Jump to content

Poètes du monde


Recommended Posts

Guest Jouljoul

Bon, je me lance dans la même veine que "Délices ..." mais cette fois, voyons les choses en grand, ainsi nous lirons avec plaisir les apports que chacun voudra nous apporter et ouvrir, du même coup, la porte à d'autres goûteurs de délices ...

 

Bernard Binlin Dadié (Côte d'Ivoire)

 

Aux poètes

 

Pêcheurs d'aurores

Briseurs de chaînes

Dans la nuit,

Moissonneurs d'étoiles

Vieux paladins,

Courant le monde,

Ma terre geint de tous les murmures

Mon ciel gronde de tous les cris étouffés.

 

J'ai mal aux angles

Dans ma cage

Dans mon silence d'acier

D'orage.

 

Pêcheurs d'aurores

Moissonneurs d'étoiles

Faites le jour autour de moi,

Le jour autour des miens.

Link to post
Share on other sites
Guest Jouljoul

Bernard Binlin Dadié (Côte d'Ivoire)

 

Encore Binlin Dadié ...

 

Rêve

 

Je voudrais

Me délivrer du besoin

Pour apprendre à penser.

Retrouver la liberté de mes mains

De mes yeux,

De ma voix,

De mes pas,

De mon souffle ;

 

Me délivrer de la faim,

Pour apprendre à rire ;

Dominer la mort

Pour vivre ;

Palper le cosmis entre mes doigts fluets ;

Avec des serres d'aigle

Pour lacérer le mince voile du prestige épais ;

La voix de l'ange

Pour attendrir

Le maître et l'esclave ;

 

Aimer

Et l'homme et l'univers.

Link to post
Share on other sites

Muhammad

par Mahmoud Darwich

 

Oiseau terrorisé par l'enfer tombant du ciel,

Muhammad se niche dans l'étreinte de son père : Protège-moi

De l'envol, père, mon aile est encore

Petite pour le vent . . . et la lumière est noire

 

Muhammad

Voudrait rentrer à la maison,

Sans vélo . . . ou chemise neuve.

Il voudrait retrouver le banc de l'école. . .

Le cahier de grammaire et des conjugaisons : Porte-moi

Chez nous, père, que je fasse mes devoirs

Et accomplisse ma vie, petit à petit. . .

Au bord de la mer, sous les palmiers,

Rien de plus, rien.

 

Muhammad

Fait face à une armée, sans pierre ou éclats

Des planètes et il n'a pas remarqué le mur pour y écrire : « Ma liberté ne mourra pas ».

Il n'a pas encore de liberté

Pour la défendre, pas d'horizon pour la colombe

De Picasso et il n'a pas fini

De naître dans un nom qui lui fait porter la malédiction du nom . . . Combien

Encore, naîtra-t-il de lui-même, enfant

Amputé d'un pays... d'un rendez-vous avec l'enfance ?

Où rêvera-t-il, si le rêve le visitait. . .

Et la terre est une plaie . . . et un temple ?

 

Muhammad

Voit venir sa mort, inexorable. Mais à se souvient soudain

D'une panthère qu'il a vue à la télé,

Une panthère puissante qui tenait un faon à sa merci

Mais qui, une fois près de lui, sentit l'odeur de lait

Et ne le dévora pas.

Comme si le lait apprivoisait les bêtes sauvages.

Moi aussi, j'en réchapperais, se dit l'enfant

Et il pleure : Ma vie, là-bas, est une cachette

Au fond de l'armoire de ma mère. J'en réchapperai . . . et je témoignerai.

 

Muhammad,

Un ange pauvre, à bout portant

Du fusil de son chasseur de sang-froid.

Une heure déjà

Que la caméra capte chacun des mouvements du garçon

Qui s'assemble dans son ombre.

Son visage, telle l'aube, est net.

Son cœur, telle une pomme, est net.

Ses dix doigts, telles des bougies, sont nets

Et la rosée, sur son pantalon, est nette. . .

Son chasseur aurait pu s'accorder un instant de réflexion,

Se dire : je l'épargnerai en attendant qu'il apprenne

A épeler correctement sa Palestine. . .

