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LA FORET ET LE BUCHERON

 

Un Bûcheron venait de rompre ou d'égarer

Le bois dont il avait emmanché sa cognée.

Cette perte ne put sitôt se réparer

Que la Forêt n'en fût quelque temps épargnée.

L'Homme enfin la prie humblement

De lui laisser tout doucement

Emporter une unique branche,

Afin de faire un autre manche.

Il irait employer ailleurs son gagne-pain ;

Il laisserait debout maint chêne et maint sapin

Dont chacun respectait la vieillesse et les charmes.

L'innocente Forêt lui fournit d'autres armes.

Elle en eut du regret. Il emmanche son fer.

Le misérable ne s'en sert

Qu'à dépouiller sa bienfaitrice

De ses principaux ornements.

Elle gémit à tous moments.

Son propre don fait son supplice.

 

Voilà le train du Monde et de ses sectateurs : (1):

On s'y sert du bienfait contre les bienfaiteurs.

Je suis las d'en parler ; mais que de doux ombrages

Soient exposés à ces outrages,

Qui ne se plaindrait là-dessus !

Hélas ! j'ai beau crier et me rendre incommode :

L'ingratitude et les abus (2)

N'en seront pas moins à la mode.

JDF

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  • 1 month later...
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LE RENARD ET LE BOUC

Capitaine Renard allait de compagnie

Avec son ami Bouc des plus haut encornés.

Celui-ci ne voyait pas plus loin que son nez ;

L'autre était passé maître en fait de tromperie.

La soif les obligea de descendre en un puits.

Là chacun d'eux se désaltère.

Après qu'abondamment tous deux en eurent pris,

Le Renard dit au Bouc : Que ferons-nous, compère ?

Ce n'est pas tout de boire, il faut sortir d'ici.

Lève tes pieds en haut, et tes cornes aussi :

Mets-les contre le mur. Le long de ton échine

Je grimperai premièrement ;

Puis sur tes cornes m'élevant,

A l'aide de cette machine,

De ce lieu-ci je sortirai,

Après quoi je t'en tirerai.

- Par ma barbe, dit l'autre, il est bon ; et je loue

Les gens bien sensés comme toi.

Je n'aurais jamais, quant à moi,

Trouvé ce secret, je l'avoue.

Le Renard sort du puits, laisse son compagnon,

Et vous lui fait un beau sermon

Pour l'exhorter à patience.

Si le ciel t'eût, dit-il, donné par excellence

Autant de jugement que de barbe au menton,

Tu n'aurais pas, à la légère,

Descendu dans ce puits. Or, adieu, j'en suis hors.

Tâche de t'en tirer, et fais tous tes efforts :

Car pour moi, j'ai certaine affaire

Qui ne me permet pas d'arrêter en chemin.

En toute chose il faut considérer la fin.

Fables, Livre III – 1668

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celle de la foret je l'ai pas bien comprise je crois que c'est la nature qui veut ça -la nature fournit des biens qui servent a la maltraiter-oui sauf qu'avec l'evolution ,les hommes ont appris a gerer correctement la nature -s'en servir sans pour autant lui nuire- il semble que pour une certaine peuplade seule le saccage est possible -ça rappelle la volonté d'exploiter les gaz de schistes malgré les degats que cela peut causer a la nature et d'une certiane maniere le zbel dans les champs -la nature nourrit et pour la remercier on la submerge de canettes et de bouteilles en tout genre ...ici le bucheron etait malhonnete il a promis des choses qu'il n'a pas tenu,il aurait pu jouer carte sur table avec la nature et negocier ce qu'il pouvait prendre comme les arbres morts ,les arbres genants ,au lieu de ça ,il a choisit la tromperie ...la morale qui est diffusée par cette fable c'est qu'il ne faut pas tendre le baton qui servira a vous battre -cela enleve tout esprit de solidarité et de confiance ...finalement on retrouve cela dans les societes arabo musulmanes...absence de solidarité ,mefiance ,perte de confiance et tromperie !

 

quand je te dis que la culture est responsable de tout ce que nous voyons.

