Guest Jouljoul Posted March 13, 2007 Partager Posted March 13, 2007 Bon, je me lance dans la même veine que "Délices ..." mais cette fois, voyons les choses en grand, ainsi nous lirons avec plaisir les apports que chacun voudra nous apporter et ouvrir, du même coup, la porte à d'autres goûteurs de délices ... Bernard Binlin Dadié (Côte d'Ivoire) Aux poètes Pêcheurs d'aurores Briseurs de chaînes Dans la nuit, Moissonneurs d'étoiles Vieux paladins, Courant le monde, Ma terre geint de tous les murmures Mon ciel gronde de tous les cris étouffés. J'ai mal aux angles Dans ma cage Dans mon silence d'acier D'orage. Pêcheurs d'aurores Moissonneurs d'étoiles Faites le jour autour de moi, Le jour autour des miens. Citer Link to post Share on other sites
Guest Jouljoul Posted March 13, 2007 Partager Posted March 13, 2007 Bernard Binlin Dadié (Côte d'Ivoire) Encore Binlin Dadié ... Rêve Je voudrais Me délivrer du besoin Pour apprendre à penser. Retrouver la liberté de mes mains De mes yeux, De ma voix, De mes pas, De mon souffle ; Me délivrer de la faim, Pour apprendre à rire ; Dominer la mort Pour vivre ; Palper le cosmis entre mes doigts fluets ; Avec des serres d'aigle Pour lacérer le mince voile du prestige épais ; La voix de l'ange Pour attendrir Le maître et l'esclave ; Aimer Et l'homme et l'univers. Citer Link to post Share on other sites
Gallizour 10 Posted March 14, 2007 Partager Posted March 14, 2007 Muhammad par Mahmoud Darwich Oiseau terrorisé par l'enfer tombant du ciel, Muhammad se niche dans l'étreinte de son père : Protège-moi De l'envol, père, mon aile est encore Petite pour le vent . . . et la lumière est noire Muhammad Voudrait rentrer à la maison, Sans vélo . . . ou chemise neuve. Il voudrait retrouver le banc de l'école. . . Le cahier de grammaire et des conjugaisons : Porte-moi Chez nous, père, que je fasse mes devoirs Et accomplisse ma vie, petit à petit. . . Au bord de la mer, sous les palmiers, Rien de plus, rien. Muhammad Fait face à une armée, sans pierre ou éclats Des planètes et il n'a pas remarqué le mur pour y écrire : « Ma liberté ne mourra pas ». Il n'a pas encore de liberté Pour la défendre, pas d'horizon pour la colombe De Picasso et il n'a pas fini De naître dans un nom qui lui fait porter la malédiction du nom . . . Combien Encore, naîtra-t-il de lui-même, enfant Amputé d'un pays... d'un rendez-vous avec l'enfance ? Où rêvera-t-il, si le rêve le visitait. . . Et la terre est une plaie . . . et un temple ? Muhammad Voit venir sa mort, inexorable. Mais à se souvient soudain D'une panthère qu'il a vue à la télé, Une panthère puissante qui tenait un faon à sa merci Mais qui, une fois près de lui, sentit l'odeur de lait Et ne le dévora pas. Comme si le lait apprivoisait les bêtes sauvages. Moi aussi, j'en réchapperais, se dit l'enfant Et il pleure : Ma vie, là-bas, est une cachette Au fond de l'armoire de ma mère. J'en réchapperai . . . et je témoignerai. Muhammad, Un ange pauvre, à bout portant Du fusil de son chasseur de sang-froid. Une heure déjà Que la caméra capte chacun des mouvements du garçon Qui s'assemble dans son ombre. Son visage, telle l'aube, est net. Son cœur, telle une pomme, est net. Ses dix doigts, telles des bougies, sont nets Et la rosée, sur son pantalon, est nette. . . Son chasseur aurait pu s'accorder un instant de réflexion, Se dire : je l'épargnerai en attendant qu'il apprenne A épeler correctement sa Palestine. . . Je l'épargnerai maintenant, en gage de ma conscience, Et l'abattrai, plus tard, lorsqu'il se révoltera Muhammad, Petit Jésus endormi et rêvant à l'intérieur D'une icône Faite de cuivre, D'un rameau de l'olivier Et de l'âme d'un peuple renaissant Muhammad, Sang superflu pour la quête des prophètes, Monte donc au Jujubier céleste* Ô Muhammad Citer Link to post Share on other sites
