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Syrie: vingt chefs rebelles victimes d'assassinats ciblés


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Syrie: vingt chefs rebelles victimes d'assassinats ciblés

AFP

06/01/2016 L'Orient Le Jour.

 

Une série d'assassinats ont ciblé en un mois 20 chefs rebelles islamistes en Syrie dont le dernier en date a coûté la vie mardi à un "émir" dans le centre du pays, a affirmé mercredi une ONG.

 

Abou Rateb al-Homsi, commandant pour la région de Homs d'Ahrar al-Cham, le plus important groupe islamiste du pays, a été abattu par des hommes armés alors qu'il circulait en voiture, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme

 

Al-Homsi est le plus important responsable tué dans une série de liquidation ayant visé principalement des cadres du Front al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda et d'Ahrar al-Cham, principaux adversaires du régime et des extrémistes de l'Etat islamique (EI).

 

"Les assassinats se sont multipliés depuis début décembre mais personne ne sait qui les a commis", a noté le directeur de l'OSDH Rami Abdel Rahmane.

 

Les 20 commandants ont perdu la vie par des bombes placées sur le bord de la route, des mines ou par des armes automatiques mais personne n'a revendiqué ces meurtres.

 

Parmi les victimes figurent sept responsables du Front al-Nosra, qui est très présent dans le nord et le sud du pays ainsi que dans la banlieue de Damas, selon M. Abdel Rahmane.

 

Ainsi Houssam Ammoura, l'émir d'Al-Nosra dans le camp palestinien de Yarmouk à Damas a été tué le 22 décembre et Abou Joulaybib, un Jordanien, "émir" pour la province méridionale de Deraa a perdu la vie le 4 décembre.

 

Outre al-Homsi, Ahrar al-Cham a perdu également Abdel Qader Dabaane, commandant de la région nord-ouest d'Idleb, tué en janvier.

 

En outre, depuis début décembre, six autres responsables ayant des liens avec Ahrar al-Cham ont été tués de même que cinq commandants non islamistes, selon l'OSDH.

 

Ahrar al-Cham et le Front al-Nosra ont formé l'an dernier une alliance dans le nord-ouest de la Syrie qui s'est révélée payante dans leur lutte contre le régime.

 

Pour l'expert du mouvement islamiste en Syrie, Thomas Pierret, "le régime et ses alliés sont de loin les principaux suspects, car l'un des volets de la stratégie de contre-insurrection mise en oeuvre par la Russie depuis septembre porte sur la décapitation du leadership insurgé. Cela peut se faire au moyen de frappes aériennes de précision mais aussi par des équipes au sol".

 

"Le fait que ces assassinats se multiplient ces dernières semaines peut s'expliquer par l'accroissement des capacités loyalistes en matière de renseignement d'origine électromagnétique et image du fait des moyens russes", a-t-il ajouté.

 

Cependant, ce professeur à l'université d'Édimbourg avance "une explication alternative qui serait l'action de cellules dormantes de l'EI dont les fidèles réels ou supposés sont régulièrement visés par les rebelles dans la campagne septentrionale de Homs, là où Homsi a été assassiné".

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