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PARCOURS D'UN COMBATTANT DE LA LIBÉRATION / Abdelouahab Guedmani


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Parcours d’un combattant de la libération de Abdelouahab Guedmani

Le journal anti-langue de bois d’un jeune maquisard

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trans.gifElwatan; le Samedi 11 Mars 2017

 

Abdelouahab Guedmani avait 20 ans et presque deux mois lorsqu’il avait rejoint le maquis. C’était juste après la grève du 19 mai 1956. Un événement dans la vie d’un jeune lycéen, qui sera acteur et témoin oculaire de la lutte armée.Guedmani se rappelle encore de cette mémorable journée du 13 juin 1956, quand il quitta sa famille pour une destination qui changera le cours de sa vie. Il était parmi ces nombreux lycéens qu’il décrit dans son livre en notant : «Malgré leur jeune âge, les postulants étaient nombreux, dynamiques, calmes et bien discrets.»Pour le jeune Abdelouahab, ce sera le début d’un long chemin, dont il raconte les péripéties avec un sens très poussé du détail, dans son ouvrage Parcours d’un combattant de la libération – Témoignages inédits sur la lutte armée, paru aux éditions Casbah en 2016. Comme dans un véritable film captivant jusqu’au bout, truffé d’incessants flash-back, l’auteur déroule le long fil de ses souvenirs, avec tous les ingrédients qui tiennent le lecteur en haleine dès le premier chapitre.Comme un journal minutieusement assemblé, tel un puzzle, Guedmani décrit son premier trajet de 20 km parcouru à pied avec son guide Grabès, ses premiers pas au maquis de Hadjar Mefrouche, puis au campement de Douar Chekayel, les apprentissages au service de l’intendance, sa rencontre avec Zighoud Youcef, Ali Kafi, Ali Mendjeli et Abdelmadjid Kahlerrass.Il raconte avec la fougue et la passion des jeunes recrues comment il a découvert la vie quotidienne au maquis, l’organisation des groupes et la prestation de serment. Il aura sa première arme, un pistolet à barilet, avant d’être affecté au groupe commandé par Ali Mendjeli, chef de la Région 3 de la Wilaya II, composée des régions de Skikda, Azzaba et Oued Zenati. Le jeune maquisard ne cachera pas son admiration pour ces hommes humbles et solidaires, auxquels il rend hommage.«J’ai côtoyé des hommes valeureux au combat, extraordinaires par leur courage et leur ténacité, d’une grande modestie, serviables et dévoués à l’égard de tous». L’aventure continue pour le jeune maquisard, qui relate au jour le jour son baptême du feu à Djebel Bouarbid, les patrouilles, les missions d’acheminement d’armes, les cours d’instruction, les batailles de Chekayel, Melilla et Mermoura. L’ouvrage est une véritable mine d’informations, de témoignages inédits et de biographies non révélées jusque- là, dont un hommage appuyé à son chef, Ali Mendjeli, pour lequel il consacre de longs passages. Un village bien aimé

Le livre est aussi une belle histoire d’amour entre un jeune et son village d’adoption. Sans se lasser, Abdelouahab Guedmani raconte tant de belles choses, que le lecteur appréciera, sur El Harrouch, après une enfance à Annaba, que sa famille avait quittée pour fuir les bombardements de l’aviation allemande durant la Seconde Guerre mondiale.L’amour pour ce village demeure nourri par les souvenirs de sa famille, surtout son frère Brahim, dont la mort l’avait beaucoup marqué. Il y a aussi ces belles images nostalgiques du village, ses plaines et ses collines, ses ruelles et ses placettes, ses grandes familles, ses militants de la cause nationale, l’école primaire, l’école coranique, l’enfance insouciante, la vie de tous les jours, la relation entre les colons et les indigènes, la pauvreté, la misère du peuple, le marché hebdomadaire, le cinéma ambulant et le cirque Amar. On y retrouve aussi ces personnages de la vie de tous les jours, dont l’instituteur, qui donnait la tannée aux élèves indisciplinés, Salah le commerçant mozabite, Messaoud dit «la commune», le berger surnommé «El Haïcha», et autres.Des souvenirs marqués aussi par le lundi de la Toussaint, coïncidant avec le déclenchement de la Révolution du 1er Novembre, mais aussi les attaques du samedi 20 Août 1955 dans le Nord Constantinois, et la répression qui s’ensuivra dans son village, où des Algériens furent tués et jetés dans des fosses communes.Les sept années passées à Constantine, où l’auteur avait fait ses études secondaires au collège moderne de garçons (actuel lycée Youghourtha) qu’il avait rejoint comme interne à la rentrée 1948-1949, ont également une bonne place dans son livre. Il décrira ses promenades et ses sorties dans les rues, les quartiers et les cafés de la ville qu’il choisira pour s’installer depuis 1983. Les initiatives d’écriture de mémoires par d’anciens combattants de la Guerre de libération, qui se sont multipliées ces dernières années, ne peuvent être qu’une bonne chose pour l’histoire et la mémoire collective algérienne.Dans ce volet, on ne peut que saluer l’ouvrage de Guedmani. Sans prétention aucune, son auteur note avec insistance : «Je ne prétends être ni un historique, ni un érudit, ni un écrivain, ni un historien, je me suis limité à relater ce que j’ai vécu personnellement d’une manière scolaire et strictement chronologique faisant bien sûr état de mes opinions sur certaines choses.» Une belle leçon de modestie de la part d’un auteur, dont l’ouvrage rédigé dans un style simple et dépouillé fera sûrement revivre les belles années du lycée chez les anciens du collège moderne de garçons de Constantine. Il est aussi vivement conseillé pour nos jeunes lycéens et étudiants.

Arslan Selmane

 

 

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