Guest Jouljoul Posted March 14, 2007 Partager Posted March 14, 2007 Pablo Neruda Je peux écrire les vers les plus tristes cette nuit. Écrire, par exemple : "La nuit est étoilée et les astres d'azur tremblent dans le lointain." Le vent de la nuit tourne dans le ciel et chante. Je peux écrire les vers les plus tristes cette nuit. Je l'aimais et, parfois, elle aussi, elle m'aima. Les nuits comme cette nuit, je l'avais entre mes bras. Je l'embrassai tant de fois sous le ciel, ciel infini. Elle m'aima et, parfois, moi aussi, je l'ai aimée. Comment n'aimerait-on pas ses grands yeux fixes ? Je peux écrire les vers les plus tristes cette nuit. Penser que je ne l'ai pas. Regretter l'avoir perdue. Entendre la nuit immense et plus immense sans elle. Et le vers tombe dans l'âme comme la rosée dans l'herbe. Qu'importe que mon amour n'ait pu la retenir ! La nuit est pleine d'étoiles, elle n'est pas avec moi. Voilà tout. Au loin, on chante. C'est au loin. Et mon âme est mécontente parce que je l'ai perdue. Comme pour l'approcher, mon regard la cherche. Et mon coeur aussi la cherche, elle n'est pas avec moi. Et c'est bien la même nuit qui blanchit les mêmes arbres. Mais nous autres, ceux d'alors, nous ne sommes plus les mêmes. Je ne l'aime plus, il est vrai. Pourtant, combien je l'aimais ! Ma voix appelait le vent pour aller à son oreille. A un autre. A un autre, elle sera. Ainsi qu'avant mes baisers. Avec sa voix, son corps clair. Avec ses yeux infinis. Je ne l'aime plus, il est vrai, pourtant, peut-être l'aimè-je. Il est si bref l'amour et si long, l'oubli. C'était en des nuits pareilles, je l'avais entre mes bras Et mon âme est mécontente parce que je l'ai perdue. Même si cette douleur est la dernière par elle Et même si ce poème est le dernier vers pour elle. Citer Link to post Share on other sites
Guest Jouljoul Posted March 15, 2007 Partager Posted March 15, 2007 Pierre Louÿs hem, un peu licencieux :o - Mon D. pardonnez-moi pour cette trivialité ! - mais, allons ! cela détendra l'atmosphère ;) !!! "Mon amour, je veux prendre ici Sur un tapis de couleur turque Votre bouche et le point précis Où votre svelte corps bifurque". P.S. : si cela offusque notre honorable assemblée, n'hésitez pas à le faire "censurer" :chut: Citer Link to post Share on other sites
Gallizour 10 Posted March 16, 2007 Partager Posted March 16, 2007 Pour continuer dans la licence Mais sacrée celle là, car elle vient du Cantique des Cantiques [sepher Tehillim] Reviens, reviens, Sulamite; reviens, reviens, que nous te regardions! Ah! Vous la regardez, la Sulamite, comme une danse en deux chœurs! Que tes pieds sont beaux dans tes sandales, fille de prince!La courbe de tes flancs est comme un collier, œuvre des mains d'un artiste. Ton giron, une coupe arrondie, que les vins n'y manquent pas!Ton ventre, un monceau de froment, de lis environné. Tes deux seins ressemblent à deux faons, jumeaux d'une gazelle. Ton cou, une tour d'ivoire.Tes yeux, les piscines de Heshbôn, près de la porte de Bat-Rabbim.Ton nez, la tour du Liban, sentinelle tournée vers Damas. Ton chef se dresse, semblable au Carmel, et les nattes de ta tête sont comme la pourpre;un roi est pris dans ces ruissellements. Que tu es belle, que tu es charmante, ô amour, ô délices! Dans ton élan tu ressembles au palmier, tes seins en sont les grappes. J'ai dit : Je monterai au palmier, j'en saisirai les régimes.Tes seins, qu'ils soient des grappes de raisin, le parfum de ton souffle, celui des pommes; tes discours, un vin exquis! Citer Link to post Share on other sites
