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Les relations troubles de la France avec le Qatar...


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« Nos très chers émirs » – 3 questions à Christian Chesnot

Édito

7 novembre 2016

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Le point de vue de Pascal Boniface

Christian Chesnot est grand reporter à France Inter, spécialiste du Moyen-Orient. Il répond à mes questions à l’occasion de la parution de l’ouvrage*aux Éditions Michel Lafon : Nos très chers émirs*: sont-ils vraiment nos amis ? co-écrit avec Georges Malbrunot, grand reporter au Figaro.

 

Les cas de corruption que vous évoquez sont-ils une spécialité française ou des États du Golfe*?

 

Ce n'est pas une spécialité française. En fait, le Qatar, et plus généralement les autres pays du Golfe, comme l'Arabie saoudite ou les Émirats arabes unis, s'intéressent de très près à trois pays occidentaux : les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France. Pourquoi ? Parce que ces trois pays, tous membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, sont les garants de leur sécurité. Washington, Londres et Paris ont tous signé des accords de défense avec les pétromonarchies et sont leurs principaux fournisseurs d'armements. Bref, les pays du Golfe dépendent entièrement d’eux pour leur sécurité. D'où la tentation de nouer des liens très proches avec les hommes et femmes politiques des pays occidentaux. Si certains élus ont été «*arrosés*» par le Qatar, essentiellement pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy (2007 à 2012), nous révélons dans notre livre que le Qatar a également financé la campagne des travaillistes et conservateurs anglais en 2015. Aux États-Unis, le vice-prince héritier, Mohamed Bin Salmane, s'est vanté d'avoir participé à hauteur de 20% au financement de la campagne d'Hillary Clinton.

 

Comment distinguer les stratégies classiques de diplomatie d’influence d’une politique active de corruption*?

 

Les pays du Golfe, en particulier le Qatar et les Émirats arabes unis, ont développé une véritable stratégie de*soft power, dont les principaux vecteurs sont l'éducation, la culture et le sport. Ce sont des États jeunes - leur indépendance datent du début des années 70 - donc ayant tendance à investir doublement dans ces domaines universels et apolitiques. Grâce à leurs immenses capacités financières, ils peuvent se permettre d'acheter tout ou presque : les tableaux les plus chers au monde ou des clubs de football prestigieux, comme le PSG ou Manchester City. Sur ce point, ils ne sont pas critiquables. Après tout, dans le village global actuel, leur argent ne provient pas de la drogue ! Pour autant, leur argent achète parfois les hommes, dans une forme de clientélisme. Et quand il y a un problème ou un obstacle, nous confiait un financier qui travaille dans les pays du Golfe, ils ont un réflexe qu'ils résument en une phrase : "Buy them !" (Achetez-les !). Résultat : il y a eu des dérives dans notre classe politique, qui a parfois eu du mal à résister aux sirènes financières du Golfe. Mais sur ce point, les torts sont partagés : les Occidentaux ont tendance encore à considérer les émirs du Golfe comme des bédouins rustres et mal éduqués à qui il faut soutirer le maximum de pétrodollars, tandis que de leur côté, ils nous perçoivent comme des gens facilement achetables, via la diplomatie du carnet de chèque et de la Rolex.

Quelles seraient les bases d’une relation saine entre la France et les États du Golfe*?

 

Dans notre esprit, il ne s'agit pas de rompre nos relations avec les pays du Golfe, qui sont anciennes et bénéfiques pour la France. Ceci dit, nos rapports avec ces pays ont besoin d'être assainis et clarifiés pour éviter les malentendus et incompréhensions. Leur agenda diplomatique ou religieux n'est pas forcément le nôtre. Il y a aussi un besoin de transparence en matière de prosélytisme religieux au moment où le président François Hollande estime qu'il existe un problème avec l'islam. Par ailleurs, la région a connu un "big bang" avec la signature de l'accord sur le nucléaire iranien, le 14 juillet 2015 à Vienne. C'est un fait majeur qui rebat les cartes au Moyen-Orient. Certes la France n'a pas à arbitrer les tensions entre chiites et sunnites, mais un alignement trop systématique sur les positions des monarchies du Golfe peut devenir contreproductif. On le voit dans le dossier du Yémen, aujourd'hui dans l'impasse, mais aussi dans la tragédie syrienne où la France a longtemps fermé les yeux sur le soutien tous azimuts de ces pays en faveur des rebelles, y compris les plus extrémistes comme le Front Al-Nosra, filiale locale d'Al-Qaïda. Les émirs ont une large responsabilité - partagée avec la Turquie d'ailleurs - dans la "jihadisation" de l'insurrection contre le régime de Bachar Al-Assad.

