zadhand 546 Posted March 4, 2017 Partager Posted March 4, 2017 L'Algérie n'encourage pas la création de studios de cinéma Cinéma Algérien https://encrypted-tbn0.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcT2CPMQbY3yZEjW5INGfnwpVvFocjm_gr4iDifXV1N9MaNH3mfXwg lecranlibrelexpressiondz Samedi 04 Mars 2017 00:00 Contrairement à l'Algérie, la Tunisie et le Maroc ont investi dans l'industrie cinématographique. Et l'un des points importants de l'industrie ce sont les studios. Si le ministère de la Culture envisage de mettre le paquet sur les studios de cinéma, sur le terrain rien n'est visible. Le studio d'El Achour qui a servi au tournage au film et du feuilleton Ben Badis et qui devait servir au tournage de l'Emir Abdelkader, est depuis à l'abandon. Mieux encore, des productions algériennes continuent d'être tournées en Tunisie. C'est le cas de Djaâfar Gassem qui poursuit le tournage de Achour El Acher II dans les studios Ben Arous de Tarek Ben Ammar. Comme l'avait fait Bachir Derrais, pour le tournage du film Larbi Ben M'hidi. Le gouvernement ne fait rien pour encourager la création de studios de cinéma et surtout faire la promotion des studios existants.En revanche, au Maroc le Parlement a approuvé une série de mesures pour favoriser les grands projets cinématographiques qui se dérouleront sur le territoire marocain. La loi entrera en vigueur cette année, avec pour objectif: créer des emplois. D'après Amine Tazi, directeur général d'Atlas Studios et de CLA Studio, les mesures en faveur des producteurs consisteront en un remboursement de 20% des dépenses au Maroc pour un budget de plus d'un million de dollars et un temps de tournage supérieur à 18 jours. Cependant, il faut souligner que les sociétés de production étrangères, sont surtout intéressées par la main-d'oeuvre «bon marché» qu'elles trouvent sur place. L'exemple le plus flagrant: Ouarzazate. Les habitants vivent du tourisme et comptent sur le cinéma et ses grosses productions, pour gagner un peu d'argent. Il arrive que certains tournages nécessitent des centaines de figurants. Même la capitale marocaine ouvre ses portes pour les producteurs étrangers. Même pour les Chinois. Le tournage du film Desert Storm, nouveau long métrage du réalisateur chinois, Dante Lam, a été lancé à la fin du mois de mai. Et c'est à Rabat, que les blindés du film se sont même installés. Les habitants ont vu leur centre-ville transformé en scènes de guerre avec des véhicules militaires, des figurants vêtus de treillis prêts au combat. Chose inimaginable à Alger. D'après Zakaria Alaoui, le producteur exécutif, Desert Storm est l'une des productions chinoises les plus importantes tournée au Maroc (16 semaines de tournage dans plusieurs régions du Maroc, 400 techniciens marocains et 300 techniciens chinois mobilisés). Après Casablanca et Rabat, le tournage se poursuivra à Ouarzazate, Erfoud, Errachidia, Merzouga, Rissani, Salé, Marrakech, Tahanaout, El Haouz, Kenitra, Agadir et Tanger. L'acteur Jackie Chan devrait être au casting du film. Le Maroc accueille de plus en plus de tournages étrangers et récemment, Vikings, la série américaine de la chaîne Historia et Raees, un film de Bollywood avec Shah Rukh Khan. En Algérie, les seules productions en tournage dans le pays sont des coproductions algéro-françaises et qui ne nécessitent pas une mobilisation importante. Citer Link to post Share on other sites