Guest Jouljoul Posted March 16, 2007 Partager Posted March 16, 2007 Ah, je m'empresse de ce pas de continuer par les premiers verserts (sacrés) de "Nachid el-anâchid" - Le Cantique des cantiques ... Le plus beau chant de Salomon (Soleïmân) Qu'il m'embrasse à pleine bouche ! Car tes caresses sont meilleures que du vin, meilleurs que la senteur de tes parfums. Ta personne est un parfum raffiné. C'est pourquoi les adolescentes sont amoureuses de toi. Entraîne-moi après toi, courons. Le roi me fait entrer dans sa chambre : "Soyons heureux et joyeux grâce à toi". ليقبلني بقبلات فمه لأن حبك أطيب من آلخمر لرائحة أدهانك آلطببة آسمك دهن مهراق لذالك أحبتك آلعذارى أجذبني وراءك فنجري أدخلني آلملك ألى حجاله نبتهج و نفرح بك Citer Link to post Share on other sites
Guest Jouljoul Posted March 18, 2007 Partager Posted March 18, 2007 Hamid Goul (Afghanistan) Ballade Est-ce un bijou sur ton front, ou l'étoile du matin ? Est-ce une coupe de porcelaine chinoise, ou ta bouche ? Est-ce de la rosée, ou les perles de tes larmes ? Est-ce l'éclair d'un sabre, ou ton regard ? Est-ce ta voix, ou la chanson d'un oiseau ? Est-ce le casque d'un guerrier, ou ta coiffure de fête ? Est-ce ta robe brodée de fleurs, ou la robe du printemps ? Est-ce la lune de la quinzième nuit, ou ton visage rayonnant ? Est-ce ton bras, ou le bâton de Moïse ? Est-ce ton sein, ou la coupole du ciel ? Est-ce ton ventre, ou le trône de Souleïman ? Est-ce la brise parfumée, ou ton haleine ? Est-ce le rossignol qui gémit, ou le coeur de Hamid Goul ? Citer Link to post Share on other sites
Guest Jouljoul Posted March 18, 2007 Partager Posted March 18, 2007 Nour Ouddin (Afghanistan) Tu as le parfum d'un coffret ... Tu as le parfum d'un coffret qui aurait contenu de l'encens et du camphre. Des poètes m'ont dit que la chevelure des houriates n'est pas plus noire et plus parfumée que ta chevelure. - Mes joues roses sont fines comme du papier. J'ai gardé vierges les grenades de ma gorge. Ne porte pas sur elles une main brutale ! Elles sont fragiles. Parle doucement. Tous connaissent notre amour. J'ai mis un collier de giroflées et d'amulettes. J'ai inondé de parfum mes tresses. Respire-les. Je t'ai enlevé le sommeil, dis-tu ? Le suc de ma bouche te guérira. Citer Link to post Share on other sites
Guest Jouljoul Posted March 19, 2007 Partager Posted March 19, 2007 Léopold Sédar Senghor Souffles (extrait) Ecoute plus souvent Les Choses que les Etres, La Voix du Feu s'entend, Entends la Voix de l'Eau Ecoute le Vent Le Buisson en sanglots, C'est le Souffle des Ancêtres. Il redit chaque jour le Pacte, Le grand Pacte qui lie, Qui lie à la Loi notre Sort, Aux Actes des Souffles plus fort Le lourd Pacte qui nous lie à la Vie. La lourde Loi qui nous lie aux Actes Des Souffles qui se meurent Dans le lit et sur les rives du Fleuve, Des Souffles qui se meuvent Dans le Rocher qui geint et dans l'Herbe qui pleure. Des Souffles qui demeurent Dans l'Ombre qui s'éclaire et s'épaissit, Dans l'Arbre qui frémit, dans le Bois qui gémit Et dans l'Eau qui coule et dans l'Eau qui dort, Des Souffles plus forts qui ont pris Le Souffle des Morts qui ne sont pas morts, Des Morts qui ne sont pas partis, Des Morts qui ne sont pas sous la Terre. Ecoute plus souvent Les Choses que les Etres, La Voix du Feu s'entend, Entends la Voix de l'Eau Ecoute le Vent Le Buisson en sanglots, C'est le Souffle des Ancêtres. Citer Link to post Share on other sites
Guest Jouljoul Posted March 20, 2007 Partager Posted March 20, 2007 Merci, Raziela, d'alimenter ce topique car il est ouvert à tous ... Mahmoud Azad (Iran) Les miroirs sont vides On a fait main basse sur les marionnettes dans la nuit Il n'y a pas de visages dans la ville Dans la ville les magasins sont ouverts ouverts et vides et sombres. Les marchands mélancoliques se plaignent Du vent de la pluie (et des chômeurs) Les marchands mélancoliques disent : On n'a jamais vu une telle pluie n'est-ce pas ? c'est une pluie violente Et les clients incrédules vont aux nouvelles par toute la ville. Derrière les vitrines On a dispoisé des conserves et des fleurs en papier On a effacé sur les briques vernissées l'image des truites. On a enterré les vignes dans la ville. Les marchands mélancoliques dans la ville ont jeté les jarres vides sur le pavé des rues. On a mis en sommeil les visages dans la rue. Citer Link to post Share on other sites
