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La démocratie villageoise de la région de Kabylie en Algérie


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Contribution : La démocratie villageoise de la région de Kabylie en Algérie

 
HOCINE DOUFENE el watan .
 
25 DÉCEMBRE 2019 À 9 H 00 MIN
 
 

1- Période précoloniale : cohésion sociale et équilibre entre ressources et population

Lors de la conquête de la Kabylie en 1857, beaucoup d’analystes, dont les ethnographes et les géographes français, se sont posé la question suivante : comment cette région, dont l’unité géographique est le village, à forte densité de population, aux conditions naturelles défavorables à une agriculture riche et intensive et aux maigres ressources arrive à subvenir aux besoins de sa population ?

La recherche empirique a montré que 4 facteurs essentiels ont permis de minimiser ces contraintes : le fort attachement de la population à son espace agricole malgré le faible capital foncier ; le développement de l’artisanat ; les échanges complémentaires avec les régions des plaines et la mise en place d’une organisation sociale de type communautaire basée sur l’entraide et la solidarité et où les relations non marchandes jouent un rôle important.

 

M. Beladjal a souligné à juste titre : «Les modèles successifs d’administration de la Kabylie nous renseignent que la seule période où il y a eu relations entre espace et société se rapporte à la période précoloniale, car la société en place avait su créer ses propres formes et sa propre logique d’organisation.»

Les activités agricoles pratiquées sont assez diversifiées, l’arboriculture fruitière (oliviers et figuiers…), les cultures vivrières, l’élevage et même à un degré moindre les céréales ; auxquelles s’ajoute l’artisanat assez riche, comprenant les textiles, la métallurgie (sabres, fusils…), la poterie, l’orfèvrerie, la tannerie, la fabrication de savons…

C’est cette pluriactivité ajoutée aux échanges complémentaires interrégions qui ont permis à la région de Kabylie de créer un équilibre socioéconomique même précaire. L’importance de ces échanges est soulignée par Merad-Boudia. A (1981) : «L’étude des relations de la forme de production des massifs montagneux avec les centres urbains révèle ainsi l’existence d’une production marchande étendue non seulement aux producteurs liés au travail de la terre mais également à ceux qui consacrent leur temps de travail à une activité artisanale non liée aux besoins de l’agriculture.»

Le même constat a été relevé par Hermassi El. (1975 : 34) : «Contrairement à ce que les idées reçues sur les sociétés traditionnelles nous en disent, ni la tribu, ni la région nord-africaine n’auraient pu survivre en économie fermée. Des échanges à intervalles réguliers et en des endroits précis étaient absolument nécessaires aux populations du nord et du sud.

La Kabylie, surpeuplée et réfractaire au pouvoir central, avait besoin de céréales pour survivre ; ses habitants devaient donc écouler de l’huile et des figues sur le marché du Tell…» En plus de ces activités économiques, la communauté villageoise a mis en place un système de gestion politico-administratif solide qui lui a permis de maintenir la cohésion au sein de la population et de résister à toute tentative d’invasion étrangère.

Selon Durkheim E., (1967) : la cohésion dans un territoire donné peut relever de plusieurs types de liens : «Les sociétés et organisations humaines voient leur cohésion sociale se développer par l’existence de liens marchands, de liens politiques ou de liens communautaires.» Dans la société kabyle ancienne, ce sont les liens communautaires qui dominent et qui sont régis par des lois émises par l’assemblée du village (tajemath).

De par son fonctionnement et les lois instaurées démocratiquement, nous pouvons affirmer que tajemath répond aux 3 valeurs fondamentales de la citoyenneté : la civilité, le civisme et la solidarité. Ce sont ces valeurs, qui ressortent dans le droit coutumier kabyle, qui permettent aux différents acteurs de vivre ensemble sur le même territoire et de s’impliquer dans la vie sociale de la communauté. Chaque personne doit répondre aux exigences de la solidarité communautaire basées sur le respect et l’intérêt collectif.

