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Le pari gagnant de Bouchouareb


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Un certain nombre de projets structurants ont été initiés dans la sidérurgie, la mécanique, le textile et les matériaux de construction.

Après Batna où il a eu à inspecter un important projet de fabrication de turbines pour les centrales électriques, le ministre de l'Industrie et des Mines a posé la première pierre, ce jeudi, du mégacomplexe textile à Relizane. Cet investissement algéro-turc passe pour être l'un des plus importants de la décennie. De par l'ambition qu'il porte, la taille de l'infrastructure et le nombre d'emplois qu'il va créer, ce complexe textile, le plus grand d'Afrique, sera sans doute et pour longtemps encore, l'un des marqueurs de la stratégie économique initiée ces dernières années par le gouvernement Sellal. Les données de ce projet sont en effet impressionnantes. A terme, le complexe comptera 18 unités de production, emploiera 25.000 personnes. Il est prévu la réalisation sur le site même d'un ensemble immobilier de 567 logements. Une école de formation professionnelle de 400 places dédiée aux métiers du tissage sera également implantée dans l'assiette industrielle réservée au projet. Ce n'est pas fini! Un centre d'affaires est programmé dans l'enceinte du projet, lui donnant, de fait, une dimension franchement exceptionnelle. En effet, à l'échelle de tout le pays, ce complexe est, de loin, le plus intégré, tant au plan industriel qu'au niveau de la ressource humaine et même dans sa dimension business. La rentabilité immédiate de l'investissement tient au délai de réalisation de l'infrastructure estimée à 36 mois seulement, mais surtout à l'apport financier évalué à 58 milliards de dinars. Il est clair que le rapport investissement/ création d'emploi est excellent. Il reste que la profondeur réellement stratégique du complexe textile est dans son ambition à l'exportation. D'entrée, il a été établi que 60% de toute la production seront vendus à l'étranger. La proximité de l'Europe, de l'Afrique subsaharienne et du Moyen-Orient n'a certainement pas échappé aux investisseurs turcs qui semblent sûrs de frapper un bon coup avec ce projet. Son niveau d'intégration qui avoisine les 100% avec les 18 unités industrielles, apporte une économie d'échelle exceptionnelle, grâce à une main-d'oeuvre bon marché, un coût énergétique, l'un des plus bas au monde. Tout cela en plus de la proximité des marchés-cibles.

De fait, même s'il est très loin des 2 milliards de dollars que coûtera la réalisation du complexe sidérurgique de Bellara avec des partenaires du Qatar, ce mégaprojet pourrait être une expérience très intéressante à suivre et pourquoi pas un exemple à renouveler autant de fois qu'il faut à l'échelle de tout le pays dans d'autres filières industrielles. Bien qu'il rappelle les grandes réalisations de «l'industrie industrialisante» des années soixante dix, le complexe textile de Relizane reste un acte fondateur de la nouvelle stratégie industrielle. Celle-ci ambitionne de réduire les importations et favoriser les exportations pour sortir le pays de la dépendance aux hydrocarbures. Un certain nombre de projets structurants ont été initiés dans la sidérurgie, la mécanique, le textile et les matériaux de construction. Un effort des pouvoirs publics qui semble donner ses premiers résultats, en tout cas en matière de lancement effectif des complexes industriels. Ainsi, dans le ciment, l'Algérie cessera d'être importatrice et peut dès l'année prochaine s'orienter vers l'export. Dans la mécanique, les quatre projets initiés avec les Français et les Allemands sont entrés en exploitation, suscitant un effet d'entraînement auprès de nom- breux opérateurs privés. Ces derniers, encadrés par des cahiers des charges destinés à la concession automobile et à l'assemblage de véhicules, ont franchi le pas et c'est ainsi que plusieurs constructeurs automobiles étrangers prévoient de s'établir en Algérie.

Dans d'autres filières, c'est le privé qui a pris l'initiative, à l'image de l'électroménager, l'électronique, les médicaments et l'agroalimentaire. Quelques tentatives prometteuses d'exportation ont été réalisées par des entreprises privées et le fameux forum Algérie-Afrique devrait en principe contribuer à booster la dynamique pour lui donner un contenu concret et surtout assurer sa pérennité.

En fait, le complexe textile de Relizane traduit très bien la volonté affichée par le gouvernement qui tourne autour de l'intégration industrielle, la création d'emploi et l'exportation. Il reste à savoir si les opérateurs privées ont bien saisi le message.

 

l'expression

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