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Industrie Automobile - Made in Algeria


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Industrie Automobile

Pour le Made in Algeria

 

 

 

El Moudjahid

PUBLIE LE : 18-03-2017

Quoi qu’on dise sur ses insuffisances, l’industrie mécanique, en particulier l’automobile, a connu au cours de ces dernières années une amélioration remarquable. Les pouvoirs publics ont bien compris l’importance de lancer cette activité afin de limiter et réduire la facture d’importation qui pèse lourdement sur le budget de l’État.

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Pour ce faire, le gouvernement a en premier lieu instauré un climat d’affaire favorable qui a encouragé les professionnels à investir davantage dans le secteur de l’industrie. Une démarche ambitieuse qui s’inscrit dans une détermination de diversification de l’économie nationale, sachant que l’Algérie se positionne parmi les premiers marchés africains en termes d’importation de véhicules. En novembre 2014, une nouvelle page de l’industrie automobile s’est ouverte : Renault inaugure officiellement sa nouvelle usine à Oued Tlelat (Oran). En l’espace de deux ans, l’entreprise a produit 55.000 véhicules, un signe que la politique du gouvernement dans ce domaine est concrétisée. L’industrie automobile en Algérie prend aujourd’hui de plus en plus d’ampleur et gagne du terrain, surtout après la mise en application, en 2016, de la décision des pouvoirs publics de réduire les quotas d’importation des véhicules. Les concessionnaires sont autorisés à importer 83.000 voitures seulement pour un montant inférieur à 1 milliard de dollars, alors qu’en 2015, le nombre de véhicules importés s’élevait à 265 500 pour une valeur de 3,14 milliards de dollars. Quant aux véhicules de transport de personnes et de marchandises classés en tant que biens d’équipement en 2016, leur facture d’importation s’est chiffrée à 782,36 millions de dollars contre 1,5 milliard de dollars en 2015, en recul de 48%. Concernant les parties et accessoires des véhicules automobiles classés en biens de consommation non alimentaires à l’instar des véhicules de tourisme, leur facture d’importation a atteint 393,96 millions de dollars contre 394,86 millions de dollars en 2015, soit une légère baisse de 0,23%. En effet l’annonce récemment du ministre de l’Habitat, de la Ville et de l’Urbanisme et le ministre du Commerce par intérim, Abdelmadjid Tebboune d’une probabilité de réduire le quota d’importation des véhicules à 50.000 unités en 2017 va certainement conforter l’industrie automobile locale.

L’importation de véhicules n’est plus de mise

Face à cette situation, les concessionnaires se trouvent dans l’obligation réglementaire de s’impliquer davantage en passant à l’investissement dans le secteur, c’est-à-dire la création d’usines de montage. Sans tarder, le constructeur allemand sous la marque Daimler s’associe avec la Société nationale de véhicules industriels (SNVI) pour le montage des poids lourds à Rouiba, des 4×4 (Mercedes Classe G) et des véhicules utilitaires (Sprinter) à Tiaret.De nombreuses autres constructeurs automobile ont exprimé le souhait de venir implanter des usines de montage. On cite à titre d’exemple PSA, Hyundai, Volkswagen Mercedes... En novembre de l’année 2016, Volkswagen est passé à l’acte en signant un protocole d’accord avec le gouvernement algérien pour bâtir un site de 100.000 unités sur son territoire. Le groupe chinois JAC et la société algéro-turque Emin Auto ont à leur tour procédé à la concrétisation de leur projet de montage de camions et de véhicules utilitaires légers pour un coût global d’investissement de l’ordre de 14 milliards et une production prévisionnelle de 50 000 véhicules/an ; globalement, une dizaine de projets prévus dont cinq concrétisés. La question qui se pose est de savoir si réellement l’option d’assemblage de véhicules sur notre territoire constituera une alternative à l’importation ? Ce choix de montage de véhicules selon certains experts ne peut pas avoir un sens sans la mise en place d’une stratégie de développement du secteur de la sous-traitance. Car, ont-ils expliqué, le développement de ce domaine permettra une importante intégration.

