zadhand 546 Posted March 14, 2017 Partager Posted March 14, 2017 (edited) Abdelwahab Derbal «la crédibilité des élections, une responsabilité partagée» La Haute Instance Indépendante de Surveillance des Élections (الهيئة العليا المستقلة لمراقبة الانتخابات) - HIISE 14 mars 2017 Sudhorizons.dz Abdelwahab Derbal, président de la Haute instance indépendante de surveillance des élections souligne dans cet entretien que la crédibilité des élections est une œuvre collective. À l’adresse des électeurs, il se veut rassurant : «Toutes les lois de la république favorisent des scrutins libres et transparents». Qu’avez-vous à dire aux partis pour les convaincre du bien fondé de votre démarche ? Les partis politiques ont le droit de se poser des questions sur l’instance. Leur souci est d’arriver assurément à des élections propres. L’instance doit prouver qu’elle est capable de changer la donne et d’assumer pleinement ses prérogatives. Je dois dire cependant que l’instance que je dirige est différente des anciennes commissions du point de vue de sa composante ou de son ancrage juridique. On attend d’elle plus que ce qu’on attendait des autres. Je ne dis pas aux partis qu’ils doivent avoir confiance en l’instance. Je m’adresse plutôt à ses membres qui doivent veiller à l’application stricte de la loi. La confiance se mérite et ne s’offre pas. Le but est d’introduire un souffle nouveau dans l’opération électorale. Les algériens doivent comprendre que ladite instance n’incarne le messie. Il s’agit seulement d’une structure constitutionnelle devant accomplir une mission constitutionnelle. Un scrutin crédible exige l’implication de tous. Il faudrait se mobiliser au moindre doute. Le parti ne doit pas se contenter du rôle de l’observateur et l’instance n’agit que pour des motifs précis. La validation des listes électorales tire à sa fin. Quel genre de doléances avez-vous reçu ? Avez-vous traité des cas de corruption ? Il est important de peser les mots. S’avancer sur un sujet implique que l’on doit en assumer les conséquences. Je crains fort que le fait d’évoquer la « rachwa » a pour objectif de discréditer le scrutin. Quand on s’avance sur un fait, on est obligé d’exhiber des preuves. Sinon, c’est de la pure surenchère. Moi, en tant que président de l’instance indépendante de surveillance des élections, je ne peux ni confirmer ni infirmer ce qui se dit dans la presse. Ceux qui sont impliqués dans des cas corruption recensés par mon instance, en matière de collecte des signatures, sont en prison. Ce sont des candidats ou des agents administratifs. Nous avons refusé de faire de la publicité sur le sujet. Autrement dit, je ne peux pas m’étaler sur des faits non justifiés juridiquement. Je ne peux pas tenir compte de paroles qui se disent dans les cafés. C’est la propreté des élections qui dérange et non pas la fraude électorale. On s’adonne généralement à la fraude pour dissimuler des échecs. Je pense donc qu’il existe une intension de pourrir le climat avant l’heure de vérité à travers des propos irresponsables sur des cas de corruption en ce qui concerne la confection des listes électorales. La transparence des élections est de nature à ôter toutes les couvertures. Le faible sera vu comme faible et le fort sa force sera visible également. A propos du membre de l’instance ayant postulé pour ces joutes au niveau de la wilaya de Sidi Belabes, je vous informe que ce cas sera tranché par l’instance dont la mission est d’étudier tout les dossiers de candidatures. Evidement elle devait le démasquer tôt ou tard. C’est loin d’être un scandale. Eloignant nous de ces polémiques qui ne servent point le pays. Il faut en finir avec cette culture de propagation des scandales dans la presse. Elle n’a pour but que la vente. L’opinion publique doit être construite sur de bonnes bases car c’est elle qui devra voter le jour « j ». Ce genre de propagande fera perdurer le mal que l’on combat depuis des lustres. Avez-vous réellement les moyens de votre politique visant de tout contrôler le jour du scrutin ? Je suis un homme de loi. Au sein même de nos familles, nous n’avons pas les moyens de nos politiques. Je peux vous assurer que nous avons une ossature juridique infaillible. Le ministre de la justice garde des sceaux avait assuré que le juge peut actionner immédiatement une procédure judiciaire en vertu des nouveautés introduites dans le cadre de la nouvelle constitution du pays. C’est un énorme acquis pour les élections. Avant il n’y avait pas d’instance qui avait également ce droit. Aucune commission n’a jouit du droit d’actionner l’autorité publique. On a beaucoup d’outils et de moyens qui nous permettront de mener à bien notre mission. Je tiens à souligner cependant que la crédibilité des élections ne repose pas uniquement sur l’instance. C’est une responsabilité partagée. Le bon déroulement de cette échéance est la responsabilité de l’instance, des autorités publiques, des partis politiques, des électeurs et des médias. L’opération électorale est avant tout une