétude de voir un pays développé, synonyme de justice et de sécurité, touché en plein cœur.

4- C'est triste à dire, mais les pays où les attentats sont monnaie courante finissent par ne pas créer d'effet surprise. On l'a bien vu en Algérie comment nous sommes arrivés au point où les gens qui croisaient des têtes décapitées en allant travailler le matin se contentaient de détourner la tête.

 

Il faut lutter contre l'indifférence et je trouve que le message d'Angélina Jolie était important et a poussé les gens à se poser la question au sujet de degré de compassion pour les uns et pour les autres.

 

Bien sûr que ce n’est pas aussi simple que ça. Je prends cet article comme une tentative d’explication, qui se trouve être assez pertinente à mon sens.

 

Je suis d’accord avec toi sur les points que tu avances, sauf pour le deuxième.

L’image fait ressentir et ressortir la compassion des gens. Oui. Mais combien d’images avons-nous vu du désastre oriental ? Des cadavres empilés, entassés, des bébés, des vieux, des femmes, des jambes et des bras sans corps éparpillés ? Des milliers. Combien d’images "sanglantes" avons-nous vu de Paris ? Aucune. Nous n’avons rien vu. A part des vidéos où l’ont voit des personnes fuir, crier, et entendu le son des balles. Et pourtant, ça a suffit à émouvoir la planète entière. Dont la notion d’identification dont parles l’article et que tu évoques toi-même.

Quant à l’image du petit syrien, oui ça a ému. Mais il n y a pas eu une manifestation de cette émotion, comme a été le cas pour Paris. L’accueil des réfugiés ? Je ne pense pas que ce soit cette photo qui est en cause. C’est de la politique, une décision "d’Etat". Une initiative qui fait honneur aux "pays du droit de l’homme", il le fallait bien. L’article parle des simples gens, comme toi et moi, comme le syrien et le parisien lambda, sauf que leurs morts ne se valent pas, tout comme leurs vies.

 

 

Là où je suis moins d'accord avec l'article ci-dessus, c'est qu'il encourage le sentiment de victimisation. En créant des frustrations, on joue le jeu des terroristes dont le seul but est de ramener dans leur rang les gens exclus et en colère.

Lorsqu'on est fort, on se rapproche de la table et on se sert un morceau de gâteau, lorsqu'on est faible on pleure et on tape du pied parce qu'on ne nous a pas servi.

 

C’est certainement une question de point de vue. Du mien, à aucun moment je n’ai ressenti de la victimisation dans cet article ! Les gens exclus et en colère sont ceux qui se sentent laissés pour compte. Ceux qui se sentent privés de la compassion mondiale. Ceux dont il faut ménager l’égo, d’après l’article, pour qu’ils ne basculent pas, justement.

Et c’est vrai. Quand tu visionnes des vidéos d’Algériens en colère parce qu’ils voient leurs amis mettre le drapeau français en photo de profil sur facebook, leur discours est le même : "les Français et les Américains s’en foutent de nous, personne ne se soucie des milliers de morts des pays musulmans et vous, pour une centaine de personnes, vous allez mettre le drapeau français et vous pleurez pour eux ?! Chah fihoum, ils l’ont mérité". Et ce discours est dangereux à mon avis. C’est ce discours-là qui peut te créer des futurs radicaux qui n’auront aucun mal à s’exploser pour tuer ne serait-ce qu’UN occidental.

 

La conclusion de l’article appelle à adopter une sorte de stratégie émotionnelle comme une lutte contre le radicalisme : Montrez leur de la compassion, ils se sentiront exister et valorisés aux yeux du monde. Au mieux, ça les empêchera peut être d’écouter les pro-djihadites ; au pire, ça fera un argument de moins pour ces chasseurs de tête au djihad.

 

En tout cas, c’est ce que m’a inspiré cet article.

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Guest Luciana
un bel article de Kamel Daoud ... Publié dans Le Quotidien d'Oran le 01 - 02 - 2015 .. et qui nous rappelle qu'un mort ne vaut que ce que vaut le vivant ...

