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Le Monde: Violée 4 fois


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Nour Nahar prend la parole en premier, filet de voix qui monte avec peine de sa silhouette figée sur le fragile mur de bambou tressé. « C’était le 10 décembre. Les soldats sont arrivés tôt le matin dans mon village de Poakhali. Ils ont mis le feu à la maison. Je me suis échappée avec mes deux enfants, mon fils, Mohammed Salim, 4 ans, et ma fille, Nour Kayos, un an et demi. Puis les soldats m’ont attrapée et m’ont emmenée dans la pièce d’une autre maison. Ils étaient quatre. Ils m’ont violée à tour de rôle. Ensuite, ils ont attrapé mes enfants. Je les ai vus les maintenir, leur...

 

 

« Jamais nous n’avions vu un tel niveau de cruauté » : en Birmanie, le supplice des Rohingya

 

Des dizaines de milliers de civils de la minorité musulmane fuient les exactions de l’armée birmane.

 

LE MONDE | 04.01.2017

 

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Des réfugiés rohingya parviennent au camp de Kutupalang, après avoir traversé la frontière birmano-bangladaise, le 21 novembre.

 

Elles sont pressées l’une contre l’autre dans la hutte d’une ruelle du camp bidonville de Kutupalang, dans le sud du Bangladesh. D’abord on les voit à peine : l’une est pétrifiée, assise dans l’ombre, à même le sol de terre battue, l’autre est accroupie derrière la légère porte de bambou qui les dissimule au regard extérieur. On ne les entend guère non plus, elles chuchotent. Nour Nahar, 20 ans, châle rouge à fines bandes noires, et Kurshida Begum, 25 ans, châle jaune bouton d’or, viennent d’accepter de raconter en toute discrétion une histoire qui ressort généralement de l’indicible.

 

Les deux femmes sont des musulmanes rohingya, une population vivant dans le nord de l’Arakan, un Etat de l’ouest de la Birmanie. Des dizaines de milliers de Rohingya ont fui depuis deux mois et demi au Bangladesh, après le déclenchement d’une « opération de nettoyage » militaire censée pourchasser des insurgés musulmans. Mais les civils font aussi les frais de ces razzias d’une rare violence.

 

Nour Nahar prend la parole en premier, filet de voix qui monte avec peine de sa silhouette figée sur le fragile mur de bambou tressé. « C’était le 10 décembre. Les soldats sont arrivés tôt le matin dans mon village de Poakhali. Ils ont mis le feu à la maison. Je me suis échappée avec mes deux enfants, mon fils, Mohammed Salim, 4 ans, et ma fille, Nour Kayos, un an et demi. Puis les soldats m’ont attrapée et m’ont emmenée dans la pièce d’une autre maison. Ils étaient quatre. Ils m’ont violée à tour de rôle. Ensuite, ils ont attrapé mes enfants. Je les ai vus les maintenir, leur...

 

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Edited by Zoubir8
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