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Journal du Dimanche N°4


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Éditocordial

 

 

Le Printemps dans sa bonté vient réchauffer la terre et mon dos quand je suis dans le jardin où il faut commencer de remuer la terre tout doucement pour ne pas la blesser. Les radis pointent déjà, dans trois semaines, ils seront déjà bons………

 

Nous n’attendrons plus les calendes de mars nous y sommes ! Puis viendront de chaudes journées où nous nous plaindrons de la chaleur et souhaiterons la pluie qui ne viendra plus, parce que c’est le réchauffement de la planète et tout et tout, Ya hasrah ! Il parait que si chacun y met du sien on peut ralentir la chose ; alors il faut s’y mettre !!!

 

Dans ce numéro, en exclusivité, je vous offre Lilith cette démone dont on parle à droite à gauche sur le net sans savoir au juste d’où elle vient. Nous allons découvrir où elle est née et comment…. Dans les tréfonds de la Mésopotamie, il y a très longtemps, dans les textes anciens la démone vint….. Cela fait partie de mes recherches et constitue le premier chapitre d’un ouvrage à paraître……

 

 

lilith.jpg

 

 

 

 

A la suite d’un grève suivie d’une panne des rotatives nous n’avons pu paraître ce matin, tout étant rentré dans le désordre habituel nous vous présentons donc notre Journal !

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Cancérologie par Céleste

 

CANCEROLOGIE : EVOLUTION DE LA RECHERCHE ET TRAITEMENT

 

Le cancer est maladie qui fait peur à bien des personnes, c’est même devenu tabou de dire que nous sommes atteints de la maladie dans certains pays. Aussi les traitements sont devenus bien développés et de plus en plus de pointe.

Traiter un cancer consiste à éliminer la tumeur et à supprimer les cellules cancéreuses.

Les traitements du cancer ont pour but de :

- guérir la personne malade ;

- réduire le risque de récidive ;

- augmenter la durée de vie ;

- améliorer la qualité de vie.

 

La recherche a beaucoup avancé, les médecins, cancérologues, chercheurs tous poursuivent une mission de traitement et de lutte contre le cancer ; la continuité de la recherche contre le cancer constitue l’originalité des labos actuels, je citerai l’institut Curie et les CEA « Commissariat à l’énergie atomique », qui poursuivent une volonté noble de comprendre le cancer afin de mieux traiter les patients.

Le but de cet article est de porter à votre connaissance quelques principales avancées de la recherche fondamentale et clinique pour la lutte contre le cancer.

 

L’une des techniques les plus en vogue est le traitement par l’imagerie moléculaire,

Il s’agit d’une nouvelle discipline qui visualise le fonctionnement des cellules et les processus moléculaires, sur le vivant “vivant”. Les équipes d’imagerie de l’expression des gènes font figure d’acteur majeur dans le domaine et lanceront en avril un réseau européen pour l’imagerie moléculaire en cancérologie. Cinquante laboratoires, sept entreprises et six plate-formes technologiques y sont déjà associés.

 

L’imagerie moléculaire autorise déjà la détection précoce et de plus en plus précise des tumeurs, le développement de traitements plus ciblés et l’évaluation en temps réel de l’effet d’un médicament.

Le cancer est une maladie liée à la modification d’un petit nombre de gènes spécifiques, sur les dizaines de milliers présents chez l’homme. L’altération de cinq gènes suffit à induire la prolifération anarchique des cellules. Or, l’imagerie moléculaire est précisément capable de mettre en évidence la sur-expression ou la sous-expression de ces gènes perturbateurs.

Les équipes d’imagerie conçoivent de nouveaux agents de contraste capables “d’étiqueter” les médicaments, pour localiser les organes où ils se fixent. Mieux : elles viennent de mettre au point une molécule marquée à double effet, qui agit comme agent de contraste et comme anti-tumoral. Une première qui fait l’objet d’un brevet.

 

Une autre technique bien utilisée et encore plus développé : La Radiothérapie

Une nouvelle technique innovante qui rend ce traitement anticancéreux encore plus efficace. Cette discipline est née et s'est développée au début du XXe siècle. Aujourd'hui, un malade guéri sur deux lui doit, totalement ou en partie, sa guérison.

Aujourd'hui, la radiothérapie est incontournable en cancérologie. Dans un tiers des plans de traitement, elle est programmée seule ou associée à la chirurgie et/ou à la chimiothérapie, c'est dire l'importance de cette approche thérapeutique.

Les radiothérapeutes disposent aujourd'hui de nombreuses techniques, parmi lesquelles ils choisissent la plus adaptée à chaque tumeur. Un cancer profond nécessite en effet un appareillage différent de celui employé, contre des cancers plus superficiels, tels qu'un cancer du sein ou de la sphère ORL.

 

La Chimiothérapie qui consiste en l’Utilisation de substances médicamenteuses pour traiter la maladie est l'un des trois piliers des traitements. Fruits de la recherche et des technologies de pointe, les molécules les plus récentes ont considérablement transformé le pronostic des cancers.

 

Le traitement contre le cancer avance à grand pas mais le dépistage précoce reste le meilleur moyen pour mieux faire face à la maladie, car Il n'y a pas si longtemps, la plupart des cancers étaient diagnostiqués tardivement parce que les patients n'étaient alertés qu'à l'apparition d'un signe anormal. Les médecins trouvaient alors des tumeurs souvent métastatiques nécessitant des traitements lourds, mutilants, avec des chances de guérison loin d'être excellentes. Alors n’hésitez plus à faire des check-up pour vous contrôler.

CELESTE

 

cancer02.jpg

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Philosophie par Pmat

 

tien une histoire pour le journal de dimanche

 

si elle plais bien sur

et sans te commander car je e sait pas tou et le comment fair pour envoyer a zizou

 

bien a toi

 

donc voici mon histoire , j'etait sous un arbre

et j'ai participet a ce qui suit

 

Le mal

 

ETRE DE LA BRANCHE DE L’ARBRE

 

La branche qui tue l’arbre

L’arbre qui ne veut plus de sa branche

La branche pourri et meure

Et voila ce qui a l’avantage d’être claire

 

Pou justifier

 

La branche devenu engraine

L’arbre a rejeté la branche qui a voulu tué l’arbre

 

LE MOT BRANCHE QUI CELA PEUT ETRE EN DEHOR DE CELLE DE L’ARBRE

la branche irakienne la branche rouge Branche française

La Branche Maritime la branche québécoise Coudekerque-Branche

 

 

ON EST ARRIVE À DIRE

L’étudiant bien branchée de la puissance de l'Internet.

 

Sans oublier la bonne branche et la mauvaise branche

 

 

 

Ah !!!Même en cuisine on parle de branche de persils

 

Moralité il n’y a pas que l’oiseau qui a la branche

 

Au fait vous étés dans quelle branche.

 

Pmat73

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Joujoul et l'Art et la Manière

 

"L’art et la manière … (du mensonge et de la vérité)

 

Le périple d’une vie se dessine, schématiquement, avec une naissance, des étapes d’âge et d’une mort… Bien. Ce schéma est simple au possible. Rien qui ne justifie que l’on s’y penche… Pourtant, entre les phases, s’introduisent ce qui va faire l’essence, voire la personnalité de cette vie : convictions, principes, actes, pensées, expériences.