zadhand 546 Posted March 9, 2017 Author Partager Posted March 9, 2017 Le cinéma algérien dans le marasme Cherche désespérément public (1re partie) El Watan le 07.03.17 | 12h00 Une petite virée à travers la capitale nous a permis de constater que le peu de salles de cinéma qui existent six au total fonctionnent au ralenti, voire avec les moyens du bord. http://www.elwatan.com/images/2017/0...90_465x348.gif Fermeture du cinéma Sierra Maestra à double tour... de manivelle ! Devant l’absence d’une véritable industrie cinématographique, la plupart des salles de cinéma ont été détournées de leur vocation première. Une minorité de gérants ou de concessionnaires tentent, tant bien que mal, de maintenir une activité cinématographique approximative. Pour ceux qui s’en souviennent, la capitale comptait de prestigieuses salles de projection où, durant les années fastes, des réalisateurs étrangers tels que Claude Chabrol, Melvin Van Peebles, Jean-Luc Godard, Roger Hanin ou Gillo Pontecorvo venaient pour présenter et débattre de leurs films, notamment au niveau de la légendaire Cinémathèque d’Alger.Un lieu mythique qui a connu son rayonnement durant les années 60’, 70’ et 80’. Boudjemaâ Karèche fut l’un des animateurs historiques, nommé directeur en 1978, succédant à son fondateur, Ahmed Hocine. Cet espace était à l’époque très fréquenté et prisé par les cinéphiles. Plusieurs réalisateurs algériens ont d’ailleurs fait leurs classes dans ce lieu dédié au 7e art. D’autres salles mythiques, à l’image de L’Afrique, L’Algeria ou encore Le Débussy ont brillé par une belle sélection de films à l’affiche. La commune de Bab El Oued comptait, à elle seule, dans les années 60’, plus d’une vingtaine de salles de cinéma dont, entre autres, Marignan, Majestic, La Perle, Plazza ou encore Richelieu.Au niveau de la rue Belouizdad (Belcourt), plusieurs salles de cinéma étaient implantées, pour disparaître à jamais. Seuls les souvenirs révolus à jamais subsistent dans la mémoire des plus anciens des cinéphiles. Flash-back de notre tournée à travers certaines salles obscures de la capitale.Du côté de l’APC d’Alger-Centre, on tente tant bien que mal de proposer des activités artistiques et culturelles régulières dans les quatre salles de cinéma que compte la commune, dont l’Algeria, Casino, L’ABC et Débussy. Ces quatre salles tendent à se spécialiser, c’est du moins ce que nous a confié le maire de l’APC d’Alger-Centre, Abdelkrim Bettache. Le cinéma Débussy restauré en novembre 2014 accueille tous les samedis des projections et des conférences-débats animées par le Haut commissariat à l’amazighité (HCA).Une convention a d’ailleurs été signée entre les deux parties. Sinon, durant la semaine, deux projections par jour sont proposées. Pendant la saison estivale, le programme bascule vers une troisième projection en nocturne. Au niveau de la salle de cinéma ABC, les mardis et les samedis après-midi sont consacrés à des animations concoctées par des écoles et par l’académie d’Alger-Centre. Le cinéma L’Algeria, situé à la rue Didouche Mourad, propose, quant à lui, des projections, mais en 35mm. Le hall abrite parfois diverses expositions.Le Casino, de son côté, offre des spectacles, des hommages, des conférences ainsi que des activités spécial écoles. Si ces salles peinent à maintenir des projections en 35 mm de manière régulière, le président de l’APC d’Alger-Centre révèle qu’une enveloppe budgétaire a été débloquée pour l’acquisition de deux DCP — un format de projection numérique — qui seront prochainement installés au niveau des salles L’Algeria et Casino.Des collaborations sont même envisagées avec des distributeurs de films privés. Notre interlocuteur annonce que l’APC a récupéré deux autres salles, Le Paris et L’Olympia, dont les travaux de rénovation seront prochainement entamés. De son côté, l’Apc de Sidi M’hamed a confié la gestion des salles obscures relevant de sa circonscription à l’établissement «Founoun Sidi M’hamed». Un établissement qui a été créé il y a plus d’une décennie et dont le conseil d’administration est composé d’associations, de personnalités du monde de la culture, d’élus, du secrétaire général et du président de l’APC. L’Epic Founoun Sidi M’hamed a à sa charge les cinéma L’Afrique et Sierra Maestra. 