Je l'épargnerai maintenant, en gage de ma conscience,

Et l'abattrai, plus tard, lorsqu'il se révoltera

 

Muhammad,

Petit Jésus endormi et rêvant à l'intérieur

D'une icône

Faite de cuivre,

D'un rameau de l'olivier

Et de l'âme d'un peuple renaissant

Muhammad,

Sang superflu pour la quête des prophètes,

Monte donc au Jujubier céleste*

Ô Muhammad

Link to post
Share on other sites
Guest Jouljoul

Pablo Neruda

 

Je peux écrire les vers les plus tristes cette nuit.

 

Écrire, par exemple : "La nuit est étoilée

et les astres d'azur tremblent dans le lointain."

 

Le vent de la nuit tourne dans le ciel et chante.

 

Je peux écrire les vers les plus tristes cette nuit.

Je l'aimais et, parfois, elle aussi, elle m'aima.

 

Les nuits comme cette nuit, je l'avais entre mes bras.

Je l'embrassai tant de fois sous le ciel, ciel infini.

 

Elle m'aima et, parfois, moi aussi, je l'ai aimée.

Comment n'aimerait-on pas ses grands yeux fixes ?

 

Je peux écrire les vers les plus tristes cette nuit.

Penser que je ne l'ai pas. Regretter l'avoir perdue.

 

Entendre la nuit immense et plus immense sans elle.

Et le vers tombe dans l'âme comme la rosée dans l'herbe.

 

Qu'importe que mon amour n'ait pu la retenir !

La nuit est pleine d'étoiles, elle n'est pas avec moi.

 

Voilà tout. Au loin, on chante. C'est au loin.

Et mon âme est mécontente parce que je l'ai perdue.

 

Comme pour l'approcher, mon regard la cherche.

Et mon coeur aussi la cherche, elle n'est pas avec moi.

 

Et c'est bien la même nuit qui blanchit les mêmes arbres.

Mais nous autres, ceux d'alors, nous ne sommes plus les mêmes.

 

Je ne l'aime plus, il est vrai. Pourtant, combien je l'aimais !

Ma voix appelait le vent pour aller à son oreille.

 

A un autre. A un autre, elle sera. Ainsi qu'avant mes baisers.

Avec sa voix, son corps clair. Avec ses yeux infinis.

 

Je ne l'aime plus, il est vrai, pourtant, peut-être l'aimè-je.

Il est si bref l'amour et si long, l'oubli.

 

C'était en des nuits pareilles, je l'avais entre mes bras

Et mon âme est mécontente parce que je l'ai perdue.

 

Même si cette douleur est la dernière par elle

Et même si ce poème est le dernier vers pour elle.

Link to post
Share on other sites
Guest Jouljoul

Pierre Louÿs

 

hem, un peu licencieux :o - Mon D. pardonnez-moi pour cette trivialité ! - mais, allons ! cela détendra l'atmosphère ;) !!!

 

"Mon amour, je veux prendre ici

Sur un tapis de couleur turque

Votre bouche et le point précis

Où votre svelte corps bifurque".

 

 

P.S. : si cela offusque notre honorable assemblée, n'hésitez pas à le faire "censurer" :chut:

Link to post
Share on other sites

Pour continuer dans la licence

 

Mais sacrée celle là, car elle vient du Cantique des Cantiques [sepher Tehillim]

Reviens, reviens, Sulamite; reviens, reviens, que nous te regardions! Ah! Vous la regardez, la Sulamite, comme une danse en deux chœurs!

Que tes pieds sont beaux dans tes sandales, fille de prince!La courbe de tes flancs est comme un collier, œuvre des mains d'un artiste.

Ton giron, une coupe arrondie, que les vins n'y manquent pas!Ton ventre, un monceau de froment, de lis environné.

Tes deux seins ressemblent à deux faons, jumeaux d'une gazelle.

Ton cou, une tour d'ivoire.Tes yeux, les piscines de Heshbôn, près de la porte de Bat-Rabbim.Ton nez, la tour du Liban, sentinelle tournée vers Damas.

Ton chef se dresse, semblable au Carmel, et les nattes de ta tête sont comme la pourpre;un roi est pris dans ces ruissellements.

Que tu es belle, que tu es charmante, ô amour, ô délices!

Dans ton élan tu ressembles au palmier, tes seins en sont les grappes.