 

De la conviction d’exister, celle-ci se base sur des principes, lesquels sont transformés en pensées, puis concrétisés en actes et, pour finir, en expériences.

 

Autour de ces axes, se greffent ce que j’appellerai les impondérables ou ce que d’autres qualifieraient comme des problématiques. Ceux-ci revêtent les manteaux de « compréhension », « conception », « entendement », « vérité », « mensonge », « indulgence », « pardon », etc.

 

Mais de tous ces impondérables, il est à en retenir deux, essentiels, quasi-fondamentaux parce qu’ils sont la racine de ce qui bouleversera le processus de ce périple de la vie. Il s’agit de la vérité et du mensonge. Le visage de Janus : le bien et le mal, le bon et le mauvais, l’hypocrite et l’intègre, le démon et l’ange, le menteur et le franc …Ainsi, les axes se retrouvent avec des greffons que l’on dit bien souvent comme étant le propre de l’homme, quand bien même ces axes sont comme des arbres, il suffit d’être bon jardinier.

 

Pourtant, toute la tragédie est là … car, à un moment ou à un autre, le périple de cette vie s’accroche à des inconsistances ou à des défaillances du système huilé établi pour que cette vie se déroule du mieux possible… Je veux parler de l’art et de la manière dont ces inconsistances sont entremêlées pour répondre à un besoin pervers d’obtenir quelque chose. Et du coup, le visage de Janus est brouillé et les marques qui délimitent son côté sombre et son côté lumineux s’effacent à tel point que le mensonge devient vérité, l’indulgence devient la faiblesse, le pardon, l’hypocrisie, etc. Rien dans l’éducation d’une jeune vie ne saurait nous montrer que tout est parfait car nous regardons l’autre comme l’antithèse de nous-mêmes, en ce sens, qu’il est ce que je ne suis pas.

 

De ce fait, celui qui profère le mensonge, est un menteur parce que l’on professe soi-même la vérité et lorsque notre tour vient, le menteur, à son tour, nous regarde avec les yeux de la vérité. N’a-t-on pas dit que chacun a sa vérité ? Tout s’oppose dans le périple d’une vie : blanc/ noir ; jour/nuit ; sommeil/ éveil ; jeunesse/ vieillesse ; justice/ injustice ; égalité/ inégalité et tutti quanti. Mais ce qui les réunit, c’est bien l’Art et la Manière dont ils s’établissent et s’imposent en cours de route, qu’ils pervertissent ce qui aurait dû être « vérité » ou « mensonge ». Dans le cours normal des choses, chacun aurait dû demeurer à sa place. Mais l’art du mensonge est devenu l’Art de la vérité car la Manière a apporté sa perversion.

 

En serait-il autrement, qu’il n’y aurait pas de tribunaux et, donc, de justice. Ni non plus d’Autorité suprême pour corriger les erreurs..."

 

 

Bonne journée.

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Informatique par Maître Elkayam

 

Salut Zouzou, tiens voici la chronique, de la main du maitre

 

 

Apparemment tout le monde n’est pas au courant, mes demoiselles, mes dames, Meetic n’est plus gratuit pour vous. Maintenant que Meetic avec sa nouvelle version, avec la vidéo et tout. Ils vont même nous sortir une petite comédie romantique pour l’automne 2007, et c’est normal, avec 25 millions de célibataires, il y’a de quoi faire de la comédie, et surtout qu’ils sont en bourse depuis 2005, avec un chiffre d’affaire de 78,7 Millions d’euros, donc tout roule pour eux.

 

 

771px-US-bombe.jpg

 

 

Je tiens à vous montrer une jolie petite photo, il s’agit de la bombe de Turing, il s’agit de la version américaine utilisée pendant la seconde guerre mondiale pour décrypter Engima. Déjà, il y’a 2 noms barbares, Turing ce brillant mathématicien anglais, un des fondateurs de l’Informatique moderne. Il est l’un des premières à avoir formaliser les concepts de ce qu’on appelle l’algorithme, et surtout la calculabilité. Avec ce qu’on appelle la machine de Turing, le nom est là, retenez le, il reviendra plus tard, mais sachez que c’est un ruban bizarre, comme les cassettes du Rai, de cheba Zehwaniya.

 

Durant la seconde guerre mondiale, Turing avait dirigé les recherches sur les codes secrets, générés par Enigma utilisée par les nazis. Vous le savez très bien, que le nerf de la guerre est l’information, et en temps de guerre, l’information est cryptée, pour que de l’autre côté soit décrypté.

 

Ce brillant mathématicien a vu sa carrière brisé parce qu’il était homosexuel. L’Europe n’est pas nés avec la liberté, d’ailleurs en 1952, son compagnon aide un complice à cambrioler la maison de Turing, qui porte plainte auprès de la police. L'enquête de police finit par l'accuser d'« indécence manifeste et de perversion sexuelle » (d'après la loi britannique sur la sodomie). Il décide d'assumer son orientation et ne présente pas de défense, ce qui le fait inculper. Après, il y’a eu un procés médiatisé, ou Turing avait le choix entre 2 options :

 

1 - l'incarcération

2 - Traitement hormonal de réduction de la libido

 

Il avait choisi ce dernier d’une durée d’un an, avec des effets secondaires comme le grossissement de ses seins. Alors qu'il avait été consacré en 1951, en devenant membre de la Royal Society, à partir de 1952 il sera écarté des plus grands projets scientifiques.

 

Nous reviendrons prochainement sur Enigma, mais sachez que les polonais ont beaucoup participé à casser Enigma. Tout ça pour dire, qu’on peut être informaticien et faire la guerre.

 

Pour vous donner un avant gout à la chronique de la semaine prochaine, elle sera sur les ordinateurs quantiques, vous savez ce que ça veut dire ça ? Ben , l’ordinateur peut être là, et peut être pas, et quand il n’y est pas, c’est avec une certitude, disons que vous lisez et vous lisez cette chronique. Mais j’ai une certitude de 80 % que je vous ai bien saoulé.

 

Allez bon week end.

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Lilith

 

Chapitre 1

ANTÉCÉDENTS MÉSOPOTAMIENS

 

Jusqu’au XIXe siècle, le seuil temporel du personnage mythique de Lilith ne dépassait pas celui de la Bible hébraïque, tenue par certains pour « le plus ancien livre du monde », mais dont les historiens datent les premières compositions aux environs du XIe siècle av. J.-C. Aujourd’hui, les progrès de l’archéologie et le déchiffrement des écritures cunéiformes ont fait reculer ce seuil au-delà du IIe millénaire avant l’ère commune, donnant à cette figure féminine centrale de la démonologie juive une histoire qui commence avec les Sumériens, plusieurs siècles avant la naissance du judaïsme.