23 milliards pour retaper le cinéma Afrique Les portes du cinéma Afrique — qui a pourtant été inauguré en 2012 — sont toujours fermées alors que cet édifice a été entièrement retapé. La bagatelle de 23 milliards de centimes a été consacrée pour cette rénovation inscrite dans le budget communal. Pour rappel, en 2012, le dramaturge algérien Slimane Benaïssa avait fait une demande de location de la salle Afrique avec un apport de cinquante millions de dinars pour l’équipement et l’animation, et ce, dans le cadre d’un cahier des charges établi avec l’EPIC Founoun Sidi M’hamed. Une demande qui est restée, bien entendu, lettre morte. Il avait estimé qu’en trois ans il aurait pu réaliser 4 pièces de théâtre, 30 spectacles de variétés de grande tenue, 100 spectacles pour enfants, 20 rencontres-débats, 60 spectacles de danse et de musique.La salle compte 1200 places. «A raison de 300 spectateurs en moyenne par séance au strict minimum, plus de 150 000 spectateurs auraient bénéficié de cette activité» avait-il indiqué par voie de presse. Mieux encore, le cinéma Sierra Mestra a arrêté ses projections depuis bientôt trois ans alors que la salle avait été entièrement rénovée en 2008. La raison invoquée à l’époque par le P/APC était la révision des circuits de distribution de films. L’activité cinématographique est à l’arrêt total.Les travaux de réaménagement de la salle, entamés en 2004, ont coûté près de 100 millions de dinars. L’espace, qui s’est drôlement clochardisé, est parfois ouvert les mardis et samedis pour des représentations de clowns en direction des enfants. En outre, occasionnellement, des expositions et des festivités sont organisées. Un responsable de Founoun Sidi M’hamed précise que l’Epic sera probablement restructuré et qu’un travail de réflexion avec le conseil communal sera enclenché pour connaître l’issue du cinéma en question.Il est important de souligner que l’Epic Founoun Sidi M’hamed n’a pas de subvention et en conséquence il sera difficile de gérer ces deux salles de cinéma. Notre source pose la problématique du piratage. Les distributeurs ramènent des films et le lendemain ils sont piratés et revendus à 100 DA. «Pour pouvoir gérer le cinéma, dit-il, il nous faut des moyens humains et matériels, ainsi qu’une subvention étatique. Il va falloir sensibiliser le quartier et le grand Alger. C’est toute une chaîne humaine qu’il faut impliquer.Pour que les salles de cinéma rouvrent à nouveau, il faut une volonté politique. Peut-être que nous irons vers la location de ces deux salles de cinéma à des privés», conclut-il. La salle Ibn Khaldoun a rouvert ses portes en 2012 après sept ans de réfection par la wilaya d’Alger. D’une capacité de 800 places, la salle a été rénovée par l’architecte Pierre Chican pour un budget de 1 million d’euros. Elle dépend de l’Etablissement Art et Culture. Depuis quelque temps déjà, les projections se font sous forme numérique, permettant de programmer des films d’une qualité numérique professionnelle. Des films distribués en exclusivité par la société privée MD-Ciné sont à l’affiche au quotidien.En dépit du prix élevé des billets, la salle Ibn Khaldoun a réussi à fidéliser un public de connaisseurs. Comme en témoigne ce couple accompagné de ses deux enfants : «Il est vrai que le prix du billet est un peu élevé, mais nous avons tout le confort et la qualité de l’image. Nous découvrons la sortie de la plupart des films simultanément avec la France.» L’Office national de la culture et de l’information (ONCI) a en charge cinq salles de projection en DCP : Le Mougar, Atlas, le complexe culturel Abdelwahab Salim de Tipasa et deux autres espaces de projection au niveau de la salle Ahmed Bey de Constantine.Le chargé de la communication de l’ONCI indique que Le Mougar est la seule salle en Algérie à proposer des projections de films algériens à raison de trois projections par jour : 14h, 16h et 20h. Bien qu’étant des espaces polyvalents, la salle Atlas et le complexe culturel de Tipasa programment régulièrement des projections. Comme le précise si bien le