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Le Prophète ﷺ a dit : « Pardonne à celui qui a été injuste envers toi, lie les liens avec celui qui les a coupé avec toi, comporte-toi bien avec celui qui s'est mal comporté avec toi et dit la vérité même contre ta propre personne ».

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Et après on nous dit que notre religion est mauvaise, non ce sont bien les hommes qui sont mauvais. Combien ferme les yeux sur l'erreur, combien de personne ne se venge pas et n'ont aucune haine après un mal et combien disent la vérité.

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Je lisais un article sur Mickael Jackson, c'est incroyable tout ce que dénature le fait de vouloir plaire aux autres, qui ne sont absolument pas la norme ! La pression sociale et le manque de discernement.

 

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Je lisais un article sur Mickael Jackson, c'est incroyable tout ce que dénature le fait de vouloir plaire aux autres, qui ne sont absolument pas la norme ! La pression sociale et le manque de discernement.

 

l'afrique du nord compte plus de 200 millions de michael Jackson:) en gandoura .

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XVII. — Le Lion, le Chacal, le Loup et le Chameau

 

Il y avait dans un endroit d’une forêt un lion nommé Vadjradanchtra. Un chacal et un loup, nommés Tchatouraka et Kravyamoukha, ses deux serviteurs, l’accompagnaient toujours et habitaient dans cette même forêt. Or un jour le lion trouva assise dans un massif de la forêt une chamelle qui, près de mettre bas, s’était, à cause des douleurs de la parturition, écartée de son troupeau. Lorsque, après l’avoir tuée, il lui fendit le ventre, un petit chameau vivant en sortit. Le lion se rassasia très-bien avec la chair de la chamelle ; mais par bonté il emmena à sa demeure le jeune chameau abandonné, et lui dit : Mon cher, tu n’as à craindre la mort ni de ma part ni d’un autre non plus. Cours donc çà et là, selon ton bon plaisir, dans cette forêt, chéri de Tchatouraka et de Kravyamoukha. Comme tes oreilles ressemblent à des piques, Sankoukarna sera ton nom.

Après que cela fut fait, ils passèrent tous quatre le temps à se promener dans le même lieu et à jouir mutuellement du plaisir de toutes sortes d’entretiens. Sankoukarna, dès qu’il eut atteint l’âge de l’adolescence, ne quitta pas le lion, même un instant. Mais un jour Vadjradanchtra se battit avec un éléphant en rut. Celui-ci, par la force que lui donnait sa fureur, lui cribla le corps de blessures à coups de défenses, au point que peu s’en fallut qu’il ne fût inévitablement tué. Comme ensuite, avec le corps déchiré de coups, il ne pouvait se remuer, alors, le gosier amaigri par la faim, il dit à ses serviteurs : Hé ! cherchez quelque animal, afin que, quoique je sois dans cette situation, je le tue, et que j’apaise ma faim et la vôtre.

Quand ils eurent entendu cela, ils coururent tous trois çà et là dans la forêt jusqu’à la brune ; mais ils ne trouvèrent aucun animal. Or Tchatouraka pensa : Si ce Sankoukarna est tué, alors nous aurons tous de quoi nous rassasier pendant quelques jours ; mais le maître, par amitié pour ce chameau et parce que celui-ci est sous sa protection, ne le fera pas mourir. Cependant par la force de mon intelligence j’instruirai le maître, et je ferai de telle sorte qu’il le tuera. Et l’on dit :

Il n’est rien dans le monde d’indestructible, ni d’impossible à atteindre, ni d’impraticable pour l’intelligence des sages ; par conséquent, qu’on fasse usage de l’intelligence.