Les Sumériens, dont on ne connaît pas l’origine géographique et dont la langue n’appartient à aucune famille linguistique connue, arrivèrent en Mésopotamie au cours du IVe millénaire av. J.-C., dans la région de l’« Entre-fleuves », le Tigre et l’Euphrate, qui recouvre à peu près le territoire de l’Irak actuel. Mêlés aux différentes ethnies sémitiques qui peuplaient la Mésopotamie, et qui seront désignées plus tard par le terme générique d’Akkadiens, les Sumériens furent les premiers à élaborer vers 3000 av. J.-C. les prémisses de l’écriture dite cunéiforme, dont les signes tracés sur de l’argile à l’aide d’un roseau taillé en biseau ont l’aspect de clous ou de coins (cuneus, en latin). Adoptée par les Akkadiens pour transcrire leur propre langue, leur invention, d’abord idéographique, s’épanouit avec le premier empire sémitique fondé par Sargon le Grand d’Akkad en 2350 av. J.-C. Progressivement, les scribes aboutirent à un système d’écriture mixte, « suméro-akkadienne », mêlant d’anciens signes sumériens aux valeurs idéogrammatiques (un mot entier ou une idée) à des signes cunéiformes à valeur phonétique (une syllabe). Le cunéiforme, qui fut utilisé jusqu’au début de l’ère chrétienne pour transcrire des langues de différentes familles sur une vaste aire géographique allant des plateaux de l’Anatolie jusqu’à l’Iran, perdura à côté des premières écritures alphabétiques cursives qui commencèrent à se développer au IIer millénaire av. J.-C., notamment l’hébreu et l’araméen dérivés de l’alphabet phénicien.

 

C’est en différentes langues écrites en cunéiforme que nous sont parvenus, ou du moins sont parvenus aux savants qui les ont déchiffrés et traduits, des textes vieux de plus de quatre millénaires dans lesquels ont été reconnues les plus anciennes évocations d’esprits mauvais ou démons pouvant être apparentés à la Lilith biblique. Compte tenu de ces ../...

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découvertes, il est aujourd’hui admis que ce vocable est une forme hébraïque de l’akkadien Lilitu, une désinence féminine de Lilu qui désigne une classe de démons connus en Mésopotamie par leurs activités maléfiques. Les Akkadiens avaient eux-mêmes adopté et sémitisé la démonologie sumérienne dans laquelle le vocable lil, « souffle », « air » ou « vent », désigne aussi l’orage et les forces perturbatrices de l’atmosphère. C’est Enlil (ellil, en akkadien), le « Seigneur-Souffle », le dieu de l’atmosphère, second après Anou dans la hiérarchie divine, qui, dans le Poème d’Atra-hasîs, provoqua le Déluge pour détruire une humanité devenue pléthorique et trop bruyante. Son épouse parèdre, Ninlil, procède elle aussi de ce souffle divin.

Les esprits mauvais mésopotamiens, plus communément désignés par le terme démons dérivé du grec, appartiennent cependant à un système religieux particulier, calqué sur le système politique monarchique propre à cette région. Les Mésopotamiens, nous dit Jean Bottero, étaient résolument polythéistes et anthropomorphiques : c’est à leur propre image d’homme qu’ils figuraient leurs dieux et leurs démons ; ces derniers conçus comme des êtres surnaturels inférieurs, traduisant la volonté des dieux dans tous les impératifs douloureux de la vie. Ces « malfaisants », qui ont pour la plupart des noms sumériens, étaient en quelque sorte des « gendarmes des dieux, chargés d’exécuter leurs arrêts criminels et d’apporter en châtiment maux et malheurs à ceux qui avaient offensé leur mandant par quelque « péché », quelque transgression de leur volonté », ou quelque manquement aux divinités.

 

Lilu, Lilitu et Ardat-lili, une triade démoniaque

 

L’imagination « calculée » des Mésopotamiens inventa une pléthore de démons parmi lesquels le Lilu et ses avatars féminins, la Lilitu et l’Ardat-lili, forment une triade que Marcel Leibovici classe dans la catégorie des « démons de la nuit » dont les équivalents latins sont les incubes et les succubes . Des descriptions médicales de la prise du démon citées par cet auteur indiquent bien le caractère nocturne de ce démon qui s’attaque aux femmes : « Si une femme alors qu’elle est malade, son accès la prend toujours pendant la nuit : prise du démon lilû . »

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Stephen Langdon a été un des premiers, en 1913, à retracer l’évolution des figures de cette triade démoniaque dans leurs longues pérégrinations avant leur fixation dans différentes langues sémitiques. La religion suméro-babylonienne, nous dit-il, représentait les principes mâle et femelle de la lascivité, un aspect des mauvais penchants humains, par les démons líl-lá et ki-sikil-líl-lá en sumérien, et respectivement par lilû et ardat-lilî en akkadien. Le premier représentait la tentation de la femme, et la seconde, « la servante de Lilu », qui représentait la tentation de l’homme y devint prééminente. Plus tardivement, la Lilitu, un autre vague principe féminin de Lilu, émergea à côté de l’Ardat-lili et la remplaça .

C’est bien sous cet aspect de séductrice que l’Ardat-lili apparaît dans un almanach mésopotamien qui décrit les jours favorables ou défavorables à certaines actions. Selon ces hémérologies : « Il est interdit le deuxième jour du mois de Teshrit de monter sur la terrasse d’une maison, (sinon) Ardat-lilî jetterait son dévolu sur l’homme . »

 

Cette interdiction vieille de près de quatre millénaires est particulièrement intéressante au regard des sources juives relatives à Lilith beaucoup plus tardives. Elle est en effet pratiquement similaire à celle énoncée aux premiers siècles de l’ère commune dans le Talmud où il est dit : « Il est interdit de dormir seul dans une maison, et celui qui dort seul dans une maison, Lilith le prend » (Shabbat 151b), une interdiction à caractère sexuel que nous examinerons plus longuement dans le chapitre consacré aux sources post-bibliques du mythe de Lilith.

 

La Prostituée d’Inanna

 

Toujours en Mésopotamie, l’incantation de « La maison de la lumière », une ancienne liturgie datée du deuxième millénaire avant J.-C. découverte dans la « bibliothèque » du roi Assurbanipal qui régna au VIIe siècle av. J.-C., mais dont les scribes avaient soigneusement copié sur leurs tablettes des textes beaucoup plus anciens, relève de la même crainte du dévoiement de la semence masculine par une démone.

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Appelée dans cette incantation « la servante de l’obscurité » (équivalente sumérienne de l’Ardat-lilî), cette démone y a l’apparence d’une femme très belle envoyée pour séduire les hommes sur terre par la déesse Inanna (ou Ininni, la grande déesse-mère sumérienne, nommée Ishtar chez les Akkadiens, puis Astarté chez les Cananéens et les premiers Hébreux). Elle y est décrite comme « La servante sacrée qui se tient dans la rue, la prostituée d’Innana qui longe les murailles » qui ne peut agir que durant la nuit, du coucher au lever du soleil. A l’aube, ses machinations prennent fin, et l’homme qui a été séduit par elle a la possibilité de se purifier dans « la Maison de la lumière ».

Cette incantation contre la prostituée d’Inanna serait, selon Stephen Langdon, la plus vieille description de l’incarnation féminine de la lascivité . A nos yeux, elle serait aussi, et surtout, la première représentation détournée de la sexualité masculine solitaire, de la masturbation et de l’éjaculation nocturnes dont la responsabilité est attribuée à une image de femme lascive. La « ravisseuse de la lumière », appelée aussi « la main d’Inanna » ou la « main d’Ishtar », représente la déesse dans cette fonction sexuelle nocturne que l’homme semble-t-il ne maîtrise pas.