 

la derniere est interessante tourne toujours autour du meme sujet l'escroquerie- le pire c'est que c'est fait de façon assez vicieuse et que l'escroc apparait comme le heros de la fable ...dans la derniere le renard s'en sort ,le bouc va mourir dans le puit ou finir en carcasse pour l'aid ....ce qui est etonnant c'est que le renard ne l'a pas mangé dans le puit -en faite il avait besoin de son dos et de ses cornes pour sortir -autrement il aurait fini sous ses crocs ....quelles valeurs sont diffusées par cette fable? l'ingratitude ,la moquerie ,le mensonge ,l'absence de remord, et l'amitié violée..

 

mon dieu que c'est traumatisant de vivre dans des societes pareilles.

 

 

 

 

ps/le bucheron avait il un keffieh ?

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Les fabulistes parlent des hommes et non des arabes... JDF a repris la majorité de ses fables il en a inventé très peu. L'ingratitude est un très grand défaut humain, il faut faire attention à qui nous offrons un bienfait.

 

Les fables connaissent bien la nature humaine et si nous lisons convenablement leur morale on comprend que le penchant au mal est plus grand que le penchant au bien.

 

 

LE CERF ET LA VIGNE

 

Un Cerf, à la faveur d'une Vigne fort haute

Et telle qu'on en voit en de certains climats (1),

S'étant mis à couvert, et sauvé du trépas,

Les Veneurs pour ce coup croyaient leurs Chiens en faute.

Ils les rappellent donc. Le Cerf hors de danger

Broute sa bienfaitrice ; ingratitude extrême ;

On l'entend, on retourne, on le fait déloger,

Il vient mourir en ce lieu même.

J'ai mérité, dit-il, ce juste châtiment :

Profitez-en, ingrats.(2)Il tombe en ce moment.

La Meute en fait curée. Il lui fut inutile

De pleurer aux (3) Veneurs à sa mort arrivés.

Vraie image de ceux qui profanent l'asile

Qui les a conservés.

 

 

 

 

 

 

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LA MORT ET LE MALHEUREUX (*)

 

Un Malheureux appelait tous les jours

La mort à son secours;

Ô Mort, lui disait-il, que tu me sembles belle !

Viens vite, viens finir ma fortune cruelle.

La mort crut en venant, l'obliger en effet.

Elle frappe à sa porte, elle entre, elle se montre.

Que vois-je ! cria-t-il, ôtez-moi cet objet ;

Qu'il est hideux ! que sa rencontre

Me cause d'horreur et d'effroi !

N'approche pas, ô Mort ; ô Mort, retire-toi.

Mécénas (1) fut un galant homme :

Il a dit quelque part : Qu'on me rende impotent,

Cul-de-jatte, goutteux, manchot, pourvu qu'en somme

Je vive, c'est assez, je suis plus que content.

Ne viens jamais, ô Mort ; on t'en dit tout autant.

 

(*) Source : Des vers de Mécène, conservés par Sénèque

Ils ont été cités par Montaigne (d'apès G.Couton, Fables, Garnier).

Mécène était un chevalier romain, proche d'Auguste,

protecteur des arts et des lettres ; Il s'entoura de Virgile

et d'Horace. Son nom est resté synonyme de protecteur des

arts.

(1) Nom donné par Montaigne pour : Mécène

 

 

LE VIEILLARD ET LA MORT

 

 

 

 

 

Un jour un vieillard ayant coupé du bois, le chargea sur son dos. Il avait un long trajet à faire. Fatigué par la marche, il déposa son fardeau et il appela la Mort. La Mort parut et lui demanda pour quel motif il l’appelait. Le vieillard répondit : « C’est pour que tu me soulèves mon fardeau… »

 

Cette fable montre que tous les hommes sont attachés à l’existence, même s’ils ont une vie misérable.

 

LA MORT ET LE BÛCHERON

 

Un pauvre bûcheron, tout couvert de ramée,

Sous le faix du fagot aussi bien que des ans

Gémissant et courbé, marchait à pas pesants,

Et tâchait de gagner sa chaumine (1) enfumée.

Enfin, n'en pouvant plus d'effort et de douleur,

Il met bas son fagot, il songe à son malheur.

Quel plaisir a-t-il eu depuis qu'il est au monde ?

En est-il un plus pauvre en la machine ronde (2) ?

Point de pain quelquefois, et jamais de repos.

