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Emprunt Obligataire sans Intérêts


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Emprunt Obligataire sans Intérêts

Une démarche floue…

liberte-algerie

le 01-03-2017 12:00

 

Les économistes ne cachent pas leur scepticisme quant à la réussite

de cette autre forme de financement.

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Siège du ministère des Finances

 

La nouvelle formule sans intérêts avec laquelle le gouvernement compte lancer un autre emprunt obligataire risque de ne pas apporter les résultats escomptés. L’échec cuisant subi par la première opération qui s’est déroulée du 17 avril au 16 octobre 2016 pourrait se reproduire encore une fois en 2017. Les économistes très au fait des questions financières ne cachent pas leur scepticisme quant à la réussite de cette autre forme de financement. L’Exécutif semble échaudé par le revers qui a caractérisé l’opération dans sa première version. Aurait-il attribué le manque d’adhésion du public aux règles religieuses - qui interdisent l’usure - sur lesquelles les Algériens restent intransigeants ? Cette condition l’a apparemment poussé à rectifier le tir en lançant cet instrument financier sans intérêt dans le but de récolter le maximum d’épargne auprès des citoyens.Si c’est réellement l’objectif recherché, “annoncer un emprunt à 0% n’a pas beaucoup de sens”, estime l’économiste, le Pr Mohamed Cherif Belmihoub. Pour lui, cela ne se résume pas uniquement à un taux d’intérêt à 0% car, il existe aussi d’autres outils de financement conformes à la finance islamique tels que la “mourabaha” ou la “moucharaka”… “L’on ne perçoit pas des intérêts mais l’on participe au financement du projet et l’on encaisse les profits, les dividendes”, précise l’universitaire qui avoue que tous ces aspects n’ont pas été explicités par les initiateurs de cet emprunt. “Si c’est le cas, cet emprunt va financer quoi ?” s’interroge le Pr Belmihoub. “Va-t-il financer les entreprises commerciales rentables auquel cas, il faut rémunérer effectivement les dépôts des épargnants par une partie des profits ou s’agit-il de refinancer les infrastructures publiques ?”, se demande encore l’expert. “L’annonce de cet emprunt n’a pas de sens. Cela reste une énigme”, s’étonne Mohamed Chérif Belmihoub. Soit, on place cet outil (emprunt) sur la liste des produits dits alternatifs ou ceux appelés communément “islamiques” qui restent liés à une profitabilité (mourabaha), souligne-t-il, soit, l’initiateur demeure naïf et pense qu’à un taux de 0% les gens vont systématiquement venir déposer leur argent.“Quelle est cette personne qui va remettre son argent au Trésor public à 0% lorsque l’on sait que l’inflation avoisine les 6, 7 ou 8% pendant l’année”, indique-t-il. Même si l’on refuse d’encaisser les intérêts pour des considérations religieuses, on ne va pas pour autant placer son argent gratuitement, avoue l’économiste.Un problème de manque de confiance exprimé par le citoyen est, en effet, évoqué par les observateurs. Si cet emprunt est lancé pour récupérer l’argent de l’informel, les deux précédentes opérations ont prouvé qu’il n’y a pas eu de dépôts massifs et seuls les épargnants des banques et les institutionnels y ont souscrit pour un montant dérisoire évalué à plus de 500 milliards de dinars dont près de 120 milliards de dinars de la part du Forum des chefs d’entreprise (FCE). Autrement dit, l’informel n’a pas adhéré à la formule. En tout cas, le secteur parallèle ne se traite pas à travers des emprunts obligataires, affirme le Pr Belmihoub. Ce secteur, rappelle-t-il, représente plus de 30% du produit intérieur brut (PIB), soit près de 100 milliards de dollars, 50% de l’emploi, soit plus de 6 millions de personnes sur une population active estimée à 12 millions. C’est un gisement de crédits, de finances, de production, de ressources humaines, qui échappe au contrôle de l’État et que l’expert qualifie de “deuxième Hassi-Messaoud”.Il suffit de savoir exploiter convenablement ces réserves sur la base d’une véritable stratégie et non pas à travers ce type d’instruments financiers ou quelques “mesurettes“. Cela étant, tout va s’éclaircir prochainement avec l’annonce par le ministre des Finances des conditions et des modalités de mise en œuvre de cet emprunt. Pour le moment, la vision des pouvoirs publics reste floue…

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