«Bannir» le véhicule diesel et encourager l’électrique

En effet, le Pr Chems Eddine Chitour a souligné que « l’industrie automobile algérienne est une industrie qui s’occupe d’acheter des véhicules, mais en parallèle il n’y a pas une politique de développement du transport ». Il dira dans ce sens qu’« actuellement, l’Algérie doit savoir où elle va. Nous avons à peu près 6.000.000 de véhicules, dont 70 % roulent au diesel et 30 % à l’essence et pas moins de 1% au GPL ». « Et comme vous le saviez, a-t-il indiqué, le diesel est un danger public et cancérigène, et de plus en plus interdit dans les pays développés ». Appuyant ses dires, le professeur a cité à titre d’exemple les USA où la peine encourue est de 5%, en Europe les taxes en moyenne sont à 20%… La consommation du diesel reste cependant favorisée en Algérie. Pour freiner la vente des véhicules au diesel, il a précisé que l’Etat doit faire augmenter les prix trop bas. « Si demain les prix de ce produit venaient à augmenter, les citoyens s’en détourneraient pour investir dans d’autres », a-t-il ajouté. Et de poursuivre, « à mon avis, le problème en Algérie, c’est que nous n’avons pas une vision sur le futur. À titre d’exemple,Volkswagen ne fera plus de moteur diesel à partir de 2027, donc il ne faut plus acheter des véhicules diesel, car il n’y aura plus en parallèle de pièces détachées ». Pour l’expert, il y a une révolution de l’électricité renouvelable dans la voiture, le bus et le camion. Selon lui l’année dernière il y a eu 2000 voitures électrique dans le monde et en 2030 on prévoit que 35% des voitures seront électriques. « Donc, a-t-il dit, il y a possibilité pour l’Algérie de ne pas perdre de temps et d’aller vers la révolution de la voiture électrique ». À ce titre, il a cité la Golfe 7 qui va sortir en juin et qui coûtera 350 million DA, alors que la Golf 7 électrique 30 000 euros. Mettant à profit cette occasion, notre interlocuteur a sollicité les constructeurs en Algérie d’aller vers cette nouvelle technologie. En plus, la consommation d’électricité ne pollue pas l’environnement. C’est à dire qu’on va respecter l’accord de Paris et en conséquence nous n’auront pas à payer d’impôts. Il faut aller vers la révolution du monde de transport car la première chose que demande l’Algérien c’est la disponibilité du transport, le bus électrique, le tramway et le métro. Il a insisté à cet effet sur la nécessité de bannir le véhicule diesel et encourager le véhicule électrique.

Encourager tout d’abord la sous-traitance

S’agissant du secteur de la sous-traitance destinée à l’industrie automobile, les spécialistes estiment qu’il est inéluctable de commercer par le développement et l’encouragement de l’investissement dans ce domaine et de penser ensuite à investir dans l’industrie automobile, car, selon ces derniers, seul ce domaine assurera une réelle intégration des entreprises nationales. Rappelons que dans la loi de finances 2017, les pouvoirs publics proposent aux investisseurs dans la sous-traitance de multiples mesures incitatives.L’expert Mohamed Arezki Aberkane a indiqué que « les pouvoirs publics, avant de se lancer dans cette industrie, devraient en premier lieu commencer par l’étape de développement de la sous-traitance et puis passer à l’étape de montage et de la fabrication ».Tout, en qualifiant que l’assemblage de véhicules, d’une «industrie temporaire sans une importante intégration des entreprises nationale et qui peut se faire bien évidement par le développement de la sous-traitance ». Et de poursuivre : « Le fait que l’Algérie est un pays qui recèle d’importantes richesses, en particulier humaines, lui permettra de développer la sous-traitance qui favorise au moins une importante intégration». Il dira dans le même ordre d’idée que le montage des véhicules ne constituera pas une alternative pour les importations, car dans une industrie pareille, il n’y a pas de plus-value ».