Sa femme, ses enfants, les soldats (3), les impôts,

Le créancier et la corvée

Lui font d'un malheureux la peinture achevée.

Il appelle la Mort ; elle vient sans tarder,

Lui demande ce qu'il faut faire.

C'est, dit-il, afin de m'aider

A recharger ce bois ; tu ne tarderas guère (4).

 

Le trépas vient tout guérir ;

Mais ne bougeons d'où nous sommes :

Plutôt souffrir que mourir,

C'est la devise des hommes.

 

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  • 2 weeks later...

Le Renard le Loup et le Cheval

 

Un Renard jeune encor, quoique des plus madrés(1),

Vit le premier cheval qu'il eût vu de sa vie.

Il dit à certain Loup, franc novice : " Accourez,

Un animal paît dans nos prés,

Beau, grand ; j'en ai ma vue encore toute ravie.

Est-il plus fort que nous ? dit le Loup en riant.

Fais-moi son portrait, je te prie.

Si j'étais quelque peintre ou quelque étudiant,

Repartit le Renard, j'avancerais la joie

Que vous aurez en le voyant.

Mais venez. Que sait-on ? peut-être est-ce une proie

Que la Fortune nous envoie.

Ils vont ; et le Cheval, qu'à l'herbe on avait mis,

Assez peu curieux de semblables amis,

Fut presque sur le point d'enfiler la venelle (2).

Seigneur, dit le Renard, vos humbles serviteurs

Apprendraient volontiers comment on vous appelle.

Le Cheval, qui n'était dépourvu de cervelle,

Leur dit : Lisez mon nom, vous le pouvez, messieurs ;

Mon Cordonnier l'a mis autour de ma semelle."

Le Renard s'excusa sur son peu de savoir.

Mes parents, reprit-il, ne m'ont point fait instruire ;

Ils sont pauvres et n'ont qu'un trou (3) pour tout avoir ;

Ceux du Loup, gros Messieurs, l'ont fait apprendre à lire."

Le Loup, par ce discours flatté,

S'approcha ; mais sa vanité

Lui coûta quatre dents : le Cheval lui desserre (4)

Un coup ; et haut le pied (5). Voilà mon (6) Loup par terre,

Mal en point, sanglant et gâté (7).

Frère, dit le Renard, ceci nous justifie

Ce que m'ont dit des gens d'esprit :

Cet animal vous a sur la mâchoire écrit

Que de tout inconnu le sage se méfie.

 

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Un corbeau avait enlevé un morceau de viande, puis s’était perché sur un arbre. Un renard l’aperçut. Voulant s’emparer de la viande, il vint se tenir devant lui et entreprit de louer sa belle

 

taille et sa prestance ; en outre, nul autre oiseau ne méritait plus que lui la royauté, qu’il aurait sans doute obtenue, pour peu qu’il eût la voix ! Le corbeau, pour lui prouver qu’il en avait bien,

 

laissa tomber la viande et croassa de toutes ses forces. Alors le renard se précipita et, saisissant la viande : « O corbeau, déclara - t - il, si tu avais aussi de la cervelle, il ne te manquerait rien pour régner sur tous les animaux !» Cette fable s’applique aux imbéciles.

 

Esope (VIe

 

av. J.C.),

 

Fables

 

, 124 / 165.

 

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Ceux qui se réjouissent d’être flattés par des paroles trompeuses subissent comme punition

 

une honte tardive. Alors qu’un corbeau voulait manger un fromage dérobé sur une fenêtre, installé

 

sur un arbre élevé, un renard l’aperçut et commença à lui parler ainsi

 

: «

 

O corbeau, quelle

 

blancheur est celle de tes plumes

 

! Quelle élégance tu portes sur

 

ton corps et sur ta tête

 

! Si tu

 

avais de la voix, aucun oiseau ne l’emportait sur toi

 

». Mais celui

 

-

 

ci, alors qu’il veut montrer sa

 

voix, laisse échapper, de son bec grand ouvert, le fromage que le fourbe renard dérobe

 

rapidement de ses dents avides. Alo

 

rs la stupidité trompée du corbeau s’exprime dans un

 

gémissement. Il est prouvé par

 

là à quel point l’intelligence est puissante

 

; la sagesse toujours

 

l’emporte sur la valeur.

