AnoNimos 12 455 Posted December 29, 2015 Partager Posted December 29, 2015 Après une année 2014 sauvée tant bien que mal, 2015 a marqué le coup d’envoi des années de vaches maigres. L’austérité, un concept longtemps évité par le gouvernement, a fini par s’imposer dans le discours officiel à mesure que les cours du pétrole s’érodaient. Il a fallu seulement une année pour que les principaux indicateurs financiers de l’Algérie basculent dans le rouge. A la fin des onze premiers mois de l’année 2015, la balance commerciale de l’Algérie a enregistré un déficit de plus de 12 milliards de dollars (mds usD), contre un excédent de 5 milliards de dollars à la même période de 2014. Sur cette période, les exportations globales et d’hydrocarbures ont reculé de plus de 40%. En revanche, les importations, si elles ont reculé, elles ont diminué moins vite qu’espéré et dépassent encore la barre des 40 milliards de dollars. En moyenne, la baisse des importations a été trois fois moins rapide que celle des exportations. De quoi mettre le pays dans une situation inconfortable, même si le gouvernement rassure que la situation est maîtrisée. En effet, le gouvernement a pu faire appel aux réserves de change et aux ressources du Fonds de régulation des recettes (FRR) pour amortir le choc. Ceci a eu pour effet d’entamer les économies engrangées à la faveur de l’embellie financière qu’a connue le pays quand les cours du pétrole étaient au plus haut et que les experts énergétiques estiment aujourd’hui révolue. Entre 2014 et 2015, les réserves de change ont baissé de plus de 15%. Celles du FRR ont, elles, reculé d’environ un tiers. En seulement une année, l’Algérie aura consommé près de 30 milliards de dollars de son épargne en devises et plus de 1400 milliards de dinars de son épargne en dinars. Les effets de l’austérité se sont traduits par des baisses des dépenses d’équipement, des gels de projets et des reports de certains autres. Sur le plan social, si les subventions et les transferts sociaux n’ont pas été touchés, des hausses de prix sur certains produits de consommation sont observées avant même que l’entrée en vigueur des hausses des prix de l’électricité et des carburants prévus par la loi de finances 2016 ne devienne effective. Le taux d’inflation en glissement annuel (décembre 2014-novembre 2015) s’est établi à près de 5% contre moins de 4% à la fin de 2014. La hausse est due en partie aux produits agroalimentaires qui ont augmenté de 5,5%, selon l’office national des statistiques. Le dinar au plus bas La chute de la valeur de la monnaie nationale a, par ailleurs, affaibli un pouvoir d’achat déjà fragile avec un dinar qui a perdu un quart de sa valeur depuis 2014 (voir graphe 2). Face au dollar, le taux de change du dinar a dépassé dans les cours officiels la barre des 107 Da pour 1 dollar et les 117 DA pour 1 euro, la monnaie unique européenne. Sur le marché parallèle, la situation est plus grave avec un dinar à des niveaux bas exceptionnels (180 DA pour un euro et 160 pour un dollar). Beaucoup d’observateurs se demandent si cette chute va s’arrêter, alors que les perspectives à venir sont encore sombres. Le gouvernement qui a longtemps éludé la question de l’austérité a bien tenté de limiter les dégâts en prenant certaines mesures, parmi lesquelles l’instauration des licences d’importation pour certains secteurs, la mise en place de la conformité fiscale volontaire pour récupérer la manne d’argent qui circule dans l’informel, ainsi qu’une coupe dans les dépenses d’équipement et le gel de certains projets. Si l’année 2015 a implanté la notion d’austérité dans les esprits, nul doute que l’année 2016 achèvera de la matérialiser dans les faits, au grand dam des ménages. Citer Link to post Share on other sites
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