Exemple de thiwizi (la touiza) qui est un système d’entraide et de coopération entre les familles lorsqu’il s’agit de travaux nécessitant beaucoup de main-d’œuvre dépassant le cadre familial comme la récolte des olives et la construction de maisons, surtout au profit des pauvres.

Cette organisation politique et sociale de la société kabyle a suscité l’intérêt de plusieurs analystes émerveillés par le mode de gouvernance mis en place, dont  Hanoteau A. et Letourneux. A (2003) : «L’organisation politique et administrative du peuple kabyle est une des plus démocratiques et en même temps, une des plus simples qui se puissent imaginer.»

Renan E. (1878), reprend ces deux auteurs en affirmant : «L’organisation politique kabyle représente l’idéal de la démocratie, telle que l’ont rêvé nos ancêtres.» L’adaptation de la population à son espace agricole, les échanges de complémentarités et l’organisation communautaire seront en grande partie laminés lors de la période coloniale.

2- De l’équilibre précolonial au remodelage de l’espace agricole par le capitalisme colonial

L’équilibre socioéconomique, qui a prévalu durant la période antérieure, sera rompu avec la pénétration du capital colonial qui a transformé les conditions de reproduction et d’organisation de la société kabyle. L’accaparement des terres des plaines à fort potentiel céréalier par les colons a mis fin aux échanges complémentaires de produits agricoles avec la Kabylie.

L’artisanat sera fortement concurrencé par les produits manufacturiers de moindre qualité mais plus compétitifs au point de prix. Cet état de fait est relevé par Albert Camus (1939) : «…Mais ces artisans souffrent aujourd’hui d’une crise qui ne concerne pas seulement les artisans kabyles, sans doute, mais dont ceux-ci souffrent particulièrement.

L’artisanat considéré comme un art, nourri de patience et de goût, a cédé la place un peu partout à un artisanat qui se développe suivant les procédés de la petite industrie. Ceux d’entre les artisans, qui, comme les kabyles, ont gardé leur amour de leur métier, se trouvent désavantagés en vitesse et en production». Des activités artisanales ne subsistent pour l’essentiel que la poterie, l’argenterie et le tissage de la laine non concurrents des produits manufacturiers français.

L’insurrection de 1871 a entraîné un bouleversement socio-politico-économique de la Kabylie qui s’est traduit par la confiscation des terres des tribus, la déportation des insurgés vers la Nouvelle Calédonie et le démantèlement des structures d’organisation communautaires. Il ne restait pour la Kabylie que la vente de sa force de travail pour subvenir à ses besoins.

Vu les faibles potentialités agricoles de la Kabylie, le capitalisme colonial ne s’implantera pas directement dans la région, mais dans le cadre du remodelage de l’espace agricole, il lui attribue (comme les autres régions montagneuses d’Algérie) le rôle de pourvoyeur de main-d’œuvre, Cote (1988 : 266) : «L’espace agricole a été progressivement spécialisé en une série de sous-espaces juxtaposées : terres riches pour les colons, piémonts et pentes pour les fellahs, montagnes comme réserve de main d’œuvre, steppes pour l’élevage.

Ce sont toutes les pratiques de complémentarité aux différentes échelles qui sont rompues ou entravées». En effet, l’insertion aux marchés lointains de la Métropole dès la deuxième moitié du XIXe siècle et à l’agriculture coloniale en Algérie se faisait essentiellement par la vente de la force de travail. D’après Trébous (1974 : 30) : «C’est dès 1871 que des fellahs les plus déshérités commencent à émigrer.

En 1912, ils sont déjà quelques milliers en France. S’ils s’exilent, ce n’est pas pour fuir leur pays, mais pour subvenir aux besoins de leurs familles.» Cette prolétarisation de la paysannerie kabyle sera accélérée avec les villages de regroupement, lors de la guerre de Libération nationale, qui déracineront des milliers de paysans. Peut-on dire que la société kabyle a totalement perdu ses valeurs ancestrales ?