chargé de la communication, l’ONCI est un Epic qui fait dans la location de son matériel et de ses espaces. Au niveau de l’Office de Riad El Feth à Alger se trouvent quatre salles de cinéma, lesquelles arrivent à se maintenir tant bien que mal financièrement.La filmothèque Mohamed Zinet, gérée par le producteur et cinéaste Lyazid Khodja, rappelle avec fierté qu’il est parti de cinq projections par jour il y a exactement trente ans. Notre interlocuteur indique qu’en 1991 et 1992, il était possible de fonctionner avec deux séances par jour. Il y avait un monde fou. Aujourd’hui, le rythme a basculé à trois projections en 35 mm par jour, soit 15h, 18h et 20h. «L’affluence, dit-il, est relativement moyenne. Nous arrivons quand même à équilibrer notre budget.C’est ce qui est important pour pouvoir payer le personnel, les impôts, les charges et l’entretien d’une manière générale.» A la question de savoir si la salle sera prochainement équipée d’un projeteur numérique, Lyazid Khodja assène qu’il faut une véritable volonté politique et qu’il faut former avant tout les gens qualifiés. «En France, dit-il, le système qui est de type capitaliste accompagne son industrie cinématographique. C’est l’Etat qui avance l’argent pour l’achat de DCP. Cet argent qui est avancé est retiré par tranches. En Algérie, on l’a fait pour l’agriculture et à un certain nombre d’industries. J’espère qu’on arrivera au cinéma.On a toujours tendance à compter sur l’Etat. Il faudrait trouver des formules où le privé s’investit et s’implique.» Le réalisateur n’écarte pas l’idée d’autres formules de financement, notamment avec les ambassades et les services culturels. «L’acquisition, dit-il, de ce genre de projecteur de dernière génération coûte certes cher, mais cela va se faire obligatoirement car les films viennent de moins en moins en 35 mm.Il faut former les gens pour pouvoir assurer le bon fonctionnement.» Sur le même niveau que la filmothèque, la salle Sid Ali Kouiret, ex-Cosmos de Riad El Feth, projette en DCP, depuis septembre dernier, des films distribués en exclusivité par la société de distribution MD-Ciné à raison de 2 à 3 séances par jour. L’affluence est conséquente les mardis après-midi et le week-end. A l’étage supérieur de Riad El Feth se trouve la salle Ibn Zeydoun. Une salle polyvalente qui abrite des activités culturelles et artistiques multiples.Des projections de films en 35 mm sont proposées quand la salle est libre. De même que des avant- premières fréquentes sont organisés en étroite collaboration avec l’agence nationale pour le rayonnement culturel (ANRC). Que ce soit à Bab El Oued ou encore dans le quartier de Belouizdad, il existe des salles qui sont toujours fermées et livrées à l’usure du temps. D’autres salles ont été reconverties en salles des fêtes, à l’image d’El Feth, ou encore de l’Elbiaroise.En somme, les salles de cinéma en Algérie ne sont pas près de connaître une embellie. Elles s’enfoncent dans une médiocrité qui ne dit pas son nom. Le cinéphile préfère découvrir tous les films récents étrangers via sa parabole, les supports DVD et le téléchargement direct sur internet. Nacima Chabani Citer Link to post Share on other sites
zadhand 546 Posted March 10, 2017 Author Partager Posted March 10, 2017 Le cinéma algérien dans le marasme Écran de fumée .........(2e partie et fin) El Watan le 08.03.17 | 12h00 Et pour cause ! Les salles de cinéma sont vraiment, sans forcer le trait du pléonasme, obscures. Le cinéma en Algérie est muet. Un écran totalement noir «crevant» cruellement de tristesse. Le pire scénario catastrophe ! Depuis des décennies. Car vraiment ayant basculé du côté obscur (dixit Star Wars). Plongées dans les ténèbres d’un navet de série B, «gore» (film d’horreur). Et ce, depuis l’avènement du FIS. Le Front islamique du salut (dissous), après sa large victoire des élections aux communales (953 communes sur 1539) fermera les salles