Zoubir8 174 Posted November 25, 2015 Partager Posted November 25, 2015 Les pilotes militaires turcs : un sens de l’honneur du niveau de celui de Daesh ? 25 novembre 2015 Un avion Su-24 russe a été abattu en territoire syrien à 1 km de la frontière par un avion turc F-16 C, avec un missile air-air AIM-120 AMRAAM, ayant un rayon d’action au-delà de la portée visuelle (70-105 km). L’attaque de l’avion Su-24 est survenue après une mission de bombardements sur des cibles au sol gouvernorat de Lattaquié en Syrie, pendant son retour à la base aérienne Hmeimim. Dans ce cas, le droit et les traités internationaux sur l’espace aérien international, que la Turquie a ratifiés, ont été gravement violés. Une des situations où il est considéré qu’un avion a utilisé, sans autorisation, l’espace aérien d’un État signataire de la convention de Chicago, est l’entrée dans l’espace aérien de cet État, sans l’autorisation donnée par des organes appropriés (autorités de l’aviation civile pour les avions civils, Ministère de la Défense pour les avions militaires). Dans ce cas, les moniteurs au sol déterminent la position de l’avion, en essayant de l’identifier et d’établir les liens radio pour transmettre les informations à l’équipage de l’avion. S’il est impossible d’établir la liaison radio avec l’avion et qu’il continue à utiliser l’espace aérien non autorisée d’un Etat ou si l’équipage n’effectue pas les directives reçues des organismes de la circulation aérienne, s’ensuit alors l’interception avec des avions militaires. Le but de l’interception est l’identification visuelle de l’avion utilisant l’espace aérien non autorisé, pour le diriger et l’escorter en dehors de l’espace aérien de cet État. Si, après avoir effectué ces étapes, l’avion refuse toujours d’obtempérer, les avions d’interception peuvent faire des tirs de sommation contre lui. Le tir de sommation se fait exclusivement avec des armes d’artillerie (dans le cas du F-16 turc, avec le canon de bord M61A1-Vulcan, cal. 20mm) pour avertir l’équipage de l’avion utilisant l’espace aérien non autorisé, sans qu’il soit touché. Si après le tir de sommation, l’avion persiste et refuse de changer la direction de vol pour quitter l’espace aérien non autorisé, les intercepteurs militaires peuvent procéder à des tirs de destruction. En bref, les avions qui violent l’espace aérien d’un État, sont identifiés visuellement et escortés hors site par des avions de chasse. C’est uniquement lorsqu’ils présentent un danger imminent que l’on prend la décision de les abattre. Pendant tout le vol, l’avion russe a été à au moins 10-20 secondes de l’espace aérien de la Turquie, une région montagneuse où la frontière est très sinueuse et qu’il est difficile de repérer visuellement à haute altitude. À partir des images radars, l’aviation Turquie note que l’avion Su-24 russe a volé parallèlement à la frontière turco-syrienne; il n’y avait donc aucune intention de pénétration frontale en profondeur dans l’espace aérien de la Turquie, et, au moment du décollage des avions de chasse turcs russe, le Su-24 russe avait déjà largué les bombes qu’il avait sur les ailes et était désarmé. Dans l’image ci-dessous, la ligne rouge est la trajectoire de l’avion Su-24, la ligne grise montre l’évolution de l’avion intercepteur F-16 C turc. La frontière de la Syrie avec la Turquie est de couleur bleue. Radar-track Comme un ancien pilote de la chasse, je peux dire qu’entre les pilotes militaires, quel que soit le pays ou les traités, il y a toujours un esprit chevaleresque, de solidarité et de respect mutuel. Le pilote turc qui a abattu l’avion Su-24 russe est un lâche. Il n’a jamais effectué l’identification visuelle de l’avion russe et n’a pas fait de tir de sommation avec le canon de bord. Après avoir manœuvré pour atteindre une altitude où son radar avait une portée maximale, le pilote turc a encadré l’avion russe (probable à 60 km de distance) et lancé le missile AIM-120 AMRAAM. Un vrai pilote de chasse n’aurait jamais abattu un avion non armé, qui ne cherche pas à aller à sa rencontre, mais évolue de gauche à droite dans une direction perpendiculaire à la sienne, et ne représentent aucune menace pour la Turquie. Profitant de la faiblesse des autorités syriennes, confronté à une guerre civile en Juin 2012, la Turquie a déplacé unilatéralement la frontière syrienne de 8 km vers le sud, dans le territoire de la Syrie. Le motif invoqué pour cette décision illégale a été le besoin d’un espace tampon qui permettra à la Turquie de mieux se défendre contre les infiltrations des terroristes islamistes opérant en Syrie. La modification de la frontière de la Turquie, non reconnue par l’ONU, a été tacitement acceptée par ses alliés de l’OTAN (USA, Espagne, Pays-Bas, Allemagne) qui ont envoyé des batteries de missiles AA Patriot dans le sud de la Turquie, pour couvrir la zone tampon. A partir de cette occupation abusive par la Turquie d’une partie du territoire de la Syrie, je me demande si le fait d’abattre l’avion Su-24 russe qui évoluait précisément dans cet espace tampon n’a pas été une provocation minutieusement planifiée par le président Erdogan, afin d’engager l’OTAN dans une confrontation militaire avec la Russie. Valentin Vasilescu Traduction Avic – Réseau International Citer Link to post Share on other sites
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