Cote (1995) répond que non : «Malgré les nouvelles formes d’organisation et de reproduction imposées par la colonisation, la société n’est pas totalement laminée…

Elle a survécu en conservant un certain nombre de ses assises.» Hermassi El. (1975) explique ce maintien de l’ordre ancien par une sorte de cohabitation entre les lois de l’administration française et le droit coutumier kabyle : «Dans le cas de la Kabylie, cela a abouti à la coexistence, jusqu’en 1954, entre des assemblées officielles non reconnues par le peuple et des assemblées populaires secrètes non reconnues par les autorités.»

Ces assemblées secrètes dont parle l’auteur, ce sont les associations villageoises qui ont continué à fonctionner, même timidement, malgré leur interdiction suite à l’insurrection de 1871.

3- La période post-indépendance : la Kabylie se réapproprie son espace et ses structures d’organisation anciennes

Au lendemain de l’indépendance en 1962, dans beaucoup de villages kabyles il y avait un retour, même fragile, des comités de villages sous l’effet d’interventions volontaires et spontanées des populations locales indépendamment des institutions officielles. Comme par le passé, ce sont les personnes âgées qui composent le comité et les jeunes à partir de 18 ans participent seulement aux assemblées générales et aux actions de volontariat.

A partir des années 1980-1990 la sagesse des anciens laisse place à l’engouement des jeunes, plus «agressifs» face aux autorités pour obtenir leurs droits. Cette émergence des jeunes dans les comités et associations coïncide avec la promulgation des lois relatives aux associations comme l’avait souligné Zoreli  M. A. (2014) : «Après la reconnaissance juridique de la liberté d’association par la législation algérienne à la fin des années 1980, les jeunes, particulièrement les instruits, de la Kabylie, sachant que les structures sociopolitiques villageoises traditionnelles n’étaient plus appropriées pour les ruptures positives, sont intervenus pour faire de l’association un nouveau cadre d’activité essentiellement bénévole pour réaliser des formations pratiques, l’animation culturelle et la protection de l’environnement.»

Cette nouvelle élite composée de jeunes tout en restant attentive aux valeurs anciennes veut s’ouvrir au monde moderne, (Djenane M. 2013) : «Les jeunes, indépendamment de leur sexe, mais aussi de leur milieu, urbain ou rural, aspirent à plus de modernité, à plus d’ouverture et développent des comportements sociaux qui relèvent plutôt des temps modernes que des moules culturels ancestraux.» Le concours du village le plus propre qu’organise chaque année l’Assemblée populaire de wilaya de Tizi Ouzou donne plus de motivation et d’encouragement aux acteurs locaux, surtout les jeunes, pour faire de leurs villages un endroit propre et «bon à vivre».

Les jeunes, contrairement à leurs aînés, ont investi plusieurs domaines d’activités comme la culture, le sport et surtout l’environnement (gestion des déchets). L’autre nouveauté dans le fonctionnement des associations de certains villages est la participation du sexe féminin, c’est le cas, entre autres, du village de Sahel, dans la daïra de Bouzeguene, qui a obtenu le premier prix du village le plus propre édition 2019 et organisé la 16e édition du festival Raconte-arts la même année.

Cette consécration est l’aboutissement logique de l’union, de la volonté et de la prise de conscience de ses habitants, tous sexes confondus, qui se sont engagés matériellement et humainement pour rendre leur village propre et attractif. La participation des femmes à plusieurs actions d’intérêt collectif, comme l’entretien des cimetières, des ruelles et le tri des déchets ménagers n’a fait que renforcer la cohésion et la bonne cohabitation dans ce village.

C’est la véritable citoyenneté que tous les villages doivent suivre. Les villages récompensés pour leur propreté depuis la première édition du concours Aïssat Rabah ont bien compris que seule la solidarité communautaire et la primauté du collectif sur l’individuel sont facteurs de cohésion sociale. Ces villages ont beaucoup investi dans la protection de l’environnement et la propreté des lieux car la citoyenneté s’exerce aussi vis-à-vis de l’environnement.