 

Phèdre (vers 15 av. J.C.

 

 

vers 50 ap. J.C.),

 

Fables

 

, I, 13.

 

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L’Orient a eu un apport très important dans la création et la diffusion de la fable. Deux auteurs ont marqué ce genre, Loqman Le Sage, d’origine éthiopienne et Bidpaï. Le premier aurait vécu dix siècles avant J.C., le second quatre siècles après J.C. Loqman est un auteur très intéressant par rapport aux origines de la fable, d’une part parce qu’il présente des similitudes avec Ésope : tous les deux ont été des esclaves à l’aspect physique ingrat, difforme ; de plus des incertitudes subsistent quant aux dates où ils ont vécu. Par ailleurs nombre de leurs fables ont des sujets communs. De ces points communs sont nés deux hypothèses, l’une soutenant qu’Ésope et Loqman sont une seule et même personne, l’autre que les fables de Loqman sont passées de l’Orient vers la Grèce où Ésope les popularisera. Nicolas Antoine Boulanger*, dans un livre sur Élie et Énoch, Ésope le fabuliste, soutient la première hypothèse dans le texte “ Dissertation sur les incertitudes qui concernent les premiers écrivains de l’Antiquité.”

 

J.J. Marcel** dans son livre sur les fables de Loqman soutient que ce sont les Orientaux qui ont inventé l’apologue; selon lui, Loqman est le créateur de la fable, Ésope n’ayant fait que les reprendre. Il faut souligner toutefois que ces deux auteurs sont d’accord sur le fait que la nature de la fable a un caractère typiquement oriental, par l’utilisation de l’allégorie, de la métaphore, de la parabole, par la façon de donner des leçons d’une manière voilée. Comment en effet faire passer de rudes vérités face aux redoutables despotes de l’époque, sinon d’une manière détournée.

En ce qui concerne Bidpaï, Louis-François Jauffret***, fabuliste du XIX° siècle, dans son livre “ Lettres sur les fabulistes anciens et Modernes “ cite William Jones qui affirme que Bidpaï est un personnage inventé et que ses fables ont en fait été écrites par un brahmane du nom de Vichnou-Sarma dans son livre “ “ Hitopade “ ce qui signifie Instruction Animale.

Les fables de Bidpaï sont passées de l’Inde à la Perse, puis à la Turquie, montrant ainsi la facilité avec laquelle se sont répandues les fables en Orient.

L’apport de l’Orient à la fable est incontestable, trancher sur le sens de la circulation des fables et sur les dates de leur création semble un labyrinthe que l’on peut emprunter mais dont on ne pourra sortir qu’accompagné de documents historiques irréfutables.

Il est intéressant, sur ce point de la circulation des fables, de citer un livre de “ Fables chinoises “ datant du III° au VIII° siècle de notre ère, fables traduites par Édouard Chavannes****, versifiées par Madame E. Chavannes. En fait ces fables ne sont pas chinoises, mais d’origine hindoue. Dans la préface de ce livre, rédigée par Jean Bédier, celui-ci précise qu’en 1910 Edouard chavannes publia un recueil de textes d’origine indienne et d’inspiration boudhique : cinq cent contes extraits du Tripitaka chinois. Malheureusement, à l’avènement de l’Islam, toute cette littérature fut détruite. Elle ne survécut que grâce à la traduction d’un certain nombre de ces ouvrages qui en avait été faite en Chine pendant la période du II° au IV° siècle de notre ère.

 

Dans le Ier siècle avant J.C., Phèdre écrivit les premières fables romaines. Grâce à son talent, elles prirent pour la première fois une forme poétique, Phèdre les écrivant en vers et leur donnant ainsi un aspect chantant, harmonieux, bien loin du laconisme des fables d’Ésope. Cette “ révolution littéraire “ accompagnera la fable tout au long des siècles suivants.

 

Au Moyen Âge, Marie de France, première poétesse française vivant en Angleterre, écrivit une centaine de fables et appela son recueil L’Ysopet, en hommage à Ésope dont elle s’inspira en partie.