Makhlouf Ait Ziane

 

Mustapha Mekideche, vice-président du Conseil national économique et social :

«Le montage doit s’inscrire dans le nouveau paradigme de croissance»

 

Dans cet entretien, l’expert revient sur certaines questions liées notamment à l’industrie mécanique, en particulier automobile.…

El Moudjahid : Après avoir décidé de limiter drastiquement l’importation de véhicules, l’Algérie a exhorté les acteurs du secteur à se lancer dans l’activité industrielle. Pensez-vous que cette démarche s’inscrit dans une volonté de diversifier l’économie nationale?

Mustapha Mekideche : D’abord j’observe que cette limitation d’importation de véhicules dont vous parlez fait suite à une ouverture tous azimuts et sans aucun cahier des charges pendant plus d’une décennie.Ce qui a déstructuré cette filière et engendré des coûts de transaction sans rapport avec les standards internationaux, sans compter les surfacturations. N’eût été la crise financière, cette situation aurait probablement perduré tant les intérêts associés ici et à l’étranger sont puissants.La démarche du montage est un premier pas et une porte d’entrée dans la remontée de la filière. Ce n’est pas gagné d’avance. Il faut cependant suivre de près le bilan devises de chaque opération, de sorte qu’il doit toujours être inférieur au coût d’achat extérieur clés en main des véhicules concernés.

Pourriez-vous nous donner votre point de vue sur l’avenir de l’industrie mécanique, notamment automobile, en Algérie avec l’avènement de différents projets de partenariat étranger dans ce domaine?

Effectivement, les différents projets de montage offrent potentiellement des gammes de composants et de pièces de rechange susceptibles d’amorcer la création d’un tissu de PME autour de la filière automobile notamment. L’engagement de la remontée dans les taux d’intégration ne devrait pas être une clause de style. Enfin, il faut tirer les leçons de nos échecs passés (Fatia) et des points d’appui existants développés par la SNVI.

Pensez-vous que le choix industriel de montage constitue aujourd’hui une alternative à l’importation ?

Il est évident que le montage comme alternative à l’importation n’a de sens pour moi que s’il s’inscrit dans le nouveau paradigme de croissance assis sur une réindustrialisation qui sera tirée par le couple substitution progressive aux importations et exportations.A cet effet, les observatoires économiques, les acteurs de la filière et les pouvoirs publics devront avoir l’œil sur les tendances des taux d’intégration des différents projets indexés à ses bonus et malus.

M. A. Z.

 

M. Yaddadene, Consultant et ancien manager dans le secteur de l’automobile :

« Si on reste sur une industrie de montage, ce sera compliqué »

Spécialiste dans son domaine, cet expert a bien voulu nous apporter son éclairage sur une industrie naissante en Algérie, celle du montage de véhicules.

El Moudjahid : Pensez-vous que dans le contexte actuel, l’orientation des pouvoirs publics à investir dans l’industrie automobile est un choix stratégique ?

M. Yaddadène : C’est un choix stratégique destiné dans un premier temps à réduire la facture des importations (équilibre budgétaire) qui ne cessait d’augmenter d’année en année et une option destinée à relancer l’industrie mécanique en Algérie. A terme, si toutes les conditions d’implantation et surtout de fabrication seront respectées, ces projets vont contribuer à l’essor de l’industrie avec comme axe, d’abord, le développement de l’intégration locale, d’où la relance de PME et PMI pouvant apporter un plus à cette intégration, donc la création d’emplois et de richesses. Par contre, si on reste sur une industrie de montage, ce sera plus compliqué. En effet, il ne faut pas oublier que tel que stipulé dans le cahier des charges, le taux d’intégration local doit atteindre 40% au bout de cinq ans.La rentabilité est liée à plusieurs facteurs, entre autres, la maîtrise des coûts d’investissements et de fonctionnement, donc un certain volume de production s’impose, mais si on va vers des petits projets de faibles volumes, ce sera plus complexe à terme. Le marché est demandeur avec une autre orientation vers l’export, si cela est intégré dans les contrats signés avec les constructeurs qui doivent ouvrir certains marchés.