action sociale. Chacun doit assumer son rôle. Les moyens sont distribués sur différentes parties. Toutes les lois de la république favorisent des scrutins libres et transparents. Celui qui réclame la propreté doit être propre. Votre instance a un droit de regard sur le fichier électoral. Avez-vous recensé des anomalies ? Il faut savoir que la révision des listes électorales n’a pas encore pris fin. Le ministère de l’intérieur et des collectivités locales a utilisé pour la première fois une nouvelle application pour faire tomber les noms des morts de ce fichier. Une autre application a été utilisée également pour détecter les doubles signatures. Grace au rattachement des services de l’état civil au fichier électoral, de nombreux noms de morts ont été supprimés. Je ne peux donner de chiffres car la révision est toujours en cours. Mais je promets de donner tout les détails y afférents très prochainement. La révision du fichier électoral doit être permanente. Elle ne doit pas se limiter aux périodes électorales. Un fichier électoral assainit contribue à une élection irréprochable. Après ces élections, l’instance envisage de proposer au gouvernement que les employés des administrations locales au niveau des communes soient spécialisés dans les élections. Ils doivent subir des formations autour de la législation électorale. La consécration d’élection propre est un travail de longue haleine. De profondes réformes doivent être accomplies en ce sens. J’ajouterais à cela d’autres questions. Le corps électoral est composé aussi de personnes qui ne sont pas habilités à voter et qui sont malheureusement inscrits dans ce fichier électoral. Je cite les repris de justice ayant perdu leurs droits politiques et les personnes ayant perdu leurs facultés mentales. Personne n’évoque cette catégorie. Toutes ces questions exigent un suivi. On ne peut pas assainir une situation en une révision exceptionnelle, même si je suis très satisfait des premiers résultats de cette révision. Le chiffre avancé par le ministère de l’intérieur n’est pas définitif. Je pense que le corps électoral sera composé de moins de 23 millions d’électeurs. Les précédentes élections ont été suivies de rapports ayant dénoncé certaines déviations. Comptez vous aller jusqu’au bout pour dénoncer toutes les irrégularités ? Je compte exercer mes prérogatives. Sans plus. L’instance est une structure constitutionnelle. Ses missions sont définies par la loi. Elle ne peut pas être juge et partie. Les partis qui estiment qu’elle n’a pas de larges prérogatives sont libres d’exprimer des opinions différentes. Celui qui ne fait pas confiance aux institutions de l’Etat n’a pas à s’engager dans ces élections. L’instance s’engage surtout à protéger les voix des électeurs. Une élection c’est avant tout une opération complémentaire. Le jour du scrutin, chaque plainte doit être accompagnée de preuves. Sinon, elle ne sera pas retenue. L’instance ne se limitera pas à transmettre des rapports sans fondements. Avant de s’engager dans une procédure, il faut maitriser les contours de la loi. D’ailleurs , nous coordonnons avec toutes les formations politiques. Les partis sont nos alliés. J’estime que le travail politique est avant tout une action de bienfaisance au profit de l’Etat auquel on appartient. Si ce travail se transforme en une quête au positionnement, il perd complètement sa valeur. La classe politique se doit de s’ouvrir au dialogue afin de promouvoir l’action politique. La plus grande appréhension demeure l’abstention des électeurs. Comment pouvoir réconcilier le citoyen avec les urnes ? Effectivement, l’abstention peut s’avérer très dangereuse lors d’un scrutin. La base fondamentale d’une élection est le citoyen. Ce sont les votants qui tranchent en fin de compte. L’abstention signifie que le citoyen n’a pas accompli son devoir. Lorsqu’il refuse d’exercer celui-ci, il n’a pas le droit non plus de protester. En Belgique, le citoyen qui ne vote pas est sanctionné. A travers le vote, on contribue à la prise de décision. On peut aussi demander des comptes aux responsables et juger ceux qu’on a choisis. Le vote blanc ou utile est nécessaire dans une opération électorale. Exprimer sa volonté politique est une obligation citoyenne. Quel est le budget financier alloué à l’instance ? Jusqu’à maintenant, nous n’avons pas de budget. Vous n’allez peu être pas croire cela. Et l’on raconte que l’instance de Derbal encaisse déjà des sommes faramineuses. Certains partis vous reprochent votre appartenance politique… Il ne faut pas confondre vie partisane et vie politique. On a tous des convictions politiques. La loi interdit l’appartenance partisane et non pas politique. Pour finir, je dois dire que si nous aspirons à un avenir meilleur on doit d’abord croire au changement. Par le travail, et l’honnêteté nous réaliserons l’impossible… Entretien réalisé par : Karima Alloun Kordjani Edited March 14, 2017 by zadhand Citer Link to post Share on other sites
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