 

Au XVII° siècle, l’apothéose de la fable se nomma Jean de La Fontaine. Il amena ce genre littéraire à un tel niveau de poésie, d’imagination, de style qu’il ne restait plus à ses successeurs qu’à essayer de se hisser à son niveau. Il les invita d’ailleurs à reprendre le flambeau.

Leur avait-il laissé quelque chose d’ailleurs, sinon une montagne à franchir ? Allaient-ils relever le défi ou se décourager devant la tâche à accomplir ? Aussi étonnant que cela puisse paraître, le défi fut relevé, non pas par quelques prétentieux mais par une multitude de fabulistes. Au XVII° siècle, citons Furetière, Madame de Villedieu, Charles Perrault, Benserade dont la particularité fut de mettre en quatrains les fables d’Ésope.

 

Au XVIII° siècle, le siècle des Lumières, ce fut la folie des fables ! Pour s’en rendre compte, il suffit de consulter la liste des fabulistes figurant sur ce site. Plus de 200 fabulistes, sans aucun doute stimulés et non bridés comme on aurait pu le penser par le génie de La Fontaine, se lancèrent à l’assaut de la fable pour en décliner toutes les formes. Même si la source des fables continuera de provenir de l’Antiquité, des inspirations nouvelles apparaîtront à partir de fables étrangères, qu’elles soient allemandes, espagnoles, italiennes ou anglaises. Et puis, la nouveauté devint un dogme par le fabuliste Houdar de La Motte dont les fables sont essentiellement moralistes et ornées de prologues dans ce sens : la pédagogie d’abord, sans toutefois négliger la forme.

Le fabuliste qui marquera le plus ce siècle des Lumières est Florian. S’inspirant de sources étrangères nouvelles et créant lui-même une partie de ses fables, Florian est un conteur plaisant dont la notoriété accompagnera celle de La Fontaine, en particulier à l’école où ces fables seront apprises presque jusqu’à nos jours.

Il serait injuste de se cantonner à nommer deux auteurs car nombre d’entre eux eurent un grand talent, alors sans que ce choix ait une valeur de référence, citons l’abbé Aubert qu’encensa Voltaire, Pesselier, le Père Reyre, Vitallis, le Capitaine Jean-François Haumont, Boisard, Richer, Le Duc de Nivernais, Dorat.

 

Arriva le XIX° siècle et la folie des fables s’estompa peu à peu pour quasiment s’éteindre en même temps que le siècle. Était-ce dû à l’abondance des auteurs, à la mode qui changeait, aux goûts qui se renouvelaient ou au romantisme qui s’installait dans la littérature ? Sans doute la fable alliée à la poésie avaient fait leur temps, il fallait de nouveaux horizons. Il n’en reste pas moins que des talents s’exprimèrent au cours de ce siècle dont trois femmes Mme de Villedieu, Mme de la Férandière, Mme Joliveau. Parmi les hommes, citons Stassart, Jauffret, Guingené, Jussieu, Lachambeaudie.

 

Après cinquante siècles d’existence, la fable nous est parvenue sans doute fatiguée d’une si longue vie, fatiguée mais pas moribonde. Il se trouve toujours aujourd’hui des auteurs qui, à l’invite lointaine de Jean de La Fontaine, portent le flambeau sans se soucier des modes nouvelles qui passeront plus vite qu’elle.

 

Guy Le Ray

 

* Books.google.fr – Tome 5 – 1792

** Books.google.fr

*** Books.google.fr Pichon-Béchet 1827 – Tome 1

**** Éditions Bossard Paris 1927 – Tome 2

 

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[h=1]LES DEUX VOYAGEURS[/h] in Fables et MaximesLe compère Thomas et son ami Lubin

 

Allaient à pied tous deux à la ville prochaine.

 

Thomas trouve sur son chemin

 

Une bourse de louis pleine ;

 

Il l’empoche aussitôt. Lubin, d’un air content,

 

Lui dit : « Pour nous la bonne aubaine !

 

— Non, répond Thomas froidement,

 

Pour nous n’est pas bien dit, pour moi c’est différent.»

 

Lubin ne souffle plus ; mais en quittant la plaine

 

Ils trouvent des voleurs cachés au bois voisin.