Malheureusement, ce n’est pas le cas de beaucoup de villages qui n’arrivent pas à s’organiser du fait que la sociabilité est rompue entre les citoyens et les solidarités communautaire et familiale affaiblies. La solidarité entre les citoyens que l’on voit chaque vendredi depuis le 22 février peut servir d’exemple pour en finir avec les maux sociaux qui rongent notre société (insalubrité des lieux communs, violences verbale et physique, manque de respect, conflits au sein des familles…).

Grâce aux actions citoyennes la population peut s’approprier, en partie, sa citoyenneté confisquée par le mode de gouvernance mis en place depuis l’indépendance.

Concernant les conditions de reproduction de la population montagnarde de la Kabylie durant la période post-indépendance, les contraintes liées aux conditions naturelles défavorables et au micro-fundisme des exploitations familiales ne sont pas corrigées par les pouvoirs publics qui ont marginalisé l’agriculture de montagne, même si dans les discours et documents officiels les montagnards sont considérés comme héroïques durant la guerre de Libération nationale, voir charte d’Alger (1964) «La résistance nationale au colonialisme et à l’impérialisme a trouvé son appui essentiellement dans les montagnes…»

Cette manière de faire n’a pas corrigé les déséquilibres régionaux légués par la période coloniale, ce qui a fait dire à Hermassi El (1975) : «Pour notre part, nous inclinons à blâmer l’Algérie non pas tellement d’avoir opté pour le capitalisme d’Etat, mais surtout de s’être concentrée exclusivement jusqu’ici tout au moins sur les fermes modernes et d’avoir complètement négligé le secteur agricole traditionnel.»

Les programmes d’intensifications retenues par le planificateur les années 1970 et la recherche d’une croissance agricole rapide à base de capital, pour répondre à l’objectif d’intégration industries des biens d’équipement-agriculture-industries agroalimentaires, ont fait que les pouvoirs publics ont concentré leurs efforts sur les régions à fortes potentialités agricoles où domine la grande exploitation.

La petite paysannerie montagnarde, privée des ressources étatiques, a comme seule sortie de la crise agricole la vente de sa force de travail. La mise en place d’activités industrielles et de services dans la région et en dehors, en plus de l’émigration, ont généralisé l’emploi à l’extérieur de l’exploitation. Dans bien des cas, cette dernière devient plus un lieu de résidence qu’un support d’activités productives à temps plein. Malgré la prolétarisation, la déprise agricole n’est pas totale, le travail au niveau de l’exploitation se fait à temps partiel avec de la main d’œuvre familiale.

Après un lourd passif de marginalisation de cette agriculture de montagne par les pouvoirs publics, la nouvelle politique agricole et rurale mise en place durant les années 2000 s’est matérialisée par l’attribution de crédits en faveur de la petite paysannerie qui a permis la relance de certaines activités agricoles comme l’oléiculture, l’apiculture, l’aviculture, la production laitière…

Les bonnes performances réalisées dans le secteur agricole comme les productions de l’huile d’olive, du miel, de la collecte du lait, et dans l’artisanat montrent bien que cette région montagneuse de Kabylie peut être un secteur de production à forte valeur ajoutée, pourvu qu’elle soit accompagnée par un investissement plus conséquent de l’Etat et une organisation des acteurs des différentes filières en associations ou coopératives.

La labellisation des produits du terroir comme l’huile d’olive, les figues, les figues de barbarie, le miel de montagne…s’impose en vue de la valorisation de ces produits bio et les rendre compétitifs sur le marché mondial agroalimentaire.

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tres bel article  qui explique beaucoup de choses  et qui permet de comprendre la situation actuelle et de la kabylie et de l'algerie , a lire et relire par les responsables politiques pour prendre les bonnes decisions ...a lire aussi par  naima sahli pour comprendre ce qui se passe en profondeur dans la societe avant de parler de zouaf, de wled frança  ect ...a lire aussi par les kabyles pour en tirer des conclusions sur les transformations vitales a operer pour sauver la region de la crise qu'elle affronte depuis des années -on peut extrapoler la crise kabyle a d'autres regions sans aucun probleme , on retrouve les memes difficultés dans les aures certainement  et dans l'ensemble du monde rural .