L’industrie de montage, selon vous, constitue aujourd’hui une alternative à l’importation ?

L’importation a connu des périodes fastes, des volumes importants ont été vendus en Algérie avec un excellent niveau de renouvellement du parc auto, mais sans pour autant voir les concessionnaires investir le cash flow dégagé, c’était la course aux volumes pour dominer le marché. Le choix de la fabrication devait aboutir à un moment ou un autre, et il a fallu que la nouvelle réglementation impose les investissements aux concessionnaires selon les conditions du dernier cahier des charges pour voir les choses bouger. Pour rappel, ce sont d’avantage les agents distributeurs agréés par les concessionnaires qui ont investi, et aujourd’hui ces agents du réseau sont les premiers à connaître de grandes difficultés avec l’avènement des quotas et des licences d’importation.

Sachant que l’industrie automobile est une industrie polluante, est-ce que selon vous cela ne constitue pas un risque pour l’Algérie de payer des taxes importantes qui vont en conséquence peser lourdement sur le budget de l’État?

Je ne pense pas que ce soit le cas, même si on avait maintenu les importations, la pollution automobile n’est pas uniquement le fait de la fabrication. C’est davantage lié à la qualité des produits, au choix des moteurs et au respect des normes d’émission de gaz que les constructeurs doivent respecter, comme cela se fait à travers le monde.

M. A. Z.

 

 

Edited by zadhand
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Dans le monde oú la voiture eléctrique va remplacer la voiture traditionnelle...l'Algerie est encore a vouloir monter des "Ateliers" de montage de roues sur voitures déja importées avec un taux d'integration ridicule.....

 

On continue á importer les voitures pour des Algeriens qui ont pas de routes dignes pour des velos.....et on continue á payer des devises sans interet....pour une arnaque qu'on appelle usine de fabrication de voiture....On pourrait nous expliquer qui fabriquera les siege? les boites á vitesse? les roues? le chassis...etc...y a meme pas de strategie pour construire un tissu industriel...c'est comme prendre un credit de 100 milliards pour monter une boulangerie qui fera du pain....sans avoir le boulanger....et devoir recruter un expatrié et le payer en Euro....est ce rentable?

 

La conclusion vous appartient.:p

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  • 4 months later...

La première voiture Volkswagen «Made In Algérie»

 

Sovac production inaugurée

Les premiers véhicules DZ chez les clients dès août

 

El Watan

le 28.07.17|12h00

 

 

L’usine Sovac Production multimarque en partenariat avec le groupe Volkswagen a été inaugurée, hier en grande pompe, dans la zone industrielle Sidi Khettab, à Relizane, en présence du patron de la marque Volkswagen, Herbert Diess. uneeee_2628061_465x348.jpg.8d0d9fa0b92b776e49fca5ed84c8552a.jpg

 

