Bleuette 10 Posted March 28, 2007 Partager Posted March 28, 2007 Destinée Je suis née pour mourir ; il faudra que je meure. Mais, avant que mon âme, ne s’envole aux cieux, Avant, qu’au sablier du temps, ne sonne l’heure, Je veux encor aimer, avant l’ultime adieu. Et je veux me griser des splendides matins Et du soleil couchant qui baptise le port, Cheminer dans les bois, m’enivrer du parfum Des embruns de la mer aux couleurs de l’aurore. Je veux pouvoir, aussi, dans l’ombre des jardins, Cueillir le mimosa, la rose ou la lavande, Quand la brume est d’argent et enlace les pins Et qu’un vent épicé fait frissonner la lande. Quand l’orée de l’automne, en ses feuilles jaunies, Emprisonne, en ses rets, les vestiges d’été, Sous le galop léger des larmes de la pluie, A la tombée du jour, j’apprendrai à t’aimer. Quand l’hiver se prolonge en frissons obstinés Et nous chasse, transis, sous la neige et le vent, Je me réchaufferai près de la cheminée Attendant, près de toi, le retour du printemps. Voleront les années, passeront les hivers, De l’été, au printemps, près du chat angora, Puis, comme un écolier, mon âme buissonnière, Sous la voûte étoilée, une nuit, s’en ira. © Cypora Sebagh - 9.9.2006 Citer Link to post Share on other sites
Guest Jouljoul Posted April 4, 2007 Partager Posted April 4, 2007 ... "Et qu’un vent épicé fait frissonner la lande" ... quelle beauté dans ce vers ! Coleridge - Ad Vilmum Axiologum La récompense soit que l'écho de ton chant mille fois se répète ! Doux comme le gazouillis des bois qui s'éveillent à la bourrasque du matin ! Ecoutez les coeurs des purs, telles les grottes des anciennes montagnes, Profond, profond dans la poitrine et de la poitrine l'entonnent, Chacun sur un ton différent, entier ou par bribes musicales, Tous ont bien accueilli ta Voix, la recevant, la retenant, la prolongeant ! C'est la parole du Seigneur ! - elle est dite, et les Etres éternels Vivent et naissent comme un petit enfant - Citer Link to post Share on other sites
orandxb 10 Posted May 2, 2007 Partager Posted May 2, 2007 "Peut-être l'avenir me gardait-il encore Un retour de bonheur dont l'espoir est perdu ! Peut-être, dans la foule, une âme que j'ignore Aurait compris mon âme, et m'aurait répondu !..." Alphonse de Lamartine. j'aime beaucoup. Citer Link to post Share on other sites
orandxb 10 Posted May 2, 2007 Partager Posted May 2, 2007 Je te le dédie alors... Pour ton anniversaire ! :D tu veux dire,pas de cheuveux????????:eek: Citer Link to post Share on other sites
orandxb 10 Posted May 2, 2007 Partager Posted May 2, 2007 Tu me parles du fond d'un rêve Comme une âme parle aux vivants. Comme l'écume de la grève, Ta robe flotte dans les vents. Hugo. Citer Link to post Share on other sites
orandxb 10 Posted May 2, 2007 Partager Posted May 2, 2007 Je suis l'algue des flots sans nombre, Le captif du destin vainqueur ; Je suis celui que toute l'ombre Couvre sans éteindre son coeur. victor hugo Citer Link to post Share on other sites
orandxb 10 Posted May 2, 2007 Partager Posted May 2, 2007 Mon esprit ressemble à cette île, Et mon sort à cet océan ; Et je suis l'habitant tranquille De la foudre et de l'ouragan. Victor Hugo. Citer Link to post Share on other sites
DzadLane 10 Posted May 3, 2007 Partager Posted May 3, 2007 Rudyard Kipling Un des rares poèmes gravés dans mon esprit ;) Pour être un homme, Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie Et, sans dire un seul mot te mettre à rebâtir Ou perdre d'un seul coup le gain de cent parties Sans un geste et sans un soupir. Si tu peux être amant sans être fou d'amour, Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre, et, te sentant haï, sans haïr à ton tour, Pourtant lutter et te défendre. Si tu peux supporter d'entendre tes paroles Travesties par des gueux pour exciter les sôts, Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles Sans mentir toi-même d'un mot. Si tu peux rester digne en étant populaire, Si tu peux rester peuple en conseillant les rois Et si tu peux aimer tous tes amis en