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Edited by Zoubir8
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Site de Mr J-C Fromentin

 

Question écrite au Premier Ministre sur des propos rapportés dans le livre «*Nos très chers émirs*»

Publié le 3 novembre 2016

*

Député non inscrit depuis fin 2015, Jean-Christophe Fromantin n’a qu’un accès très limité aux Questions au Gouvernement (0.2 question par an contre une moyenne de 1.7 question par an pour un Député faisant partie d’un groupe Députés non inscrits : lettre au Président Claude Bartolone pour plus d’équité dans le temps de parole).

C’est donc une question écrite qu’il pose au Premier ministre*:

Monsieur Fromantin interroge le Premier ministre sur les relations d’un membre de son gouvernement avec les services diplomatiques du Qatar à Paris.

Dans un livre paru récemment «*Nos très chers émirs*» de Christian Chesnot et Georges Malbrunot, il est fait mention dès les premières pages de relations directes d’un ministre avec les services diplomatiques du Qatar à Paris.

Jean-Christophe Fromantin rappelle les propos cités comme étant ceux du ministre en question à l’adresse des diplomates du Qatar*: «*En tant que ministre en charge des relations avec le Parlement, je tiens tous les députés et sénateurs de mon camp, via les questions au Gouvernement. Je peux bloquer des questions hostiles au Qatar ou, au contraire, les alimenter. Mais je ne le fais pas gratuitement*».

Ces propos, s’ils sont avérés, sont non seulement moralement très choquants mais également d’une extrême gravité. Et ce, à *un double titre*: ils piétinent le principe d’équilibre de nos institutions qui repose notamment sur une relation respectueuse entre le Parlement et le Gouvernement*; ils mettent à mal l’image de la France dans un contexte géopolitique extrêmement sensible dont le Qatar est un acteur incontournable.

Jean-Christophe Fromantin rappelle que le Premier ministre est le garant de la relation de confiance entre le Parlement et le Gouvernement. A ce titre, il demande au Premier ministre s’il est en mesure de démentir officiellement cette information* et de rassurer la représentation nationale sur l’éthique du ministre qui a la responsabilité des relations avec les parlementaires.* Le cas échéant, il demande au Premier ministre quels leviers judiciaires sont envisagés pour contester ces propos*?

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« Nos très chers Émirs » : les responsables politiques visés porteront-ils plainte ?

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Simon Barbarit 21.10.2016

 

Georges Malbrunot et Christian Chesnot publient un livre qui détaille les coulisses des relations diplomatiques entre la France et les pays du Golfe. Il y est notamment rapporté des demandes d’argent ou de cadeaux répétées de la part de plusieurs responsables politiques Français. Si les personnes citées annoncent porter plainte, les auteurs restent confiants sur les suites judiciaires.

 

«Mais les politiques français, ils prennent mon bureau pour un distributeur de billets de 500 euros ou quoi!»

Cette phrase attribuée à l’ambassadeur du Qatar en France est tirée du dernier ouvrage «Nos très chers Emirs» (ed.Michel Lafon) des journalistes Georges Malbunot et Christian Chesnot.

 

Dès l’introduction du livre, on comprend que la polémique va enfler d’autant que les deux grands reporters citent des noms de plusieurs responsables politiques français, dont il est rapporté des pratiques plus que douteuses à l’égard des différents diplomates des Pays du Golfe. Des demandes d’argent ou de cadeaux en échange de services seraient, selon les auteurs, monnaie courante pour certains élus. Un ministre est également cité.