J'ai dit : Je monterai au palmier, j'en saisirai les régimes.Tes seins, qu'ils soient des grappes de raisin, le parfum de ton souffle, celui des pommes;

tes discours, un vin exquis!

Link to post
Share on other sites
Guest Jouljoul

Ah, je m'empresse de ce pas de continuer par les premiers verserts (sacrés) de "Nachid el-anâchid" - Le Cantique des cantiques ...

 

Le plus beau chant de Salomon (Soleïmân)

 

Qu'il m'embrasse à pleine bouche !

Car tes caresses sont meilleures que du vin,

meilleurs que la senteur de tes parfums.

Ta personne est un parfum raffiné.

C'est pourquoi les adolescentes sont amoureuses de toi.

Entraîne-moi après toi, courons.

Le roi me fait entrer dans sa chambre :

"Soyons heureux et joyeux grâce à toi".

 

 

ليقبلني بقبلات فمه لأن حبك أطيب من آلخمر

لرائحة أدهانك آلطببة

آسمك دهن مهراق

لذالك أحبتك آلعذارى

أجذبني وراءك فنجري

أدخلني آلملك ألى حجاله

نبتهج و نفرح بك

Link to post
Share on other sites
Guest Jouljoul

Hamid Goul (Afghanistan)

 

Ballade

 

Est-ce un bijou sur ton front, ou l'étoile du matin ?

Est-ce une coupe de porcelaine chinoise, ou ta bouche ?

Est-ce de la rosée, ou les perles de tes larmes ?

Est-ce l'éclair d'un sabre, ou ton regard ?

Est-ce ta voix, ou la chanson d'un oiseau ?

Est-ce le casque d'un guerrier, ou ta coiffure de fête ?

Est-ce ta robe brodée de fleurs, ou la robe du printemps ?

Est-ce la lune de la quinzième nuit, ou ton visage rayonnant ?

Est-ce ton bras, ou le bâton de Moïse ?

Est-ce ton sein, ou la coupole du ciel ?

Est-ce ton ventre, ou le trône de Souleïman ?

Est-ce la brise parfumée, ou ton haleine ?

Est-ce le rossignol qui gémit, ou le coeur de Hamid Goul ?

Link to post
Share on other sites
Guest Jouljoul

Nour Ouddin (Afghanistan)

 

Tu as le parfum d'un coffret ...

 

Tu as le parfum d'un coffret qui aurait contenu de l'encens et du camphre.

Des poètes m'ont dit que la chevelure des houriates n'est pas plus noire

et plus parfumée que ta chevelure.

- Mes joues roses sont fines comme du papier. J'ai gardé vierges les grenades de ma gorge. Ne porte pas sur elles une main brutale ! Elles sont fragiles.

Parle doucement. Tous connaissent notre amour. J'ai mis un collier de giroflées et d'amulettes. J'ai inondé de parfum mes tresses. Respire-les. Je t'ai enlevé le sommeil, dis-tu ? Le suc de ma bouche te guérira.

Link to post
Share on other sites
Guest Jouljoul

Léopold Sédar Senghor

 

Souffles (extrait)

 

Ecoute plus souvent

Les Choses que les Etres,

La Voix du Feu s'entend,

Entends la Voix de l'Eau

Ecoute le Vent

Le Buisson en sanglots,

C'est le Souffle des Ancêtres.

 

Il redit chaque jour le Pacte,

Le grand Pacte qui lie,

Qui lie à la Loi notre Sort,

Aux Actes des Souffles plus fort

Le lourd Pacte qui nous lie à la Vie.

La lourde Loi qui nous lie aux Actes

Des Souffles qui se meurent

Dans le lit et sur les rives du Fleuve,

Des Souffles qui se meuvent

Dans le Rocher qui geint et dans l'Herbe qui pleure.

Des Souffles qui demeurent

Dans l'Ombre qui s'éclaire et s'épaissit,

Dans l'Arbre qui frémit, dans le Bois qui gémit

Et dans l'Eau qui coule et dans l'Eau qui dort,

Des Souffles plus forts qui ont pris

Le Souffle des Morts qui ne sont pas morts,

Des Morts qui ne sont pas partis,

Des Morts qui ne sont pas sous la Terre.

 

Ecoute plus souvent

Les Choses que les Etres,

La Voix du Feu s'entend,

Entends la Voix de l'Eau

Ecoute le Vent

Le Buisson en sanglots,

C'est le Souffle des Ancêtres.