frères Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi. Si tu sais méditer, observer et connaître, Sans jamais devenir sceptique ou destructeur, Rêver, sans laisser ton rêve être ton maître Penser, sans n'être qu'un penseur. Si tu peux être dur sans jamais être en rage, Si tu peux être brave et jamais imprudent, Si tu peux être bon, si tu sais être sage, Sans être moral ni pédant. Si tu peux rencontrer triomphe après défaite Et recevoir ces deux menteurs d'un même front. Si tu peux conserver ton courage et ta tête, Quand tous les autres la perdront. Alors, les rois, les dieux, la chance et la victoire Seront à tout jamais tes esclaves soumis, Et, ce qui vaut mieux que les rois et la gloire, Tu seras un homme, mon fils. Rudyard Kipling Citer Link to post Share on other sites
Guest anais Posted May 3, 2007 Partager Posted May 3, 2007 Adlane Superbe poème. Joliment dit...... Mais, qui réunit toutes ces "sagesses" ? Peu, très peu,( voire aucun) garçon sur terre. Personne ici bas n'est digne d'être un homme, alors ! Citer Link to post Share on other sites
DzadLane 10 Posted May 3, 2007 Partager Posted May 3, 2007 Superbe poème. Joliment dit...... Mais, qui réunit toutes ces "sagesses" ? Peu, très peu,( voire aucun) garçon sur terre. Merci chère Anaïs, Je pense, en me rapportant à ton questionnement, qu'il s'agit, à juste titre, non point de garçons, mais d'Hommes, ni, encore de filles, mais de Femmes, .. et là encore ;) .. ce n'est pas l'âge dont il est question Cordialement Citer Link to post Share on other sites
Guest anais Posted May 3, 2007 Partager Posted May 3, 2007 Merci chère Anaïs, Je pense, en me rapportant à ton questionnement, qu'il s'agit, à juste titre, non point de garçons, mais d'Hommes, ni, encore de filles, mais de Femmes, .. et là encore ;) .. ce n'est pas l'âge dont il est question Cordialement Seul, un saint ou une sainte, peut en être digne, par définition. Citer Link to post Share on other sites
DzadLane 10 Posted May 3, 2007 Partager Posted May 3, 2007 Seul, un saint ou une sainte, peut en être digne, par définition. J'en conviens chère Anaïs ;) Citer Link to post Share on other sites
orandxb 10 Posted May 7, 2007 Partager Posted May 7, 2007 "Adieu ! Je crois qu'en cette vie Je ne te reverrai jamais. Dieu passe, il t'appelle et m'oublie ; En te perdant je sens que je t'aimais." Alfred de Musset. astaghfirou allah al 3dim. Citer Link to post Share on other sites
orandxb 10 Posted May 7, 2007 Partager Posted May 7, 2007 Juste pour dire que "oublier" dans ce contexte signifie "laisser en plan", "laisser derrière"... Hé oui, mon cher, le français est une langue riche... non c'est le francais qui est une langue riche,mais c'est vous qui etes riches en fatwa. Citer Link to post Share on other sites
Guest Jouljoul Posted May 9, 2007 Partager Posted May 9, 2007 La poésie est l'un des lieux où tout s'efface, où tout se dit, bon ou mauvais. Ensuite, c'est à chacun de lire ou de ne pas lire, d'apprécier ou non, sinon, à quoi bon si nous avons tous la même façon de parler, de penser, d'écrire ... il n'y aurait plus le goût d'aller à la recherche d'autres cultures, d'autres formes de pensée, d'autres voix, pour comparer ou pour se conforter dans sa propre pensée car celle-ci ne peut vivre que si elle dépasse les autres pensées en contradiction avec elle ... à la condition qu'elle en prenne connaissance, bien sûr... ... et, encore, je ne mets pas certains poètes par respect pour beaucoup d'entre nous ici ... personnellement, je peux lire sans contrainte et sans peur même les écrits qui me heurtent profondément ... Bon, voici un poème de Amadou Moustapha Wade (Sénégal) : "Quand je reviendrai" Quand je reviendrai Car il faudra revenir Il y aura du soleil plein mon coeur Il y aura des fleurs au seuil de ma vieille maison Il y aura le rire argenté des femmes Il y aura la simple joie Quand je reviendrai. Quand je reviendrai Car il faudra revenir Il y aura la misère entêtée Et les mares de sang Et la terre suintant la mort Et la douleur des convulsions Il y aura des tortionnaires Quand je reviendrai Quand je reviendrai Car il faudra revenir Il y aura des sentinelles aux portes de ma conscience Mais il y aura tout l'or de mes yeux Avec mes blancs sourires Et mes bras et mon coeur Et aussi ma voix pure Il y aura dans chaque regard La soif d'être libre. Citer Link to post Share on other sites