de cinéma. Car la culture était jugée «satanique». Dernière séance et de générique de fin : The end. Depuis, ces salles sont tristement cadenassées-peut être devenues hantées. Certaines ont cessé d’exister, d’autres ont été rasées, ou bien ont changé de vocation, comme la majorité des librairies, transformées en remake, répliquant un «nanar» du film La grande bouffe. Des fast-foods, des pizzerias, salles de fêtes… «Moteur, ça ne tourne pas» Sans nostalgie béate, il est loin le temps où l’on posait cette question, sans jeu de mots, à loisir : ça te dit d’aller au cinéma ce soir (oui, les gens, notamment les familles, les femmes fréquentaient les cinémas sans complexe ni autre crainte). Qui se souvient du Français, Roxy, Musset, Caméra, Dounyazed, Majestic, Le Paris, Le Régent, Marivaux, L’ABC, L’Empire, Midi-Minuit, ou encore Le Marignan, à Alger, en guise d’exemple. Le cinéma s’affichait dans toutes les salles des villes du pays. C’était le celluloïd de l’âge d’or du cinéma algérien des années 1960 et 1970. L ’Opium et le bâton d’Ahmed Rachedi, Chroniques des années de braise, de Mohamed Lakhdar Hamina - Palme d’or au Festival de Cannes en 1975-, Omar Gatlato de Merzak Allouache, Les Vacances de l’inspecteur Tahar, de Moussa Hadad, Sanaoud, de Mohamed Slim Ryad, Patrouille à l’Est, de Amar Laskri, Le Charbonnier, de Mohamed Bouamari, ou encore Leila et les autres, de Sid Ali Mazif. Au même titre que Les dents de la mer (Jaws)de Steven Spielberg, les westerns Spaghetti, de Sergio Leone, Il était une fois dans l’Ouest, Les hommes du Président, d’Alan J. Pakula, Janitou, avec Shashi Kapoor…La Cinémathèque algérienne, qui, maintenant, n’est que l’ombre d’elle-même, était ce haut lieu, cette mémoire, et surtout cet éveil du cinéma.Et le projecteur… de conscience, le loup blanc de cette salle au passage obligé des ciné-clubbers, n’était autre que Boudjemaâ Karèche, qui était plus qu’un directeur de la Cinémathèque algérienne, une âme hantant ce «cinéma Paradiso» très cher à Giuseppe Tornatore.Une cinémathèque ayant vu défiler de grands noms, comme les réalisateurs Ousmane Sembene (La noire de..., Le mandat), Youcef Chahine (Le moineau), Alain Tanner (Charles mort ou vif), René Vautier (Avoir vingt ans dans les Aurès), Costa Gavras (Z), Jean-Luc Godard (A bout de souffle), Mohamed Zinet (Tahia Ya Didou), Mustapha Badie (L’évasion de Hassan Terro), Farouk Beloufa (Nahla) ou encore Gillo Pontecorvo et son fameux et historique film La Bataille d’Alger.Depuis, c’est le clap : «Silence, ça ne tourne pas». Hormis quelques salles se comptant sur les doigts d’une main - à l’exception de la salle Ibn Khaldoun, d’Arts et culture, faisant le bonheur des grands et petits en projetant en temps réel des films sortis le même jour à Los Angeles, Paris ou Berlin, comme Rogue One (Star Wars) en DCP (Digital Cinema Package). Mais une hirondelle ne fait pas le printemps-. DES FILMS PRIMéS QUI NE SERONT JAMAIS VUS Rénovées, la salle Afrique est «mystérieusement» fermée, l’Algeria, une salle, mais pas de cinéma, Sierra Maestra, une autre énigme, ne passe plus de films… Aussi, le public est frustré. Les réalisateurs algériens, les anciens et les jeunes, font des films qui participent à tous les festivals du monde, qui sont primés et encensés - une fierté bien sûr - mais ne sont malheureusement pas vus par le public algérien.Leur diffusion ne se résume qu’aux avant-premières. Et les spectateurs, les cinéphiles des 48 wilayas du pays..? Le public, en quête de divertissement, loisirs et autre détente se retrouve surtout et avant tout pénalisé, voire méprisé. On dirait que le citoyen n’a pas droit à une expression de la culture, le cinéma. Est-ce un luxe ? Ou bien c’est «donner de la confiture à des cochons».Un autre questionnement. Cette situation endémique du cinéma et cette propension à laisser les choses en l’état, à priver le citoyen algérien d’exercer et consommer