 

Ardat-lili, la démone stérile

 

La reconstitution d’une tablette portant une longue incantation contre l’Ardat-lili, incantation qui pourrait faire partie d’un rituel de mariage, détaille davantage, à travers des répétitions insistantes, le caractère stérile de cette démone qui n’a pas eu un destin de « femme normale » :

 

« L’Ardat-lilî s’est glissée par la fenêtre de l’homme, la jeune fille qui n’a pas eu une vie normale

la jeune fille qui, telle une femme normale, n’a pas été imprégnée,

la jeune fille qui, telle une femme normale, n’a pas été déflorée,

la jeune fille qui, telle une femme normale…

la jeune fille qui fut forcée de sortir de la maison de ses noces,

la jeune fille qui, telle du vent, fut forcée de sortir par la fenêtre

.../..

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la jeune fille dont l’esprit ne fut pas rendu par la bouche,

la jeune fille que le mal de son ventre porta en Terre ;

[manquant]

le jour, il ne cesse de pleurer, la nuit, il ne cesse de pleurer

l’homme, fils de son dieu, la démone lui arracha sa vie un roseau… »

 

La suite de la tablette décrit plus précisément le rituel à accomplir pour conjurer la démone et ses acolytes représentés par des figurines :

 

« Tu arracheras du poil blanc et noir à une chevrette vierge et tu en fileras une double cordelette

que tu noueras à la tête de ces figurines ;

tu les placeras la face vers l’ouest, et tu traceras une figurine avec la farine ;

pour leur sacrifice funéraire, qu’elles se tiennent là ;

à la porte des Annunaki qu’elles soient envoyées ;

par les Annunaki, les grands dieux, conjure-les !

par le ciel et la terre, conjure-les !

Il a été puni, que sa faute soit absoute ! »

 

Au revers de la tablette, l’incantation est répétée pratiquement terme à terme, insistant encore par de nombreuses métaphores sur la stérilité de la démone :

 

« La jeune fille de l’espace hanté est revenue sans cesse par la fenêtre vers la jeune fille

l’Ardat-lilî qui, par la fenêtre de la maison a voleté vers l’homme,

la jeune fille que, telle une femme normale, aucun mâle n’a imprégnée,

la jeune fille que, telle une femme normale, aucun mâle n’a déflorée

la jeune fille qui, dans le giron de son mari, n’a pas touché son sexe (ou à la volupté)

la jeune fille qui, dans le giron de son mari, n’a pas écarté son vêtement

la jeune fille dont aucun beau jeune homme n’ouvrit la fibule,

la jeune fille dont les seins n’ont pas de lait

la jeune fille… qu’on n’a pas appelée du nom de mère, et qui n’a pas donné de nom à un enfant

la jeune fille qui ne parcourt pas rues et ruelles avec les autres filles . »

 

Il semble que ce soit par simplification que les premiers traducteurs de tablettes cunéiformes utilisèrent le nom de Lilit à la place de celui de Lilitu, pour rendre compte des différents démons généralement réunis en triade, comme le fit par exemple Charles Fossey en 1902 :

 

« Le lilû, la lilît et l’ardat lilî, un mâle et deux femelles, forment une trinité de démons

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que les textes ne séparent guère. Ils personnifient les forces perturbatrices de l’atmosphère, le nom sumérien du lilû, lil-la, a pour équivalent en assyrien šâru et zakiku, le vent, la tempête, et l’ardat lilî s’appelle également en sumérien la femme du ravisseur de la lumière. Il serait peut-être plus exact de traduire le ravisseur femelle de la lumière, car en réalité l’ardat lilî n’a pas d’époux et le lilû n’a pas de femme . »

 

Morris Jastrow évoque aussi « Lilit » dans ce rituel de défense contre les démons que les textes de la pratique recommandent de représenter sur des images puis de les brûler :

 

« I raise the torch, their images I burn.

The images of the Utukku, Shedu, Rabian, Etiminu

Of Labartu, Labasu, Akhakazu

Of Lilû, Lilit and maid of Lilû

And all evil that seize men… »

 

En lisant ces anciens textes, on peut effectivement penser que les Mésopotamiens connaissaient déjà une « Lilit ». Vierges inassouvies, privées de mari et donc stériles, les femelles de cette triade sont aussi des démons « ravisseurs » qui s’attaquent au foyer de leurs victimes et à leurs enfants. Mais dans ce rôle, ils sont surpassés par la terrible Lamastu, la ravisseuse par excellence de la démonologie mésopotamienne, qui s’attaque aux femmes enceintes, aux jeunes mères et à leurs bébés.

 

Lamastu, la « ravisseuse » de nourrissons

 

Par son origine divine – elle est la fille du dieu du ciel Anou et par conséquent sœur de la déesse Ishtar -, Lamastu occupe une place toute particulière parmi les démons. Déesse de haut rang, - son nom sumérien porte le déterminatif divin -,elle a été irrévocablement expulsée des cieux par son père pour avoir exigée de la viande de nourrisson pour son dîner. Rejetée sur la terre, elle devient la sœur des sept démons Utukku, et comme eux, elle vit avec les animaux sauvages dans la steppe, les marécages et les montagnes d’où elle lance ses

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agressions, particulièrement sur les nourrissons, perturbant en cela l’ordre divin établi en s’attaquant à un être innocent qui n’a pas pu encore commettre de faute contre les dieux . Le portrait de la Lamastu tracé par les tablettes est composite :

 

« Sa face est celle d’une lionne (chienne) déesse dont le visage est pâle, ses oreilles sont les oreilles d’un âne, ses seins sont découverts, ses cheveux sont en désordre, ses mains souillées, ses doigts sont longs, ses ongles sont longs, ses pieds sont comme ceux d’Anzû [oiseau mythique], son venin est venin du serpent, son venin est le venin du scorpion . »

 

A la fois pure et impure, Lamastu, fille du dieu du ciel Anou, a été précipitée sur terre par son père « à cause de son esprit mauvais ». Nous retrouvons là, souligne Marcel Leibovici, les éléments les plus anciens de l’archétype de l’Ange déchu . Nous pouvons ajouter que cet archétype est aussi incarné par Lilith dans la légende juive de Ben Sira dans laquelle nous verrons qu’elle est chassée du Paradis et transformée en démone ravisseuse d’enfants parce qu’elle refusa de se soumettre à Adam.