Link to post
Share on other sites
Guest Jouljoul

Merci, Raziela, d'alimenter ce topique car il est ouvert à tous ...

 

Mahmoud Azad (Iran)

 

Les miroirs sont vides

 

On a fait main basse sur les marionnettes dans la nuit

Il n'y a pas de visages dans la ville

Dans la ville

les magasins sont ouverts

ouverts et vides

et sombres.

Les marchands mélancoliques

se plaignent

Du vent

de la pluie (et des chômeurs)

Les marchands mélancoliques disent :

On n'a jamais vu une telle pluie

n'est-ce pas ?

c'est une pluie violente

Et les clients incrédules vont aux nouvelles

par toute la ville.

 

Derrière les vitrines

On a dispoisé des conserves et des fleurs en papier

On a effacé sur les briques vernissées

l'image des truites.

On a enterré les vignes dans la ville.

Les marchands mélancoliques dans la ville

ont jeté les jarres vides

sur le pavé des rues.

On a mis en sommeil les visages dans la rue.

Link to post
Share on other sites
Guest Jouljoul

Aménokhal Moussa Hag Amastan'

 

Lettre

 

Dâssine, parmi ses femmes, est un dattier entre des lataniers.

Dâssine, parmi ses femmes, est un mehari de Gadallam entre des mehara du Mouydir.

Dâssine, parmi ses femmes, est une lance de Maghi entre des lances d'Arren-Tazerouk.

Ô Dâssine ould-Yemma, ton cousin, fils de la soeur de ta mère, t'écrit ceci :

 

"Il est jeune comme le riz qui vient de se former dans la rizière. Il est éclatant comme son bouclier d'Aménokhal. Il est noble comme son sabre de guerre. Tu peux l'aimer.

Ô pur visage dont l'éclat traverserait un voile épais, Ô Dâssine, ton cousin, fils de la soeur de ta mère, Moussa Ag-Amastan' te demande de lui permettre de prendre part à la réunion poétique et galante que tu vas présider ! Personne n'a jamais vu son visage. Personne n'a jamais entendu chanter son coeur."

Link to post
Share on other sites
Guest Jouljoul

Aménokhal Moussa Hag Amastan'

 

La déclaration

 

O Dâssine, puisque ton imrad a chanté pour moi et puisque tu m'as permis de m'asseoir à tes pieds, permets-moi aussi de te jurer que tu seras toujours libre dans le jardin de mon coeur ! Ne crains donc pas que je veuille régner sur toi. On n'asservit pas une lionne ou un rossignol.

 

O ma rose du Hoggar, ô ma montagne bleue, ô mon tapid de laine blanche, ô mon urne, ô ma fontaine, ô ma rivière ! O toi que j'aime ! Toi, la plus belle, la plus fraîche, la plus parfumée, la plus fière ! Toi, que tous les hommes préfèrent et que je préfère ! Je veux que tu sois mon épouse. Sublime oiseau du Hoggar, je veux être ton nid !

 

 

Un soir

 

Un soir, un de mes guerriers a dit : "Elle est l'or et l'argent martelés ensemble".

Un autre a dit : "Elle est la salive de ma bouche".

Un autre, encore, a déclaré : "Elle est un rosier dans mon coeur. Elle est l'eau de Zem-Zem que je préfère à l'eau de Tazerouk. Elle est le paradis".

 

Enfin, mon plus cher compagnon a prononcé : "O Moussa, toi qui la chéris comme nous tous, dis-nous ce qu'elle est !"

 

J'ai répondu : "Dâssine est la colombe et l'hyène, le lit et la tombe, le ciel et l'enfer. Mais, si j'étais devenu un fils de la poussière, frère des djnouns, je sortirais de mon tombeau pour revoir Dâssine. Il lui serait impossible de me chasser, car je serais mêlé à l'air qu'elle respire, et je la possèderais jusque dans les replis les plus chauds de son coeur".

Link to post
Share on other sites

De Gibran le passage que j'aime le plus

 

Alors Almitra dit, Parle-nous de l'Amour.

 

Et il leva la tête et regarda le peuple assemblé, et le calme s'étendit sur eux. Et d'une voix forte il dit :

 

Quand l'amour vous fait signe, suivez le.