un acte civiquement culturel que de se payer une «Toile», font-elle le jeu, le dessein des décideurs ? Et ce, en optant pour une fermeture «hermétique» des salles de cinéma, pour des horizons bouchés à l’émeri. Une ambivalence dans le choix et le soutien des productions de films.C’est deux poids, deux mesures, en matière d’octroi du budget d’aide aux films, surtout pour les jeunes réalisateurs comme le prometteur Hassen Ferhani, auteur d’un excellent documentaire intitulé Fi Rassi rond-point, est salué et plébiscité de par le monde. Des films algériens se sont vu allouer jusqu’à 12 millions d’euros. Et ce n’est pas une superproduction de tycoon. De quoi faire quatre bons longs métrages européens. Ou vingt films nationaux parlant de la réalité de la société, ses spasmes, ses préoccupations, ses mutations, ses espoirs, de la corruption, du népotisme, de la condition féminine, la tolérance… TOURNAGES SANS TECHNICIENS ALGéRIENS Dans les années 1970, l’Algérie avait une politique du cinéma. Des films de qualité relatant l’histoire, des faits de société, la question de la terre… ont été produits avec des succès populaires et internationaux incontestables. On est loin de tout cela actuellement.Une autre question subsidiaire - légitime - que se posent les professionnels : quand publiera-t-on les budgets des films produits sur le site du ministère de la Culture dans la transparence et non dans l’opacité ? Une autre bévue. L’ostracisme flagrant des réalisateurs algériens.Les film éponymes, Ahmed Bey, ayant combattu le colonialisme français (1786 - 1851) est réalisé par le Tunisien Chawki Al Mejri et Ibn Badis par le cinéaste syrien Bassil Al Khatib (avec une équipe de tournage entièrement syrienne). Les techniciens algériens jouissant d’une expérience reconnue se trouvent au chômage.Où est l’encouragement à la création de gisement d’emplois ? Et ce, après le lancement en grande pompe et à coups de millions de dollars, du film portant sur le biopic de l’Emir Abdelkader (1808-1883), le stratège militaire, philosophe, soufi, humaniste ayant combattu l’occupation française) qui devait être réalisé par l’Américain Charles Burnett.Le projet a capoté. Charles Burnett s’est «volatilisé». Le financement parti en écran…de fumée. Sans chauvinisme ni nationalisme mal placé ni «xénophobie ordinaire» ou encore faire dans «l’exception culturelle». Il est logique et légitime de se poser ces questions. Car c’est l’argent de l’Etat. Et de s’étonner devant ce choix sélectif au détriment des réalisateurs algériens se sentant victimes d’un ostracisme insidieux ne voulant guère dire son nom. Ils ne demandent qu’à être mis à contribution, associés, encouragés et mis en confiance. Pour exprimer modestement leur acte créatif. «L’affaire du biopic sur l’Emir Abdelkader» Les Lyès Salem, Nadir Moknèche, Merzak Allouache, Ahmed Rachedi, Abdelkrim Bahloul, Rachid Bouchareb…en sont la preuve patente. Ou alors l’on juge dans les hautes sphères qu’ils sont «incapables et indignes» d’adapter à l’écran des figures historiques de l’Algérie. Ammar Kessab, expert en politique culturelle étayera : «Je rappelle à l’actuel ministre de la Culture l’affaire du film sur l’Emir Abdelkader qui a coûté 18 millions de dollars, dont 13 se sont évaporés sans le moindre tournage, après que le producteur américain du film a disparu. Dans ses propos, le ministre semble vouloir tourner la page de ce scandale. Or, il n’a pas le droit de balayer d’un revers de la main un scandale éclatant, car l’argent volé appartient aux citoyens algériens et non pas au ministère. La justice doit intervenir, sans tarder, dans ce dossier…Nous avons peu d’informations sur les films financés. Par ailleurs, on ne connaît pas les noms des membres des comités de sélection des films, le nombre de projets financés, les critères de sélection, les montants alloués, etc. Le financement du cinéma en Algérie reste donc complètement