La cérémonie était grandiose. Elle s’est déroulée en présence du ministre du Commerce, qui a représenté le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, les walis de Relizane, de Motaganem et d’Oran, des représentants des ambassades d’Allemagne, d’Espagne et de République tchèque, de Grande-Bretagne, de l’Union européenne, des marques Seat, Skoda, ainsi que des partenaires et collaborateurs dans l’automobile.Cette usine, pour laquelle Sovac SPA est actionnaire majoritaire, est dotée de quatre lignes d’assemblage et permet de produire quotidiennement jusqu’à 200 véhicules des modèles Volkswagen Golf, Volkswagen Caddy, Seat Ibiza et Škoda Octavia, nous a-t-on expliqué lors de la visite du site où sont montés les quatre modèles.A partir de 2018, la production locale sera étendue aux modèles Volkswagen Polo et Škoda Fabia. Intervenant à cette occasion, le président du directoire de la marque Volkswagen et membre du directoire du groupe Volkswagen, Dr Herbert Diess, a, après avoir rappelé que Volkswagen est l’un des leaders mondiaux, estimé que «le marché africain est important et celui de l’Algérie offre de plus grandes opportunités». «Votre pays est riche en matières premières» a-t-il lancé. «Le continent africain offre de grandes opportunités de développement pour le groupe Volkswagen.Grâce à notre nouvelle usine en Algérie, nous développerons avec notre partenaire Sovac la présence des marques du groupe en Afrique du Nord. Nous apporterons des technologies de pointe en Afrique, notamment avec la Golf de Volkswagen. La marque Volkswagen peut désormais écrire une nouvelle histoire à succès en Afrique», a-t-il poursuivi. Avant d’ajouter : «Avec cette usine, on va écrire une nouvelle page d’histoire dans nos relations.»Le président-directeur général de Sovac s’est dit, pour sa part, «très fier» de ce partenariat avec l’un des plus grands constructeurs automobiles au monde, en l’occurrence le groupe Volkswagen. Mourad Oulmi a adressé des «remerciements» au gouvernement pour avoir partagé «la stratégie» et d’avoir cru à ce partenariat. «Aujourd’hui commence une nouvelle ère pour notre partenariat. Sovac Production fait désormais partie intégrante du groupe et, ensemble, nous créerons un réseau industriel dans lequel nous construirons non seulement des véhicules, mais aussi une structure d’approvisionnement qui répondra aux exigences de la production locale», a-t-il déclaré.

Partenariat

L’orateur annonce, à ce titre, la construction à partir de 2018 d’une zone d’activité composée d’une dizaine de hangars et où seront accueillis les futurs sous-traitants. Le ministre du Commerce, Ahmed Saci, a insisté sur le passage de l’étape de montage à celle de la construction. «Nous sommes convaincus que l’Algérie est un allié et un partenaire fiable dans ce partenariat.» «Ce partenariat est une base d’acquisition de technologie et grâce auquel on va être exportateur», a-t-il ajouté, insistant sur la création de richesses et d’emplois.Cela dit, près de 550 collaborateurs travaillent actuellement dans cette nouvelle usine. Selon des prévisions, à long terme, 1800 postes d’emploi pourraient être créés dans l’usine de Relizane. L’usine, aboutissement d’un accord de partenariat signé en novembre 2016 par les responsables du groupe allemand et le PDG de Sovac, en présence de l’ancien ministre de l’Industrie et des Mines, Bouchouareb, prévoit une capacité de production pour la première année de 12 000 véhicules et d’évoluer progressivement à 100 000 unités/an à l’horizon 2020.Il s’agit d’un investissement de près de 170 millions d’euros avec une prévision de taux d’intégration de 15% en 2017 et de 40% dans cinq ans. A noter que depuis hier, les modèles des véhicules produits sont exposés dans les showrooms de Sovac.

 

 

VIDÉO

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Rabah Beldjenna

 

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  • 2 weeks later...

Voitures "made in Algérie"

le gouvernement dresse un bilan catastrophique

 

HuffPost Algérie

Publication : 06/08/2017 13h07

Mis à jour : il y a 4 heures

 

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En Algérie, les prix des voitures flambent à mesure que les chaînes de montage fleurissent. Dénonçant des "importations déguisées", les autorités veulent remettre à plat tout le secteur du montage automobile, censé initialement être le fleuron industriel du pays. Le 27 juillet encore, après Renault et Hyundai, Volkswagen inaugurait une usine d'assemblage à Relizane (300 km d'Alger). Grand absent de la cérémonie, le ministre de l'Industrie Mahdjoub Bedda qui, quelques semaines avant, avait tiré à boulets rouges sur le secteur.Il avait promis de "mettre un terme au mode actuel de production" automobile en Algérie et, le 31 juillet, le gouvernement a suspendu tout nouveau projet de montage de véhicules.L'industrie automobile algérienne est née en 2012 quand les autorités ont conclu un partenariat avec la marque française Renault, qui a débouché fin 2014 sur l'ouverture de l'usine de la première voiture "made in Algeria".Entre-temps, la dégringolade à partir de la mi-2014 des prix du pétrole, qui fournit 95% des devises de l'Algérie, a propulsé la filière automobile nationale en tête des priorités pour réduire la facture des importations qui siphonnent les réserves de change. Les autorités ont donc contraint les concessionnaires automobiles à se doter d'une unité de production locale.Trois ans après, le bilan dressé par M. Bedda est catastrophique: aucun impact sur les réserves de change ou la création d'emploi, mais un coût important pour l'Etat en termes d'aides et d'avantages fiscaux.