«Allégations délirantes», «bouffonnerie insupportable» les politiques répondent

 

L’ancien ambassadeur du Qatar en France

Plus précisément, les journalistes détaillent qu’entre 2007 et 2013, l’ancien ambassadeur du Qatar en France, Mohammed al-Kuwari aurait «donné de mauvaises habitudes aux hommes politiques en les arrosant». Son successeur Meshaal al-Thani aurait lui fermé le robinet à cause notamment d’un trop fort «Qatar bashing» lié aux soupçons de financement de groupes terroristes particulièrement relayés en France après les attentats de l’année dernière.

 

Jean-Marie Le Guen accusé

L’actuel ministre des relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen est accusé d’avoir fait pression sur le nouvel ambassadeur pour obtenir une rémunération de la part du Qatar en échange de quoi il «bloquerait» par l’intermédiaire d’une agence de communication, toute question de député et sénateur de son camp, hostiles à Doha. Sur Twitter, Jean-Marie Le Guen n’a pas tardé à réagir, parle «d’allégations délirantes», annonce qu’il porte plainte en diffamation et qu’il poursuivra «tou(te)s les personnes qui reprendraient ces propos mensongers».

 

Mme Goulet aurait réclamé un « cadeau de Noël » à Meshaal al-Thani

Sur Public Sénat, la sénatrice centriste, Nathalie Goulet, annonce également qu’elle envisage de porter plainte contre ce qu’elle qualifie de «bouffonnerie insupportable». Dans cet ouvrage son nom est, en effet, cité plusieurs fois. Selon les auteurs, la présidente du groupe d’amitié France-Pays du Golfe aurait réclamé un « cadeau de Noël » à Meshaal al-Thani fin 2015 et aurait perçu une rétribution de la part de l'Arabie saoudite pour un colloque organisé en mai dernier.«Mes avocats sont dessus. C’est une diffamation. Il n’y a pas de raison de se laisser humilier (….) Je n’ai vraiment rien à me reprocher et l’offre de preuves sera quand même assez compliquée pour eux» a-t-elle ajouté (voir la vidéo).

 

D’autres noms pourraient sortir dans les prochaines semaines

Si la liste des politiques cités dans ce livre est loin d’être exhaustive, le député socialiste du Pas de Calais, Nicolas Bays, membre du groupe d’amitié France-Qatar est spécifiquement visé pour plusieurs SMS envoyés à l’ambassadeur du Qatar lui demandant de financer des vacances à Doha ou «des chaussures de marque».

 

Dans un communiqué publié sur son site Internet, Nicolas Bays dément formellement et se réserve le droit d’engager des poursuites. Quant à Rachida Dati, elle aurait, le 22 novembre 2015, demandé à l'ambassade du Qatar «*pas moins de 400.000 euros pour financer un «*club des ambassadeurs*» dans son arrondissement, somme qui lui a été refusée. La maire LR du VIIème arrondissement de Paris a annoncé à l’AFP qu’elle portait plainte. «*Entre dire qu’on va porter plainte et le faire, il y a une marge. Ce qui se passe depuis hier, je dirais que c’est de bonne guerre. S’ils ne disent rien c’est qu’ils consentent. Il sera intéressant de voir s’ils le font d’ici la fin de l’année*» réagit Chrisitan Chesnot contacté par publicsenat.fr. «*Nous ne sommes pas le café du commerce, durant notre enquête beaucoup de noms sont apparus. Nous avons cité ceux sur qui nous avions des éléments probants. Je pense que dans les semaines et les mois qui viennent d’autres noms vont sortir, et ça ne viendra pas forcement de nous*» poursuit-il.

 

Pas de groupe France-Qatar au Sénat

A l’Assemblée nationale qui compte 54 députés au sein du groupe France-Qatar, les révélations de ce livre ont eu depuis hier une conséquence. Le socialiste François Pupponi a annoncé sur LCP son attention de quitter ce groupe d’amitié*afin qu’il n’y ait pas la «*moindre suspicion*». «*Je n'ai jamais reçu de cadeau, ni de montre luxueuse, ma femme n'a jamais eu de sac à main et je n'ai pas été invité au Qatar aux frais de la princesse !*» a-t-il ajouté.