 

Thomas, tremblant, et non sans cause,

 

Dit : « Nous sommes perdus ! – Non, lui répond Lubin,

 

Nous n’est pas le vrai mot ; mais toi, c’est autre chose. »

 

Cela dit, il s’échappe à travers les taillis.

 

Immobile de peur, Thomas est bientôt pris :

 

Il tire la bourse et la donne.

 

 

 

Qui ne songe qu’à soi quand sa fortune est bonne

 

Dans le malheur n’a point d’amis.

 

Florian

 

 

 

MAXIME

 

L’avare perd tout en voulant tout avoir.

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  • 4 months later...

Voilà un grand talent perdu de nos jours, nous ne possédons plus la sagesse des anciens et les fabulistes faisant parler des animaux mimant des situations d'hommes ont disparu, quel dommage.

 

L'ANE PORTANT DES RELIQUES

 

Un Baudet chargé de reliques (1)

S'imagina qu'on l'adorait.

Dans ce penser il se carrait, (2)

Recevant comme siens l'encens et les cantiques.

Quelqu'un vit l'erreur, et lui dit :

Maître Baudet, ôtez-vous de l'esprit

Une vanité si folle.

Ce n'est pas vous, c'est l'idole,

A qui cet honneur se rend,

Et que la gloire en est due. (3)

 

D'un magistrat ignorant

C'est la robe qu'on salue.

 

J. de la F.

 

Voici la morale de la fable d'Esope "L'âne chargé

d'une idole" (Esope, traduction D. Loayza, Flammarion)

dont La Fontaine s'est inspiré "La fable montre que

les gens qui se targuent des qualités d'autrui se rendent

ridicules aux yeux de ceux qui les connaissent."

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Celle-ci aussi est une bonne leçon.

 

L'ANE VETU DE LA PEAU DU LION

 

 

 

De la peau du Lion l’Âne s’étant vêtu

Etait craint partout à la ronde,

Et bien qu’Animal sans vertu, (1)

Il faisait trembler tout le monde.

Un petit bout d’oreille échappé par malheur

Découvrit la fourbe (2) et l’erreur.

Martin (3)fit alors son office.

Ceux qui ne savaient pas la ruse et la malice (4)

S’étonnaient de voir que Martin

Chassât les Lions au moulin. (5)

 

Force gens font du bruit (6) en France

Par qui cet apologue est rendu familier.

Un équipage cavalier (6)

Fait les trois quarts de leur vaillance.

 

Source de la fable : Esope

"l'Ane vêtu de la peau du Lion et le Renard"

"l'Ane qui passait pour être un lion"

A la fin de la fable, La Fontaine songe-t-il aux "mousquetaires et dauphins" envoyés contre l'évêque de Munster et peu glorieusement pris dans une embuscade ? (R. Jasinski, La Fontaine et le premier recueil des fables, p.267)

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  • 1 month later...

Je suis tombée sur cette fable, croyez-vous réellement qu’Ésope ait pu écrire une chose pareille surtout s'il s'agit de Luqman Elhakim...

 

LE CHARIOT D’HERMÈS ET LES ARABES

 

 

 

 

 

Un jour Hermès conduisait par toute la terre un chariot rempli de mensonges, de fourberies et de tromperies, et dans chaque pays il distribuait une petite portion de son chargement. Mais, quand il fut arrivé dans le pays des Arabes, le chariot, dit-on, se brisa soudain ; et les Arabes, comme s’il s’agissait d’un chargement précieux, pillèrent le contenu du chariot, et ne laissèrent pas le dieu aller chez d’autres peuples.

 

Plus que tout autre peuple les Arabes sont menteurs et trompeurs ; leur langue en effet ne connaît pas la vérité.

https://fr.wikisource.org/wiki/Fable..._et_les_Arabes

Edited by L'aghabie l'aghabie
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  • 7 months later...

Le cochon, l’ânesse et l’ânon.

Un Roumi possédait un cochon. Il l’attacha à un pilier puis posa le fourrage devant lui pour l’engraisser.

Près de ce cochon, se trouvaient une ânesse et son ânon.

Ce dernier ramassait le fourrage qui s’éparpillait autour du cochon et le mangeait.

-« Ah ! que cette provende est bonne, si elle peut durer », dit-il à sa mère.

-« Fils, lui répondit sa mère, ne l’approche pas, car avec elle il faut craindre le pire ».

