admin 2 Posted October 21, 2008 Partager Posted October 21, 2008 JAMAIS il n’aurait pensé qu’un jour l’ennemi aurait été aussi invisible. Au moins, dit-il, quand il risquait sa peau face aux intégristes, slalomant entre les horreurs de la guerre, ramassant ses compagnons « à la petite cuiller », l’ex-officier supérieur de l’armée algérienne Mohammed Moulessehoul ne pouvait s’en prendre qu’à la logique de la guerre. Mais là, celui qui est devenu aujourd’hui Yasmina Khadra, l’auteur d’une oeuvre littéraire reconnue dans le monde entier et dont le dernier roman, « Ce que le jour doit à la nuit »*, est l’un des best-sellers de la rentrée, fulmine . Il se sent pire que menacé de mort. « Disqualifié ! siffle-t-il entre ses dents en évoquant son absence sur les listes des prix. Toutes les institutions littéraires se sont liguées contre moi. Ça n’a pas de sens ces aberrations parisianistes ! Les gens pensent que ça a été facile pour moi de devenir écrivain. Ils n’ont rien vu de mon parcours. J’ai été soldat à l’âge de 9 ans. J’ai évolué dans un pays où l’on parle de livres mais jamais d’écrivains et dans une institution qui est aux antipodes de cette vocation. On devrait me saluer pour ça ! J’écris dans une langue qui n’est pas la mienne, avec ma singularité de Bédouin. C’est la poésie de mes ancêtres qui lui donne cette teinte que certains me reprochent. Ils ne savent pas que la langue française peut tout dire, parler d’infinitude. Ils trouvent ça ringard. Pauvre Victor Hugo ! » « Je ne pense pas pouvoir écrire un livre meilleur que celui-là » De fait, son nouveau roman (qui figure depuis huit semaines dans les meilleures ventes de la rentrée) aurait mérité d’apparaître sur les listes des jurys. L’auteur de « l’Attentat » y raconte, des années 1930 à aujourd’hui, la trajectoire de Jonas, fils de paysan élevé par son oncle dans les beaux quartiers d’Alger, puis habité par un amour impossible. C’est aussi le portrait d’une Algérie déchirée entre ses communautés. « Ce livre, je le porte en moi depuis 1982. Ce n’est pas seulement une histoire de l’Algérie coloniale, c’est aussi une réplique aux travaux de mon idole, Albert Camus. Il n’a traité que de son Algérie à lui, son jouet d’enfant, de petit pied noir. Il n’est jamais allé de l’autre côté. C’est ce côté-là que j’ai raconté, celui des pieds noirs, des racistes, des gens bien, l’Algérie dans sa globalité. » Il laisse passer un temps puis : « Je ne pense pas pouvoir écrire un livre meilleur que celui-là. » Sce : Le Parisien Citer Link to post Share on other sites
chezlui 10 Posted October 21, 2008 Partager Posted October 21, 2008 JAMAIS il n’aurait pensé qu’un jour l’ennemi aurait été aussi invisible. Au moins, dit-il, quand il risquait sa peau face aux intégristes, slalomant entre les horreurs de la guerre, ramassant ses compagnons « à la petite cuiller », l’ex-officier supérieur de l’armée algérienne Mohammed Moulessehoul ne pouvait s’en prendre qu’à la logique de la guerre. Mais là, celui qui est devenu aujourd’hui Yasmina Khadra, l’auteur d’une oeuvre littéraire reconnue dans le monde entier et dont le dernier roman, « Ce que le jour doit à la nuit »*, est l’un des best-sellers de la rentrée, fulmine . Il se sent pire que menacé de mort. « Disqualifié ! siffle-t-il entre ses dents en évoquant son absence sur les listes des prix. Toutes les institutions littéraires se sont liguées contre moi. Ça n’a pas de sens ces aberrations parisianistes ! Les gens pensent que ça a été facile pour moi de devenir écrivain. Ils n’ont rien vu de mon parcours. J’ai été soldat à l’âge de 9 ans. J’ai évolué dans un pays où l’on parle de livres mais jamais d’écrivains et dans une institution qui est aux antipodes de cette vocation. On devrait me saluer pour ça ! J’écris dans une langue qui n’est pas la mienne, avec ma singularité de Bédouin. C’est la poésie de mes ancêtres qui lui donne cette teinte que certains me reprochent. Ils ne savent pas que la langue française peut tout dire, parler d’infinitude. Ils trouvent ça ringard. Pauvre Victor Hugo ! » « Je ne pense pas pouvoir écrire un livre meilleur que celui-là » De fait, son nouveau roman (qui figure depuis huit semaines dans les meilleures ventes de la rentrée) aurait mérité d’apparaître sur les listes des jurys. L’auteur de « l’Attentat » y raconte, des années 1930 à aujourd’hui, la trajectoire de Jonas, fils de paysan élevé par son oncle dans les beaux quartiers d’Alger, puis habité par un amour impossible. C’est aussi le portrait d’une Algérie déchirée entre ses communautés. « Ce livre, je le porte en moi depuis 1982. Ce n’est pas seulement une histoire de l’Algérie coloniale, c’est aussi une réplique aux travaux de mon idole, Albert Camus. Il n’a traité que de son Algérie à lui, son jouet d’enfant, de petit pied noir. Il n’est jamais allé de l’autre côté. C’est ce côté-là que j’ai raconté, celui des pieds noirs, des racistes, des gens bien, l’Algérie dans sa globalité. » Il laisse passer un temps puis : « Je ne pense pas pouvoir écrire un livre meilleur que celui-là. » Sce : Le Parisien Je me rappel bien d'une phrase émouvante dans son livre l'imposture des mots que je le trouve solennel, où il parle qu'il permute ses main pour écrire, car le port d'armes pendant si longtemps n'est pas facile à oublier. Les français n’aime pas cet auteur, parce qu’il les a déçu, ils croyaient trouver un écrivain parfait (un militaire) et qui soit en accord avec leur avis, avec la fameuse « qui tue qui ». Quand il n’a pas marché, on l’ignore c’est typiquement français. Pour son dernier livre, je ne l’ai pas en main. (Ses livres son si cher !!) Citer Link to post Share on other sites
Guest Chamane Posted October 21, 2008 Partager Posted October 21, 2008 Et oui ses livres sont si cher! J'en sait.... L'attentat c'était un chef d'oeuvre , j'ai eu l'immense plaisir de le lire... Une perle vraiment.... J'adore aussi son latin, parait qu'il est à la mode pour les esprits vifs;) Citer Link to post Share on other sites
djamal 2008 10 Posted October 21, 2008 Partager Posted October 21, 2008 Et oui ses livres sont si cher! J'en sait.... L'attentat c'était un chef d'oeuvre , j'ai eu l'immense plaisir de le lire... Une perle vraiment.... J'adore aussi son latin, parait qu'il est à la mode pour les esprits vifs;) Au lieu de posseder un soupçon de candeur et présenter des excuses aux algériens et à son pays pour ce qu'il a dit qu'il était plus connu que l'Algérie, quel impair! Ce polar que tu trouves si fascinant ne sert que la cause des sionistes et en aucun cas les palestiniens qui sont les vrais victimes ma chère. Wake up and smell the coffee. Citer Link to post Share on other sites
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