orandxb 10 Posted May 11, 2007 Partager Posted May 11, 2007 Mon dernier poème posté... ;) pkoi le dernier??? Citer Link to post Share on other sites
CELESTE 10 Posted May 11, 2007 Partager Posted May 11, 2007 Sur les vaines occupations des gens du siècle Quel charme vainqueur du monde Vers Dieu m'élève aujourd'hui ? Malheureux l'homme, qui fonde Sur les hommes son appui. Leur gloire fuit, et s'efface En moins de temps que la trace Du vaisseau qui fend les mers, Ou de la flèche rapide, Qui loin de l'oeil qui la guide Cherche l'oiseau dans les airs. De la Sagesse immortelle La voix tonne, et nous instruit, Enfants des hommes, dit-elle, De vos soins quel est le fruit ? Par quelle erreur, Ames vaines, Du plus pur sang de vos veines Acceptez-vous si souvent, Non un pain qui vous repaisse, Mais une ombre, qui vous laisse Plus affamés que devant ? Le pain que je vous propose Sert aux Anges d'Aliment : Dieu lui-même le compose De la fleur de son froment. C'est ce pain si délectable Que ne sert point à sa table Le Monde que vous suivez. Je l'offre à qui veut me suivre. Approchez. Voulez-vous vivre ? Prenez, mangez, et vivez. O Sagesse, ta parole Fit éclore l'Univers, Posa sur un double Pôle La Terre au milieu des Mers. Tu dis. Et les Cieux parurent, Et tous les Astres coururent Dans leur ordre se placer. Avant les Siècles tu règnes. Et qui suis-je que tu daignes Jusqu'à moi te rabaisser ? Le Verbe, image du Père, Laissa son trône éternel. Et d'une mortelle Mère Voulut naître homme, et mortel. Comme l'orgueil fut le crime Dont il naissait la Victime, Il dépouilla sa splendeur, Et vint pauvre et misérable, Apprendre à l'homme coupable Sa véritable grandeur. L'âme heureusement captive Sous ton joug trouve la paix, Et s'abreuve d'une eau vive Qui ne s'épuise jamais. Chacun peut boire en cette onde. Elle invite tout le monde. Mais nous courons follement, Chercher des sources bourbeuses, Ou des citernes trompeuses D'où l'eau luit à tout moment. J- RACINE Citer Link to post Share on other sites
Guest Jouljoul Posted May 11, 2007 Partager Posted May 11, 2007 Poème (maladroit) de mon cru : La voix de Soumia Et si à la corde des amitiés Tendue au-delà des frontières, Venait à manquer à l'appel Une voix plus légère que le grelot D'un ange perdu loin de son Eden, Je me pencherai à mon balcon Pour scruter les nuées, Questionnant la voix partie Lui demandant mon chemin, Car elle est un caillou précieux A ma promenade dans les sentes éternelles. Citer Link to post Share on other sites
Guest Jouljoul Posted May 11, 2007 Partager Posted May 11, 2007 Nosrat Rahmani Poète iranien. Exil dans l'anneau de la chaîne (extrait) Derrière la barricade des dents Plus un mot, rien. Voici longtemps qu'une chaîne Dans chaque gorge a poussé ses maillons Et les langues dans les bouches Sont immobiles et moisies Si j'entrouvre les lèvres Le sang coule, et le poison. O martyrs ! Qui donc se lèvera ? Citer Link to post Share on other sites
Guest anais Posted May 11, 2007 Partager Posted May 11, 2007 Naissance Mon Enfant, ma Vie Tu es la preuve Que je suis Et par moi tu es aussi. Par celui, qui, une nuit, M'aima si fort Que je sentis Une force dans tout mon corps. Au paroxysme de la joie, Je t'appelai, et te voilà. Tu te formas dans ma chaleur Et tu naquis de ma douleur. Comment pourrais-je t'oublier Un seul instant, oh ! mon enfant. Toi qui as tant besoin de moi De la chaleur de mes bras De mon sein qui te nourrira Et de mon coeur qui t'aimera. Sang de mon sang, fleur de mes veines Toi que j'ai semé, oh ! ma graine Au vent joyeux de mon amour. Fait d'innocence et de candeur Tu es, Enfant, tout mon bonheur. M. PRADIER. Citer Link to post Share on other sites
