Zoubir8 174 Posted February 11, 2017 Partager Posted February 11, 2017 Un film égyptien s’attaque à l’industrie florissante de la fatwa Lettre de Beyrouth. Un long-métrage à succès dénonce l’emprise des prédicateurs islamiques sur la société et leur instrumentalisation par le monde du pouvoir et des médias. LE MONDE | 10.02.2017 Benjamin Barthe (Beyrouth, correspondant) image: http://s1.lemde.fr/image/2017/02/10/534x0/5077450_7_fa12_2017-02-10-c5325b4-7897-1q09ymt-kpy0roogvi_084e64224aa588196b25075e4febad74.jpg Amr Saad est Sheikh Hatem dans le film « Maoulana » réalisé par Magdi Ahmed Ali. LETTRE DE BEYROUTH Epingler les relations incestueuses du pouvoir, de la religion et des médias n’est pas chose aisée dans l’Egypte d’aujourd’hui. C’est pourtant ce que fait Maoulana (« Notre maître »), un long-métrage sorti début janvier, qui a réussi à se hisser en haut du box-office. Le film, décrié par les intégristes, raconte l’ascension d’un jeune télécoraniste charismatique, partisan d’une lecture moderne des Ecritures. L’audience et l’aura du religieux ne cessent de croître, au point que le fils du président décide de lui confier une mission hautement sensible : ramener sur le droit chemin son beau-frère, tenté de se convertir au christianisme. Pris dans les filets des politiciens et des services de sécurité, exposé à des tentations de plus en plus profanes, le prédicateur saura-t-il préserver son intégrité ? Le film, qui a été mis en scène par Magdi Ahmed Ali, un réalisateur à succès, est adapté du roman homonyme d’Ibrahim Eissa, un grand nom de la scène médiatique cairote. Il s’attaque à l’industrie florissante de la fatwa, l’art de décréter ce qui est licite (halal) et ce qui ne l’est pas (haram), qu’il s’agisse de porter un jean slim sous son voile, de souhaiter joyeux Noël à un chrétien ou de rompre le jeûne durant une grossesse. Allusion transparente à la parenthèse Morsi Ce phénomène qui témoigne de la réislamisation accélérée de la société égyptienne au cours des trente dernières années, s’est d’abord propagé par le biais des cassettes, puis des talk-shows, et aujourd’hui des réseaux sociaux. Comme le protagoniste de Maoulana, des centaines de cheikhs, au CV plus ou moins fourni, mais souvent grassement rémunérés, débitent des fatwas à longueur de journée, depuis des plateaux télévisés ou des sites Internet spécialisés. Dans le film, le jeune prêcheur tourne en dérision certains de ces avis, dans une allusion transparente à la parenthèse Mohamed Morsi. Durant l’année au pouvoir de ce cadre des Frères musulmans, élu à la présidence en 2012 et renversé par l’armée en 2013, les islamistes s’en étaient donnés à cœur joie. L’une des fatwas les plus incongrues émises à cette époque qualifiaient les femmes se baignant dans la mer d’adultère, même celles voilées. La raison ? Durant le bain, leurs parties intimes entrent en contact avec les flots, un terme masculin en arabe… « Religion, pouvoir, argent, un triangle fatal » « Maoulana » s’est donc attiré les foudres de nombreux... L’accès à la totalité de l’article est protégé Déjà abonné ? Identifiez-vous image: http://s2.lemde.fr/image/2017/02/10/92x61/5077450_7_4808_2017-02-10-c5325b4-7897-1q09ymt-kpy0roogvi_084e64224aa588196b25075e4febad74.jpg Amr Saad est Sheikh Hatem dans le film « Maoulana » réalisé par Magdi Ahmed Ali. Un film égyptien s’attaque à l’industrie florissante de la fatwa Il vous reste 59% de l'article à lire En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2017/02/10/en-egypte-les-auteurs-de-fatwas-sous-le-feu-des-projecteurs_5077452_3218.html#8TlWlYK87YZxzz6q.99 Citer Link to post Share on other sites
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