 

Le vrac contre l'humain. Un des arguments faciles de ceux qui vous contestent le droit de s'émouvoir des victimes dans le monde, dessinateurs tués, ou femmes enlevées, et celui du poids : pourquoi on s'émeut de 17 morts, à Paris, et pas de 2.000 au Nigéria, de 30 à Gaza, de 45 en Syrie… etc. ? L'argument sert à meubler les visions de rejets : l'Occident est traître et immoral, le monde est hypocrite, les solidarités sont sélectives et ainsi de suite, jusqu'à la dernière goutte de café ou de salive. Vrai ? Non, ou autrement, explique un ami.

Le fond du problème est simple : une vie n'est pas seulement une vie, c'est aussi une civilisation, un pays, un respect, une démocratie. Si les morts dans certains pays sont vus comme peu de choses et ne sont pas traités comme des victimes du 11 septembre 2001, ce n'est pas la faute à l'Occident. Un mort vaut ce que vaut le vivant. Si vous, vous ne respectez pas vos vivants, comment voulez-vous que les autres respectent vos morts ? Si le vivant est traité comme mort, comme ennemi, comme poids mort ou avec l'irrespect de nos nations envers les siens, comment s'étonner que les médias ne le traitent pas au détail mais au vrac ? Un mort est aussi son propre pays, sa nation, la civilisation laissée aux siens, la somme des vivants qu'il a côtoyés. Cette cotation du cadavre est visible à l'ONU comme au village de naissance : un mort est aussi son argent, son prestige, ses œuvres, ses actes et sa souveraineté. Un peuple qui exporte des harraga, n'a pas d'Etat, n'a pas de terre ou n'a pas une armée forte, n'a pas une économie concurrente, ne peut pas prétendre avoir des morts prestigieux, photogéniques. Depuis la nuit des temps, la mort est unique et les sépultures différentes, selon les cultures et les civilisations.

Le pire est que les amateurs de la théorie de « l'hypocrisie de l'Occident » sont les premiers à mépriser le vivant chez eux et à réclamer l'égalité pour les morts, après la mort. L'un est un assis éternel, l'autre fervent de la théorie du complot et le dernier est islamiste, auteur de la transformation de l'Islam en théorie sexuelle et en obsession gynécologique. Tous vous sortent l'argument du manque de démocratie chez les morts et ne s'en soucient pas chez les vivants.

Tous font semblant de s'indigner que l'on s'indigne des 17 morts de Paris et pas assez des 3.456 morts dans la planète d'Allah, alors que eux-mêmes ne s'indignent pas de l'offense faite aux vivants, chez eux, par eux. Vous voulez que l'on salue vos morts ? Respectez vos vivants.

 

Ah oui, je l'avais lu à sa publication. Excellent.

 

Je suis une fan de Daoud. :o

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Guest Luciana
Pourquoi se voiler la face:

Si (laquadar Allah) arrivait malheur à des enfants de la voisine, et que le lendemain c'est mes enfants à moi. Est ce que je réagirais de la même manière?et est ce que si mes larmes seront moindres cela voudrait dire que la vie des enfants de la voisine "coûte moins chère"?

 

En plus, chaque culture ne ressemble pas à une autre quand il s'agit de mort.

Nous ont- ils pas appris le courage avec l'histoire de "elkhensa"( si je ne me trompe pas une poète arabe de la Jahilia) qui n'a verser aucune larme quand ses 4 fils ont était tués?

 

Mais il ne s'agit pas de ça Leila ... Il ne s'agit pas de la compassion locale, mais de la compassion étrangère.

 

Il s'agit d'une maman américaine qui va pleurer pour l'enfant d'une française mais pas, ou moins, pour l'enfant d'une arabe. L'article explique le "Pourquoi?" Et tente d'y remédier pour mieux combattre le radicalisme sur l e plan émotionnel.

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