Point Zéro

[limpide 10]

Abizar et fils

 

 

 

Hasard de l’histoire et des relations de couple, Abizar est né en 1954, par césarienne. Trop jeune pour participer à la guerre de révolution, il se retrouve trop vieux à l’indépendance pour bénéficier d’une attestation d’ancien moudjahid. Mais bref, il grandit à l’ombre de la souveraineté retrouvée et à 15 ans, soit en 1969, Abizar connaît déjà Abdelaziz Bouteflika, glorieux ministre de l’époque. Abizar atteint la puberté et l’âge adulte selon la logique chronologique et meurt des suites de ses blessures, c’est-à-dire d’une vie difficile parsemée de pénuries alimentaires.

 

Il est écrasé par un tracteur soviétique et meurt longtemps après, le jour où son dernier enfant naît, en 1999. Sa femme, rescapée bien qu’atteinte de libéralisme sauvage depuis ce jour, prénomme tout naturellement son enfant Abizar, en hommage au père. Le petit Abizar grandit lui aussi à l’ombre de la souveraineté retrouvée et de la hausse des produits de première nécessité. Ayant échappé au terrorisme côté victime et au terrorisme côté recrutement, Abizar échappe aussi à la fuite en mer avec les harraga et au don d’organe.

 

Abizar grandit malgré tout et trois mandats présidentiels plus tard, Abizar a 15 ans et son Président s’appelle Bouteflika. C’est alors que cette phrase lui dit quelque chose, sa mère, folle et passée à l’extrême droite, lui avait murmuré une chose dans ce genre. Abizar court chercher dans les affaires de son père et y trouve un vieux carnet de la Sonitex où il n’est écrit qu’une seule phrase : « Je m’appelle Abizar, j’ai 15 ans et Bouteflika est au pouvoir. » Abizar regarde la date, nous sommes bien en 2014.

 

Abizar le fils relit la phrase et pensant à une diabolique farce de l’espace-temps, se met à hurler et à courir dans tous les sens, lui qui n’a pas connu son père. Abizar fils devient fou, ce qui fait rire sa mère. Abizar le fils, trop dérangé, n’aura pas d’enfant.

 

 

 

Par Chawki Amari El watan

[sd&rr 10]

c'est de la science fiction ?:rolleyes:

[oldstoneage 10]

franchement pas mal

[admin 2]

Abizar et fils

 

 

 

Hasard de l’histoire et des relations de couple, Abizar est né en 1954, par césarienne. Trop jeune pour participer à la guerre de révolution, il se retrouve trop vieux à l’indépendance pour bénéficier d’une attestation d’ancien moudjahid. Mais bref, il grandit à l’ombre de la souveraineté retrouvée et à 15 ans, soit en 1969, Abizar connaît déjà Abdelaziz Bouteflika, glorieux ministre de l’époque. Abizar atteint la puberté et l’âge adulte selon la logique chronologique et meurt des suites de ses blessures, c’est-à-dire d’une vie difficile parsemée de pénuries alimentaires.

 

Il est écrasé par un tracteur soviétique et meurt longtemps après, le jour où son dernier enfant naît, en 1999. Sa femme, rescapée bien qu’atteinte de libéralisme sauvage depuis ce jour, prénomme tout naturellement son enfant Abizar, en hommage au père. Le petit Abizar grandit lui aussi à l’ombre de la souveraineté retrouvée et de la hausse des produits de première nécessité. Ayant échappé au terrorisme côté victime et au terrorisme côté recrutement, Abizar échappe aussi à la fuite en mer avec les harraga et au don d’organe.

 

Abizar grandit malgré tout et trois mandats présidentiels plus tard, Abizar a 15 ans et son Président s’appelle Bouteflika. C’est alors que cette phrase lui dit quelque chose, sa mère, folle et passée à l’extrême droite, lui avait murmuré une chose dans ce genre. Abizar court chercher dans les affaires de son père et y trouve un vieux carnet de la Sonitex où il n’est écrit qu’une seule phrase : « Je m’appelle Abizar, j’ai 15 ans et Bouteflika est au pouvoir. » Abizar regarde la date, nous sommes bien en 2014.

 

Abizar le fils relit la phrase et pensant à une diabolique farce de l’espace-temps, se met à hurler et à courir dans tous les sens, lui qui n’a pas connu son père. Abizar fils devient fou, ce qui fait rire sa mère. Abizar le fils, trop dérangé, n’aura pas d’enfant.

 

 

 

Par Chawki Amari El watan

 

Tres vrai, de 1962 a 2008, du 20eme siecle au 21eme, ce sont toujours les meme qui nous gouvernent !