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Mostaganem

Hommage à Anna Gréki, la poétesse martyre

 

 

El Watan

le 07.03.17|12h00

Un très bel hommage a été rendu, samedi, à la bibliothèque municipale de Mostaganem, à la poétesse Colette Grégoire, de surcroît martyre de la Révolution algérienne, plus connue sous le pseudonyme Anna Gréki. Un pseudonyme sous lequel elle publiait ses poèmesoù elle déclarait son amour pour l’Algérie et le peuple algérien.

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Samedi dernier, à la bibliothèque municipale, une conférence a été animée par Abderrahmane Djelfaoui pour présenter son dernier livre Anna Gréki : les mots d’amour, les mots de guerre, édition Casbah 2016. Ce livre se veut un hymne à la femme, un hommage au courage et au combat de la femme durant la guerre de la Libération nationale. «C’est une femme qui fut emprisonnée et torturée et qui a participé aux côtés des plus grands noms de la Révolution algérienne à cette noble cause qu’est l’indépendance de l’Algérie», a déclaré Mansour Benchehida, dans son allocution de présentation.Née en 1931, dans un village des Aurès, Colette Grégoire s’est illustrée en s’engageant dans la Guerre d’Algérie, en dénonçant à travers des écrits et des poèmes, rédigés en majorité en geôle sous le pseudonyme d’Anna Gréki. Durant son combat, elle fait la rencontre de sa vie avec celui dont elle va tomber amoureuse et auquel elle dédie une série de poèmes, le martyr Sid Ahmed Inal, en l’occurrence, assassiné sauvagement par l’armée française. «Il est difficile de parler de l’histoire d’Anna Gréki dans un seul livre», estime l’auteur. «Il faut plusieurs livres, films, documentaires et pièces de théâtre pour mettre en lumière toutes les tranches de la vie d’une héroïne de la Guerre d’Algérie». De ses passages de la villa Sésini à Serkadji, elle partagera la vie, et parfois la cellule, de plusieurs femmes martyres de la nation, entre autres, Jaqueline Guerroudj, Annie Steiner et Djamila Bouhired, auxquelles elle consacrera le poème Les nuits le jour, dédié à la mémoire de Raymonde Peschar, et L’espoir, dédié à Jacqueline Guerroudj et à de nombreux autres, lit-on dans le livre de Djelfaoui, où on trouve également une réflexion faite par le peintre mostaganémois, Mohamed Khedda, ami d’Anna Gréki après l’indépendance. «Au-delà du col du Guerza, à Menaâ dans les Aurès, aucun lycée, aucune école, pas la moindre ruelle ne porte le nom d’Anna Gréki, poétesse et martyre de la Révolution algérienne», une réflexion qui fait pousser encore plus loin quelques participants à cette conférence en se demandant «pourquoi de l’indépendance à nos jours, personne ne daigne donner à son enfant le nom d’un des martyrs étrangers tel que Fernand Iveton, lequel fut guillotiné pour l’Algérie ?» Anna Gréki, «autochtone», elle le revendique de façon continue avant et après Serkadji, tant elle est «pétrie» dans la terre d’Algérie. Collette Grégoire sera expulsée de l’Algérie à Avignon avant d’être rapatriée par l’aide de ses amies en passant par Tunis. En 1966, elle est enseignante à Alger, quand un soir, alors qu’elle était enceinte, elle tombe malade et finit par rendre l’âme.

Salim Skander

 

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