Après avoir ainsi réfléchi, il dit ceci à Sankoukarna : Hé, Sankoukarna ! le maître, faute d’une bonne nourriture, est pourtant tourmenté par la faim. Si nous n’avons plus de maître, notre perte à nous aussi arrive d’elle-même. En conséquence, je dirai un mot pour le bien du maître. Ecoute donc. — Hé, mon cher ! dit Sankoukarna, conte-moi cela bien vite, afin que sans balancer je fasse ce que tu diras. D’ailleurs, en agissant pour le bien du maître j’aurai fait cent bonnes œuvres. — Hé, mon cher ! dit Tchatouraka, donne ton corps au maître, à la condition de le recouvrer double, de façon que tu aies un double corps et que, d’un autre côté, le maître ait de quoi subsister. Lorsque Sankoukarna eut entendu cela, il dit : Mon cher, si c’est ainsi, alors c’est bien mon intention. Que l’on dise donc au maître : Que cela soit fait. Mais dans cette affaire il faut demander Dharma pour caution.

Cette résolution prise, ils allèrent tous auprès du lion. Puis Tchatouraka dit : Majesté, pas un animal n’a été pris aujourd’hui, et le vénérable soleil est couché. Si donc vous rendez au double le corps de Sankoukarna, avec Dharma pour caution, alors il donne son corps. — Si c’est ainsi, dit le lion, c’est très-beau. Que Dharma soit rendu caution de ce marché.

 

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Aussitôt après les paroles du lion, Sankoukarna eut le ventre déchiré par le loup et le chacal, et mourut. Ensuite Vadjra-danchtra dit à Tchatouraka : Hé, Tchatouraka ! je vais à la rivière, et, après m’être baigné et avoir fait mes dévotions, je reviens ; jusque-là tu feras bonne garde ici. Après qu’il eut ainsi parlé, il alla à la rivière. Quand il fut parti, Tchatouraka pensa : Comment pourrai-je avoir à manger à moi seul ce chameau ? Après avoir ainsi réfléchi, il dit à Kravyamoukha : Hé, Kravyamoukha ! tu es un affamé ; par conséquent, tant que le maître ne revient pas, mange de la chair de ce chameau. Je te déclarerai innocent devant le maître. Mais comme le loup, après avoir entendu cela, goûtait un peu de chair, Tchatouraka dit : Hé, hé, Kravyamoukha ! le maître vient. Laisse donc ce chameau et éloigne-toi, afin qu’il ne se doute pas qu’on en a mangé.

Après que cela fut fait, le lion arriva. Quand il regarda le chameau, celui-ci n’avait plus de cœur. Alors il fronça le sourcil et dit d’un ton très-sévère : Ah ! qui a fait de ce chameau un reste, que je le tue aussi ? Après ces paroles du lion, Kravyamoukha regarda la gueule de Tchatouraka, comme pour lui dire : Dis donc quelque chose, afin que j’aie la tranquillité. Mais Tchatouraka dit en riant : Hé ! après avoir devant moi mangé le cœur du chameau, maintenant tu regardes ma gueule. Goûte donc le fruit de l’arbre de ta mauvaise conduite. Après avoir entendu cela, Kravyamoukha, par crainte pour sa vie, alla dans un autre pays, pour ne plus revenir, et le lion resta là. Cependant le destin voulut que par ce chemin même vint une grande caravane de chameaux, chargée de fardeaux. Au cou du chameau qui marchait en tête était attachée une grosse clochette. Le lion entendit le son de cette clochette, quoique de loin, et dit à Tchatouraka : Mon cher, tâche de savoir pourquoi l’on entend ce son effrayant, qui ne s’est pas encore fait entendre. A ces mots, Tchatouraka alla un peu dans l’intérieur de la forêt, revint vite auprès du lion, et dit vivement : Maître, allez-vous-en, allez-vous-en, si vous pouvez vous en aller. — Mon cher, dit le lion, pourquoi m’alarmes-tu ainsi ? Parle donc, qu’est-ce que c’est ? — Maître, répondit Tchatouraka, c’est Dharmarâdja qui est en colère contre vous. Puisque, dit-il, ce lion a tué mon chameau mal à propos, après m’avoir donné pour caution, je lui prendrai mille fois mon chameau. Après avoir décidé cela, il a pris un grand nombre de chameaux, a attaché une clochette au cou du chameau qui marche en tête, et menant avec lui les amis dévoués que tenait de ses aïeux le chameau qu’il ne fallait pas tuer, il vient pour exercer des représailles. Le lion, quand il vit tout cela de loin, laissa le chameau mort et disparut par crainte pour sa vie, et Tchatouraka mangea tout à son aise la chair du chameau. Voilà pourquoi je dis :

Le sage serait un sot s’il ne mangeait pas en faisant du mal à son ennemi et en accomplissant son désir, comme Tchatouraka dans la forêt.

