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Avec cette dernière attaque en Tunisie, les amateurs de la poudre, des conflagrations et des sinistres tiennent désormais leur atout. Daesh est bien là, aux portes de l'Europe, plus puissant que jamais.

Quand on souhaite un conflit armé, il ne faut jamais désespérer, on finit toujours par l'avoir. Au moment où les va-t-en guerre occidentaux désespéraient de la formation d'un gouvernement d'union nationale en Libye, lequel gouvernement allait leur demander «souverainement» une intervention militaire, voilà qu'une lueur «d'espoir» ou de «désespoir», cest selon, pointe du nez. L'attaque à Ben Guerdane, dans le sud-est de la Tunisie, près de la frontière avec la Libye qui s'est soldée par l'élimination de 28 terroristes vient à point nommé.

Les amateurs de la poudre, des conflagrations et des sinistres tiennent désormais leur atout. Pour ceux qui doutent, pour les hésitants, la preuve est formelle: Daesh est bien là aux portes de l'Europe plus puissant que jamais. Un argument supplémentaire pour les incertains de la guerre dans cette Libye érigée sanctuaire terroriste et réceptacle de djihadistes fuyant la Syrie. Au sol, les pays du Golfe sont déjà prêts pour accomplir le job avec une coalition alibi que drivera le roi Salmane d'Arabie saoudite, désormais bras armé de l'Occident. Surtout que le terrain a été déjà préparé par les forces spéciales françaises, américaines et britanniques en opération depuis plusieurs mois, voire des années en Libye. Plus encore, les forces navales françaises et italiennes ont été placées en ordre de bataille.

Le navire amiral de la flotte italienne croise le long des eaux territoriales libyennes alors que le porte-avions Charles-de-Gaulle quitte le Golfe pour regagner la Méditerranée. L'Italie a déjà mis en place un centre de coordination à Rome (lire article de Ali Tirichine).

Le climat en Libye exhale les relents d'un drame humanitaire. Cette orchestration de la guerre coïncide avec la visite dans la région, notamment en Algérie, du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon qui a relevé que des informations «alarmantes» parviennent de ce pays (la Libye, Ndlr) «sur des actes graves qui pourraient constituer des crimes de guerre». La même inquiétude a été exprimée par Ramtane Lamamra qui a réitéré au SG de l'ONU la «nécessité d'une solution politique pacifique» en Libye. «Nous avons refusé l'intervention militaire étrangère, en tant que position de principe (de l'Algérie) qui a ses constantes, car ce genre d'intervention entraînera une situation de destruction et de chaos dont on peut se passer», a ajouté le ministre des Affaires étrangères. Mais que valent des appels à une solution politique face à l'implacable machine de guerre qui se met en place et mue par une superposition d'intérêts qui guide chaque force, chaque pays. De par sa proximité directe avec la Libye, l'Italie vise à contrecarrer l'arrivée des islamistes de Daesh sur son territoire déjà submergé par les migrants fuyant le conflit. La France est directement concernée puisqu'elle a déjà eu l'avant-goût du désastre Daesh avec les attentats du 13 novembre 2015 à Paris qui se sont soldés par la mort de 130 personnes. Quant à l'Egypte, c'est une tout autre histoire. C'est au pays du Nil qu'est née la confrérie des Frères musulmans. L'Egypte vise donc un tout autre objectif que celui d'empêcher l'établissement d'un «Califat» sur l'autre rive de la Méditerranée. Explication:une reconfiguration dans la géopolitique régionale sera très bénéfique pour l'Egypte qui ne perd jamais l'espoir de récupérer un jour la Cyrénaïque, riche de ses ressources énergétiques, surtout que Le Caire a toujours contesté à la Libye d'El Gueddafi le tracé frontalier hérité de la colonisation.

Sommes-nous à la veille d'un réel bouleversement de l'ordre régional? Un ordre dont les conséquences pèseront lourdement sur l'Algérie qui aura à supporter et le flux massif de réfugiés et le reflux des terroristes de Daesh.

Une guerre en Libye ne servira pas à grand-chose si ce n'est à permettre aux nombreuses factions qui se font la guerre d'accentuer leur propagande antioccidentale. L'expérience l'a montré aussi bien en Irak qu'en Syrie où les actions destructrices n'ont pas pu freiner Daesh ni instaurer un Etat de droit. Bien au contraire, ce sont les portes du chaos qui ont été ouvertes. En revanche, l'intervention militaire servira à faire obstacle à une solution politique négociée sans grands dégâts.

 

l'expression

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