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quelques mesures a prendre d'urgence dans l'interet des villages ...je pense qu'il est imperatif de creer les conditions d'un retour des organes de gestion des villages -il faut remettre en place la ou elles ont disparus les assemblées et comités de villages...c'est le seul organe qui a fonctionné dans des conditions bien plus difficiles et qui s'integrera parfaitement au sein de la population localement .On ne peut pas continuer a compter sur les presidents d'apc , qui ne gerent absolument rien et qui n'ont pas les moyens de le faire , le president d'une commune  qui compte 10/20 villages ne peut pas etre partout  et repondre aux attentes des citoyens de chacun de ces villages-d'ailleurs meme si il y  repondait, il n'y a pas les structures pour appliquer les decisions localement.

 

il faut egalement un plan marchall de developpement avec une partie financé par l'etat et une autre par les cotisations des villageois pour responsabiliser et veiller a la gestion des fonds dans la realisation des projets.

l'etat a tout a gagner en decentralisant le pouvoir localement a des membres choisis par les villageois -il aura localement des interlocuteurs pour la sensibilisation et pour le controle de ce qui se fait sur le terrain et sera dechargé de ces taches couteuses en personnels et en efficacité .

au niveau economique et c'est le volet le plus important , le comité de village est plus a meme de connaitre les ressources disponibles et a gerer l'economie localement  en se concertant avec les autres assemblées pour eviter des problemes de saturation de marché , pour sensibiliser sur des points noirs de l'economie locale , pour moderniser les pratiques agricoles , pour  effectuer des achats groupés ou aider a trouver des debouchés pour toute  production locale ,un peu comme le ferait une cooperative .

on ne peut pas continuer a laisser les villages sans  direction formelle et reconnue , c'est un suicide a terme pour la ruralité ...ce n'est pas un petit proble , rien qu'en kabylie ,il y a autour de 4500 villages ...

 

Une base de données listant quelques 4 579 villages kabyles répartis sur 244 communes de la Kabylie .

TIZI UZZU 
Ses 67 communes et ses 1 258 villages 

VGAYET /BEJAIA
Ses 52 communes et ses 1 063 villages

TUVIRET /BOUIRA
Ses 45 communes et ses 597 villages 

BUMERDAS /BOUMERDES
Ses 32 communes et ses 652 villages 

STIF /SETIF
Ses 24 communes kabylophones et ses 527 villages

BURǦ BU AΣRIRIǦ 
Ses 18 communes kabylophones et ses 298 villages 

IΓIL GILI  JIJEL 
Ses 6 communes kabylophones et ses 184 villages 

 

 

Edited by koceyla
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la salle de reunion est le coeur du village ,il n'y a pas plus local et  proche des problemes  du citoyen que ça - aujourd'hui il y a les moyens de construire des salles de reunion  avec le confort necessaire , nous avons l'argent pour batir   des mosquées,il en pousse tous les 500metres  avec la clim , le chauffage et les toilettes  ,il doit en rester  pour faire un lieu pour debattre des questions d'organisation du village.

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Résultat de recherche d'images pour "tajmaat kabyle"

on invente rien ,on perpetue en mettant a jour ...c'est le seul moyen de gerer les villages ,il n'y en a pas d'autres , les villages qui s'en sortent le mieux sont ceux qui ont gardé ce mode de gestion .

c'est transposable a la gestion des parties communes d'un  immeuble ou d'un petit quartier dans les villes .

Edited by koceyla
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C'est des kabyles sur la photo ?

L'article est long, je me suis arrêtée au deux, le modernisme est le problème, je crois qu'aujourd'hui les kabyles n'ont plus les mêmes priorités, la preuve avec le grand exode hors montagne puis hors pays.

