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Les leçons de Ben Guerdane


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La riposte de l'armée tunisienne et des autres forces de sécurité a été à la hauteur du défi. Qui plus est, la population s'est toute mobilisée à leurs côtés pour empêcher l'EI de semer le chaos aussi bien dans la ville que dans ses environs.

Située à mi-chemin entre Sabratha, en Libye, et Djerba, un pôle touristique et cultuel névralgique pour la Tunisie, Ben Guerdane a été, pendant plusieurs jours, le théâtre d'une sanglante tentative d'instauration d'un «émirat» de l'Etat islamique au coeur du Maghreb. Cette «paisible» ville du sud du pays est, en réalité, depuis plus d'une année, dans la zone des tempêtes car elle constitue un endroit stratégique dans la région frontalière avec une Libye toujours improbable, une région caractérisée depuis de nombreuses années par des trafics en tous genres (les carburants, la drogue et, ces derniers temps, les armes...). Là, on trouve les stocks les plus importants grâce à l'activisme des tribus transfrontalières pour qui la contrebande est un commerce ancestral.

Sauf qu' en quelques mois, la zone se trouve confrontée aux infiltrations des groupes terroristes qui tentent d'en faire une plaque tournante à travers des flux et reflux laissant craindre qu'on ne soit en présence d'une sorte de répétition générale, avant une offensive de grande envergure. Les évènements de Ben Guerdane, où les affrontements se poursuivaient, hier encore, au fur et à mesure du vaste ratissage engagé par l'armée tunisienne, posent la question de savoir l'ampleur des repaires montagneux tels que le Chaâmbi, Semmama, Mghila et autres où les éléments terroristes sévissent sporadiquement.

Outre les 5000 combattants tunisiens dénombrés en Irak et en Syrie, dont un grand nombre se serait replié en Libye après le début des frappes russes, il faut compter probablement avec les cellules dormantes dont l'initiation aux techniques de guérilla s'effectue, selon toute vraisemblance, dans les environs de Sousse et du côté de la zone libyenne contiguë, pourtant militairement verrouillée.

Dès lors que l'Etat islamique a jeté son dévolu sur la Libye où il compte, selon diverses sources, entre 2000 et 5000 combattants, la Tunisie s'est retrouvée en première ligne dans les visées maghrébines de cette organisation terroriste qui sait devoir se renforcer avant de prétendre à l'implantation dans les pays voisins.

Avec le bombardement de Sabratha, où une cinquantaine de djihadistes tunisiens ont été tués dans leur camp d'entraînement, la donne paraît changée, Daesh s'étant jusqu'ici «contenté» d'attentats sanglants comme au Bardo, à El Quantaoui ou d'opération-suicide comme lors de l'attentat contre la garde présidentielle. Apparemment, l'EI va donc au-delà du bénéfice médiatique jusqu'alors recherché et entend prouver que ses appétits n'ont nullement été ébranlés par les affrontements contre les milices de Fadjr Libya et les forces de Khalifa Haftar en Libye. Certes, quelques jours après le raid américain de Sabratha où il a perdu une cinquantaine de terroristes, Daesh a sacrifié 46 autres djihadistes dont une dizaine à Benniri et Oued Rbayaa, il y a à peine quarante-huit heures, sans compter les sept faits prisonniers, rien que pour réfuter la thèse de ceux qui le disent affaibli. Malgré tout, la riposte de l'armée tunisienne et des autres forces de sécurité aura été à la hauteur du défi. Qui plus est, la population s'est toute mobilisée à leurs côtés pour empêcher l'EI de semer le chaos et ce sont là des indicateurs que les terroristes ne peuvent pas ne pas prendre en considération, tant leur besoin de bases arrière est essentiel. Par-là même, les dirigeants, l'armée et le peuple tunisien ont remporté une double victoire, malgré l'insuffisance des moyens et l'ampleur des contraintes, et c'est le meilleur argument qu'ils ont réussi à faire valoir en la circonstance, face à un ennemi déterminé.

 

Le président Bouteflika condamne avec force

Le président de la République, a condamné avec force l'attaque terroriste dans la ville de Ben Guerdane en Tunisie, et exprimé le soutien et l'entière solidarité de l'Algérie avec la Tunisie en cette conjoncture difficile. «J'ai appris avec consternation et indignation la nouvelle de l'attaque terroriste abjecte qui a ciblé la ville de Ben Guerdane, faisant plusieurs victimes innocentes parmi les citoyens innocents et les éléments de sécurité», a écrit le président Bouteflika dans un message adressé à son homologue tunisien Béji Caïd Essebsi. «En cette douloureuse circonstance, je vous présente au nom du peuple et du gouvernement algériens, et en mon nom personnel, mes sincères condoléances accompagnées de ma profonde compassion, priant Le Tout-Puissant de compter les victimes parmi les chouhada, de les accueillir en Son Vaste Paradis, et d'accorder à leurs familles patience et réconfort», a souligné le président de la République qui a également souhaité un «prompt rétablissement aux blessés». «Tout en réaffirmant notre condamnation du terrorisme sous toutes ses formes et aspects et notre engagement à lutter contre ce fléau, nous vous réitérons le soutien et l'entière solidarité de l'Algérie avec le gouvernement et le peuple tunisien frère en cette pénible épreuve», a ajouté le président Bouteflika. «Je ne manquerai pas d'appeler les acteurs régionaux et internationaux à renforcer leur coopération et à fédérer leurs efforts pour éradiquer ce fléau qui menace la sécurité et la stabilité dans notre région et dans le monde», a conclu le président de la République.

 

l'expression

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