"Offre faible"

Au premier semestre 2017, si le nombre de véhicules importés a fortement chuté (-78% en glissement annuel), l'importation de pièces à monter sur les chaînes en Algérie a exactement compensé les économies en devises sur la même période, selon les chiffres officiels.Ultime paradoxe, "la voiture (produite en Algérie) coûte plus cher que dans les pays de provenance", a tonné le ministre, décidé à "arrêter l'importation déguisée" de la part des constructeurs. Exemple: la Renault Symbol made in Algeria coûte environ 200.000 dinars (1.600 euros au cours officiel) de plus que sa jumelle importée, la Dacia Logan. Le prix de la petite Hyundai i10 fabriquée sur place commence presque 2.000 euros plus cher qu'en France."Les véhicules neufs sont chers car l'offre est faible", explique Issad Rebrab, patron de Cevital, premier groupe privé d'Algérie et importateur de la marque Hyundai, mais qui n'est pas l'associé de la marque dans son usine d'assemblage de Tiaret, ouverte fin 2016.Les importations de véhicules ont atteint un pic historique en 2012 (605.000 unités) avant de diminuer, notamment avec la mise en place de quotas l'an dernier. En 2016, 98.000 véhicules sont entrés en Algérie.Cette baisse des importations, non compensée par la production locale, a engendré une pénurie de voitures neuves dans un pays où la demandé annuelle est évaluée à 400.000 unités, estime Mohamed Yaddaden, consultant et ancien cadre du secteur automobile, qui estime que "les prix des voitures neuves ont connu une hausse moyenne de 40% entre 2014 et 2017".

"Rien à assembler"

Le fiasco de l'industrie automobile en Algérie est principalement dû, selon les observateurs, au système adopté: le SKD (semi knocked down) qui consiste à importer le véhicule en kits pré-montés, simplement rivetés ou boulonnés sur place."Le véhicule arrive semi ou complètement fini, donc il n'y a rien à assembler", expliquait début juillet au quotidien El-Watan Mohamed Baïri, patron d'Ival, importateur d'Iveco, promettant que son usine, censée ouvrir prochainement, assemblera elle l'ensemble des pièces des véhicules.Fin mars, des images diffusées sur les réseaux sociaux avaient créé le scandale en Algérie: on y voyait arriver à l'usine Hyundai des voitures quasi complètes, sur lesquelles ne restaient à monter que les roues.Une commission d'enquête avait rapidement écarté toute infraction mais des médias avaient pointé du doigt les liens entre le patron de l'usine, Mahiédinne Tahkout, et le ministre de l'Industrie d'alors, Abdeslam Bouchouareb, aujourd'hui critiqué par son successeur.Les observateurs dénoncent surtout le très faible "taux d'intégration" -c'est à dire de pièces produites localement- de 15%, imposé aux industriels.Le gouvernement a annoncé l'élaboration d'un nouveau cahier des charges et la création d'"un vrai marché de la sous-traitance", capable de fournir les usines en pièces fabriquées en Algérie."Nous avons grillé plusieurs étapes, il fallait d'abord former le personnel, bâtir un réseau de sous-traitance avant de se lancer dans le montage de véhicules", a expliqué M. Baïri à El-Watan.

 

 

 

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