Au Sénat, même s’il a été un temps évoqué, il n’existe pas de groupe d’amitié France-Qatar, mais un groupe d’amitié France-Pays du Golfe. Le bureau du Sénat estimait, l’année dernière, que si un groupe avait été créé pour le Qatar, d’autres pourraient dans ce cas être aussi envisagés pour d’autres pays, notamment en Afrique (voir notre article). Au sein du groupe France-Pays du Golfe, c’est le sénateur LR Pierre Charon, très proche de Nicolas Sarkozy, qui occupe la fonction de président délégué pour le Qatar.

 

Obligation pour les parlementaires de déclarer «tout cadeau, don et avantage d’une valeur supérieure à 150 €»

Il semble important de préciser les règles de déontologie dans les deux assemblées. Depuis 2011, une décision du bureau de l’Assemblée nationale impose aux députés de déclarer tout voyage à l’étranger effectué en dehors du «cadre de la liste des déplacements des groupes d’amitié établie annuellement par le Bureau». En ce qui concerne les «cadeaux, dons et avantages d’une valeur supérieure à 150 €», ils sont tenus de les déclarer. Une lettre datée de juillet 2013 de Noëlle Lenoir, la déontologue de l’Assemblée nationale, indique aux parlementaires «qu’il est évidemment exclu de demander aux donateurs le montant de la place ou de l’objet offert, encore moins de se faire communiquer en fin de repas la note de restaurant. Ceci serait absurde et hautement discourtois*» (…) C’est donc à chacun d’entre vous d’apprécier la valeur du don ou de l’avantage qui vous est consenti*».

Au Sénat aussi, depuis 2014, le règlement* impose aux parlementaires de déclarer «*les déplacements financés par des organismes extérieurs au Sénat, ainsi que les cadeaux, dons et avantages en nature*», d’un montant supérieur à 150 euros. Le sénateur LR membre du bureau du Sénat, Christian Cambon s’«*étonne de toutes ces anecdotes contenus dans le livre de Chesnot et Malbrunot, qui paraissent contraire* à la déontologie des parlementaires. Les règles sont pourtant très strictes en la matière*».

 

Des cadeaux du Maroc

«*En tant que président du groupe France-Maroc, il m’est arrivé de recevoir une boite de dattes à Noël, mais si j’avais dû recevoir une paire de chaussures, à moins de 150 euros, ça aurait été des Bata*!*» plaisante-t-il. Dans son communiqué, le député Nicolas Bays indique, lui, avoir reçu deux cadeaux d’usage dans le cadre «*des relations protocolaires entretenues par le groupe d’amitié France-Qatar*». Présents qu’il assure avoir déclaré comme il se doit à la déontologue de l’Assemblée nationale le 9 janvier 2013. Contacté par publicsenat.fr, Noëlle*Lenoir ne nous a pas encore répondu sur la teneur et le montant de ces cadeaux.

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NOS TRES CHERS EMIRS… (de Christian Chesnot et Georges Malbrunot)

Publié le 26 octobre 2016 par Marc Le Stahler

 

Christian Chesnot et Georges Malbrunot…

Ces noms vous rappellent sans doute quelque chose…

On est en 2004, c’est la 2ème Guerre du Golfe. Deux reporters français*ont été*capturés en Irak*le 20 août pour servir de monnaie d’échange à des enragés*islamistes prétendant faire annuler la loi sur la laïcité.*La rumeur court*qu’une rançon de*15 millions de dollars aurait été*versée*pour assurer leur libération un peu avant Noël 2004, après*4 mois*de détention,*mais le gouvernement*n’a jamais confirmé cette information…

 

Et ça vaut sans doute mieux…

12 ans plus tard, les 2 compères d’infortune publient un ouvrage explosif qui, dans n’importe quel pays démocratique, aurait pour conséquence immédiate de provoquer un énorme tsunami politique et la démission de quelques ministres, voire du gouvernement au grand complet. Mais, dans la France «*apaisée*» du «*président normal*», ça ne*provoque que quelques bruissements épars qui risquent vite d’être étouffés dans la*masse informe d’une information orientée, filtrée, aseptisée, (auto)censurée et fermement*canalisée*dans le*courant naturel de la bien-pensance et du politiquement correct.