opaque…» LES EXEMPLES DU MAROC ET DU VIETNAM Tomber de Charybde en Scylla, le cinéma est encore une fois rudement éprouvé. On lui brandit le spectre de l’argument qui est loin d’être «massue». L’austérité, les restrictions budgétaires, les coupes sombres…Tout est revu à la baisse. De quoi dissuader et décourager toute initiative et autre projet filmique. Les décideurs et les hautes sphères ont-ils décidé de traiter la culture en sempiternel parent pauvre ? Et par conséquent, la mise à mort du cinéma.Le sacrifice de la culture. Faire moins de culture, moins de films, c’est faire plus dans l’ignorance, la fermeture d’esprit, l’intolérance, l’obscurantisme… A titre indicatif, le Maroc, un pays voisin, produit plus de 20 films par an et de très bonne facture, comme Casanegra et Zéro, de Nour Eddine Lakhmari, Whatever, de Lola Want, Les Chevaux de Dieu ou Much Loved, de Nabil Ayouch. Alors que dans les années 1980, les réalisateurs marocains mettaient à contribution les techniciens algériens.Expertise oblige d’alors. Les raisons de ce succès, c’est toute une industrie et une politique efficiente en matière de cinéma. La preuve : les fameux studios de Ouarzazate où ont été tournés Kundun, de Martin Scosese, Kingdom of Heaven, Gladiator et Body of Lies, de Ridley Scott, Babel, d’Alejandro González Inárritu, Inception, de Christopher Nolan, Alexander d’Oliver Stone, War dogs, de Todd Phillips (2016), Billy Lynn’s Long Halftime Walk d’Ang Lee (2016), Backstabbing for Begginers, de Per Fly( 2016)-des films qui retracent la guerre d’Irak -sans citer les séries TV, telles que Game of Thrones, Homeland, Tyrant, Prison Break, Sherlock, Vikings… Et Clint Eastwood, y a reproduit Falluja (Irak) pour American Sniper. Le quotidien britannique The Gardian a élu le Maroc deuxième meilleure destination mondiale pour les tournages de films. Un autre exemple, le Vietnam, compte 100 salles de cinéma et 33 rien qu’à Hanoï, la capitale. Et elles sont toutes opérationnelles. A méditer. Des opérateurs économiques font leur «cinoche» De front, en Algérie, une tendance se profile. La participation du secteur privé quant à d’éventuels projets culturels. Il s’implique davantage dans le domaine de la culture. La preuve édifiante est cette initiative d’un groupe d’entrepreneurs, à leur tête l’homme d’affaires, Maher Tiliba, ayant étrenné l’édition inaugurale des Rencontres cinématographiques de Hassi Messaoud, qui s’est déroulée du 18 au 22 décembre 2016, avec la participation de l’association Lumières, sous les auspices «d’acteurs» privés. Un groupe de chefs d’entreprise algériens.Des investisseurs qui ont financé et pris en charge ce tout premier festival dans le Sud algérien. Des opérateurs économiques s’intéressant à la culture dans toute sa dimension pluridisciplinaire, et plus précisément le cinéma. Et ce, en soutenant les festivals, en produisant des films…Signe des temps, le ministre de la Culture, Azzeddine Mihoubi, a exhorté, à maintes reprises, le recours au sponsoring concernant le financement des projets culturels.Pour la relance effective du cinéma en Algérie, il faudrait récupérer, bien sûr, les salles dépendant des communes et aller vers la construction de multiplex (complexe comptant plusieurs salles de projection, avec toutes les commodités, équipements…). Un bonheur pour les cinéphiles qui ne devra pas les décevoir. Comme l’effet d’annonce d’ouverture du multiplex de Bab Ezzouar. Une ouverture qui commence à devenir longuette. Tel un ouvrage de Pénélope. Remis aux calendes grecques. Un hypothétique «peplum». Et puis, l’urgence pour la relance du cinéma est une réelle décision politique. Pas uniquement sur le papier (script). Un cinéma actant aucunement figurant. K. Smail Citer Link to post Share on other sites
Recommended Posts
Join the conversation
You can post now and register later. If you have an account, sign in now to post with your account.