Lorsque Damanaka fut parti, Sandjîvaka réfléchit : Ah ! qu’ai-je fait d’avoir, moi mangeur d’herbe, accepté l’amitié d’un mangeur de viande ? Et certes on dit ceci avec raison :

L’homme qui va vers ce dont il ne faut pas approcher, et qui honore ceux qui ne doivent pas être honorés, reçoit la mort comme la mule conçoit un fœtus.

Que dois-je donc faire ? Où dois-je aller ? Comment aurai-je la tranquillité ? Ou bien dois-je suivre ce Pingalaka ? Peut-être m’épargnera-t-il si je me mets sous sa protection, et ne m’ôtera-t-il pas la vie. Car on dit :

Si ici-bas à ceux mêmes qui s’efforcent d’atteindre à la vertu il survient quelquefois des infortunes par l’effet du destin, alors les sages doivent principalement régler leur conduite de manière à les alléger. Car dans ce monde tout entier est devenu célèbre ce proverbe : A ceux qui sont brûlés par le feu l’aspersion même avec le feu fait du bien.

Et ainsi :

Et, dans le monde, les créatures obtiennent toujours le fruit mûr de leurs propres actions ; lors même qu’elles font le bien, le bonheur et le malheur qu’elles ont gagnés dans une vie antérieure, et qui doivent leur arriver d’eux-mêmes, leur arrivent : il n’y a pas là motif de discussion.

D’ailleurs, si même je m’en vais autre part, je trouverai la mort auprès de quelque méchant animal carnassier. Il vaut donc mieux que ce soit par le lion. Et l’on dit :

Pour celui qui combat contre des puissants le malheur même est très-honorable ; il est glorieux pour les éléphants de se briser les dents en déchirant la montagne.

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Et ainsi :

En trouvant sa perte par le moyen d’un puissant, celui même qui est petit arrive à la gloire, comme l’abeille qui, avide d’exsudation, est tuée par l’oreille de l’éléphant.

Lorsqu’il eut pris cette résolution, il s’en alla tout doucement avec une démarche chancelante, et quand il vit la demeure du lion, il déclama : Ah ! on dit ceci avec raison :

Pareille à une maison où sont cachés des serpents, à une forêt troublée par des animaux rapaces, à un lac ombragé de beaux lotus et rempli d’alligators, ici-bas la maison des rois, entourée d’une foule de gens méchants, menteurs, vils et méprisables, est traversée avec peine et avec crainte comme l’Océan.

Pendant qu’il récitait cela, il vit Pingalaka dans l’état décrit par Damanaka. Effrayé et resserrant son corps, il s’assit le plus loin possible, sans saluer. Pingalaka, de son côté, quand il le vit dans cette attitude, crut ce que lui avait dit Damanaka, et se jeta sur lui de colère. Cependant Sandjîvaka, dont le corps était déchiré par les griffes aiguës de Pingalaka, lui écorcha le ventre avec ses cornes recourbées en arrière, et se débarrassa de lui comme il put. Puis, voulant le tuer avec ses cornes, il se remit en position pour combattre. Lorsque Karataka vit ces deux ennemis pareils à des palâsas en fleur et désireux de se tuer l’un l’autre, il dit avec reproche à Damanaka : Hé, fou ! tu n’as pas bien fait d’engendrer l’inimitié entre eux deux, car tu as jeté le trouble dans toute cette forêt. Ainsi tu ne connais pas le principe essentiel de la politique. Et ceux qui connaissent la politique ont dit :

Ceux qui, habiles en politique, arrangent, par l’amabilité et la douceur, des affaires qui ont pour résultat ordinaire la violence et le châtiment le plus grand, et dont on ne vient à bout qu’à force de peine, ceux-là sont des ministres ; mais ceux qui, contrairement à la règle, désirent obtenir de vains et faibles avantages par l’emploi du châtiment, ceux-là, par leur conduite impolitique, sont cause que la fortune du souverain est mise dans la balance .