Le Traité akkadien de diagnostics et de pronostics médicaux détaille les méfaits de la Lamastu lorsqu’elle s’attaque aux bébés :

 

« Si le bébé ne cesse de pleurer et de crier : (c’est) la ‘ravisseuse’, main d’Istar, fille d’Anou. Si le bébé au sein de sa mère frissonne (d’effroi) et ne cesse de pleurer, ditto, s’il est constamment agité de frayeur, si sautant des genoux de sa mère, il pleure beaucoup, la fille d’Anou (i. e. Lamastu) a jeté sur lui son dévolu . »

 

La démone Lamastu a sept noms : « fille d’Anou ; sœur des dieux des rues ; glaive qui fend le crâne ; [celle] qui provoque l’inflammation ; déesse dont le visage est pâle ; confiée aux mains d’Inanna ». Son septième nom en fait une créature dotée d’ailes : « au nom des grands cieux soit conjurée, avec les oiseaux du ciel envole-toi ». Lamastu s’attaque aux

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bébés avant même leur naissance et provoque des fausses couches. Afin de préserver la femme enceinte de rejeter son fruit, des tablettes décrivent différents rituels de protection contre les maléfices des « sept sorcières » et recommandent d’attacher des amulettes aux différentes parties du corps de la parturiente. Les représentations de la démone sur ces amulettes en bronze ou en pierre confirment les textes qui la décrivent :

 

« Lamastu est une démone nue. Elle a le corps d’une femme, les membres inférieurs finissant en serre d’oiseau de proie. Elle a la tête et les oreilles d’une lionne et tient dans ses mains le peigne et le fuseau, symboles de la féminité . »

 

Une de ces amulettes, une plaque en bronze dite la « Plaque des enfers » aujourd’hui au musée du Louvre, a souvent été décrite et représentée (voir illustration). Son revers porte une représentation du démon Pazuzu, un mâle probablement invoqué pour calmer la Lamastu qui n’a pas de mari. La face de l’amulette est divisée en plusieurs registres ; le troisième représentant un malade couché entouré de soignants. Sur le registre inférieur, Lamastu est représentée en créature hybride à tête de femme et à corps de lion qui tient dans chacune de ses mains un serpent, tandis que deux animaux, un chien et un porcelet, tètent ses mamelles. Elle est manifestement sur le départ, vaincue par Pazuzu : portée par un âne qui lui servira à voyager à travers la steppe, elle est montée dans une barque qui lui servira à traverser la rivière qui mène au monde souterrain. Certains verront dans cette représentation de la Lamastu sur un âne l’explication de la traduction de la lilit biblique par le grec « onocentaure » (constitué du suffixe onos, âne) . Sur le troisième registre, sept démons à tête d’animal figurant les compagnons de la Lamastu dans la steppe où elle vit habituellement la steppe représentant dans la mythologie sumérienne l’équivalent d’une terre aride et désertique. C’est dans le même contexte de rassemblement d’animaux sauvages dans le désert qu’apparaît la Lilith biblique, et c’est aussi parce qu’elles s’attaquent aux femmes enceintes et aux enfants, comme la Lamastu babylonienne, que des inscriptions araméennes plus tardives sur des bols magiques exhortent des cohortes de Liliths à mettre un terme à leurs méfaits.

 

 

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La légende controversée de Lilith et Gilgamesh

 

Les figures mésopotamiennes malfaisantes des démones Lilitu et Ardat-lili, ainsi que les traits sanguinaires de la Lamastu sont aujourd’hui unanimement considérées comme le substrat le plus ancien de la Lilith juive. En revanche, l’évocation éventuelle d’une « Lilith » dans la légende sumérienne Gilgamesh, Enkidu et l’Enfer est plus contestée.

Cette légende, qui est connue par plusieurs versions répandues depuis le IIe millénaire avant J.-C., est aussi partiellement relatée dans la douzième tablette de la célèbre épopée de Gilgamesh. Toutefois, cette douzième tablette elle-même ne contient pas le préambule de la légende dans lequel est mise en jeu une démone que certains ont rendue par Lilith. Rapportée par Jean Bottero, avec son humour habituel, la légende fait apparaître « une maléfique Démone » ou « la Diablesse » mais pas de Lilith :

 

« [Cette] légende s’ouvre par un assez long préambule pour faire remonter au commencement du monde - manière d’en souligner l’importance cosmique, aux yeux de ses auteurs : il devait s’agir d’un prototype. la plantation, au bord de l’Euphrate, d’un certain arbre, un huluppu, sorte de chêne croit-on. Déraciné par le Vent du Sud, la déesse Inanna l’avait recueilli et transplanté dans son jardin, espérant en utiliser plus tard le bois pour s’en faire un siège et un lit. Mais un redoutable Serpent s’était niché entre ses racines ; un Aigle géant à sa cime, et une maléfique Démone entre eux. Inanna avait vainement recouru, pour les déloger, à Utu, le Dieu du Soleil, « son frère ». Appelé alors au secours, Gilgamesh, à qui, pour l’amadouer, Inanna donnait pareillement du « frère », avait coupé l’arbre, tué le Serpent, chassé l’Aigle à la montagne, et la Diablesse au désert, avant de remettre à Inanna le bois du huluppu. Reconnaissante, elle lui en avait aussitôt cédé de quoi se confectionner un Cerceau et une Baguette, lesquels semblent avoir joué dans l’imaginaire local, le rôle d’emblèmes et de talismans du pouvoir souverain. Sur quoi, le roi Uruk s’était mis à – ou peut-être continué de - tyranniser ses sujets. Sur leur plainte, Baguette et Cerceau étaient tombés en Enfer, sans que Gilgamesh parvînt à les y repêcher. Enkidu, encore son « serviteur », s’était offert à les aller reprendre… . »

 

D’autres versions françaises de L’épopée de Gilgamesh, comme celle de Tournay et Schaffer, introduisent Lilith dans cette légende :

 

« L’arbre avait épaissi, mais son écorce ne s’était pas fendu.

Dans ses racines, un serpent, insensible aux charmes, s’était fait un nid,

Dans ses branches, l’oiseau-tempête avait installé ses petits ;

au centre, la démone Lilith s’était bâti une demeure.

La fille qui rit d’habitude, avec un cœur joyeux,

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la pure Inanna, comme elle, se mit à pleurer ! »

 

Le nom de « Lilith » est répété quelques lignes plus bas dans cette traduction, lorsque Gilgamesh vient au secours d’Innana pour chasser les créatures sauvages qui avaient possession de son arbre :

 

« Au sujet de ce que lui avait dit sa sœur,

Gilgamesh son frère, la soutenait dans cette affaire.

Son ceinturon de cinquante mines, il le sangla à sa taille ;

cinquante mines n’étaient pour lui que trente sicles !

Sa hache de bronze pour les expéditions,

arme de sept talents et sept mines, il la prit à la main.

A la racine de l’arbre, il frappa le Serpent insensible aux charmes ;

dans ses branches l’oiseau-tempête avait pris ses petits et les avait emmenés vers la montagne ;

Au centre, la démone Lilith avait abandonné sa demeure et cherché refuge dans le désert… . »

 

Ce fut semble-t-il l’américain Samuel N. Kramer qui, le premier, en 1938, introduisit le nom de « Lilith » dans la traduction anglaise qu’il fit de cette légende :

« … A dragon had built its nest at the foot of the tree

the Zu bird was rising its young in the crown,

and the demon Lilith had built her house in the middle.

But Gilgamesh, who had heard of Innana’s plight,

came to her rescue.