Guest Jouljoul Posted March 22, 2007 Partager Posted March 22, 2007 Merci d'embellir ce jardin poétique, Raziela ! Citer Link to post Share on other sites
Guest Jouljoul Posted March 24, 2007 Partager Posted March 24, 2007 Aménokhal Moussa Hag Amastan' Lettre Dâssine, parmi ses femmes, est un dattier entre des lataniers. Dâssine, parmi ses femmes, est un mehari de Gadallam entre des mehara du Mouydir. Dâssine, parmi ses femmes, est une lance de Maghi entre des lances d'Arren-Tazerouk. Ô Dâssine ould-Yemma, ton cousin, fils de la soeur de ta mère, t'écrit ceci : "Il est jeune comme le riz qui vient de se former dans la rizière. Il est éclatant comme son bouclier d'Aménokhal. Il est noble comme son sabre de guerre. Tu peux l'aimer. Ô pur visage dont l'éclat traverserait un voile épais, Ô Dâssine, ton cousin, fils de la soeur de ta mère, Moussa Ag-Amastan' te demande de lui permettre de prendre part à la réunion poétique et galante que tu vas présider ! Personne n'a jamais vu son visage. Personne n'a jamais entendu chanter son coeur." Citer Link to post Share on other sites
Guest Jouljoul Posted March 25, 2007 Partager Posted March 25, 2007 Aménokhal Moussa Hag Amastan' La déclaration O Dâssine, puisque ton imrad a chanté pour moi et puisque tu m'as permis de m'asseoir à tes pieds, permets-moi aussi de te jurer que tu seras toujours libre dans le jardin de mon coeur ! Ne crains donc pas que je veuille régner sur toi. On n'asservit pas une lionne ou un rossignol. O ma rose du Hoggar, ô ma montagne bleue, ô mon tapid de laine blanche, ô mon urne, ô ma fontaine, ô ma rivière ! O toi que j'aime ! Toi, la plus belle, la plus fraîche, la plus parfumée, la plus fière ! Toi, que tous les hommes préfèrent et que je préfère ! Je veux que tu sois mon épouse. Sublime oiseau du Hoggar, je veux être ton nid ! Un soir Un soir, un de mes guerriers a dit : "Elle est l'or et l'argent martelés ensemble". Un autre a dit : "Elle est la salive de ma bouche". Un autre, encore, a déclaré : "Elle est un rosier dans mon coeur. Elle est l'eau de Zem-Zem que je préfère à l'eau de Tazerouk. Elle est le paradis". Enfin, mon plus cher compagnon a prononcé : "O Moussa, toi qui la chéris comme nous tous, dis-nous ce qu'elle est !" J'ai répondu : "Dâssine est la colombe et l'hyène, le lit et la tombe, le ciel et l'enfer. Mais, si j'étais devenu un fils de la poussière, frère des djnouns, je sortirais de mon tombeau pour revoir Dâssine. Il lui serait impossible de me chasser, car je serais mêlé à l'air qu'elle respire, et je la possèderais jusque dans les replis les plus chauds de son coeur". Citer Link to post Share on other sites
Gallizour 10 Posted March 25, 2007 Partager Posted March 25, 2007 De Gibran le passage que j'aime le plus Alors Almitra dit, Parle-nous de l'Amour. Et il leva la tête et regarda le peuple assemblé, et le calme s'étendit sur eux. Et d'une voix forte il dit : Quand l'amour vous fait signe, suivez le. Bien que ses voies soient dures et rudes. Et quand ses ailes vous enveloppent, cédez-lui. Bien que la lame cachée parmi ses plumes puisse vous blesser. Et quand il vous parle, croyez en lui. Bien que sa voix puisse briser vos rêves comme le vent du nord dévaste vos jardins. Car de même que l'amour vous couronne, il doit vous crucifier. De même qu'il vous fait croître, il vous élague. De même qu'il