Si donc le maître est blessé, alors qu’aura fait la sagesse de tes conseils ? Et que Sandjîvaka ne soit pas tué, est-ce cependant une chose impossible, puisqu’il faut risquer sa vie pour le tuer ? Ainsi, sot que tu es, comment peux-tu désirer la place de ministre ? Tu ne connais pas l’art de mener les choses à bonne fin par la douceur. Aussi c’est en vain que tu as ce désir, toi qui aimes le châtiment. Et l’on dit :

La politique a pour commencement la douceur et pour fin le châtiment, a dit Swayambhou ; mais le châtiment est la pire de ces choses : par conséquent, que l’on s’abstienne du châtiment.

Et ainsi : Là où l’on peut réussir par la douceur, le sage ne doit pas employer le châtiment. Si la bile est apaisée par le sucre terré, qu’est-il besoin du concombre ?

Et ainsi :

Les habiles en affaires doivent traiter une affaire d’abord par la douceur, car les actes accomplis par la douceur ne vont pas à la ruine.

Et en outre :

Ce n’est ni par la lune, ni par une herbe, ni par le soleil, ni par le feu, mais bien par la douceur, qu’est détruite l’affliction produite par l’ennemi.

Ainsi, que tu désires la place de ministre, cela non plus n’est pas convenable, puisque tu ne sais pas ce qu’est la condition de ministre. Car la délibération est de cinq espèces ; c’est à savoir : le moyen d’entreprendre les actes, l’accroissement des biens humains, la distribution du lieu et du temps, la précaution prise contre l’infortune, et l’accomplissement de ce qu’on veut faire. Voici qu’il va arriver un malheur au maître ou au ministre, ou même à tous les deux. Si donc tu peux quelque chose, médite un moyen de prévenir ce malheur. Car c’est dans la réconciliation de ceux qui sont divisés que l’on éprouve l’intelligence des conseillers. Ignorant, tu es incapable de faire cela, parce que tu as l’intelligence à l’envers. Et l’on dit :

L’homme vil sait assurément détruire l’œuvre d’autrui, mais non l’achever : le rat a la force de faire tomber un panier à grain, mais non de le lever.

Mais ce n’est pas la faute ; c’est la faute du maître, qui ajoute foi aux paroles d’un sot comme toi. Et l’on dit :

Les rois qui suivent les gens vils et ne vont pas par le chemin qu’enseignent les sages, entrent dans un dédale d’infortunes d’où l’on ne sort que par des sentiers difficiles et qui est tout étroit.

Si donc tu deviens son ministre, alors personne autre qui soit honnête ne viendra auprès de lui. Et l’on dit :

On n’approche pas d’un roi, même plein de mérite, s’il a un mauvais ministre, de même que d’un étang dont l’eau est douce et claire, mais qui est infesté de méchants alligators.

Et ainsi, privé de serviteurs distingués, le maître sera perdu. Et l’on dit :

Quand les rois trouvent du plaisir avec des serviteurs qui tiennent toutes sortes de beaux discours, mais qui ne se servent pas bravement de l’arc, les ennemis trouvent du plaisir avec leur fortune.

Aussi à quoi bon un conseil à un fou comme toi ? Ce ne serait qu’un mal, non un bien. Et l’on dit :

Un bois inflexible ne se courbe pas ; un rasoir n’a pas d’action sur une pierre. Considère Soûtchhnoultha : on n’enseigne pas celui qui ne veut pas être instruit.