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le probleme c'est bien celui la , vous pouvez ecouter un live de 30 minutes de naima  ou un preche de 2h  a la mosquée mais quand un journaliste ,un historien ,ou un scientifique vous explique quelque chose dans les details , vous l'ignorez ...naima fait plus de vues que n'importe quel intellectuel du pays , ça aussi c'est un probleme !

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Y'a des intellectuels au pays ? Naima la chaouia telle la kahina occupe tes commentaires dans n'importe quel sujet.

L'article est long a lire, il fallait le faire lire à Tabboune c'est lui qui était walli de tizi.Si tu crois que quelqu'un va solutionner...

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bien sur qu'il y en a des intellectuels, pas suffisamment peut etre , parce que les societes conservatrices comme les notres ne favorisent pas la liberté de pensée et que ceux qui pensent se taisent pour laisser l'ignorant parler - l'ignorant ressemble a tout le monde et c'est humain  d'aimer entendre ceux qui nous ressemblent le plus  mais il faut corriger cela ...des pays  pour eviter l'abrutissement du peuple ont mis en place des chaines educatives bien avant internet comme arte par exemple , comme des chaines pour suivre les debats politiques et construire la citoyenneté  ect .

on a 4/5 chaines en algerie qui diffusent des prieres -tu zappes tu tombes sur une priere , tu zappes tu tombes sur l'adhan ou un predicateur , tu zappes encore et c'est  un reportage sur les zaouias   et quand c'est pas ça c'est des cameras cachées  du ramadan -tsema ndourou gher tema !...ou est la place des intellectuels ?

 

 

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"Aurès, 1935", le portrait saisissant d'une société disparue

AFP
Publié le 07/02/2018 à 09:36 | AFP
13237529lpw-13237528-article-jpg_4982014.jpg "Aurès, 1935", le portrait saisissant d'une société disparue AFP/Archives / PIERRE TAILLEFER
 

Femmes à la source, battant le blé ou modelant l'argile : l'exposition "Aurès, 1935" présente à Montpellier le portrait saisissant d'une société berbère disparue de la "montagne rebelle" de l'est algérien, dressé par deux femmes d'exception, Germaine Tillion (1907-2008) et Thérèse Rivière (1901-1970), alors jeunes ethnologues.

Les deux chercheuses, dont quelque 120 photos en noir et blanc sont présentées pour la première fois ensemble au Pavillon populaire de Montpellier du 7 février au 15 avril, ont mené à partir de 1935 une longue enquête dans le rude massif de l'Aurès, à la lisière du Sahara, pour le musée d'ethnographie du Trocadéro, devenu en 1937 le musée de l'Homme.

Longtemps oublié et perdu en raison du destin tragique de ses auteures - la déportation de 1942 à 1945 pour la résistante Germaine Tillion et un internement psychiatrique de plus de deux décennies pour Thérèse Rivière de 1948 à sa mort -, leur travail commun sur les quelque 60.000 Chaouia, population berbère qui conservait alors une économie agropastorale organisée autour de ses greniers collectifs - les guelâa - est ainsi mis en lumière. 

A Montpellier, le visiteur découvre notamment "de superbes portraits de femmes par des femmes", souligne le commissaire de l'exposition Christian Phéline, qui a choisi pour l'affiche de l'exposition la photo du visage tatoué d'une jeune berbère "forte et sereine" prise par Thérèse Rivière.

La mission des deux jeunes femmes dans le rude massif de l'Aurès, un endroit "reculé, sauvage mais pas exotique pour autant, reste peu connue" au regard de deux autres expéditions phare des années 1930: Dakar-Djibouti (1931-1933) par Michel Leiris et Marcel Griaule et l'Amazonie de Claude Lévi-Strauss (1934), rappelle M. Phéline.