s'élève à votre hauteur et caresse vos branches les plus délicates qui frémissent au soleil, Ainsi il descendra jusqu'à vos racines et secouera leur emprise à la terre. Comme des gerbes de blé, il vous rassemble en lui. Il vous bat pour vous mettre à nu. Il vous tamise pour vous libérer de votre écorce. Il vous broie jusqu'à la blancheur. Il vous pétrit jusqu'à vous rendre souple. Et alors il vous expose à son feu sacré, afin que vous puissiez devenir le pain sacré du festin sacré de Dieu. Toutes ces choses, l'amour l'accomplira sur vous afin que vous puissiez connaître les secrets de votre cœur, et par cette connaissance devenir une parcelle du cœur de la Vie. Mais si, dans votre appréhension, vous ne cherchez que la paix de l'amour et le plaisir de l'amour. Alors il vaut mieux couvrir votre nudité et quitter le champ où l'amour vous moissonne, Pour le monde sans saisons où vous rirez, mais point de tous vos rires, et vous pleurerez, mais point de toutes vos larmes. L'amour ne donne que de lui-même, et ne prend que de lui-même. L'amour ne possède pas, ni ne veut être possédé. Car l'amour suffit à l'amour. Quand vous aimez, vous ne devriez pas dire, "Dieu est dans mon cœur", mais plutôt, "Je suis dans le cœur de Dieu". Et ne pensez pas que vous pouvez infléchir le cours de l'amour car l'amour, s'il vous en trouve digne, dirige votre cours. L'amour n'a d'autre désir que de s'accomplir. Mais si vous aimez et que vos besoins doivent avoir des désirs, qu'ils soient ainsi : Fondre et couler comme le ruisseau qui chante sa mélodie à la nuit. Connaître la douleur de trop de tendresse. Etre blessé par votre propre compréhension de l'amour ; Et en saigner volontiers et dans la joie. Se réveiller à l'aube avec un cœur prêt à s'envoler et rendre grâce pour une nouvelle journée d'amour ; Se reposer au milieu du jour et méditer sur l'extase de l'amour ; Retourner en sa demeure au crépuscule avec gratitude ; Et alors s'endormir avec une prière pour le bien-aimé dans votre cœur et un chant de louanges sur vos lèvres. Bien évidemment, mesdames, ça n'est pas trés saharien, mais c'est ce que j'ai sous sous la main Citer Link to post Share on other sites
Guest Jouljoul Posted March 25, 2007 Partager Posted March 25, 2007 Ce n'est peut-être pas très saharien, mais cela fait que cela frappe directement où cela doit frapper : "Quand l'amour vous fait signe, suivez le. Bien que ses voies soient dures et rudes. Et quand ses ailes vous enveloppent, cédez-lui. Bien que la lame cachée parmi ses plumes puisse vous blesser. Et quand il vous parle, croyez en lui." Excellent choix, Galli. Citer Link to post Share on other sites
Bleuette 10 Posted March 26, 2007 Partager Posted March 26, 2007 La Dame du Printemps Ses longs cheveux d'aurore ogivant son front lisse, La Dame du Printemps, en un songe éternel, Au bord du lac où sonnent les cors d'Avenel Mire les fleurs de sa robe de haute lisse. Parmi l'Avril épars, et les tièdes délices, Limpide, elle sourit à l'azur fraternel. Ses yeux ont la couleur du lac originel, Et son corps se balance au rythme des calices. L'étendard bleu frissonne au vent sur les tourelles : Or le doux mal qui chante au coeur des tourterelles En son coeur berce un rêve ineffable à saisir. C'est la langueur d'aimer qui brame sur la berge, Et de ses longues mains, elle flatte, la Vierge, À ses pieds allongé son tigre, le Désir. Albert Samain Citer Link to post Share on other sites
Guest Jouljoul Posted March 26, 2007 Partager Posted March 26, 2007 Il est bon, ce poème d'Albert Samain ! Une telle fraîcheur ! Citer Link to post Share on other sites
Bleuette 10 Posted March 26, 2007 Partager Posted March 26, 2007 Merci Joul Citer Link to post Share on other sites