 

De quoi s’agit-il au juste ? Du Qatar, notamment. Vous savez, ce petit pays*du golfe, indépendant depuis*1971,*qui*combine une organisation sociale moyennâgeuse à une modernité de facade, dûe à l’or noir et au gaz liquéfié. Une monarchie wahhabite, voisine de l’Arabie, de 2,4 millions d’habitants*(dont une bonne partie quasiment réduits à l’état d’esclavage), répartis sur*une superficie égale à celle de l’Ile de France.

Un système politique par ailleurs fortement soupçonné par la «*communauté internationale*» de protéger et de financer, comme son voisin saoudien, le terrorisme international.

Pour être complet, c’est au Qatar qu’on trouve le siège de la station d’information arabe Al-Jazira, plus ou moins liée aux Frères Musulmans et, pour l’anecdote, que se déroulera la Coupe du Monde de football en 2022 !

 

QATAR

Chesnot et Malbrunot, en vrais journalistes d’investigation (du genre qui n’hésitent pas à risquer*leur peau – on l’a vu – pour les besoins d’une enquête), se sont intéressés aux petits arrangements entre amis et plus particulièrement aux mauvaises habitudes prises par certains politiciens français vis à*vis de certains diplomates du*Qatar. En l’occurrence son Excellence Mohammed al-Kuwari, ancien ambassadeur à Paris*de cette monarchie pétrolière de 2007 à 2013.

Version persique de Las Vegas et Atlantic City, l’ambassade du Qatar en France y est décrite comme «un distributeur de billets de 500 €, une agence de voyages ou encore la boutique du Père Noël » a affirmé Christian Chenot sur France Inter.

 

Sans oublier les *demandes de subventions pour financer mosquées, écoles, associations diverses…

Le*Point cite le secrétaire d’Etat chargé des Relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen, le député PS Nicolas Bays, l’ex-garde des Sceaux LR Rachida Dati, l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin ou encore la sénatrice centriste Nathalie Goulet (présidente du Groupe d’Amitié France – Pays du Golfe) comme praticiens familiers de ce genre de comportement. Des cadeaux luxueux (montres Rolex, bons d’achat dans des magasins) jusqu’au financement de campagnes électorales en passant par la facilitation d’investissements qataris dans des entreprises françaises, tout y est, ou presque.

Malbrunot expliquait mardi sur RMC que Le Guen proposait de modérer les interventions parlementaires anti-Qatar contre le versement d’honoraires à une officine de communication. Comme l’explique un officiel à Doha, Jean-Marie Le Guen annonçait clairement la couleur. «Il disait à nos diplomates à Paris: «En tant que ministre en charge des Relations avec le Parlement, je tiens tous les députés et sénateurs de mon camp, via les questions au gouvernement. Je peux bloquer des questions hostiles au Qatar, ou au contraire les alimenter. Mais je n’ai pas à le faire gratuitement».

Bref, «il nous faisait littéralement du chantage» (1).

 

De quoi provoquer un «*QATAR GATE*» si tout ce beau monde ne se décide pas à démentir d’urgence*!

Sur Twitter, Jean-Marie Le Guen parle «*d’allégations délirantes*», annonce qu’il porte plainte en diffamation et qu’il poursuivra «*tou(te)s les personnes qui reprendraient ces propos mensongers*».

 

Rachida Dati a demandé 400 000 euros

Quant à Rachida Dati, voici ce que rapporte un membre de l’ambassade : «*Elle ne demandait pas moins de 400.000 euros pour son association. Une somme extravagante !*»*Elle présente sa requête lors d’un dîner avec Meshaal al-Thani, le nouvel ambassadeur, un peu moins «*cool*» que son prédécesseur,*un dimanche soir, le 22 novembre 2015 exactement. Mais le diplomate lui fait comprendre qu’il sera difficile d’y répondre positivement. Elle semble choquée par ce refus, qui lui sera notifié par une lettre officielle signée du représentant du Qatar en France.