Comment cela ? dit Damanako. Karataka dit :

 

“Le Lion, le Chacal, le Loup et le Chameau

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Je ne comprends rien.

 

4e. Livre – VIII. — L’Âne vêtu de la peau d’un Tigre

 

Hadi est pour TRamadan...

 

Dans un endroit habitait un teinturier nommé Souddha-pata. Il avait un âne, qui, par manque d’herbe, était devenu très-maigre. Or le teinturier, en se promenant dans la forêt, vil un tigre mort, et il pensa : Ah ! c’est une bonne chose qui arrive. Avec cette peau de tigre, je couvrirai mon âne, et je le lâcherai la nuit dans les champs d’orge, afin que les gardes des champs qui demeurent dans le voisinage le prennent pour un tigre et ne le chassent pas. Après que cela fut fait, l’âne mangea de l’orge comme il voulut. Le matin, le teinturier le ramenait à sa demeure. De cette façon, avec le temps, l’âne devint gras, et on avait de la peine à le conduire à l’endroit où on l’attachait. Mais un jour qu’il était en rut, il entendit de loin le cri d’une ânesse. Pour avoir seulement entendu ce cri, il se mit lui-même à crier; puis les gardes des champs reconnurent que c’était un âne vêtu d’une peau de tigre, et le tuèrent à coups de bâtons, de flèches et de pierres. Voilà pourquoi je dis :

Quoique gardé avec le plus grand secret et montrant un corps effrayant, un âne vêtu d’une peau de tigre fut tué pour avoir poussé un cri.

 

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  • 3 months later...

L'HIRONDELLE ET LES PETITS OISEAUX

Une Hirondelle en ses voyages
Avait beaucoup appris. Quiconque a beaucoup vu,
Peut avoir beaucoup retenu.
Celle-ci prévoyait jusqu’aux moindres orages.
Et devant qu’ils fussent éclos
Les annonçait aux Matelots.
Il arriva qu’au temps que la chanvre se sème
Elle vit un Manant en couvrir maints sillons.
Ceci ne me plaît pas, dit-elle aux Oisillons,
Je vous plains : Car pour moi, dans ce péril extrême
Je saurai m’éloigner, ou vivre en quelque coin.
Voyez-vous cette main qui par les airs chemine ?
Un jour viendra qui n’est pas loin,
Que ce qu’elle répand sera votre ruine.
De là naîtront engins à vous envelopper,
Et lacets pour vous attraper ;
Enfin mainte et mainte machine
Qui causera dans la saison
Votre mort ou votre prison.
Gare la cage ou le chaudron.
C’est pourquoi, leur dit l’Hirondelle,
Mangez ce grain, et croyez-moi.
Les Oiseaux se moquèrent d’elle :
Ils trouvaient aux champs trop de quoi.
Quand la chènevière fut verte,
L’Hirondelle leur dit : Arrachez brin à brin
Ce qu’a produit ce maudit grain ;
Ou soyez sûrs de votre perte.
Prophète de malheur, babillarde, dit-on,
Le bel emploi que tu nous donnes !
Il nous faudrait mille personnes
Pour éplucher tout ce canton.
La chanvre étant tout-à-fait crue,
L’Hirondelle ajouta : Ceci ne va pas bien :
Mauvaise graine est tôt venue.
Mais puisque jusqu’ici l’on ne m’a crue en rien ;
Dés que vous verrez que la terre
Sera couverte, et qu’à leurs blés
Les gens n’étant plus occupés
Feront aux Oisillons la guerre ;
Quand reginglettes et réseaux
Attraperont petits Oiseaux ;
Ne volez plus de place en place :
Demeurez au logis, ou changez de climat :
Imitez le Canard, la Grue, et la Bécasse.
Mais vous n’êtes pas en état
De passer comme nous les déserts et les ondes,
Ni d’aller chercher d’autres mondes.
C’est pourquoi vous n’avez qu’un parti qui soit sûr :
C’est de vous renfermer aux trous de quelque mur.
Les Oisillons las de l’entendre,
Se mirent à jaser aussi confusément,
Que faisaient les Troyens quand la pauvre Cassandre
Ouvrait la bouche seulement.
Il en prit aux uns comme aux autres.
Maint oisillon se vit esclave retenu.
Nous n’écoutons d’instincts que ceux qui sont les nôtres,
Et ne croyons le mal que quand il est venu.