Bleuette 10 Posted March 27, 2007 Partager Posted March 27, 2007 (Recueil : Les heures claires 1896-1905-1911) Au clos de notre amour, l'été se continue Au clos de notre amour, l'été se continue : Un paon d'or, là-bas, traverse une avenue ; Des pétales pavoisent - Perles, émeraudes, turquoises - L'uniforme sommeil des gazons verts Nos étangs bleus luisent, couverts Du baiser blanc des nénuphars de neige ; Aux quinconces, nos groseilliers font des cortèges ; Un insecte de prisme irrite un coeur de fleur ; De merveilleux sous-bois se jaspent de lueurs ; Et, comme des bulles légères, mille abeilles Sur des grappes d'argent vibrent au long des treilles. L'air est si beau qu'il paraît chatoyant ; Sous les midis profonds et radiants On dirait qu'il remue en roses de lumière ; Tandis qu'au loin, les routes coutumières Telles de lents gestes qui s'allongent vermeils, A l'horizon nacré, montent vers le soleil. Certes, la robe en diamants du bel été Ne vêt aucun jardin d'aussi pure clarté. Et c'est la joie unique éclose en nos deux âmes, Qui reconnaît sa vie en ces bouquets de flammes. Emile Verhaeren Citer Link to post Share on other sites
Bleuette 10 Posted March 27, 2007 Partager Posted March 27, 2007 Les trois "Amis" pour la VIE de la langue française... Ils sont plus que trois amis, Unis devant le big-bang sur Le grand escalier de l'Infini... La première, ouverte pour donner, Le deuxième, plat comme un mur, Atlas le coeur univers portant, La troisième, à la longévité, La complémentarité, la complicité S'occupe, donnant et recevant, Fière comme pour deux du bébé La première prémices forge, soucis De la Victoire de la création, Le deuxième insuffle l'Infini, Brise infinitésimale, incommensurable, La troisième pour ses Enfants passion L'emporte... L'originalité ineffable, S'y glissant multitudes de créations La première ouVerte pour receVoir, Le deuxième repoussant lImites De l'horizons et fait le lIen Avec la troisième qui porte Espoir Aux Etoiles venant en la suite, Parfois en filante, saluer quotidien, Comme un hommage à l'originelle sève, Des âmes qui ont pris à ce rêve Eveillé corps, fleuris de la graine Qui n'a à aucun moment brisé chaîne. Mais les trois ne sont pas seuls, Et ont besoin des autres pour joie. En d'autres lieux aussi se cueillent L'essence, le sens de ces trois, En d'autres cieux, d'autres bouches, Où d'autres "amis" en font la souche. À nous francophones, à l'élan Prononcés d'encre-sang qui le lit, Ils sont é-toiles tout simplement, "Humblement", unis pour la VIE... © Pascal Lamachère - 12/10/2002 Citer Link to post Share on other sites
Guest Jouljoul Posted March 27, 2007 Partager Posted March 27, 2007 Ooooh, cela me parle, ce poème ... Citer Link to post Share on other sites
Bleuette 10 Posted March 28, 2007 Partager Posted March 28, 2007 Merci Raziella , ton " impression" me touche beaucoup Citer Link to post Share on other sites
Bleuette 10 Posted March 28, 2007 Partager Posted March 28, 2007 Le bouquet du bonheur Accepte, ces quelques fleurs que ma main a cueillies Au hasard de mes pas au pied de haies touffues Brassée de fleurs sauvages peut-être un peu fanées Gerbe sans prétention offrande inattendue Vois, ces coquelicots au rouge suranné Et ces bleuets fragiles au délicat bleuté Voisinent harmonieusement dans leur diversité Parmi ces granulées, je crois, bien accueillies J'ai vu dans tes prunelles mon idée bienvenue Car le charme de ces fleurs a vite gagné ton cœur J'y ai vu de l'extase cette grâce inconnue Quand tu as emporté ce bouquet de bonheur Par X.Cépygé Les Maissineries VIII.19 Citer Link to post Share on other sites
Bleuette 10 Posted March 28, 2007 Partager Posted March 28, 2007 merci de ton appréciation Raziella Citer Link to post Share on other sites
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