tafath 10 Posted July 20, 2007 Partager Posted July 20, 2007 LE SILENCE... Silence... silence... Sur les cimes, dans les vallées, Sur la neige immaculée, Dans les parcs, dans les plaines... Le monde retient son haleine. Les ruisseaux ne murmurent plus Comme dans les caves, Comme dans les vignes C'est le silence, c'est le silence Le ciel se tait... Le vent se tait Comme si c'était un jour d'été... C'est le silence, c'est le silence Mais ceci n'est Qu'une apparence! ... Interroge-le ! Est-il muet ? Ecoute-le bien Entends-le bien Il te dira combien je t'aime Sous ma poitrine mon cœur se tait De nostalgie et d'espérance... Dans le bonheur, dans la souffrance Le mot sublime est le silence, C'est le silence, c'est le silence, C'est l'ivresse de l'espérance ! ... Puis-je espérer ? Tu seras mienne ? C'est un mot vain, Je le sais bien... Le désespoir dans l'espérance C'est le silence, c'est le silence Mais ceci n'est Qu'une apparence Interroge-le ! Est-il muet? Ecoute-le bien Entends-le bien Il te dira combien je t'aime Emir Kamuran (Poète Kurde) Citer Link to post Share on other sites
tafath 10 Posted July 21, 2007 Partager Posted July 21, 2007 De rien, tina! Voici un autre de ses poèmes: LA PLUS DOUCE Sans vouloir penser à toi, Tu es toujours sous mon toit!... Entre la terre et la mer, Entre le doux et l'amer J'ai cherché un peu partout... Il n'y a rien qui soit plus doux Que vous ! ... Quand les fleurs remplissent les champs. L'hiver s'enfuit en trébuchant En touchant la boiserie, En caressant la soierie J'ai cherché un peu partout... Il n'y a rien qui soit plus doux Que vous ! ... Dans l'infini de ce monde Où la tristesse nous inonde, Lors des rêves au fond des nuits Quand le jour anime le bruit J'ai cherché un peu partout... Il n'y a rien qui soit plus doux Que vous ! ... Entre le vent, la marée, Sans perdre haleine, j'ai erré... Qu'importe richesse et honneur ?... Où est la route du bonheur ?... J'ai cherché un peu partout... Il n'y a rien qui soit plus doux Que vous ! ... Sans vouloir penser à toi... Tu es toujours sous mon toit Citer Link to post Share on other sites
Cypora 10 Posted January 25, 2011 Partager Posted January 25, 2011 Bonsoir, Je suis l'auteur de "Destinée" qui fait partie de mon recueil "LES PORTES DU TEMPS" Je suis heureuse de le retrouver ici, Poétiquement, Cypora Citer Link to post Share on other sites
walidb 10 Posted January 28, 2011 Partager Posted January 28, 2011 Voici un poème que j'aimais beaucoup étant adolescent. Comme tous les ados timides et "intellos" j'ai eu mon lot d'amours inavouées ou avouées trop tard. Avec le temps je commence à comprendre la portée bien plus profonde de ce texte: une remise en question de la réalité. Une signification métaphysique qui n’annule en rien la première mais au contraire l'enrichie. Enfin voilà c'est J'ai tant rêvé de toi de Robert Desnos. J'ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité. Est-il encore temps d'atteindre ce corps vivant Et de baiser sur cette bouche la naissance De la voix qui m'est chère ? J'ai tant rêvé de toi que mes bras habitués En étreignant ton ombre A se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas Au contour de ton corps, peut-être. Et que, devant l'apparence réelle de ce qui me hante Et me gouverne depuis des jours et des années, Je deviendrais une ombre sans doute. O balances sentimentales. J'ai tant rêvé de toi qu'il n'est plus temps Sans doute que je m'éveille. Je dors debout, le corps exposé A toutes les apparences de la vie Et de l'amour et toi, la seule qui compte aujourd'hui pour moi, Je pourrais moins toucher ton front Et tes lèvres que les premières lèvres et le premier front venu. J'ai tant rêvé de toi, tant marché, parlé, Couché avec ton fantôme Qu'il ne me reste plus peut-être, Et pourtant, qu'a être fantôme Parmi les fantômes et plus ombre Cent fois que l'ombre qui se promène Et se promènera allègrement Sur le cadran solaire de ta vie. Robert Desnos, J'ai tant rêvé de toi, in Corps et biens Citer Link to post Share on other sites
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