Un jour, le Roumi décida de tuer le cochon et mit le couteau à sa gorge ; le cochon se mit à se débattre et à frapper avec ses pattes.

L’ânon, épouvanté, courut alors vers sa mère, lui montra ses dents et lui dit :

-« A moi, mère ! Regarde s’il reste entre mes dents la plus petite brindille de fourrage et ôte-la moi... Il est bien de se contenter de ce que l’on a ».

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1-L’âne et le bœuf.

  • On raconte qu’une personne possedait un âne qui vivait dans l’oisiveté et un bœuf épuisé par le labeur. Le bœuf se plaignit un jour à l’âne et lui dit :
    -« Frère, n’as-tu pas un conseil qui m’aidera à esquiver cette fatigue ? »
    -« Fais semblant d’être malade, lui dit l’âne, ne mange pas ton fourrage ; le lendemain, lorsque notre maître te verra dans cet état, il te laissera et ne te prendra pas au labour ; alors tu te reposeras. »
    Leur maître, nous confie le conte, comprenant la langue des animaux, entendit leur conversation.
    Le bœuf suivit le conseil de l’âne ; le lendemain leur maître vint et remarqua que le bœuf n’avait pas mangé son fourrage ; il le laissa, prit l’âne à sa place et laboura avec lui toute la journée. Celui-ci crut qu’il allait mourir d’épuisement... Il regretta alors son conseil au bœuf.
    Lorsqu’il rentra le soir, le bœuf lui demanda :
    -« Comment vas-tu, frère ? »
    -« Bien, répondit-il, cependant j’ai entendu un propos te concernant, qui m’a alarmé. »
    -« De quoi s’agit-il ? » demanda le bœuf.
    -« J’ai entendu notre maître dire, lui répondit l’âne, que si le bœuf devait rester malade, il faudrait l’égorger pour qu’il ne perde pas de sa valeur. Je te conseille donc de reprendre tes habitudes et de manger ton fourrage pour éviter que ce grand malheur ne t’arrive. »
    -« Tu as raison, lui répondit le bœuf. »
    Et il se mit tout de suite à sa mangeoire.
    Entendant cela, leur maître éclata de rire.
    Moralité : Celui qui a peu d’esprit commet des actes qui peuvent se retourner contre lui.

 

 

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Le lion, le loup et le renard.

  • Exemple de celui qui profite de l'expérience des autres.
    Un lion, un loup et un renard se lièrent d’amitié, et sortirent pour chasser. Ils prirent un âne sauvage, un lièvre et un cerf.
    Le lion s’adressa au loup :
    -« Partage entre nous », ordonna-t-il.
    Le loup dit :
    -« Le cas me paraît clair : l’âne est à toi, le lièvre est au renard et le cerf est à moi. »
    Le lion lui asséna un grand coup qui lui sépara la tête du corps ; puis il s’adressa au renard :
    -«Ah ! que ton ami est ignorant dans l’art du partage. Alors, partage entre nous ».
    Le renard déclara :
    -« Cela me paraît évident : l’âne est pour le déjeuner de Sa Majesté, le cerf est pour son dîner et le lièvre est le goûter, entre ces deux repas. »
    -« Que tu es juste, s’écria le lion ; qui t’a inculqué cette justice ? »
    Le renard répondit :
    -« C’est de voir la tête du loup séparée de son corps. »

 

 

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L’homme, le lion et l’ours au fond du fossé

  • On raconte qu’en fuyant un lion, un homme tomba dans un fossé ; le lion y tomba à sa suite. Dans ce fossé il y avait un ours.
    Quand le lion le vit, il lui demanda :
    -« Depuis combien de temps es-tu dans ce fossé ? »
    -« Depuis de nombreux jours, répondit l’ours, et je meurs de faim. »
    -« Mangeons donc cet homme pour résister, suggéra le lion. »
    -« Et si ensuite la faim revient nous tourmenter, que ferons-nous ? interrogea judicieusement l’ours. Il est préférable que nous fassions serment à cet homme de ne pas lui faire de mal, il trouvera alors une ruse pour nous sortir d’ici, car il est plus malin que nous dans ce domaine .»
    Ils s’engagèrent par serment auprès de l’homme ; alors celui-ci trouva un stratagème qui les délivra tous les trois.
    L’ours avait donc raison d’agir de façon réfléchie et de ne pas suivre le conseil du lion.