Se déplaçant à dos de mulet dans les montagnes traversées de gorges et dépourvues de route, où la présence coloniale française se résume alors à un administrateur et quatre gendarmes, les deux jeunes femmes "passent deux ans ensemble, en étant totalement intégrées dans la société chaouia", raconte M. Phéline.

'Sauvagerie'

Thérèse Rivière, plutôt "ethnographe" de terrain se montre très empathique dans son approche des Aurésiens - un effet renforcé par l'utilisation d'un Leica, qui permet des prises de vue rapprochées - tandis que Germaine Tillion, davantage "ethnologue" est plus portée à la réflexion théorique et utilise un Rolleiflex, qui impose plus de distance avec le sujet.

Il a fallu attendre 1987 pour que soient retrouvés et publiés la centaine de clichés de Thérèse Rivière qui avait illustré l'exposition sur l'Aurès présentée au Musée de l'Homme de 1943 à 1946. Et ce n'est qu'en 2000 qu'ont été retrouvés chez Germaine Tillion par la biographe Nancy Wood quelque 1.200 négatifs pris dans les Aurès à partir de 1935.

L'exposition permet de "resituer ces images dans l'histoire tant esthétique que sociale de la photographie", selon Gilles Mora, directeur artistique du Pavillon populaire qui consacre sa saison 2018 aux rapports entre histoire et photographie.

"Témoignage de la pratique ethnographique des années 1930, les photographies de Germaine Tillion et Thérèse Rivière donnent à voir une société traditionnelle encore préservée" et "ramènent également à la source des engagements algériens de Germaine Tillion après 1954 et à sa pensée d'ethnologue", analyse Christian Phéline.

 

Lieu, en 1916, d'un soulèvement contre la conscription militaire, l'Aurès sera, dès 1954, l'un des épicentres de la lutte indépendantiste contre le pouvoir colonial français. L'armée française y expérimentera alors la politique de "regroupement" des populations villageoises qui déstabilisera définitivement la société chaouia dont Germaine Tillion avait déjà observé la nette "clochardisation" entre 1935 et 1954.

A la fin de l'exposition, une phrase de la résistante inscrite en noir sur un mur blanc résume son douloureux parcours: "J'étais dans les Aurès avec un sentiment de sécurité complète. La sauvagerie c'est en Europe que je l'ai apprise. A Ravensbrück, vraiment, nous avions à faire à des sauvages".

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Salon du patrimoine à Tizi Ouzou

«Il était une fois... tajmaât»