 

Bien que ses voies soient dures et rudes.

 

Et quand ses ailes vous enveloppent, cédez-lui.

 

Bien que la lame cachée parmi ses plumes puisse vous blesser.

 

Et quand il vous parle, croyez en lui.

 

Bien que sa voix puisse briser vos rêves comme le vent du nord dévaste vos jardins.

 

Car de même que l'amour vous couronne, il doit vous crucifier.

 

De même qu'il vous fait croître, il vous élague.

 

De même qu'il s'élève à votre hauteur et caresse vos branches les plus délicates qui frémissent au soleil,

 

Ainsi il descendra jusqu'à vos racines et secouera leur emprise à la terre.

 

Comme des gerbes de blé, il vous rassemble en lui.

 

Il vous bat pour vous mettre à nu.

 

Il vous tamise pour vous libérer de votre écorce.

 

Il vous broie jusqu'à la blancheur.

 

Il vous pétrit jusqu'à vous rendre souple.

 

Et alors il vous expose à son feu sacré, afin que vous puissiez devenir le pain sacré du festin sacré de Dieu.

 

Toutes ces choses, l'amour l'accomplira sur vous afin que vous puissiez connaître les secrets de votre cœur, et par cette connaissance devenir une parcelle du cœur de la Vie.

 

Mais si, dans votre appréhension, vous ne cherchez que la paix de l'amour et le plaisir de l'amour.

 

Alors il vaut mieux couvrir votre nudité et quitter le champ où l'amour vous moissonne,

 

Pour le monde sans saisons où vous rirez, mais point de tous vos rires, et vous pleurerez, mais point de toutes vos larmes.

 

L'amour ne donne que de lui-même, et ne prend que de lui-même.

 

L'amour ne possède pas, ni ne veut être possédé.

 

Car l'amour suffit à l'amour.

 

Quand vous aimez, vous ne devriez pas dire, "Dieu est dans mon cœur", mais plutôt, "Je suis dans le cœur de Dieu".

 

Et ne pensez pas que vous pouvez infléchir le cours de l'amour car l'amour, s'il vous en trouve digne, dirige votre cours.

 

L'amour n'a d'autre désir que de s'accomplir.

 

Mais si vous aimez et que vos besoins doivent avoir des désirs, qu'ils soient ainsi :

 

Fondre et couler comme le ruisseau qui chante sa mélodie à la nuit.

 

Connaître la douleur de trop de tendresse.

 

Etre blessé par votre propre compréhension de l'amour ;

 

Et en saigner volontiers et dans la joie.

 

Se réveiller à l'aube avec un cœur prêt à s'envoler et rendre grâce pour une nouvelle journée d'amour ;

 

Se reposer au milieu du jour et méditer sur l'extase de l'amour ;

 

Retourner en sa demeure au crépuscule avec gratitude ;

 

Et alors s'endormir avec une prière pour le bien-aimé dans votre cœur et un chant de louanges sur vos lèvres.

Bien évidemment, mesdames, ça n'est pas trés saharien, mais c'est ce que j'ai sous sous la main

Link to post
Share on other sites
Guest Jouljoul

Ce n'est peut-être pas très saharien, mais cela fait que cela frappe directement où cela doit frapper :

 

"Quand l'amour vous fait signe, suivez le.

Bien que ses voies soient dures et rudes.

Et quand ses ailes vous enveloppent, cédez-lui.

Bien que la lame cachée parmi ses plumes puisse vous blesser.

Et quand il vous parle, croyez en lui."

 

Excellent choix, Galli.

Link to post
Share on other sites

La Dame du Printemps

Ses longs cheveux d'aurore ogivant son front lisse,

La Dame du Printemps, en un songe éternel,

Au bord du lac où sonnent les cors d'Avenel

Mire les fleurs de sa robe de haute lisse.

 

Parmi l'Avril épars, et les tièdes délices,

Limpide, elle sourit à l'azur fraternel.

Ses yeux ont la couleur du lac originel,

Et son corps se balance au rythme des calices.

 

L'étendard bleu frissonne au vent sur les tourelles :

Or le doux mal qui chante au coeur des tourterelles

En son coeur berce un rêve ineffable à saisir.

 

C'est la langueur d'aimer qui brame sur la berge,

Et de ses longues mains, elle flatte, la Vierge,

À ses pieds allongé son tigre, le Désir.