He took his heavy shield

Killed the dragon […]

Then the Zu-bird flew into the mountains with his young

while Lilith, petrified with fear,

tore down her house and flied into the wilderness . »

Plus tard, le même auteur résuma cet épisode dans un ouvrage à succès, traduit en français sous le titre L’Histoire commence à Sumer :

 

« Le Serpent qui « ne connaît pas de charme » avait fait son nid au pied de l’arbre, l’oiseau Imdugud avait installé ses petits au sommet, et Lilith avait construit sa maison dans ses branches. Ce que voyant, la jeune déesse, d’habitude si gaie, se mit à verser

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des larmes amères . »

 

Des déesses nues ailées (voir illustrations)

 

Lowel K. Handy est parmi ceux qui contestent l’utilisation du nom de Lilith dans la traduction de Kramer . Il émet également des réserves quant aux assimilations de représentations de déesses sumériennes ailées à Lilith. Une de ces représentations, la « Plaque Burney », aujourd’hui au British Museum., est un bas-relief mésopotamien du IIe millénaire av. J.-C. sur lequel est sculptée une déesse nue aux pieds en serre d’oiseau dressées sur deux lions entourés de deux chouettes. La seconde est aussi une sculpture du IIe millénaire av. J.-C., aujourd’hui au Musée du Louvre, représentant une déesse nue ailée dressée sur deux bouquetins.

Une reproduction de la Plaque Burney illustre la couverture de l’ouvrage de Sigmund Hurwitz, Lilith. Die erste Eva . La même plaque figure également dans l’ouvrage de Barbara Koltuv, The Book of Lilith, où elle est accompagné de la légende : « Lilith as Lady of the Beasts . » Dans l’ouvrage Sumer de l’archéologue André Parrot, la Plaque Burney, et deux autres figurations féminines de la même époque, sont seulement désignées comme des « Déesses ailées du début du IIe millénaire . » Le même auteur, dans son ouvrage Assur, où la Plaque Burney figure à nouveau avec la même légende, ajoute cependant : « Bien que contestée, l’authenticité de cet objet nous semble indéniable . »

Sur Internet, le Professeur Alan Humm de l’université de Pennsylvanie présente une lampe « romaine » ornée de la même déesse ailée que celle de la Plaque Burney, en soulignant toutefois que cette lampe lui semble d’une authenticité contestée .

La figurine dressée sur deux bouquetins, qu’André Parrot désignait également comme une simple déesse ailée du début du IIe millénaire, illustre, elle, l’article consacré à Lilith dans une Encyclopédie biblique publiée à Jérusalem, où elle est accompagnée de la légende : « Tablette d’argile représentant le personnage de Lilith avec des ailes et des pieds en forme de

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serres d’oiseau de proie, dressée sur des bouquetins . » La même illustration apparaît dans le Dictionnaire de civilisation mésopotamienne de Joannes, où elle est désignée comme une représentation de la déesse Ishtar . Devant ces multiples légendes pour la même figuration, il nous est difficile de trancher !

Alors qu’il ne désigne pas ces déesses du nom de Lilith, André Parrot le fait par ailleurs pour la représentation d’une créature ailée sur une pièce d’ivoire du début du Ier millénaire provenant des fouilles de Kalakh (Nimrud) . C’est toutefois la seule et unique reproduction de cette pièce que nous avons rencontrée, et André Parrot n’en donne pour localisation que l’article d’une revue .

 

D’une certaine manière, ces représentations de déesses sumériennes aux noms inconnus font elles-mêmes font partie du mythe actuel de Lilith : elles contribuent à entretenir l’illusion qu’elle a été une ancienne déesse mésopotamienne déchue, et démonisée par le judaïsme. Maints ouvrages, et des plus sérieux, entretiennent cette ambiguïté. Ainsi, le titre même de l’étude de Jacques Bril, Lilith ou la mère obscure, nourrit le mythe d’une déesse-mère reléguée à un statut d’infériorité par le judaïsme : « Le culte sévère du dieu mâle, Yahwé, a relégué aux enfers l’image à la fois imposante et touchante de la déesse primitive […] La grande crainte de l’homme vis à vis de la femme, un moment semble-t-il évanouie à l’aube des civilisations agricoles, se lit comme en miroir dans les tares dont il travestit Lilith, la femme mythique . »

Jean Markale dans La femme celte, avance la même hypothèse : « L’inquiétante Lilith, laquelle sera d’ailleurs enfouie dans le plus profond de l’inconscient de la tradition hébraïque parce que la plus dangereuse et la plus subversive pour l’ordre mâle établi . »

Lilith, nous le verrons, n’est effectivement citée qu’un seule fois dans la Bible, mais elle ne fut en aucune manière « enfouie au plus profond de la tradition hébraïque. » Elle y est au contraire extrêmement présente, dans les commentaires bibliques et dans les légendes, dans les textes sacralisés par la tradition juive que sont le Talmud et le Zohar, dans les croyances populaires et sur les amulettes. S’il y eut enfouissement, il est avant tout du à l’historiographie juive, aux tenants de la Haskala, le mouvement juif des Lumières qui, en faisant l’économie

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de l’étude de croyances jugées par trop superstitieuses, a aussi ignoré les mythes juifs.

Avant la Bible, et plusieurs siècles après ces figurations de déesses ailées parfois considérées comme des représentations de Lilith, des inscriptions gravées une tablette magique datée aux alentours du VIIe siècle avant J.-C. ont laissé penser qu’elle pourrait être la plus ancienne des amulettes de défense contre Lilith connue à ce jour.

 

La tablette magique d’Arlan Tash (voir illustration)

 

L’amulette la plus ancienne contre Lilith connue à ce jour pourrait être celle du VIIIe ou VIIe siècle avant J.-C., une datation qui la placerait à la fin de l’époque biblique. Découverte à Arslan-Tash (aujourd’hui en Syrie), elle est écrite non plus en cunéiforme, mais en cursif cananéen, hébraïque ou araméen, selon les avis divergents de divers spécialistes. Elle a été reproduite et traduite pour la première fois en 1939 par Le Comte du Mesnil du Buisson . Un trou destiné à un cordon de suspension la fait considérer comme un talisman à porter sur le cœur.

La face de la tablette porte les représentations d’une sphinge ailée à tête humaine et d’une louve à queue de scorpion dévorant un être humain, tandis que son revers représente un dieu coiffé à la mode assyrienne brandissant une hache. Deux inscriptions y sont gravées : une inscription principale qui débute sur la face et se poursuit sur le revers et la tranche de la tablette, et une inscription secondaire, insérée semble-t-il plus tardivement, à l’intérieur des représentations de la sphinge et de la louve. Selon du Mesnil du Buisson, ces inscriptions sont rédigées en idiome cananéen écrit en caractères araméens. L’incantation principale adressée à la Grande déesse Athé commence par une demande de protection contre « l’étrangleuse » :

 

« Incantation pour Athé, la déesse de Sasm, fils de Padrasesa, son dieu, et pour celle qui étrangle l’agneau / La maison (où) j’entre, qu’elle n’y entre pas et la cour que je foule qu’elle ne la foule pas / parce qu’un Flambeau pour nous est la déesse de l’univers (Athé) / qui a fait alliance avec nous et tout fils des dieux et chef de toute sainteté… . »

 

C’est dans l’inscription secondaire, à l’intérieur du corps de la sphinge ailée, qu’apparaît l’évocation d’une créature nocturne, désignée par le vocable lly traduit par « le

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Nocturne » par du Mesnil du Buisson :

 

« Pour l’obscurité de la chambre enténébrée :

Il sert, Pa’am, Pa’am, le Nocturne

et aussi Celle qui pille, qui tue le passant ! »

 

Il ajoute que : « Lly paraît être le nom ou l’épithète d’un démon nocturne, apparenté à la diablesse Lîlît, bien connue par ailleurs. On songera aussi au nom assyrien Lilû et à Ll des tablettes de Ras-Shamra, la divinité à laquelle on sacrifie, semble t-il, des oiseaux . »