 

 

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Le lion, le loup et le renard.

  • Exemple de celui qui profite de l'expérience des autres.
    Un lion, un loup et un renard se lièrent d’amitié, et sortirent pour chasser. Ils prirent un âne sauvage, un lièvre et un cerf.
    Le lion s’adressa au loup :
    -« Partage entre nous », ordonna-t-il.
    Le loup dit :
    -« Le cas me paraît clair : l’âne est à toi, le lièvre est au renard et le cerf est à moi. »
    Le lion lui asséna un grand coup qui lui sépara la tête du corps ; puis il s’adressa au renard :
    -«Ah ! que ton ami est ignorant dans l’art du partage. Alors, partage entre nous ».
    Le renard déclara :
    -« Cela me paraît évident : l’âne est pour le déjeuner de Sa Majesté, le cerf est pour son dîner et le lièvre est le goûter, entre ces deux repas. »
    -« Que tu es juste, s’écria le lion ; qui t’a inculqué cette justice ? »
    Le renard répondit :
    -« C’est de voir la tête du loup séparée de son corps. »

 

 

cette fable ne devrait pas etre diffuser dans nos ecoles :), elle prepare la jeunesse a la soumission ...j'avoue qu'elle correspond parfaitement a certaines civilisations :)-la justice est rendue d'une drole de façon .

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L’homme, le lion et l’ours au fond du fossé

  • On raconte qu’en fuyant un lion, un homme tomba dans un fossé ; le lion y tomba à sa suite. Dans ce fossé il y avait un ours.
    Quand le lion le vit, il lui demanda :
    -« Depuis combien de temps es-tu dans ce fossé ? »
    -« Depuis de nombreux jours, répondit l’ours, et je meurs de faim. »
    -« Mangeons donc cet homme pour résister, suggéra le lion. »
    -« Et si ensuite la faim revient nous tourmenter, que ferons-nous ? interrogea judicieusement l’ours. Il est préférable que nous fassions serment à cet homme de ne pas lui faire de mal, il trouvera alors une ruse pour nous sortir d’ici, car il est plus malin que nous dans ce domaine .»
    Ils s’engagèrent par serment auprès de l’homme ; alors celui-ci trouva un stratagème qui les délivra tous les trois.
    L’ours avait donc raison d’agir de façon réfléchie et de ne pas suivre le conseil du lion.

 

 

le serment est tenu apres la sortie du fossé , cela m'etonne -cela n'arrivera jamais dans notre societe , c'est trompeur .:)

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cette fable ne devrait pas etre diffuser dans nos ecoles :), elle prepare la jeunesse a la soumission ...j'avoue qu'elle correspond parfaitement a certaines civilisations :)-la justice est rendue d'une drole de façon .

 

Ah... Et que fait Macron si ce n'est le partage du lion ? Je ne la comprends pas ainsi.

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Ah... Et que fait Macron si ce n'est le partage du lion ? Je ne la comprends pas ainsi.

 

hahah ,je me doute bien qu'elle a plusieurs sens et chaque culture lui en donne un ,selon l'importance que l'on accorde a certaines valeurs ...pour moi ici le loup est un voyoux qui veut s'accaparer le cerf , le lion est un sultan arabe qui veut tout prendre pour lui et le renard un lache soumis qui prefere la faim a la mort ...les societes arabes ressemblent a la conclusion de la fable .

Chez les amazighs le lion a tord , chez les arabes il est dans son bon droit ...il faut pas enseigner ça ,c'est dangereux pour l'epanouissement des peuples et la liberté.

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Tu sais les Amazighs ne sont pas connus pour leur gentillesse. A Alger ils instruisent leurs enfants pour ceux qui sont lettrés, rien qu'hier,une de mes petites élèves originaire de béjaia me racontait que lorsqu'elle allait fi le bled, elle ne comprenait rien. La ville leur apprend le raffinement algérois contrairement à la rugueuse montagne.

 

Les arabes actuels sont mauvais et les amazighs pas mieuxx, l'exception est le bon.

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