 

Albert Samain

Link to post
Share on other sites

(Recueil : Les heures claires 1896-1905-1911)

 

Au clos de notre amour, l'été se continue

 

Au clos de notre amour, l'été se continue :

Un paon d'or, là-bas, traverse une avenue ;

Des pétales pavoisent

- Perles, émeraudes, turquoises -

L'uniforme sommeil des gazons verts

Nos étangs bleus luisent, couverts

Du baiser blanc des nénuphars de neige ;

Aux quinconces, nos groseilliers font des cortèges ;

Un insecte de prisme irrite un coeur de fleur ;

De merveilleux sous-bois se jaspent de lueurs ;

Et, comme des bulles légères, mille abeilles

Sur des grappes d'argent vibrent au long des treilles.

 

L'air est si beau qu'il paraît chatoyant ;

Sous les midis profonds et radiants

On dirait qu'il remue en roses de lumière ;

Tandis qu'au loin, les routes coutumières

Telles de lents gestes qui s'allongent vermeils,

A l'horizon nacré, montent vers le soleil.

 

Certes, la robe en diamants du bel été

Ne vêt aucun jardin d'aussi pure clarté.

Et c'est la joie unique éclose en nos deux âmes,

Qui reconnaît sa vie en ces bouquets de flammes.

 

Emile Verhaeren

Link to post
Share on other sites

Les trois "Amis" pour la VIE

de la langue française...

 

 

 

Ils sont plus que trois amis,

Unis devant le big-bang sur

Le grand escalier de l'Infini...

 

La première, ouverte pour donner,

Le deuxième, plat comme un mur,

Atlas le coeur univers portant,

La troisième, à la longévité,

La complémentarité, la complicité

S'occupe, donnant et recevant,

Fière comme pour deux du bébé

 

La première prémices forge, soucis

De la Victoire de la création,

Le deuxième insuffle l'Infini,

Brise infinitésimale, incommensurable,

La troisième pour ses Enfants passion

L'emporte... L'originalité ineffable,

S'y glissant multitudes de créations

 

La première ouVerte pour receVoir,

Le deuxième repoussant lImites

De l'horizons et fait le lIen

Avec la troisième qui porte Espoir

Aux Etoiles venant en la suite,

Parfois en filante, saluer quotidien,

Comme un hommage à l'originelle sève,

Des âmes qui ont pris à ce rêve

Eveillé corps, fleuris de la graine

Qui n'a à aucun moment brisé chaîne.

 

Mais les trois ne sont pas seuls,

Et ont besoin des autres pour joie.

En d'autres lieux aussi se cueillent

L'essence, le sens de ces trois,

En d'autres cieux, d'autres bouches,

Où d'autres "amis" en font la souche.

 

À nous francophones, à l'élan

Prononcés d'encre-sang qui le lit,

Ils sont é-toiles tout simplement,

"Humblement", unis pour la VIE...

 

 

 

 

 

© Pascal Lamachère - 12/10/2002

Link to post
Share on other sites

Le bouquet du bonheur

 

 

 

Accepte, ces quelques fleurs que ma main a cueillies

Au hasard de mes pas au pied de haies touffues

Brassée de fleurs sauvages peut-être un peu fanées

Gerbe sans prétention offrande inattendue

Vois, ces coquelicots au rouge suranné

Et ces bleuets fragiles au délicat bleuté

Voisinent harmonieusement dans leur diversité

Parmi ces granulées, je crois, bien accueillies

J'ai vu dans tes prunelles mon idée bienvenue

Car le charme de ces fleurs a vite gagné ton cœur

J'y ai vu de l'extase cette grâce inconnue

Quand tu as emporté ce bouquet de bonheur

 

 

Par X.Cépygé

Les Maissineries VIII.19

Link to post
Share on other sites

Join the conversation

You can post now and register later. If you have an account, sign in now to post with your account.
Note: Your post will require moderator approval before it will be visible.

Guest
Répondre

×   Pasted as rich text.   Paste as plain text instead

  Only 75 emoji are allowed.

×   Your link has been automatically embedded.   Display as a link instead

×   Your previous content has been restored.   Clear editor

×   You cannot paste images directly. Upload or insert images from URL.

×
×
  • Create New...