 

Elle dîne avec moi en me demandant de l’aider, et le lendemain elle nous traîne dans la boue

Le lendemain matin, Rachida Dati est l’invitée du talk show de Jean-Jacques Bourdin sur RMC. Nous sommes dix jours après les attentats du Bataclan et du Stade de France. L’ancienne ministre change de pied et charge le Qatar: «*L’Arabie Saoudite ou même le Qatar ont une volonté de développer leur idéologie, notamment pour contrer l’islam chiite, affirme-t-elle. On a des pays du Golfe qui financent des mosquées, des associations, des imams […], des structures qu’on ne contrôle pas*», regrette-t-elle. Quand il entend cela, l’ambassadeur n’en revient pas. «*Elle dîne avec moi en me demandant de l’aider, et le lendemain elle nous traîne dans la boue !*» (1)

On trouve dans le livre des plaintes d’hommes politiques comme Dominique de Villepin parce que leurs voyages n’auraient pas été financés par les pays du Golfe ou alors dans des conditions manquant au standing qui leur serait dû, ou encore parce que le cadeau qui leur aurait été promis ne serait finalement pas arrivé.

Pas triste non plus, la sénatrice de l’Orne Nathalie Goulet, essuya elle aussi chaque fois un refus clair et net du nouveau représentant du Qatar à Paris. Elle a pourtant multiplié les demandes. Fin 2015, elle appela d’abord le bureau de l’ambassadeur pour se plaindre de n’avoir pas reçu son cadeau de Noël. «Comment se fait-il que je n’aie pas reçu mon cadeau de fin d’année, d’autres sénateurs en ont eu un et pas moi?», protesta-t-elle. «Qu’elle aille au diable!», maugréa Meshaal lorsque son collaborateur lui rendit compte de l’appel de Mme Goulet (1)

 

Peux-tu me faire inviter dans un hôtel de Doha et nous payer un billet d’avion sur Qatar Airways

S’il y a un député dont le nouvel*ambassadeur du Qatar se montre particulièrement lassé, c’est Nicolas Bays, élu socialiste du Nord – Pas-de-Calais. Membre du groupe d’amitié France- Qatar, il était proche de l’ancien ambassadeur Mohammed al-Kuwari. Avec son successeur, Bays ne fait pas dans la dentelle. Il a personnellement envoyé un SMS à Meshaal al-Thani, dont un témoin nous a rapporté le contenu: «J’ai des problèmes financiers actuellement. La mère de notre jeune enfant est fatiguée. Je voudrais l’emmener à l’étranger. Mais mon budget est un peu serré. Peux-tu me faire inviter dans un hôtel de Doha et nous payer un billet d’avion sur Qatar Airways ? Cela m’aiderait, s’il te plaît».

 

DOHA, LA CAPITALE

Loin d’être découragé par un premier refus, le député Bays a sollicité à deux reprises encore, par SMS, l’ambassadeur du Qatar. Une première fois, pour lui demander de l’argent afin de payer des travaux dans sa maison. Le diplomate n’a pas répondu. Enfin, il n’a pas hésité à lui réclamer des chaussures de marque (1)

Autre victime de la nouvelle donne, le ministre vert Jean-Vincent Placé, qui se plaint dans le carré VIP du PSG que l’ambassadeur actuel ne l’invite plus à des week-ends. «Placé ne recevait pas que des cadeaux de son prédécesseur», souligne un proche de l’ambassade qui refuse d’en dire plus (1)

Bref, un bouquin qui va faire un malheur, y compris au sens propre pour ceux qui en sont les héros malgré eux !

Décidément, comme l’a dit Hollande avec un à-propos qu’on ne saurait que saluer, «*ça imprime trop*», ces derniers temps !

Marc Le Stahler

(1) Source : Challenge Magazine

Nota : Les informations publiées sur cet article*sont tirées d’un ouvrage dont l’authenticité des faits rapportés*n’a pu être strictement vérifié, mais dont les auteurs sont réputés fiables par leur sérieux et par la qualité de leurs sources.*

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