En reprenant l’étude de cette tablette magique après la Seconde guerre mondiale, H. Torczyner s’est opposé avec véhémence aux interprétations de du Mesnil du Buisson. Le chercheur israélien affirme que l’inscription d’Arlan-Tash est rédigée en hébreu biblique, et la transcrit ainsi :

« ילל םעפ רבע ךשח רדחב אתפעל »

 

Par ailleurs, Torczyner considère qu’elle ne constitue pas une incantation pour assister les femmes en couches, mais une conjuration contre les démons en général. De même, il récuse la possibilité d’une référence à Lilith, et y voit plutôt une évocation des « terreurs de la nuit » du Cantique des cantiques 3,8 ou « de la nuit » du Psaume 91,5 . Torczyner sera cependant lui-même critiqué par Theodor Gaster qui lui oppose notamment que le nom d’étrangleuse (תקנח) qui apparaît dans l’inscription principale de la tablette d’Arlan Tash, est aussi employé pour désigner Lilith dans des incantations araméennes . Gershom Scholem, pour sa part, propose une traduction anglaise prudente de l’inscription gravée à l’intérieur du corps de la sphinge ailée :

 

« To her that flies in rooms of darkness – pass quickly, quickly, Lil[ith] . »

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Pour Scholem, la mention de Lilith dans cette incantation qui adjure l’Étrangleur de ne pas entrer dans la maison est un point contestable, qui dépend de l’addition de lettres manquantes. Nous observerons la même prudence, en ajoutant que le rapprochement que du Mesnil du Buisson proposait entre la Lilith juive et la déesse de Ras-Shamra est toujours controversé .

 

*

 

Derrière la Bible, la seule la filiation de Lilith aujourd’hui bien assurée est celle qui en fait l’héritière des démons mésopotamiens invoqués dans des formules d’exorcisme des branches sémitiques orientales ; sa filiation avec des déesses de l’aire sémitique occidentale (de Mari ou d’Ougarit) divise encore très largement les historiens des religions.

L’évocation ultérieure de Lilith dans un passage apocalyptique de la Bible, probablement composé au Ve siècle av. J.C., après le retour de l’exil à Babylone, est la seule source qui atteste de sa « naturalisation » par les Hébreux à l’époque biblique.

 

FIN

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Notes

 

1 Gershom SCHOLEM, « Lilith », dans Encyclopaedia Judaica, Jérusalem, Keter, 1972, t. 11, col. 245-249, et Lowel K. HANDY, « Lilith », dans Anchor Bible Dictionary, New York, Doubleday, 1992, t. 4, p. 324-325.

2Jean BOTTÉRO, Babylone et la Bible, entretiens avec Hélène Montsacré, Paris, Les Belles Lettres, 1994, p. 227.

3Marcel LEIBOVICI, « Génies et démons en Babylonie », dans Génies, anges et démons, Égypte, Babylone, Israël, Islam, Peuples altaïques, Inde, Birmanie, Asie du Sud Est, Tibet, Chine, Paris, Seuil, Sources Orientales VIII, 1971, p. 101

4Cité par LEIBOVICI, « Génies et démons en Babylonie », op. cit., p. 101.

5Stephen LANGDON, Babylonian Liturgies, Paris, Geuthner, 1913, p. 12 (citation adaptée de l’anglais).

6Le mois de Teshrit, ou tishri, est conservé sous le même nom dans le calendrier liturgique juif (ainsi que dans le calendrier agricole éthiopien nous signale une collègue). Lors des prières Rosh hashana (le nouvel an juif), une invocation particulière, sur laquelle nous aurons l’occasion de revenir dans un chapitre ultérieur, invoque la victoire sur Satan-Samael, le parèdre de Lilith.

7Cité par LEIBOVICI, « Génies et démons en Babylonie », op. cit., p. 101.

8 « When the Sumerian for ki-el lil-lá is employed for lilītu and the scribe wished to write both lilītu and ardat lilî in the same line, he employed for the latter the Sumerian word ki-el ud-da-kár-ra, or maid of darkness. » LANGDON, Babylonian Liturgies, op. cit., pp. 12-13.

9Idem, p. 13 : Tablette Edinburg 09-405-2, transcrite en caractères latins et traduite en anglais. Les transcriptions actuelles retiennent, respectivement : « ki.sikil.líl.lá (.en.na) et ki.sikil.UD.DA.kar.ra (.en.na) », cf. W. FARBER, « Lilû, Lilītu, Ardat-lilî », Reallexicon der Assyriologie, E. Erich et Bruno Meissner (dirs.), Berlin, 1987-1990, t. 7, p. 23.

10« This incantation in the ‘house of light’ against the Harlot of Innina (Ishtar) is extremely valuable as the earliest and most important description of the female incarnation of lasciviousness. », LANGDON, Babylonian Liturgies, op. cit., p. 12 :

11S. LACKENBACHER, « Note sur l’Ardat-lilî », Revue d’assyriologie et d’archéologie orientale, n° 2, 1971, p. 139.

12 Idem, p. 140.

13 Ibidem.

 

14Charles FOSSEY, La Magie assyrienne. Étude suivie de Textes magiques, Paris, Leroux, 1902, p. 37.

15 Morris JASTROW, The Civilisations of Babylonia and Assyria, p. 247, cité par A. M. KILLIEN, « La légende de Lilith et quelques interprétations modernes de cette figure légendaire », Revue de littérature comparée, n°12, 1932, p. 283.

16 « Lamaštu », dans Francis Joannes (dir.), Dictionnaire de la civilisation mésopotamienne, Paris, Laffont, 2001, p. 459.

17LEIBOVICI, « Génies et démons en Babylonie », op. cit., p. 92.

18Idem.

19Ibidem.

20Idem, pp. 95-96.

21 LEIBOVICI, « Génies et démons en Babylonie », op. cit., p. 96.

22 « The onocentauros of the LXX reminds us of those amulets where Lamashtu is standing upon a donkey. The Greek name Lamia might ultimately derive from Akkadian Lamashtu. », M. HUTTER, « Lilith », dans Karel VAN DER TORN et ali (éds.), Dictionary of Deities and Demons in the Bible, Brill, 1995, col. 975.

 

23 L’Épopée de Gilgameš. Le Grand homme qui ne voulait pas mourir, traduit de l’akkadien et présenté par Jean BOTTÉRO, Paris, Gallimard, 1992, pp 31-32.

24 l’Épopée de Gilgamesh, introduction, traduction et notes par Raymond J. TOURNAY et Aaron SCHAFFER Paris, Cerf, 1994, pp. 249-250.

25 Idem, p. 254.

26 Samuel N. KRAMER, « Gilgamesh and the Huluppu-tree : a Reconstructed Sumerian Text », Assyriological Studies of the Oriental Institute of the University of Chicago, 10, 1938, p. 38.

27 Samuel N. KRAMER, L’Histoire commence à Sumer, traduit de l’anglais par Josette Hesse et ali, Paris, Arthaud, 1986, p. 237. (1ère éd. française, 1957).

28 HANDY, « Lilith », op. cit., p. 324, où il souligne que le texte sumérien traduit par Kramer désigne cette démone par ki-sikil-lil-la-ke.