La tribu présente des éléments de cohésion sociale forts

Unité de base territoriale et politique Unité de base territoriale et politique

La quatrième édition du Salon du patrimoine culturel immatériel aura lieu du 6 au 8 octobre prochain à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri. Cette année, les organisateurs ont placé cette édition sous le slogan et le thème de «tajmaât, symbole des valeurs et des liens sociaux dans les populations villageoises». Cette édition sera également un vibrant hommage à une femme de culture, Khadidja Djama et à un homme de culture Mohamed Chami, ont indiqué les organisateurs, de la direction de la culture, de la wilaya de Tizi Ouzou. Ces derniers ont en outre rappelé que le patrimoine culturel immatériel ne se manifeste pas uniquement dans les monuments et les collections d’objets; il comprend également les traditions ou les expressions vivantes héritées de nos ancêtres et transmises à nos descendants, comme les traditions orales, les arts du spectacle, rituels et évènements festifs. «Les connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers ou les connaissances et le savoir-faire nécessaires à l’artisanat traditionnel, les pratiques sociales, qui se définissent par l’organisation sociale ancestrale (tajmaât, assemblée du village ) présente dans la société kabyle, qui a pu la préserver de multiples agressions subies de la part des conquérants», est-il ajouté. Tajmaât est une institution politique locale et autonome administrant les populations villageoises, elle est basée sur la solidarité, l’économie solidaire et le droit coutumier qui se traduit à travers une tradition très rigoureuse et des règles communes qui régissent la vie quotidienne et qui doivent être appliquées par tous les villageois. «tajmaât dispose à la fois des pouvoirs politique, administratif et judiciaire. La tribu aussi présente des éléments de cohésion sociale forts (territoire, sanctuaires, marché, solidarité, etc.). Dans le village, unité de base territoriale et politique qui unit les citoyens, des liens horizontaux unissent les habitants qui adhérent à un même système de représentation et sont fiers de leur identité.
Aujourd’hui encore, c’est la persistance d’une organisation sociale ancestrale (tajmaât) à travers des comités de villages, sous-tendue par un certain nombre de valeurs, qui permet parfois aux populations locales de surmonter leurs difficultés», lit-on dans l’argumentaire du 4e Salon du patrimoine de Tizi Ouzou. Et d’ajouter qu’à travers la linéarité historique et la succession des événements qui ont marqué la Kabylie, surgit l’ensemble des changements qui a affecté le lien social de la société kabyle. «Cependant, au fur et à mesure des remaniements administratifs, tajmaât perd de ses prérogatives officielles, tout en continuant parfois à les exercer officieusement.
Nonobstant ce fait, plusieurs villages ont pérennisé cette organisation traditionnelle jusqu’à nos jours ce qui constitue l’illustration parfaite de cet attachement à nos valeurs ancestrales», expliquent par ailleurs les organisateurs. De ce fait, la 4ème édition du Salon du patrimoine culturel immatériel, placée sous le thème «Tajmaât, symbole des valeurs et des liens sociaux dans les populations villageoises», se propose pour l’engagement d’une réflexion pour la sauvegarde et la valorisation de cet héritage qui caractérise la région de Kabylie. Un travail qui nécessite plusieurs processus : l’identification, la recherche, la documentation, la protection et la revitalisation des différents aspects de ce patrimoine. Il faut préciser que, lors de ce salon, de nombreuses rencontres réuniront des experts, des auteurs, des artisans et des artistes ainsi que le mouvement associatif pour enrichir le débat sur ce sujet. Ce salon sera aussi l’occasion de rendre un hommage à deux grandes figures qui ont contribué à la transmission du patrimoine aux générations futures, en l’occurrence Khadidja Djama, icône de la Chaîne 2 (radio) et Mohamed Chami, archiviste, conservateur du patrimoine audiovisuel algérien. De nombreux centres de recherche, des maisons d’édition, publiques et privées, des musées, des universités participeront à ce salon à travers, notamment des expositions et des communications, a-t-on appris.

Aomar MOHELLEBIAomar MOHELLEBI

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  • 2 months later...

tajmaa3t devient aujourd'hui le seul espoir de maintenir l'ordre et la cohesion- le corona virus est venu remettre  a l'ordre du jour un système d'administration qui a fait ses preuves de democratie directe et citoyenne ...sur le terrain la seule force d'organisation actuellement est tajmaa3t, et cela en collaboration direct avec les habitants et leur consentement -légitimité qu'elle détient par le fait qu'elle fait partie intégrante du terrain  et qu'elle  dispose d'une information privilégié sur ce qui se passe localement,maison par maison ...ce système est le système de gouvernance  amazigh et actuellement les peuples du monde entier le réclament.

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40 minutes ago, koceyla said:

tajmaa3t devient aujourd'hui le seul espoir de maintenir l'ordre et la cohesion- le corona virus est venu remettre  a l'ordre du jour un système d'administration qui a fait ses preuves de democratie directe et citoyenne ...sur le terrain la seule force d'organisation actuellement est tajmaa3t, et cela en collaboration direct avec les habitants et leur consentement -légitimité qu'elle détient par le fait qu'elle fait partie intégrante du terrain  et qu'elle  dispose d'une information privilégié sur ce qui se passe localement,maison par maison ...ce système est le système de gouvernance  amazigh et actuellement les peuples du monde entier le réclament.

QUE DIS-TU DE Çà ?

Kabylie : la police politique ordonne aux chefs de daïras d’écarter les comités de villages

La reression en Kabylie

SUITE ICI POUR LES KDS

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