JdLF

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  • 6 months later...

Djeha, son fils et l’âne

CONTE ARABE

Djeha dit un jour à son fils, alors qu’il atteignait sa douzième année :
- Demain, tu viendras avec moi au marché.
Tôt le matin, ils quittèrent la maison. Djeha s’installa sur le dos de l’âne, son fils marchant à côté de lui. A l’entrée de la place du marché, Djeha et de son fils furent l’objet de railleries acerbes :
- Regardez-moi cet homme, il n’a aucune pitié ! Il est confortablement assis sur le dos de son âne et il laisse son jeune fils marcher à pied.
Djeha dit à son fils :
- As-tu bien entendu ? Demain tu viendras encore avec moi au marché !
Le deuxième jour, Djeha et son fils firent le contraire de la veille : le fils monta sur le dos de l’âne et Djeha marcha à côté de lui. A l’entrée de la place, les mêmes hommes étaient là, qui s’écrièrent
- Regardez cet enfant, il n’a aucune éducation, aucun respect envers ses parents. Il est assis tranquillement sur le dos de l’âne, alors que son père, le pauvre vieux, est obligé d'aller à pied !

Djeha dit à son fils :
- As-tu bien entendu ? Demain tu viendras de nouveau avec moi au marché !
Le troisième jour, Djeha et son fils sortirent de la maison à pied en tirant l’âne derrière eux, et c’est ainsi qu’ils arrivèrent sur la place. Les hommes se moquèrent d’eux :
- Regardez ces deux idiots, ils ont un âne et ils n’en profitent même pas. Ils marchent à pied sans savoir que l’âne est fait pour porter des hommes.
Djeha dit à son fils :
- As-tu bien entendu ? Demain tu viendras de nouveau avec moi au marché !
Le quatrième jour, lorsque Djeha et son fils quittèrent la maison, ils étaient tous les deux juchés sur le dos de l’âne. A l’entrée de la place, les hommes laissèrent éclater leur indignation :
- Regardez ces deux-là, ils n’ont aucune pitié pour cette pauvre bête !
Et Djeha dit à son fils ;
- As-tu bien entendu ? Quoi que tu fasses dans ta vie, les gens trouveront toujours à redire

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  • 4 months later...