29 Sigmund HURWITZ, Lilith. Die erste Eva, Zurich, Diamon Verlag, 1986.

30 Barbara KOLTUV, The Book of Lilith, New York Beach, Nicolas-Hays, 1986, p. 28.

31 André PARROT, Sumer, Paris, Gallimard, « L’univers des formes », 1960, pp. 300 et 367.

32 André PARROT, Assur, Paris, Gallimard, « L’Univers des formes », 1961, pp. 286 et 358.

33 Alan HUMM, http://ccat.sas.upenn.edu/ Topics / Lilith/lilLamp.html.

34 « Lilit », dans Ha-Encyclopedia ha-miqrait (hébreu), Jérusalem, Mossad Bialik, 1962, t. 4, col. 498.

35 « Ištar », dans JOANNES (dir.), Dictionnaire de la civilisation mésopotamienne, op. cit., p. 423, où l’illustration porte la légende « Ištar, Larsa, début du IIe millénaire ».

36 PARROT, Assur, op. cit., p. 258.

37 Idem, p. 377 : « Kalakh (Nimrud) – Lilith - Première moitié du Ier millénaire. (ivoire ; hauteur 0,118m).- I.L.N. [illustrated London News], 22-7-1953. »

38 Jacques BRIL, Lilith ou la Mère obscure, Paris, Payot, 1984, p. 125.

39 Jean MARKALE, La Femme celte, Paris, Payot, 1979, p. 17.

40 Le Comte DU MESNIL DU BUISSON, « Une tablette magique de la région du Moyen Euphrate », dans Mélanges syriens offerts à R. Dussaud, Paris, Geuthner, 1939, t. 1, pp. 421-434.

41 Idem, p. 424.

42 Ibidem.

43 Idem.

44 H. TORCZYNER, « A Hebrew Incantation against Night-Demons from Biblical Times », Journal of Near Eastern Studies, 6, 1947, p. 26.

45 « Ils sont tous armés du glaive, experts dans les combats, chacun porte le glaive au flanc, à cause des terreurs de la nuit » (Cantique des cantiques, 3,8), La Bible, traduite par le rabbinat français sous la direction de Zadoc KAHN, Paris, Colbo, 1973 (BR).

46 « Tu n’auras à craindre ni les terreurs de la nuit, ni les flèches qui voltigent le jour, ni la peste qui chemine dans l’ombre, ni l’épidémie qui exerce ses ravages en plein midi. » (BR, Psaumes 91,5)

47 Theodor GASTER, « The Magical Inscription from Arlan-Tash », Journal of Near Eastern Studies, 6, 1947, p. 186.

48 SCHOLEM, « Lilith », op. cit.

49 E. PUECH, « Lel », dans VAN DER TORN et ali (éds.), Dictionary of Deities and Demons in the Bible, op. cit., col. 950-956.

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Merci pour ce journal, un grand remerciement à ceux qui ont participé, et ceux qui n'ont pas participé, merci à Redac Chef, à JoulJoul, et surtout à moi même pour ma chronique magnifique :D

 

Fini la plaisanterie, sachez que les syndicats, je n'aime pas ça, et là vous m'obliez à ça. La vengeance sera terrible :smoke:

GNARK GNARK

 

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Guest Jouljoul

Magnifique ! quel travail ! de surcroît sur Lilith, qui me fascine ... quoique, personnellement, j'ai une vision plus en rapport avec ce qu'écrit Bril à son sujet ... mais je vais relire encore ce travail, Gallizour, car il y a, en vérité, une incontestable connaissance de la Mésopotamie, de surcroît de l'Orient antique, que, personnellement, je ne maîtrise pas du tout, en dehors du fait que je m'y intéresse pour moultes raisons.

 

A propos de : « Lamastu est une démone nue. Elle a le corps d’une femme, les membres inférieurs finissant en serre d’oiseau de proie. Elle a la tête et les oreilles d’une lionne et tient dans ses mains le peigne et le fuseau, symboles de la féminité . » ...

 

... j'ai une intéressante édition d'Histoire des religions, N° 4, publiée sous la direction de Maurice Brillant et René Aigrain, avec un chapitre consacré à "La religion suméro-akkadienne" par R. Largement lequel donne cette description de Lamashtu, citant pour source Fr. Thureau-Dangin, Rituel et amulettes contre Labartu, Rev. d'Assyriologie, XVIII, 1921 :

 

"La Lamashtu est un léopard ..., ses pieds sont comme ceux du dieu Zû, ses mains sont souillées, sa face est celle d'un lion puissant ; des fourrés de roseaux elle surgit, la chevelure en désordre, les seins découverts ; elle va sur les pas du boeuf, elle suit les pas du moutons ; ses mains sont dans la chair et le sang ; elle entre par la fenêtre, elle se glisse en serpent."

 

Plus loin, citant Myhrmann, Die Labartu Texte, "Elle touche le coeur des femmes enceintes ; elle enlève l'embryon des femmes prégnantes, elle allaite, elle berce, elle ensorcelle". Ici, nous voyons un côté presque humain puisque Lamashtu "allaite" et "berce".

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Magnifique ! quel travail ! de surcroît sur Lilith, qui me fascine ... quoique, personnellement, j'ai une vision plus en rapport avec ce qu'écrit Bril à son sujet ... mais je vais relire encore ce travail, Gallizour, car il y a, en vérité, une incontestable connaissance de la Mésopotamie, de surcroît de l'Orient antique, que, personnellement, je ne maîtrise pas du tout, en dehors du fait que je m'y intéresse pour moultes raisons.

 

A propos de : « Lamastu est une démone nue. Elle a le corps d’une femme, les membres inférieurs finissant en serre d’oiseau de proie. Elle a la tête et les oreilles d’une lionne et tient dans ses mains le peigne et le fuseau, symboles de la féminité . » ...

 

... j'ai une intéressante édition d'Histoire des religions, N° 4, publiée sous la direction de Maurice Brillant et René Aigrain, avec un chapitre consacré à "La religion suméro-akkadienne" par R. Largement lequel donne cette description de Lamashtu, citant pour source Fr. Thureau-Dangin, Rituel et amulettes contre Labartu, Rev. d'Assyriologie, XVIII, 1921 :

 

"La Lamashtu est un léopard ..., ses pieds sont comme ceux du dieu Zû, ses mains sont souillées, sa face est celle d'un lion puissant ; des fourrés de roseaux elle surgit, la chevelure en désordre, les seins découverts ; elle va sur les pas du boeuf, elle suit les pas du moutons ; ses mains sont dans la chair et le sang ; elle entre par la fenêtre, elle se glisse en serpent."

 

Plus loin, citant Myhrmann, Die Labartu Texte, "Elle touche le coeur des femmes enceintes ; elle enlève l'embryon des femmes prégnantes, elle allaite, elle berce, elle ensorcelle". Ici, nous voyons un côté presque humain puisque Lamashtu "allaite" et "berce".

La semaine prochaine nous aurons les sources hébraïques!

Merci pour l'info je verrai si je peux avoir cet ouvrage en Fac!

Au sujet de Jacques Brill il voyait le sujet au niveau psychanalytique, j'aborde plutôt la question au niveau de la notion du "Féminin démoniaque"

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