AnoNimos 12 455 Posted February 9, 2016 Partager Posted February 9, 2016 Au vu des dernières statistiques sur l’évolution démographique, à partir de quel moment peut-on considérer que cette question deviendra problématique pour le marché de l’emploi ? La question de l’emploi est une donnée permanente depuis l’indépendance de l’Algérie si l’on s’en tient aux données statistiques produites par l’ONS. La question de l’emploi concerne l’offre et la demande. L’offre est indépendante de la démographie, elle dépend de l’investissement, des choix technologiques et du niveau de la productivité du travail. En Algérie, c’est l’investissement public qui a été le moteur principal de la création d’emplois au cours de ces dernières années. Le problème, c’est qu’il a été orienté principalement vers les secteurs improductifs, consommation des ménages et infrastructures. Ces investissements sont nécessaires, mais leur efficacité aurait été plus grande si l’investissement privé (national et étranger) avait été plus important. Le privé national, car il est intéressé par le spéculatif et les rendements élevés sans risques (importation et vente en l’état), et le privé étranger car il est influencé par l’insécurité et le manque de stabilité politique et à une image très dégradée de l’Algérie à l’international, accentuée par les débats stériles amplifiés par les médias. La demande d’emploi, elle, relève de la démographie car il s’agit des effectifs qui entrent sur le marché du travail moins ceux qui en sortent. Ceux qui sortent du marché du travail sont des retraités nés il y a 60 ans (entre 1955 et 1960) avec des effectifs faibles entre 350 000 et 400 000 naissances à l’époque. Un faible taux d’activité des femmes, une mortalité élevée à l’époque et une forte émigration donnent à peu près 100 000 sorties tangentiellement pour les 5 prochaines années. Vous pouvez avoir le niveau de la création d’emploi en prenant les enquêtes de l’ONS et faire la différence entre la population occupée des années x+1 et x. Ainsi, selon l’ONS, entre 2013 et 2012, la population occupée du moment a été de 618 000 dont 235 000 constitués par l’auto-emploi, c’est-à-dire des individus qui ont leur propre emploi (probablement le résultat des dispositifs gouvernementaux d’incitation à l’emploi). Compte tenu de la nature de notre économie, où trouver les nouveaux emplois ? Les moyens publics sont mis à mal par la détérioration du prix du baril de pétrole, donc l’Etat ne pourra pas maintenir des efforts similaires dans les prochaines années. Il faudrait donc attirer le financement des investissements privés (national et étranger) vers les secteurs productifs, cela suppose que les choses bougent énormément : 1)- améliorer l’image du pays : plus de stabilité politique, moins de polémiques stériles. Une classe politique mieux formée avec un plus haut niveau de responsabilité, la sécurité pour tous et des institutions politiques légitimées et crédibles ; 2)- faire reculer la corruption et le gaspillage des deniers de l’Etat ; 3) améliorer la productivité du travail (instruction, formation, organisation du travail, etc.) pour une bonne insertion sur le marché international. Les économies autocentrées n’ont plus pour le moment d’avenir dans la mesure où il y a une globalisation de l’économie ; 4)- Les services et le tourisme sont créateurs d’emplois, mais si vous avez une image dégradée, vous aurez beau gesticuler les touristes ne viendront pas, surtout s’ils pensent que leur vie est menacée. Jusqu’à quel point les nouvelles demandes d’emploi vont-elles peser sur le marché du travail ? Les entrées sur le marché du travail concernent les personnes âgées entre 16 et 25 ans en fonction de la scolarité, donnés entre 1995 et 2000. Environ 3 800 000 personnes pour les 5 prochaines années. Il faut retrancher la mortalité, l’émigration, les handicapés, les inactifs et les sorties du marché du travail. Grosso modo, cela correspond pour les 5 ans à venir 600 000 personnes. Restent 3 200 000. Il y a environ 1 600 000 femmes concernées du point de vue de la sociologie du pays, mais elles ne sont pas toutes destinées à intégrer le marché du travail. Selon l’ONS, le taux d’activité des femmes est de 16%. Cela concerne les différentes générations, celles qui sont entrées dans le monde du travail il y a 40 ans, et celles qui viennent à peine d’entamer leur vie active. Le taux d’activité n’est pas le même entre celles qui aspirent à entrer sur le marché du travail dans les années qui viennent. Il est plus qu’évident que si 40% d’une classe d’âge féminine arrive à l’université, ce n’est certainement pas pour être femme au foyer. Si on compte avec celles qui ont sont arrivées au secondaire, il n’est pas déraisonnable de penser que le taux d’activité des femmes des générations qui entrent sur le marché du travail sera supérieur à 50% (minimum), donc cela fait 800 000. Approximativement pour les 5 prochaines années, il y aurait 2 400 000 demandeurs d’emploi additionnels, ce qui correspond à environ 480 000 demandeurs d’emploi par an. Il faudrait créer 500 000 emplois par an pour espérer que la population au chômage ne dépasse pas les 1 500 000 de personnes. Entre 2009 et 2014, il y a eu 5 600 000 naissances qui arriveront sur le marché du travail en 2025. Les calculs sont approximatifs, mais très proches de la réalité. Ils ont plutôt tendance à la sous-estimer. Safia Berkouk Citer Link to post Share on other sites
Guest L'étrangère Posted February 9, 2016 Partager Posted February 9, 2016 Comme article j'aurai écrit "le pétrole a bon dos".. Tous les soucis de l'Algérie sont mis sur le dos de la baisse des prix du pétrole, ce n'est pas vrai, le pétrole n'est pas le soucis mais un cache misère. L'Algérie a beaucoup de problème de gestion, corruption, des problèmes sociaux à l'infini, une perte de valeurs, d'identité, d'éducation, personne ne respecte rien et chacun fait comme et ce qu'il veut. Les gens n'ont pas de protection, ça marche encore par les familles et règlement de compte personnel. Le pétrole n'est rien face aux réels problèmes. Citer Link to post Share on other sites
Wertilani 10 Posted February 9, 2016 Partager Posted February 9, 2016 j'aime pas ce genre d'articles qui sortent une fois que le probleme est la -fallait ecrire ça quand le petrole etait a 140 dollars pas quand il va aller a 10 dollars ...avec quoi on va faire tout ce qu'il raconte de l'argile ? Citer Link to post Share on other sites
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