Jean de LA FONTAINE
1621 - 1695

Les Animaux malades de la peste

Un mal qui répand la terreur,
Mal que le Ciel en sa fureur
Inventa pour punir les crimes de la terre,
La Peste (puisqu'il faut l'appeler par son nom)
Capable d'enrichir en un jour l'Achéron,
Faisait aux animaux la guerre.
Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés :
On n'en voyait point d'occupés
A chercher le soutien d'une mourante vie ;
Nul mets n'excitait leur envie ;
Ni Loups ni Renards n'épiaient
La douce et l'innocente proie.
Les Tourterelles se fuyaient :
Plus d'amour, partant plus de joie.
Le Lion tint conseil, et dit : Mes chers amis,
Je crois que le Ciel a permis
Pour nos péchés cette infortune ;
Que le plus coupable de nous
Se sacrifie aux traits du céleste courroux,
Peut-être il obtiendra la guérison commune.
L'histoire nous apprend qu'en de tels accidents
On fait de pareils dévouements :
Ne nous flattons donc point ; voyons sans indulgence
L'état de notre conscience.
Pour moi, satisfaisant mes appétits gloutons
J'ai dévoré force moutons.
Que m'avaient-ils fait ? Nulle offense :
Même il m'est arrivé quelquefois de manger
Le Berger.
Je me dévouerai donc, s'il le faut ; mais je pense
Qu'il est bon que chacun s'accuse ainsi que moi :
Car on doit souhaiter selon toute justice
Que le plus coupable périsse.
- Sire, dit le Renard, vous êtes trop bon Roi ;
Vos scrupules font voir trop de délicatesse ;
Eh bien, manger moutons, canaille, sotte espèce,
Est-ce un péché ? Non, non. Vous leur fîtes Seigneur
En les croquant beaucoup d'honneur.
Et quant au Berger l'on peut dire
Qu'il était digne de tous maux,
Etant de ces gens-là qui sur les animaux
Se font un chimérique empire.
Ainsi dit le Renard, et flatteurs d'applaudir.
On n'osa trop approfondir
Du Tigre, ni de l'Ours, ni des autres puissances,
Les moins pardonnables offenses.
Tous les gens querelleurs, jusqu'aux simples mâtins,
Au dire de chacun, étaient de petits saints.
L'Ane vint à son tour et dit : J'ai souvenance
Qu'en un pré de Moines passant,
La faim, l'occasion, l'herbe tendre, et je pense
Quelque diable aussi me poussant,
Je tondis de ce pré la largeur de ma langue.
Je n'en avais nul droit, puisqu'il faut parler net.
A ces mots on cria haro sur le baudet.
Un Loup quelque peu clerc prouva par sa harangue
Qu'il fallait dévouer ce maudit animal,
Ce pelé, ce galeux, d'où venait tout leur mal.
Sa peccadille fut jugée un cas pendable.
Manger l'herbe d'autrui ! quel crime abominable !
Rien que la mort n'était capable
D'expier son forfait : on le lui fit bien voir.
Selon que vous serez puissant ou misérable,
Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.
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  • 3 months later...
  • 3 months later...

Le paon et le palais.

Un jeune paon, imbu de son plumage
Fût pris dès son plus jeune âge
En mains par une vieille pintade
Qui laissa son vieux coq en rade.

Lors, notre jeune volatile
Qui se trouvait fort volubile
Ne fût plus satisfait de son habitat
Et se rêva en costume d’apparat.

Pourquoi, se disait-il, se contenter
D’un simple poulailler, fût-il doré,
Alors que, sans travailler,
Je puis demeurer au palais.

Il me suffit, si mes calculs sont bons,
De prendre mes congénères pour des pigeons
Et, pour les prochaines élections,
De bien jouer les trublions.

Ainsi fût fait, et contre toute attente,
Il prît la place laissée vacante
Par tous les vieux coqs déplumés
Dont tout le monde s’était lassé.

Pour constituer sa basse-cour
Il fit appel à des vautours
Aptes à tondre la laine,
A amasser toutes les graines.

Ses anciens congénères
Qu’il jugeait fort vulgaires
Virent enfin, mais un peu tard,
Qu’on les prenait pour des bâtards.

Fort de son plébiscite aux élections,
Notre dieu-paon, tel Pygmalion,
Favorisa un jeune sardouk
Dont il se servait comme bouc.

Grisé par ses nouvelles prérogatives,
Celui-ci, de manière fort hâtive,
Se crût par son maître autorisé
De jeunes oisons brutaliser.

Las, malgré la volonté manifeste
De celer ces faits funestes,
L’histoire vînt à transpirer
Hors de murs du Palais.

Devant ce gros scandale,
Notre apprenti Sardanapale
Dût rétropédaler
A son grand regret.

Il envoya ses janissaires
Désigner un bouc émissaire
Mais la sauce ne prît pas
Et l’oisillon resta sans voix.

Moralité :
Même les rois de l’enfumage,
Ceux mêmes qui se voulaient rois mages,
Tombent un jour de leur piédestal
Et devront quitter leur habit royal.

Fable de
Jean De La Fontaine (1621-1695)
revisitée par un auteur inconnu
que l'on félicite au passage pour son talent
et le régal de cette lecture d'actualité .

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